Communiqué Plonge-Mestal
#1
Information 
Ce fil de discussion provient du forum des Royaumes du Nord

Rappel du contexte a écrit :Vous avez été engagés par la maison Plonge-Mestal, qui a obtenu auprès du Thain et du Parlement les droits exclusifs à l'exploitation de l'Angil, ce métal mystérieux et convoité travaillé par les Holdars, et qui voit d'un assez mauvais œil l'agitation autour du cratère. Si l'exploitation ne peut débuter tout de suite, l'attente peut être mise à profit pour construire le complexe de traitement et de raffinage au bord du fleuve … ce qui nécessite de se débarrasser du groupe hostile qui a élu domicile sur celui-ci. Quoi de mieux, pour ce faire, que d'engager un groupe de valeureux combattants issus des Royaumes du Nord ? Et cette île serait finalement un emplacement idéal, aisé à défendre et idéalement situé pour le transport fluvial.

Retrouvez par ici les règles générales de cet Interlude (lien).

Vous êtes libres de répondre à la suite de ce message pour présenter votre personnage de façon roleplay ou développer des interactions qui auraient eu lieu avec ceux des autres joueurs pendant le voyage qui vous mène jusqu'aux berges de la Sorlin.


Chers employés ponctuels,

Cette île sera parfaite pour nos installations lorsque vous l'aurez débarrassée de ses occupants actuels. Je vous rappelle que votre acompte final ne sera versé qu'une fois que personne d'autre ne nous la contestera.

Nos géomètres pensent que l'emplacement de Fëa, à l'Ouest du débarcadère, serait idéal pour nos projets, mais la présence d'individus hostiles nous empêche de faire les relevés nécessaires. Votre première priorité sera donc de leur en donner l'accès en sécurisant la zone.

Il vous sera autorisé deux détours, tandis que vous cheminerez à l'Ouest. L'île semble être particulièrement riche en ressources naturelles : un petit crochet par le Nord vous permettra de trouver un filon de minerais précieux, tandis qu'un autre par le Sud vous mènera à une Clairière luxuriante, où des essences végétales rares ont été recensées.

La Maison est très intéressée par ces revenus complémentaires, mais d'ici à notre installation, vous pouvez toujours vous servir. Nous préférons que l'exploitation de ces ressources profitent au Nord plutôt qu'à ces exilés de Kaldora. Certains de nos artisans seront même envoyés sur place si vous sécurisez ces zones. Ils vous offriront leurs services – contre une juste rétribution, bien sûr.

Pour la suite des opérations, nous vous laissons seuls juges : vous aurez une bien meilleure connaissance du terrain et de l'opposition.

La Maison Plonge-Mestal compte sur votre efficacité. Des postes fixes sont à pourvoir, si certains nous impressionnent particulièrement lors de cette mission.

- Jana Plonge-Mestal / Ressources Manuelles
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#2
« Des postes fixes à pourvoir… » marmonna Shaushka en déchiffrant l’écriture sur le panneau d’affichage, avant de détourner la tête d’un air peu intéressé.
 
Derrière des mèches blanches comme la neige, le visage de la jeune fille semblait renfrogné. Il fallait dire que si elle avait claqué la porte de la demeure familiale – et qu’elle avait gardé la marque sur le visage de sa dispute avec son géniteur pendant au moins la moitié du voyage – elle ne s’était pas rendu compte qu’elle serait ici ni plus ni moins qu’un autre. Mais ce qu'elle savait, en revanche, c'est qu'elle n'avait pas quitté le giron paternel pour aller s'enfermer dans le giron d'un patron.
La vie de mercenaire avait au moins le goût de la liberté, même s'il fallait le payer par un sentiment d'insécurité permanent.
 
Bon, au moins j’ai Mamie…
Ses doigts glissèrent sur la garde de l’épée qu’elle avait piqué à son père. Elle eut un sourire en s’imaginant la tête qu’il avait dû faire le lendemain en voyant qu’elle avait pris ses mots à la lettre.
… et une super épée.
 
« On irait pas jusqu’à la clairière, dis ? »
C’était adressé à sa grand-mère, mais Shaushka n’était ni un exemple de discrétion, ni de politesse, aussi ç'avait presque été crié et n'importe qui aurait pu entendre.
 
Elle étendit ses bras vers le haut pour s’étirer, à la façon d’un chat. Elle en avait la tignasse hirsute, l’air vif et insolent. La jeunesse fougueuse et à toute épreuve, qui se sent invulnérable, increvable.
Enfin, elle tourna la tête, se sentant entourée par autant d’yeux s’intéressant à leur tour à l’affiche.
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#3
— Alors voilà le camp ?  

Targar grimaça en posant les yeux sur le petit fortin en rondin établi par les premiers membre de l'expédition. Un ouvrage très loin d'être digne du savoir-faire nain. 

Il est vrai que cette position est sensée être temporaire, mais tout de même !

Le nain s'avança jusqu'au comptoir de l'intendance, posa son paquetage, puis se présenta. Il stipula bien fort sa détermination à obtenir un rôle capital dans les projets miniers de la famille Plonge-Mestal. 

« Sa détermination »... comme s'il avait quoi que ce soit à faire de la fortune de ces fichues familles nobles ? Tout ce qui l'intéressait, lui, c'était l'or et la perspective de rentrer à Karad Zirkomen la tête haute. En un mois, il avait réussi l'exploit de dilapider le modeste héritage familial au jeu, perdre son emploi à la forge — ses compétences ne lui laissaient entrevoir aucun avenir dans le métier de toute façon — et enfin gagner des démêlés avec la garde. Convoqué au palais, on lui avait gentiment placé dans la main un prospectus au sujet de l'expédition Plonge-Mestal. Aucune menace n'avait été proférée, mais le message avait été pour le moins clair. Targar était indésirable à la capitale. 

Après qu'il ait présenté ses compétences, on lui indiqua un nain du temple occupé à présenter l'art des runes à des Agars en haillon. Aucun des "aventuriers" qui l'entouraient ne semblaient véritablement digne de son attention, tous des ramassis de leur terre d'origine désargentés. Il allait devoir se battre aux côtés d'Agar en plus, leurs amis, leurs frères soi-disant... des gens qui ne comprenaient rien à la Pierre ne pouvaient en aucun cas être ses frères !

Après avoir échangé quelques mots avec le lettré, Targar s'éloigna de ce dernier avec une poignée de parchemins à étudier. Il ignora royalement le nain qui l'alpaguait pour l'inviter à une séance d'entraînement. Il lui fallait un coin calme, à l'écart de tous ces ramasse-miettes et autres éclopés. Mauvais forgeron, il avait une bonne mémoire. Lorsqu'il voyait une rune, il ne l'oubliait jamais.
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#4
Tiens, ça doit être la ville, les bâtiments sont entourés d'un mur de tronc. Les et oncle Tel m'avaient dit que les villes étaient entourées de murailles mais je croyais qu'elles étaient en pierre. Et je les imaginais plus hautes. C'est quand même une belle ville. Il y a même des nains ! Les dit qu'ils sont très sérieux et qu'il faut être très respectueux en leur parlant.

Les marchands vendent vraiment beaucoup de choses, ils doivent avoir une grande maison. Peut-être qu'ils ont des domestiques, les grandes maisons en ont besoin pour nettoyer partout et faire la cuisine.

Le Seigneur tout propre et bien habillé doit être l'Intendant. Mon oncle avait raison, ils embauchent bien des gardes, il y a déjà une longue file. Ils ont tous l'air très fort. L'homme avec la capuche en peau d'ours et la hache doit être un Berserker. Il y a même des dames, celle avec les cheveux blancs à une belle épée. En tout cas ils ont tous l'air très forts, ils ont des cicatrices et des armures en métal. Je pense que les deux là-bas sont d'anciens gardes, et l'homme avec les deux masses doit être un mercenaire. ça alors ! Certains des nains font de la magie runique, ils peuvent vraiment faire bouger la pierre sans la toucher et les gravures qui brillent sur certaines armures doivent être des runes.

L'Intendant me fait signe, c'est mon tour.

-Nom, et arme

- Lakr Lesson Seigneur, je tire à l'arc
-Pas expérience apparemment, d'où tu sors ?
- Du Brasenheim Seigneur
-Tu connais l'Agarim ?
- Non Seigneur
-Et tu sais pourquoi tu es là au moins  ?
- Mon oncle m'a expliqué, j'aiderais la Maison Plonge-Mestal à prendre l'île aux exilés et à s'installer
-Ce sera tout, trouve toi un groupe plus expérimenté à accompagner et part avec eux
- Bien Seigneur
-C'est pas gagné on dirait, écarte toi maintenant

Il faut que je rejoigne d'autre mercenaires, et je suis le seul avec un arc. Ils ont pas l'air commode. Oncle Tel m'a dit que c'était très important que d'avoir un bon chef d'équipe, donc il faut que j'arrive à reconnaitre un bon chef. Peut-être quelqu'un qui lit ? S'il lit il doit être intelligent.
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#5
Qu'est-ce qu'il regarde, le blanc-bec ? 

Un jeune Agar avait franchi les portes de bon matin, cape de fourrure miteuse serrée contre son torse par la corde d'un arc. Pas un arc long de soldat, plutôt celui d'un gardien de mouton. Voire de ceux que confectionnent les marmouses des bas-quartiers. Ceux qui n'ont pas compris la supériorité du lance-pierre. 

De crainte que le bon-à-rien ne prenne son regard pour une invitation, Targar s'empressa de reporter son attention sur le parchemin qu'on lui avait confié.
 
"Glyphe de confiance" ? S'ils s'attendent à ce que j'utilise mon énergie sur gamins prépubères comme celui-là, ils n'ont qu'à aller se faire trousser...
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#6
Le nain en train de lire un parchemin vient de me regarder, je vais aller lui parler.

Excusez-moi Seigneur du Peuple des Nains, vous avez l'air instruit et compétent, est-ce que je pourrais vous accompagner ? Je manie bien l'arc, je pourrais nous fournir de quoi manger pendant la mission afin de compléter le maigre ordinaire.
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#7
Terminant ses ablutions, Katja s'essuya le visage et s'éloigna de la rive du fleuve pour retourner à sa tente. Après en avoir chassé à coups de pieds un fouineur trop curieux, elle entreprit de la démonter en se remémorant ce qu'elle avait saisi du message des Plonge-Mestal. Le contenu la faisait grincer des dents, mais la perspective de se battre pour un peu d'or et un peu de renom lui avait suffi. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle appréciait tous les termes du contrat.

"Juste rétribution, mon cul... On raque pour la bouffe, on raque pour le matériel et on va bientôt raquer pour tout ce qui nous aidera à prendre ce foutue caillou pour leur compte. Même pour l'emplacement de la tente, il a fallu aligner les pièces ! Bientôt ils feront payer l'eau du fleuve... ah bah oui, j'suis conne. Évidemment qu'ils le feront, ils n'auront qu'à foutre un péage... Je crois que je vois mieux pourquoi c'est eux qui font les plans et moi qui patauge."

Songeuse, elle prit le temps de se peigner et d'attacher ses cheveux roux, gardant trois mèches pour se faire une tresse. Puis, serrant sa ceinture autour de sa taille, elle se leva et y glissa ses haches, avant de récupérer son barda et de partir chercher les nains avec qui elle s'était acoquinée à son arrivée. Le camp n'étant pas des plus étendus, elle les aperçut et pressa le pas pour les rejoindre.

"Agran, Grimmdur. J'ai ce qu'il me faut, je vais aller préparer une barque. Faites-moi signe si vous voulez que j'en sorte une deuxième pour d'autres compagnons d'armes. On partira quand vous aurez terminé vos préparatifs."

Puis elle se dirigea vers le ponton afin de choisir un esquif qui ne la conduirait pas à un trépas prématuré au fond de l'eau, mort qui, si elle n'atteignait pas l'ignominie de la dysenterie, n'en demeurait pas moins honteuse aux yeux du Père de Glace et de ses enfants.
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#8
C'est qu'il est venu en plus... 
Targar leva un regard morne sur le jouvenceau qui lui pompait l'air. Comment allait-il se débarrasser de ce pot-de-colle maintenant ? Il n'avait pas pris une décision qu'une voix grave tonnait dans son dos :
 
— Quelle est la rune de destruction la plus puissante ? 

Targar se tourna pour dévisager le nain qui venait de l'alpaguer. Il lui semblait l'avoir vu trainer dans le coin, à son arrivée. Un mage des runes, probablement...

— Qu'est-ce que tu veux ? 
— Contente-toi de répondre, rétorqua l'autre d'un air impatient. 

Fronçant les sourcils, il se remémora les enseignements de Maître Durepierre, le vieux Seigneur des Runes qui lui avait enseigné les bases dans sa jeunesse. 

— Le triangle inversé de Grungar, répondit finalement Targar. 
— Celle de consolidation ? insista l'importun. 
— Les diagrammes croisés de Thuri, lança-t-il en haussant les épaules.

N'importe quel marmouse savait ça ! Le nain jaugea encore Targar, qui perdait patience, pendant de longues secondes avant de finir par hocher la tête. 

— Tu conviendras. Mon nom est Agran, je dirige un groupe d'éclaireur sur le départ. Rassemble tes affaires, tu pars avec nous. 

Cet Agran se détournait déjà lorsqu'il remarqua que Targar n'avait pas bougé d'un poil. 

— Hé bien quoi, tu préfères rester ici ? Avec cette troupe ? questionna-t-il en embrassant les volontaires de ses bras. 

Targar jeta un bref regard aux loqueteux avant de soupirer. Puis il se rendit compte que le jeune berger était toujours là, quel nom avait-il dit déjà ? Peu importe. 

— Hé, Agran c'est ça ? Ça t'dérange si on l'embarque celui-là ?
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#9
Aucune réponse ne vint.
Dagmaer était occupée. Elle discutait avec un homme, un autre mage, et deux autres sorcières.
Boarf… rien d’intéressant…

La jeune fille leva les yeux au ciel, avant de reporter son intérêt sur les environs. Une impatience lui remontait l’échine, faisant naître en elle des envies de s’agiter, de marcher, de courir. Autour d’elle, la maladie de la gigote était communicante. Il y avait du mouvement au sein du campement, des nains qui se rassemblaient, une grande agar aux cheveux rouges qui sortait d’une tente.
L’œil curieux de Shaushka la suivit, la détailla de la tête aux pieds, avant de détourner les yeux. Hallbera venait d’arriver à sa gauche, et ensemble elles firent quelques pas vers l’extérieur, l’une terminant d’enfiler son armure, l’autre sortant de sa poche une carte de la région.
Elle trouva sans mal une caisse vidée sur laquelle elle étendit la carte.
« Thorkell et les autres mages arriveront après la guerre, comme à chaque fois » maugréa Shaushka, « mais on peut commencer par faire du repérage. »

Elle tira un petit morceau de fusain de sa sacoche et dessina grossièrement sur la carte :

« Bon… En admettant qu’on aille jusqu’à la clairière, et qu’un autre groupe prenne les mines, on pourrait s’retrouver à l’avant-poste. Mais on pourrait aussi tenter de prendre le second avant-poste là, Lô. » Shaushka se gratta le menton, ses yeux suivants le pauvre berger qui suivait un nain. « … Mais on risque de tomber sur des hommes-bêtes. Ça peut vite tourner au vinaigre… »
Un sourire satisfait glissa sur le visage de Shaushka. Derrière ses mèches blanches, peut-être une lueur étrange, mais pas apeurée. Bien au contraire. Son sourire s’évapora alors qu’elle reprenait :
« Mais j’pense que le plus sûr, c’est qu’on prenne déjà la mine et la clairière, qu’on sécurise le coin, et qu’on avise ensuite selon ce que les éclaireurs auront rapporté. On y verra d’ja plus clair. »

Ou du moins, on saura où frapper…
Elle tapote la carte d’un air enthousiaste, les doigts couverts de charbon.

[Image: Carte-Nord2.png]
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#10
Thorad avait une mine impassible. Les traits de son visage se retenant solidement d’afficher toute d’émotion, si toutefois des émotions se seraient perdues sans raison dans son esprit. 
Il termina de lire l’annonce sans sourciller, chercha du regard son frère lui aussi membre de cet expédition.
Il posa machinalement l’un de ses deux marteaux sur son épaule droite et de son pouce gauche, il indiqua à Thedric le parchemin qu’il venait de lire.

Eh ben y reste plus qu'a.

Un court instant après, son regard fût attiré par la carte qui avait été étendue sur une caisse.  
Perdons pas de temps. Le plus vite on aura rempli le contrat, le plus vite on sera payé.  

Il fit un signe de tête à Thedric pour lui dire de s’approcher avec lui et arriva le premier. Il s'inclina légèrement pour saluer les deux femmes Agar et dit :

‘jour, Moi c’est Thorad. Y semblerait qu’on ait, comme qui dirait, un boulot à faire ensemble.

Il observa un court instant la carte souillée par le charbon et continua. 

Cette clairière a pas l’air trop loin d’ici à vu d'nez.  
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#11
La jeune fille jeta un regard au nain qui venait de se pointer à côté d’elle et de la berserker.
Elle pencha la tête, et se renfrogna légèrement.
Dire qu’ils m’ont confondu avec une naine… Ils sont aveugles dans le coin.
J’ressemble quand même pas à ça ?
« Moi c'est Shaushka. »
 
Elle jeta de nouveau un regard à la carte et apposa sans réfléchir ses doigts sur cette dernière, écartant le pouce et l’index comme il calculait à vue de nez le temps de marche. De l’autre main, elle se gratta la nuque d’un air ennuyé.
« Mmh…  pas loin, oui. Y a quoi d’ici ? Sept, huit jours de marche ? Si on ne rencontre aucun problème, aucun bandit ou ours sur le chemin. »
Elle pencha la tête de l’autre côté, concentrée, plantant son visage dans sa main couverte de charbon.
Aesar venait de les rejoindre mais elle n’y fit pas attention et reprit :
« Les éclaireurs nous ont rapporté qu’il y avait du mouvement dans la clairière en elle-même. Un petit groupe, mais un groupe plus conséquent que c'lui de la mine. Ça ne sera pas si simple qu’ça de chasser les elfes… la forêt, c’est leur spécialité.
Mais ça j'te l'apprend pas, Thorad. »
 
Elle termina par hausser les épaules. Le visage noirci par le charbon, jurant avec ses mèches blanches.
 
« On aura huit jours de marche pour se préparer. Ça devrait être suffisant pour que les mages fassent... leur truc de mage. »
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#12
Thedric ne redoutait qu'une chose en ce monde. La mer!
Et il l'avait bien démontré à tous ceux qui avaient eu le malheur d'être passager de la même barque que le nain. Il avait vomi partout dans le petit bateau, et probablement sur tous les passagers. Car la puissance de jet du nain n'avait d'égal que son coup de marteau.

Aussitôt le bateau accosté, il poussa les autres hors de son chemin pour débarquer le premier. Il tituba de quelques pas sur la plage, se supportant de ses marteaux, puis tomba à genoux pour gerber encore un bon coup. Tous les muscles du torse du nain se contractaient si puissamment qu'il aurait cru pouvoir s'envoler par la seule force de son jet bucal.

"Les nains n'ont rien à faire en mer" dit-il à voix basse en s'essuyant la bouche de son avant-bras.

Le teint vert, Thedric se releva péniblement et alla rejoindre son frère Thorad. La seule raison pourquoi il accepta de faire ce voyage en mer, c'était lui.

L'aventure, l'appât du gain, les combats, tout ça il pouvait l'avoir là d'où il venait, mais il ne voulait pas quitter son frère.

Il envoya une tape dans le dos de son frère sans dire mot, puis se retourna vers le groupe qui finissait de débarquer de la barque. Le marteau bien serré dans sa main, le nain, avec ses oreilles bien décollées, son gros nez serti d'un anneau et son regard défiant, dit au groupe :

"Z'aimez votre aventure jusqu'à maintenant?"
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#13
Y a toujours besoin de sorciers qu'ils disaient les recruteurs de la famille Plonge-mestal. Ils étaient venus jusqu'à racoler dans les bibliothèques pour essayer de faire signer des papiers à des petits bourgeois qui découvraient à peine la magie. A croire que c'était suffisamment important pour même déranger les prêtres de l'aurore en plein dans leurs méditations.
En tout cas, c'est certain qu'ils ne lésinaient pas sur les moyens. Les engagés recevaient une sacrée somme en arrivant. Suffisamment pour refaire sa garde-robe et cela tombait bien pour Astrid : les robes de prêtresse, c'était loin d'être pratique lorsqu'il s'agissait de crapahuter dans les marais. La jeune femme avait opté pour une tenue bien moins tape-à-l'œil et bien plus pratique ; enfin, autant que possible. Pour une raison qui lui échappait, les tailleurs rivalisaient d'excentricité pour confectionner les robes magiques. A vouloir être banale,  c'était elle l'originale.

Astrid jaugeait tout ce petit monde d'un air impassible. Étaient-ils là pour la gloire ? Pour l'argent ? Pour l'honneur ? Qu'importe, ils répondaient présents pour se salir les mains et ils esquissaient déjà leurs plans de voyage. C'était toujours ça de bien, vu la compagnie qui se dessinait : une adolescente, une vielle, une bleusaille, et des nains. Au moins, cela promettait d'être intéressant. Cela ressemblait vaguement à l'un des rares trait d'humour d'Asàgerim, ou à un défi. Rien de bien décourageant.

Elle s'approcha du groupe et s'annonça :
-"Vous pouvez compter sur moi. Mon nom est Astrid Wolfsberg, prêtresse du temple de l'Aurore"
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#14
Face à la question de Targar, Agran demeure silencieux, l'air absent. C'est à se demander s'il avait entendu la question, ou compris qu'elle lui était adressée. Mais au moment où Targar va se détourner de lui d'un air gêné, il finit par lui répondre :

-Tout dépend de ce que tu entends par « embarquer ». Aucune barque ne peut soutenir de poids trop important. Même s'il est vrai que la glace pèse moins que l'eau, à volume égal.

Difficile de dire jusqu'à quel point il parlait par métaphore. Après avoir jaugé Lakr quelques instants, Agran ajoute :

-Demande à Katja ce qu'elle en pense. Elle connaît probablement mieux ses congénères que nous. Et de toutes façons, j'ai beaucoup de mal à me faire une opinion objective en contre-plongée. Les narines béantes me perturbent beaucoup, je n'arrive pas à me concentrer.

Ayant ainsi délégué la question, il va s'affairer aux derniers préparatifs avant le débarquement.
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#15
Agran est reparti, mais le premier Seigneur Nain est toujours là.
-Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris cette histoire de barque, mais est-ce que ça veut dire que je peux vous accompagner ? Est-ce que je pourrais connaître votre nom Seigneur du Peuple des Nains ? Et qui sont les autres membres de notre groupe ? Est-ce que la Prêtresse du temple de l'aurore nous accompagne ?
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#16
Le vétéran nain s'était jusqu'à maintenant inscrit dans l'agitation générale qui secouait le campement, finissant l'inventaire de son équipement et empaquetant avec précision et célérité ce qu'il allait emporter avec lui. Des vivres principalement, de la graisse d'ours pour protéger le métal de sa lame et un fût accrocher à la ceinture au niveau de son dos.

Il abattit sa poigne massive sur sa nuque et grogna en l'étirant. Il avisa finalement le jeune archer qui semblait quelque peu perdu dans l'agitation.

- hé hazkal! Oui, toi petit. Cesse tes babillages d'elgi. Tu peux venir avec nous. Il y a toujours une place derrière mon bouclier pour les dawongi.

Du menton il désignât deux nains et plus loin la rousse.
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#17
Voyant Grimmdur au loin adresser quelques mots à un Agar et la lui désigner, Katja balança les rames dans la barque et s'épongea le front, avant de leur faire signe de la main et de les héler.
"Amenez-vous, la barque est prête ! Toi aussi, l'asperge. Traversée gratuite, même si tu préfère nous fausser compagnie après. Enfin, tu paies en ramant..."
Un sifflement à ses pieds l'avertit qu'un serpent s'apprêtait à l'attaquer. Vive comme l'éclair, elle se saisit de sa hache et... Ah, non... C'était juste l'amarre de la barque qui foutait le camp. Amarre qu'elle avait soigneusement oublié d'attacher. Réagissant avec la présence d'esprit qui la caractérisait, elle sauta dans la barque, la corde à la main. Puis constatant sa connerie, se cramponna à un pilotis du ponton.
"Euh... vous pouvez vous grouiller ? Je vais pas la retenir longtemps, y a *un peu* de courant. Magnez-vous !"
Mise en confiance des collaborateurs : impeccable.
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#18
Shaushka baissa son regard sur le nain qui s’était pointé juste devant elle, et notamment sur ses oreilles qui, démesurées, garnissaient son visage. Elle eut une moue moqueuse, avant de finalement se redresser et rouler la carte.
« Jusqu’ici, tout va bien. C’est c’qu’on dit, non ? »
Un sourire pour montrer ses belles dents, et c’est à la magicienne qu’elle adressait cette fois un regard, les doigts occupés à ranger la carte.
« Ça tombe bien prêtresse, parce que nous y allons. »
 
Elle jeta un regard au petit groupe, et finalement tourna les talons. Elle se gratta la joue en se demandant ce que faisait l’agar aux cheveux de feu, mais en jetant un nouveau regard vers Thedric que l’on avait entendu rendre son estomac, elle se détourna de l’eau.
« Nous irons par la terre. » Un petit silence.
C’est pas d’la faute des nains s’ils ont le mal de mer. C’est qu’ils sont trop proches du niveau d’l’eau.
Un sourire goguenard se dessina sur le visage de la jeune femme, qui s’étira davantage en voyant Dagmaer approcher avec un autre sorcier qu’elle reconnaissait sans mal. Ils avaient fait le voyage avec Aesar – une autre guerrière – et Thorkell. Un certain âge, mais un quelque chose d'attirant pour la prime jeunesse.
 
« On s’retrouve à la clairière ! » lança finalement Shaushka en passant devant Katja, sans voir que la femme se cramponnait vigoureusement au pilotis, trop occupée à fixer l’horizon, les poumons gonflés à bloc malgré la fatigue du voyage.
La jeune fille était toujours pleine d’entrain, et surtout excitée à l’idée de croiser pour la première fois des elfes des bois et des centaures. De leur village de pêcheur, tout au nord de l’Ingemann, tout proche des forêts maudites, elle n’avait vu autre chose que la neige épaisse couvrant les palissades de bois. Parfois, elle avait entendu des histoires sur les démons que vomit la Corne. Elle était certaine aussi d’avoir vu bouger des monticules de neige, de voir se dessiner des têtes curieuses à l’horizon, de ces êtres mystiques appelés « elfes des neiges ». Mais il ne fallait pas le dire trop fort, sous peine de fâcher le vieux pêcheur qu’était Enrik.
 
Son père avait toujours tout fait pour la garder, au chaud et protégée. Parce que c’était son rôle, en tant que père. Ça n’avait pas empêché son frère aîné d’être emporté par la Mer, et la Mer d’arracher à ce père un bras tout entier, un bras si fort et si puissant qu’il aurait à jamais été le bouclier, le gardien de sa progéniture sacrée.
Regarde-toi maintenant, mon père, et regarde-moi. Qui est faible et sans défense…
Le regard perçant, Shaushka jubilait, et en narguant innocemment Thorkell, elle avançait jusqu’à rejoindre Aesar.
Ivre de liberté.
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#19
Un coup c'est le désordre, chacun dans son coin, puis la minute d'après tout le monde est sur le pied de guerre... dans le chaos. Non, rien ne change. Si on arrive à destination, ce sera déjà un miracle. 
Targar jeta un œil à l'embarcation dans laquelle il était attendu. L'Agar aux cheveux de feu ne brillait pas par sa patience, elle avait déjà détaché les amarres. Il hésita un instant à rester sur place, juste un peu, le temps qu'elle finisse à l'eau. Puis se ravisa. Il en avait assez de ce camp qui sentait le bois mouillé et la sueur, même le grand air serait plus vivable que ça. 
En se levant, son regard fut naturellement attiré vers le nord. On pouvait vaguement deviner le massif de l'Ingemann, une fois la brume du matin levée. 

Ce capitaine de la garde, le jour où je reviens à Karad je lui ferai regretter de m'avoir expédié ici ! 
L'avantage de cette aventure : on leur finançait du matériel de base et des parchemins du Temple. S'il fallait rendre le matériel à la fin, les connaissances acquises on ne pourrait pas les lui enlever. Il voyait déjà l'usage qu'il pouvait faire de certaines runes. Il rendrait aussi une visite amicale à quelques "associés" à son retour... 
— Bon, espérons que ces "compagnons" ne sont pas trop manche. Je ne prendrai pas de risques pour eux.
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#20
Après que son oncle Tungstène lui ait parlé de l’expédition des Plonge-Mestal, il n'avait pas fallu très longtemps à Grumo pour se décider à s’enrôler. Il y en aurait sans doute qui partiraient pour la solde, d’autres pour le frisson de l’aventure ou pour fuir quelqu’un ou quelque chose… Lui irait parce que c’était là le voyage formateur parfait pour un jeune nain décidé à passer enfin aux choses sérieuses après des années de randonnées juvéniles en meutes de louveteaux nains. Il verrait du pays, ferait quelques repérages pour plus tard, et ramènerait peut-être quelques babioles précieuses pour le trésor de la maison Grattelichen ou pour sa collection personnelle.

C’est ainsi qu’il se retrouvait dans ce camp grossier, en bordure fluviale, une vague tête de pont en attendant des constructions plus solides. Parmi la foule des contractuels, beaucoup montraient leur impatience d’aller se frotter aux occupants elfiques ou centaurides que l’on disait installés dans les parages (sans parler des autres factions qu’on disait rôder dans le coin). Lui n’était pas si pressé – il faut toujours partir à point. Il prendrait le temps de se reposer un jour ou deux avant de lever le camp, le temps de s’imprégner de l’ambiance locale et de faire quelques provisions, puis de partir frais et dispos. Il voyageait léger, avec un équipement rudimentaire – des vêtements de cuir, son baluchon, une hache pour tailler dans la futaie et son arc… Grumo était un nain archer – si certains trouvaient que les arbalètes, avec leur solide mécanique, seyaient mieux aux nains, lui trouvait que rien ne valait la légèreté et la souplesse d’un arc quand on doit marcher des journées entières en terrain irrégulier.

Les premiers groupes étaient déjà partis. Seuls quelques uns traînaient encore au camp. D’autres arriveraient sans doute le lendemain ou le surlendemain. Il prenait le temps de lire divers placards de service dans la fin d’après-midi. Des listes d’arrivées et de départs prévus. Il finit par remarquer son nom sur l’une d’elles : apparemment, quelqu’un l’avait inscrit d’office dans un groupe destiné à prendre possession d’un filon de minerai repéré plus à l’ouest. D’après l’affichage, le groupe était parti le matin même. Selon les registres, il était donc déjà retardataire… Il allait devoir hâter le pas – le lendemain à l’aube.
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#21
Thedric était surpris de voir à quel point les groupes débarquant des barques étaient hétéroclites. Il s'attendait à voir débarquer des mercenaires, mais il y avait un joyeux mélanges de gens de tous genres et équipés de toutes sortes de façon. Le nain tenta de se remémorer ce que disait l'annonce, mais il n'en était plus sûr. Il ne l'avait lu quand diagonal, et était surtout là car Thorad avait décider d'embarquer dans cette aventure.

Il espérait que tout le monde s'en sorte vivant. Thedric était un nain fier et estimait hautement ses Frères et Soeurs. Quant aux Agars, le nain les affectionnaient bien aussi. Il avait travaillé et combattu maintes fois aux côtés des bonhommes et bonnesfemmes des neiges comme il aimait les appeler.

Lorsqu'une naine lui dit qu'ils allaient cheminer par la terre, le nain lui sourit légèrement.

"La terre, c'est bien. Sous la terre, sur la terre, dans les montagnes, c'est là qu'appartiennent les nains. Mais je ne t'apprends rien."

Le sourire du nain s'effaca et fût remplacer par un froncement de sourcis confus. Plus le nain regardait Shaushka, plus il ne savait pas s'il regardait une naine ou une petite Agar.

"Je ne t'ai jamais rencontré avant. D'où viens-tu? "

Le nain se retourna vers le Sud. Il n'était pas né d'hier. Le groupe n'avait encore aperçu aucun ennemi, mais tourner le dos à des terres ennemies inconnues, c'était pour les touristes.

L'avenir allait sûrement lui donner raison.
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#22
Le groupe hétéroclite s'avançait en direction du sud. Les sorciers s'étaient naturellement regroupés pour échanger des notes sur les sorts et la manipulation des flux magiques en situation de stress. Les guerriers eux s'avançaient fièrement vers le danger.

Il n'en fallut guère pour tomber nez à nez avec une patrouille du pacte. Aussitôt, les guerriers du nord chargèrent à l'appel enfonçant sans ménage le malheureux centaure tandis que son confrère elfique se trouvait sans défense. En quelques gestes précis, la magie fusait des doigts des magiciens, nimbant les armes et armures d'une lueur surnaturelle.

De son côté, Astrid préféra adopter une approche plus directe du problème que ses confrères : un puissant jet d'eau frappa comme une masse sa cible, avant qu'un déluge de hache et de fureur emporta la pauvre âme dans la tombe, fauché par la volonté de Chil.

La prêtresse serrait les dents, une boule au ventre. Elle avait été préparée à prendre les armes au nom de son dieu pendant de longues années, mais c'était la première fois qu'elle sortait de Björnhill combattre. Un léger malaise se lisait sur son visage sans problème.

Astrid imaginait autrement la guerre, une vision romantique créée par les récits divins et les gestes héroïques. Elle aurait aimé se tenir à cette vision de braves qui combattaient seuls contre des armées entières, à Chil emportant les âmes des défunts pour Nyard les juge. Assez difficile de garder cela en tête quand la réalité se constituait de cris et de viscères sanglantes, sans compter le surnombre qui ôtait toute gloire à l'acte.

La prêtresse réprima un haut-le-cœur et ses sentiments. Elle se tourna en direction de sa prochaine cible. Ce n'était pas le moment d'avoir des états d'âme.
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#23
Comme prévu, il ne fallu que quelques heures avant que les patrouilleurs Centaures et Sylvains ne s'attaquent au groupe duquel faisait partie Thedric. Le nain se doutait bien que leur arrivée sur l'île n'était pas passée inaperçue. La furtivité était aussi absente que la planification dans le groupe qui s'était dirigé vers la clairière. Les mages feraient de la magie, les guerriers donneraient des coups et les archers tireraient des flèches. Cela satisfaisait Thedric pour l'instant. Après tout, on en savait peu de l'ennemi sur cette île.

Le nain n'avait pas pris part à une bataille depuis quelques temps. Les entraînements réguliers avec la garde de son village, oui, mais la dernière bataille remontait à quelques années. Il avait passé le plus clair de son temps récent entre les mines, la forge du village, et la taverne, bien sûr. Il se demandait s'il serait un peu rouillé quand les hostilités allaient commencer.

Le comité d'accueuil ennemi se révéla par trois tires d'archer Sylvain qui atteignirent tous le nain. Bon, ce n'est pas comme si la cible était difficile à manquer, ou qu'elle faisait preuve d'une agilité incroyable. De plus, il avait pris la tête du groupe à la sortie du camp, donc bon, Thedric ne pouvait en vouloir personnellement à cette horreur d'oreilles pointues. Ce patrouilleur faisait son boulot, et le nain allait répliquer en faisant le sien. De toute façon, le nain qui se ferait prier pour taper de l'elfes n'avait pas encore bu sa première bière. Les coups de masses des frères Rougemarteau, tout commes les sorts et les attaques des combattants du groupe écrasèrent le patrouilleur en quelques minutes.

''Lui, il aurait mieux fait d'observer, de fuir et de faire rapport!'' dit tout haut Thedric en regardant de bas la dépouille de l'archer.

Les heures qui suivirent fûrent plus ardues. De solides guerriers centaures et d'agiles guerrier sylvains attaquèrent le groupe. Mais malgré que ceux-ci fûrent mieux équipés, la force du nombre prévalut.

Thedric avait bien aimé ce qu'il avait vu des membres du groupe. De tous les styles et de tous les âges, chacun avait fait sa part, grosse ou petite.
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#24
Un sourire goguenard se dessina sur les lèvres de l’agar quand le nain reprenait son « je ne t’apprends rien », sans oser dire que c’était assez faux. De là où elle venait, elle n’avait connu que la dureté de la mer et le grand froid de l’Hiver. Y avait-il déjà eu un nain pour se perdre jusqu’à eux ? Elle ne s’en souvenait pas, ou on ne le lui avait pas dit. Bien sûr les autres villageois en discutaient parfois, parce qu’ils allaient jusqu’à Björnhill et qu’ils y faisaient du commerce, mais d’aussi loin qu’elle pouvait se rappeler, Shaushka n’avait jamais rencontré de nain.
Elle murmura pour elle-même en roulant la carte : « et les agars sur la Mer déchaînée ».

Son regard se porta jusqu’à Dagmaer, comme pour vérifier qu’elle se portait bien et ne s’ennuyait pas déjà du village. Ce n’était visiblement pas le cas.
La gamine reporta son attention sur Thedric, avant de lui emboîter le pas.

« Je viens d’un petit village dans l’arrière-pays, un petit village qui a les pieds dans la Mer et le cul dans la forêt de la Corne. Mais je ne le regrette pas. J’en avais assez de sentir le poisson. »

Elle a un autre sourire espiègle avant de changer de conversation. La route allait être longue, et elle ne voulait pas parler de ce qui l’avait poussé à claquer la porte et à suivre Mamie. Et maintenant qu’elle y pensait, elle aurait tout donné pour avoir quelques ennemis sur lesquels se défouler un peu…

…*…

Quand on annonça le premier ennemi en vue, le fin duvet de ses bras s’hérissa, mélange d’excitation et de peur. Elle avait assez peu dormi au dernier bivouac. Chaque petit craquement lui donnait l’impression qu’on allait l’égorger dans son sommeil. Shaushka s’était préparée presque toute sa vie à ce moment, et pourtant, l’angoisse était sourde, prenant aux tripes.
Tu ne dois pas te figer, se répétait-elle, et c’était désormais le moment de savoir si toutes ses heures passaient à crapahuter dans la neige, dans le froid, pour atteindre parfois l’orée de la forêt de Melfred allait payer.
Est-ce que je serais digne ?

Elle mit du temps à trouver le bon rythme, et une place. Les autres guerriers étaient d’âge aguerris, et si sa technique n’était pas sa faiblesse, elle n’en restait pas moins hésitante. Ne pas gêner les autres, participer aux estocs.
Dans un moment de flottement, son regard se posa sur Astrid, la prêtresse, alors que jaillissait plus loin une gerbe de sang épaisse dans une hache traversa la cuirasse de fer.

Leurs regards se croisèrent, et Shaushka n’eut besoin d’aucun mot pour comprendre.
La prêtresse était comme un animal. Le regard était apeuré, mais elle continuait, parce qu’il le fallait. Parce que les centaures et les elfes n’auraient aucune hésitation en retour, comme ils n’en avaient eu aucune à envoyer leur flèche sur Thedric peu avant. Le terrain était à leur avantage.

La gamine se retourna et rattrapa en quelques pas plus rapides et plus agiles qu’avant la mêlée. Son épée participa au combat, d’abord mollement, avec hésitation. Frapper sans tuer. Et puis plus rapidement, les coups se voulurent létaux, non pas pour trancher la chair, mais bien pour ôter la vie le plus rapidement possible. Comme le chasseur a une responsabilité vis-à-vis du gibier, elle se sentait une responsabilité de ne pas les faire souffrir.

Le dernier à mourir fut un elfe. Son casque roula sur le sol. Son équipement en piteux état fut pillé presque aussitôt. Il servirait à fondre ou à des rapiècements. Ça se vendrait bien, disait l’un ou l’autre dans les rangs. Cinquante pièces, c’est plus d’un mois de salaire.

Sans un mot, Shaushka s’éloigna du groupuscule.
Maintenant que la clairière était vide d’âmes, il faudrait sécuriser le coin, monter un bivouac, prendre des nouvelles de la seconde cohorte envoyée au Filon… Il y avait des choses à faire pour tout le monde. Shaushka se mit à ramasser des bûches pour alimenter le feu. Il ne faisait ici par aussi froid que dans le nord de l’Ingemann, mais la bise était fraîche, et la proximité avec les courants de la Sorlin n’allait pas arranger leur affaire.

Un peu plus loin de tous, elle se mit à chantonner, tout bas :
« C’est l’hiver qui frappe à notre porte, mes amis allumons un bon feu, c’est l’hiver que le xanthe l’emporte, ce soir oublions-le… »

Ses bras pleins, elle fit quelques pas pour retourner auprès des autres.

Astrid était là, sur le côté.
En train de faire un truc de mage. Ou de sorcier. C’est pareil de toute façon ?

« Est-ce que tu regrettes d’être venue ? » avait finalement lâché Shaushka, pour Astrid seulement.

Elle était curieuse. Pas fâchée, pas méprisante, juste curieuse.
Aujourd’hui, des hommes et des femmes avaient perdu la vie en défendant un bout de terre qu’ils avaient réclamé. Les agars et les nains faisaient de même. On ne demandait pas à un mercenaire de réfléchir outre mesure à ce qui est bien ou ce qui est mal. Shaushka comprenait pourquoi. Est-ce qu’ils étaient assez chers payés pour ça ? Pour vivre avec du sang sur les mains ?
C’était ce que la gamine avait toujours voulu. Sa guerre, sa bataille.

Ce n’était peut-être pas glorieux, mais elle se disait que c’était la voie des guerriers.
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#25
Grumo était parti avec une journée de retard mais il n'avait pas eu de difficulté à rejoindre l'escouade déjà sur la route du site aux filons – on va toujours plus vite quand on est seul, allant à son train, plutôt qu'en groupe, devant régulièrement faire des haltes et veiller à ne pas se disperser. Il commençait à s'habituer aux membres du groupe, pour partie des Nains, pour partie des Agars. Il se familiarisait, mais aucune grande amitié n'était encore née.

Des Sylvains et des Centaures s'étaient mis en travers de leur chemin dès le premier jour. Chacun pris seul, l'issue de la rencontre n'aurait sûrement pas été très favorable – groupés, ils ne firent qu'une bouchée de ceux qui s'étaient positionnés en ennemis. Il eut mal pour eux, vaincus par le simple fait d'un déséquilibre numérique. Il serra les dents en se disant qu'ils n'étaient pas venus là pour cueillir des pâquerettes – ou du moins pas seulement pour cela.

Les jours suivants, ils progressaient entre des collines et des bois pullulant de lucioles. Il repensait aux premières escarmouches et se dit qu'ils avaient jusque là été plutôt chanceux. Ceux qu'ils avaient croisés n'étaient sans doute que des éclaireurs ou des sentinelles isolées, mais plus ils approcheraient de leur destination, plus leurs adversaires risquaient d'être nombreux et rapproché. Le nombre serait alors en leur défaveur à eux…
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#26
Le petit groupe arriva enfin dans une petite clairière luxuriante.

"Des herbes! Des plantes! Du gazon! Bah, les uns en broutent, les autres vivent dedans,
alors j'imagine que pour eux, ça en valait la peine!" dit Thedric.

Le nain ne pouvait trop comprendre pourquoi les Centaures et les Elfes avaient donné leurs vies pour
une clairière.S'il avait s'agit d'une mine, d'une montagne ou d'un village, le nain
aurait pu croire que ces soldats ennemis étaient morts pour une cause noble, mais dans
l'état actuel, il était confus. Sans plus essayer de comprendre, Thedric retourna auprès de
son frère pour reprendre l'entrainement.

"J'ai manqué quelques coups sur ces Hommes-Poney, je suis un peu rouillé."

Le groupe s'affaira à ramasser les ressources des environs. Le tout pourrait servir à
confectionner différents objets, ou simplement à revendre à des marchands lors de leur
prochain passage en ville.

Environ un tiers du groupe décida de se séparer et de prendre la route du Nord
pour aller rejoindre l'expédition du filon de minerai.

Les frères Rougemarteau décidèrent de rester et de continuer la route vers le Sud.

Thedric regarda les membres restants du groupe. Il en comptait une douzaine.

"Il ne faudra pas que le groupe diminue encore, sinon on deviendra des cibles faciles pour
ces maudites Oreilles Pointues et ces Hommes-Poney" pensa le nain.
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#27
Citation :Ce fil de discussion provient du forum des Royaumes du Nord
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