[Scénario final] Pryd, ami ou ennemi ?
Le mage surnommé le poulet affichait avec fierté l'anneau qu'il venait de ramasser. Il tendit son bras pour approcher le bijou de la lumière du soleil et le contempler, triomphant. Il s'empressa d'enfiler sa trouvaille à son plus beau doigt de peur qu'on ne lui dérobe. Un si bel objet, abandonné par le grand Pryd en personne ! Thorgal regarda son compagnon d'un air interrogateur, avant d'hocher la tête et de repartir au combat.

Padokais se mit à avancer, bombant le torse, pavanant avec fierté. Rien ne pouvait l'arrêter.

Quelques instants plus tard, à une distance raisonnable de Pryd, l'agar entama un échange avec lui, assez surprenant, presque hors du temps, au point que les combattants non loin qui entendaient quelques bribes de conversation se retournaient, surpris d'entendre des paroles contraster avec le renégat holdar, l'hésitation, le manque de réparti et d'anticipation n'étant pas les détails qui le caractérisaient.

Cette familiarité de la volaille - que certains comparent à des craquettements - frôlait l'incorrection, voire l'insubordination, mais ce comportement prit au dépourvu le chef de la guilde des ombres, qui dut s'incliner, l'attaque verbale ayant eu raison de lui. Padokais venait de remporter une joute verbale avec le maître du contrôle mental, qui lui avait même promis de lui céder ses tomes de magie !

Le poing levé, Padokais s'avança d'un air triomphant, montrant à tous ses ennemis sa supériorité. Rien ne pouvait l'arrêter. Plus aucun ne le traiterai avec mépris ! On se méfierait de sa puissance !


Ainsi était l'altération de la réalité par un canard proche du grill : le jugement se retrouve toujours faussé lorsqu'on a les cuisses en feu. D'un point de vue extérieur, l'enchaînement des événements était tout autre.

Padokais s'était penché au sol pour ramasser un petit bout de métal avant de se relever d'un bon et tendre les doigts vers le ciel pour contempler son ongle cassé en raclant le sol dallé. Thorgal non loin, bien qu'il soit habitué aux divagations du personnage, ne put s'empêcher de s'interroger sur sa santé mentale, essayant de deviner quelle péripétie il avait inventé. Lorsqu'il croisa son regard, il préféra hocher la tête, pour montrer sa confiance, espérant le convaincre de participer au combat.

Plus tard, quelques mètres derrière l'holdar, caché derrière un lampadaire, aussi possible que cela puisse l'être, l'agar échangeait avec lui-même, s'adressant à l'éclairage, et l'imitation de Pryd frôlait la perfection au point que ses compagnons se retournait, pour savoir si c'était bien l'homme bleu qui prononçait des paroles si familières. L'expression de surprise se lut sur leur visage en voyant la scène, le poulet nasiller et agiter les bras espérant s'envoler.

Comment pouvait-on agir de la sorte au milieu des combats ? Etait-ce sa méthode d'évacuer la pression ?
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Pryd avançait au coeur de la capitale sans vraiment être inquiéter. Si les combats faisaient rage autour de lui, aucun ennemi n'osa s'approcher de lui, son aura de puissance suffisait à imposer le respect. Ou peut-être est-ce les guerriers humains, elfes et nains qui leur barraient la route.

L'holdar exilé contempla avec tristesse l'architecture d'Isaroth. De nombreux bâtiments laissés à l'abandon, des masures délabrées ou encore des demeures en équilibre précaire qu'un vent assez violent les menaceraient de s'effondrer. Ainsi le repli sur soi des Exraques, une vie coupée du monde s'étendait même à l'intérieur d'Isaroth ! Où est passée cette grandeur qui faisait des holdars un peuple si fier ?

Il ne reconnaissait pas sa cité natale, et même s'il n'était pas étranger à cette situation de conflit, il regrettait l'état dans laquelle sa ville se trouvait. Les Exarques si odieux, avaient préféré leurs intérêts personnels à la prospérité de la nation.

Il ruminait intérieurement pendant sa longue marche menant la tour de magie, et lorsqu'il arriva à portée de voix, il ne put s'empêcher de déverser sa rage sur l'Immortel.

[Image: 91312.png]Où te caches-tu, Ekhkron, petit rat de la laboratoire ? Tremblerais-tu derrière un de tes gardes, comme jadis ? La peur de la confrontation ne t'a pas quitté depuis notre précédent duel ?


La seule réponse du sommet fut une nuée de flèches. Il était temps de passer à l'assaut, Pryd commença à psalmodier, pour envoyer les guerriers du nord au front.
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Du haut de sa tour, Ekhkron entendit la provocation de Pryd, et chercha instinctivement une porte de sortie, avant de secouer la tête. Non, il devait se concentrer sur la suite des opérations. Les rues commençaient à se clairsemer faute de combattants, mais ils savaient que les guerriers calfeutrés dans leur maison en piteux état attendaient leur heure.

Las alliés de Pryd volèrent jusqu'au sommet, couvert par sa domination qui venait de retourner un des gardes contre lui. La situation s'annonçait compliquée, mais l'Immortel avait prévu lui aussi placer ses pions, jusqu'à voir une flèche voler en direction d'un mage au pied de la tour.

Le chef de guilde des ombres comprit que l'Exarque avait mit sa fierté de côté pour s'acoquiner avec les peuples d'Ecridel. Il fallait prévenir ses alliés au sommet rapidement, il pressentait que ses pouvoirs seraient bientôt entravés. Même acculé, un holdar ne recule jamais devant une démonstration de sa puissance.

[Image: 91312.png]Vos anciens camarades viennent de passer à l'offensive avec une volée de flèches dans nos rangs.



Pryd psalmodia pour permettre à Grunelda de se rendre au sommet. En attendant, il protégea les autres par sa magie et sa victime au sommet.
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Isaroth

Ca y est. Dans le feu des combats auparavant, elle n'avait pas levé la tête pour voir au loin les murailles et la tour qui faisaient la "splendeur" de la citadelle holdar.

Enfin prêts, ils se tenaient devant les grilles, attendant le signal...

Ca y est ! ils étaient dedans et ce fut... un peu la consternation chez la naine en voyant l'état des habitations et de certaines structures architecturelles.

Grunielda tenta de suivre tant bien que mal le rythme. Comme à son habitude elle était à la traîne. Sûrement parce que bien malgré elle, elle jouait un peu les touristes, même si la situation ne l'y autorisait pas.

Les deux groupes associés à Pryd avaient convergé sur leur organisation et leurs objectifs.

Et malgré cela, elle était toujours à la traîne...

Puis voilà que son groupe était en vue de leur objectif, alors qu'elle tenta tant bien que mal de faire comprendre à leur leader de prendre une ou deux minutes pour "nettoyer la zone" à distance avant d'arriver au pied de la tour principale.
Mais rien n'y fait. Les actions de Pryd semblaient les pousser à se précipiter. Il y avait clairement un manque de coordination entre eux et le holdar qui, par certains faits les arrangeaient tout de même, agissait comme bon lui semblait. En tout cas, aux yeux de la naine cela n'avait aucun sens.

Tout comme de voir leur poulet mascotte favorite faire n'importe quoi. Malgré elle cela la fit sourire.

Il fallait se ressaisir.

Quand soudain elle se sentit pousser des "ailes". Le rêve du poulet exhaussé par les sorts lancés sans concertation par Pryd... enfin pour elle, et malheureusement pas pour le poulet, qui ne la verra pas caffouiller et éviter de justesse un pylone magique endommagé.

Après quelques secondes à comprendre comment voler, elle rangea son baton magique, elle prit son élan et s'envola...

Elle se dirigea vers Argnarok... elle avait en tête de le porter à bout de bras.

Elle cria vers ses compagnons.

Ca prend trop de temps! Il est bien gentil Pryd... mais si on ne fait rien on va avoir plus de pertes...


Elle écarta les bras et cria à Argnarok :

T'es prêt mon poul... euh Argnarok ! accroche toi bien à moi, il n'y aura pas de deuxième passage...

Citation :Je garde des mvt et PA si besoin de payer le déplacement de mon camarade.
Et bien sûr les PF...
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Pour aider l'Agar à prendre son impulsion pour agripper la Naine qui s'envolait, et aussi pour le rendre plus léger, l'Elfe essaya de lui apporter un coup de pouce.

Citation :Martin Bêcheur a lancé le sort Souffle porteur sur Argnarok [Sort normal]
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Le groupe filait un mauvais coton, les taliens avait laissé leur fougue dans leur réputation, les elfes avaient trop l'habitude d'avoir trop de temps devant eux. L'échec du dernier assaut et l'offre de Soltra les avaient dévier de leur course. Odobenide suivait avec attention les mouvement du groupe de Pryd. Les hostilité ayant commencé en haut de la tour, elle osa s'approcher un peu plus. Il était clair que Halko se tièdissait rapidement, garder la tête froide était une qualité, s'en remettre aux flots quand la tempête arrivait et attendre que ça passe paraissait complétement inconscient à la corsaire. Suivant les agissements des suivants de Pryd, elle vit un de ses proches se séparer de la troupe, en piteux état. Comme un enfant dauphin qui s'éloigne de sa famille attiré par l'éclat d'un harpon affuté, il faisait une cible parfaite. Surtout qu'il avait un bel anneau, il était beau, il semblait précieux, si précieux. Nul doute qu'il était important, bien que lui aussi inconscient. N'écoutant que son courage, et son avidité, elle fonça entre les arbres, ces mats si tristes qui ne bougeaient pas, pour lui lancer sa dague, le dépouiller et instaurer un peu de terr... vigueur ! dans leur cœur las de ses compagnons.
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La tentative de Grunielda fut couronnée de succès, bien que l'ascension soit plus longue que prévue et plus chahutée. Sans possibilité d'esquive, les deux compagnons ne prirent aucune volée de flèches, les gardes devaient être occupés à batailler avec le duo de guerriers.

Lorsqu'ils mirent un pied sur les créneaux de la tour, la vision qui s'offrait à eux ne leur plaisait guère : leurs ennemis surnuméraires et plus puissants semblaient jouer avec la "nourriture", frappant sans faiblir. Quant à l'exarque, il se déplaçait librement mais rapidement de pylône en pylône, préférant rester un moment derrière l'architecture magique. La peur d'un affrontement avec Pryd lui provoquait chez lui ce comportement si puéril ?

Alors que les nouveaux arrivants s'apprêtaient à passer à l'action, un épais brouillard recouvrit une partie de la tour, dissimulant quelques gardes et l'exarque. Cet obstacle devrait empêcher le combat à distance et forcer les holdars à abandonner leur arc mortel.

Citation :HRP : vol(1)[2] à Argnarok et 3PA/8PF retirés à Grunielda.
Pendant ce temps, à Vera Lab.

[Image: 91423.png]La crevette est ssssssssssi délicate, mais ssssssses capacités de reproduction sssssssssssont impressionnantes, à raison de vingt-cinq milles oeufs accrochés à sssssssson abdomen.


L'holdar leva la tête pour apercevoir deux créations se partager un bout de chair. Une compétition saine et fort intéressante pour l'étude du comportement. Assis sur sa table d'opération, les jambes se balançant dans le vide, un signe assez net d'ennui chez les enfants, il essaya de se replonger dans son manuel. Soufflant bruyamment, il préféra jeter au loin sa lecture.

[Image: 91423.png]Je m'ennuie ! Ssssssssssi je pouvais jouer avec mes enfants , moi ausssssssssi !




Entre les bruits de mastication et des combats extérieurs, Dovaan se languissait. Il y avait tant de nouveaux enfants qui lui tendaient les bras, là dehors !

[Image: 91423.png]Je peux les rendre ssssssssi forts, sssssssi puissants qu'ils se joueront des difficultés qu'on peut leur causer. Les enfants sssssssssont merveilleux, les enfants ssssssssont formidables, mais sont si fragiles ! Il faut améliorer leur potentttttttttiel !


Les yeux du scientifique brillaient d'excitation, d'envie, de désir d'expérimenter ses nouvelles trouvailles, ses nouveaux croisements. Ses expériences sur les humains, avec cinq doigts - du grand génie - avait été trop peu nombreuses, et pourtant cette race montrait des capacités d'adaptation extraordinaires. Peut-être qu'un croisement avec des...


[Image: 91423.png]Mes enfants, ssssssssi vous pouviez aller me chercher des petits êtres bleus, encore insssssssouciants.... les autres, sssssssoyez gentils, n'abîmez pas trop cccccccces étrangers.



En guise de réponse, un groupe d'hommes bêtes se précipitèrent vers la sortie du laboratoire. Evitant les combats, la petite troupe se dirigea vers le nord. Les guerriers du concordat virent au loin quelques ombres se déplacer rapidement vers le nord.


Les enfants, je peux les rendre ssssssssi forts, sssssssi puissants qu'ils se joueront des difficultés qu'on peut leur causer. J'ai les moyens de les aider
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Hector avait déjà lutté contre différents genres d'ennemis, que ce soit des lézards bipèdes, des animaux, des gobelins, des nains, des humains... Beaucoup d'humains. Mais des monstruosités telles qu'il en avait sous les yeux, non. Des créatures mi-âne, mi-humain - cela devait être des hommes-bêtes... Avec des pinces de crabe ? Qu'est-ce que les Holdars leur avaient fait ? Ces pauvres ères semblaient tenter de recouvrer leur liberté, mais semblaient surtout fous.

La troupe de combattants s'était scindée en plusieurs groupes afin d'attaquer les commandants Holdars, de ce qu'il avait compris. Ils s'étaient rapidement mis d'accord sur qui irait où. Naturellement, le champion suivrait les ordres de la Caldras de Balard, ou du chef Holdar qu'elle lui avait désigné. Finalement, il fut convenu qu'il suivrait la magicienne, avec d'autres humains - du sud et du nord - et des Elfes.

Ils se faufilèrent vers le sud-ouest de la ville Holdar délabrée, là où se trouvait leur objectif : un laboratoire. En avançant, ils aidèrent comme ils pouvaient les Holdars du côté de leur "ami" de devant la forteresse, mais tout était très flou. Il espérait qu'il ne tuait pas des alliés en même temps, mais ils n'avaient pas vraiment le temps de réfléchir. Ceux qui les attaquaient finissaient sans vie dans leur propre sang.

Hector était resté en premier temps à l'arrière du groupe afin de s'assurer que les mages ne se faisaient pas prendre en traitre. Mais en se retrouvant face à de nouveaux ennemis, et après s'être assuré qu'il n'avait pas été suivi, il rejoignit la tête de groupe grâce à des sorts de ses alliés.

Qu'étaient-ce ces monstruosités ? C'était encore autres choses que les hommes-ânes-crabes... Une pieuvre, avec des ailes, et une tête "humaine" ? Et cette odeur... S'il n'avait pas été habitué aux odeurs des champs de bataille, il aurait pu vomir dans son heaume. Peut-être même avait-il perdu des couleurs.
Il les assaillit de ses coups précis, malgré la douleur des sorts que ces choses leur jetaient et qui rebondissaient sur ses camarades de combat.
Il avait cru voir d'autres hommes-bêtes se mouvoir dans les parages, mais quand il les chercha du regard, il ne vit rien.

Finalement, ils purent souffler quelques instants. Ils attendaient que le jeune mage Elfe puisse se reposer quelques instants après tous les sorts qu'il s'était pris... Puis ils entreraient dans ce laboratoire.

Hector ne put réprimer un frisson d'appréhension. Si ce qu'ils avaient vu jusqu'ici sortait de là, il n'avait hâte de voir le reste.
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Pryd assistait les guerriers venus lui prêter main forte face à Ekhkron, en leur permettant de léviter. Lorsque la troupe fut parachutée sur le sommet de la tour, Pryd suivit le chemin et posa sans heurt, avec grâce même, sur les créneaux entourant le sommet. Il vit trois gardes qui menaient la vie dure aux combattants du Nord, et bien qu'un des archers soit acculés dans un coin, il frappait sans relâche malgré ses blessures. Quant à l'exarque, il l'aperçut accroupi derrière un pylône, concentré sur sa tâche, oubliant pour le moment le combat.

Maintenant qu'il avait une vision d'ensemble de la situation, il comprit que les ordres envoyés à son pantin n'étaient pas les plus efficaces. Et les pylônes rayonnant de magie était le compte à rebours avant la fin d'une partie de ses pouvoirs. Pryd sourit derrière son masque :leur activation ayant été prévue depuis le début de l'invasion, son ennemi s'attend sûrement à une débandade lorsque les piliers officieront.

[Image: 91312.png]Ekhkron, ne viens-tu pas me souhaiter la bienvenue ? Nous ne nous sommes pas quittés en bons termes, mais du sang a coulé sous les ponts !


La voix arracha un frisson à l'Immortel, qui releva la tête et vit son ennemi. Il ne put s'empêcher de répondre, abandonnant temporairement sa tâche. La voix se fit autoritaire.

[Image: 91081.jpg]Traitre ! Comment oses-tu revenir de ton exil ! La mort t'attend dans Isaroth ! Et ce n'est pas tes jouets de basse qualité qui t'aideront !


Puis il retourna vers le pylône, avant de se lever d'un bond, et ajouta sur un ton plus doux... et malveillant.

[Image: 91081.jpg]Non, non, non, ton retour était attendu, et n'espère pas cette fois-ci t'en tirer à si bon compte. Nous avons surveillé tes actions et analysé tes capacités. Tu n'es pas le seul stratège ici.


Puis il se remit à la tâche.
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Le champion Talien avait retiré quelques instants son heaume devant le laboratoire, juste le temps de boire quelques gorgées d'eau et s'éponger le visage. Il s'assura que le groupe était toujours entier et prêt à entrer, puis remit son heaume.
Après un signe de tête, il s'engouffra en premier par entrebâillement de la porte qu'ils avaient poussée. Comme ils pouvaient s'en douter, d'autres hommes-bêtes défigurés se trouvaient là. Il eut également le temps de voir un Holdar - celui qu'ils cherchaient ? - et une bête immonde... Quelle était cette chose ?! Encore pire que celles pieuvresques.

Il n'eut pas bien le temps de regarder plus car il était assailli par les hommes-bêtes qui le rouèrent de coup. Il entendit ses camarades de combat arriver derrière lui au moment où il se prenait un coup de pince dans la tête. Il fut sonné un instant, ces pinces faisaient leur poids. Heureusement qu'il avait évité de se faire prendre le bras dans l'une d'elle, il n'aurait pas gardé ses os en un morceau.
Rendant ses coups à l'une des pauvres bêtes alors que les sorts fusaient autour de lui, Hector aperçut le Holdar reculer dans le couloir.

" REVIENS ICI, SALE LÂCHE ! "

Si cette vocifération brusque de sa part avait pu surprendre les combattants autour de lui, elle avait pour objectif de tenter de piquer l'ennemi pour qu'il reste plus proche qu'il n'aurait dû. Les alliés du Talien pourraient l'atteindre plus facilement.

Alors qu'il poussait le corps sans vie d'un homme-âne pour avancer vers le Holdar, il ne put réprimer un pas de recul. La créature qui avançait vers eux était belle et bien pire que ce qu'ils avaient croisé avant. A pétrifier de peur les arachno et ophiophobes. Quel fou avait pu penser à créer un serpent énorme avec des pattes d'araignée ?

Il renforça ses poignes sur son épée et son bouclier. Ça n'était pas maintenant qu'il fallait faiblir. Et pourtant...
Il entendit trois sorts fuser, et ils ne venaient pas de derrière lui. Il reçut comme un choc mental qui lui donna comme une violente migraine. Il ne put s'empêcher de plisser des yeux de souffrance avant d'encaisser deux autres sorts. L'instant d'après, il sentait un liquide chaud s'écouler sur sa peau à quelques endroits de son corps. Ça n'était pas sa sueur, mais bien son sang.
Évidemment que c'était une saleté de mage ou quelque chose du genre qui était assez fou pour créer ce genre de choses.

" Je saigne. " lança-t-il en espérant que ses alliés fassent le nécessaire. Il resserra les dents en essayant d'oublier son mal de crâne, et se prépara à faire face au serpentaignée qui avait déjà commencé à attaquer l'Agar à sa gauche.
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L'archiatre se frotta les mains en voyant des bipèdes en bon état entrer dans le laboratoire. Il vociféra ses ordres dans une langue gutturale à ses alliés, qui s'empressèrent de passer à l'assaut. Il étudia d'un œil expert les humains qui combattaient ses créatures. De bonne santé, assez résistant, avec tous leurs membres. Dovaan se délectait déjà des possibilités qu'il pouvait réaliser avec ces nouveaux sujets. Des sons sortirent de sa bouche, proche du sifflement, écarta les bras en guise de bienvenue aux étrangers.

[Image: 91423.png]Approchez, mes enfants, que je vous ssssssssssers bien fort dans mes bras. Sssssssssssoyez chaleureux avec mes bébés, je vous asssssssure que vous ne regretterez pas sssssssssi je vous améliore.


Il lança quelques sorts sur le premier humain à portée, et le sang coula plus rapidement que prévu. Pas si résistants, finalement. Quelques injections devraient combler cette lacune. Avant quelques opérations ou croisements... à vif.


[Image: 91423.png] Sssssssssi vous êtes docccccccccciles, nous pourrions faire une visite des lieux. Mes tables d'opérations se ssssssssssentent bien ssssssseules. Vous avez tellement de potentttttttttiel, mes enfants !

Il se releva légèrement pour adresser un sourire édenté au groupe du concordat. Les premiers au front virent que l'holdar avait subi quelques retouches.


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Plus loin, au sommet d'une tour, Pryd sentit un léger picotement, un regard vers son pantin lui fit comprendre rapidement la situation. Le garde après une courte hébétude ragea sa lame pour privilégier son arc, comme ses camarades. Lorsque le dernier pylône fut activé, une lumière bleue plus intense enveloppa le toit de l'édifice, entraînant des échos lumineux un peu partout dans la cité. Isaroth était protégée des assauts mentaux des envahisseurs... et de ses habitants. Etait-ce une protection ou une limitation ?

Ekhkron se releva derrière le pilier qu'il venait d'activer.

[Image: 91081.jpg]C'est fini, Traître ! La mort t'attend lorsque tes marionnettes se retourneront contre toi !



Il émit un petit rire nerveux et se retourna pour voir que les combattants du Nord redoublaient d'ardeur face à ses gardes.


[Image: 91081.jpg]Impossible. Quelle donnée avons-nous omise dans notre stratagème ? L'exilé avait prévu cette éventualité.



Au moins, ses soldats d'élite était protégé de la domination de Pryd. Ses pouvoirs étaient donc... affaiblis.
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Le garde des exarques ciblé était plus que coriace, mais l'acharnement des combattants unis d'Ecridel avaient fini par le faire plier et le mettre à genoux. Agonisant, il ne restait plus qu'à l'achever… avant de s'attaquer aux trois autres qui défendaient Ekhkron…

Martin brandit sa lame pour lui porter le coup fatal, mais il fut alors surpris par une lumière. Oh surprise, une blanche lumière réconfortante qu'il connaissait bien, par le passé elle l'avait lui-même déjà enveloppé et ragaillardi à plusieurs reprises alors qu'il fléchissait en combat. Mais cette fois, la douce lumière ne lui était pas destinée, pas plus qu'à un de ces compagnons, au contraire. Le garde des exarques, agonisant un instant plus tôt, venait de se relever, tout ravigoté à présent.

Martin, furieux, regretta que Dyanese ne fut pas présente pour injurier son mentor. Il respira profondément pour se calmer, s'approcha du bord de la tour pour repérer la soigneuse en contrebas puis la héla, d'un ton courtois mais ferme :

Elena, mais que fais-tu ? Pour quelle raison soignes-tu mon adversaire ? Tu le sais, nos chemins sont certes divergents, mais ont le même objectif, mettre fin au chaos généré dans nos royaumes par les discordes internes des Holdars. Il n'y a aucune raison à ce que tu interfères dans ce combat. Je te le demande, éloigne-toi !
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L'exarque avait reprit ses esprits. Si une voix résonnait dans sa tête lui demandant de capituler, d'autres la rabrouèrent et lui suggéraient de passer à l'offensive. Se débarrasser des pécores avant de s'occuper du problème plus épineux : l'exilé. D'une voix impérieuse il lança.

[Image: 91081.jpg]Tes esclaves vont mourir et tu les rejoindras, infâme traitre !



L'immortel bombarda de sorts les nains et les agars, frappant ceux qui lui semblait plus fragiles. Certains sorts se révélèrent plus efficaces que prévus. Il se permit d'ajouter avec un ton ironique, le visage déformé par la haine. Etait-ce vraiment la même personne ?


[Image: 91081.jpg]Ils sont bien frêle tes guerriers ! J'espère que tu as eu un prix de groupe...



Pryd calma son ennemi par un rugissement.

[Image: 91312.png]Il suffit ! Es-tu obligé de te cacher derrière tes hommes donc me fuir ? Est-ce la peur que tu tentes vainement de cacher avec tes sarcasmes ? Viens m'affronter, si tu es digne de ton peuple !


Pryd était déterminé. Ekhkron tomberait avant lui.
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La langue fourchue de la créature s'agita une ultime fois avant s'immobiliser à jamais, tandis que ses huit pattes velues se recroquevillaient sous son corps inerte dans une parfaite rigidité cadavérique. Selinde essuya d'un geste de main, la sueur qui perlait à son front en contemplant avec dégoût l'assemblage difforme et monstrueux qui gisait à ses pieds. Elle leva les yeux en direction du fond de la pièce.

Il était là. Enfin. Il était là. Elle ignorait tout de lui, si ce n'est la haine viscérale qu'il lui inspirait. Il était là ! Dovaan. Elle ne le distinguait pas encore, mais il était bel et bien là. Enfin. Les échos de sa voix sifflante résonnaient encore dans l'esprit de la Caldras de Balard. Dovaan. Dovaan ! Il était là ! Ses yeux luisaient de reflets incendiaires.

Il était là, au fond de ce sordide laboratoire où gisaient des corps, mangés, démembrés, amputés et mêmes modifiés. Il ne lui échapperait pas, pas après le tourment qu'il lui avait infligé. Il était là, entouré de ses abominables enfants, de ses créations qu'il ne chérissait que pour s'extasier de leur souffrance.

Il était là et il allait payer.

“Du potentiel, dites-vous ? Comme celui qu'avait mon père avant que vous ne lui greffiez des ailes de chauve-souris ?”
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L'holdar cligna des yeux de surprise, ainsi l'humaine était informée de ses expériences passées. Difficile à croire qu'elle soit elle-même un ancien sujet d'expérimentation tellement elle était ordinaire. Au cours de son existence, Dovaan avait réalisé tellement de croisement qu'il n'arrivait plus à les compter, ou même à les répertorier dans son journal de recherche. Lézard, skilithe, insecte, gallinacé et même gastéropode... Non, un croisement avec une chauve-souris n'évoquait aucun souvenir.

Peut-être est-ce un de ses échecs ? Impossible que le cobaye se soit échappé. Depuis que ses ancêtres avaient pris en charge les recherches scientifiques, seul un certain Pereg et sa compagne avaient réussi à prendre la poudre d'escampette. Depuis les conditions s'étaient renforcées. Et puis, il fallait être en état de voyager. Non, des recherches sur les chiroptères ne lui rappelaient rien.

Dovaan se mit à sourire affichant ses dents élimées, laissant juste assez de place pour que sa langue fourchue puisse glisser.

[Image: 91423.png]Intéresssssssant. Nos familles sont liées puisque vous avez fait la connaissssssssance de mon enfant prodige. Ses conclusions étaient fort inssssssssstructives.


Les souvenirs lui remontèrent en mémoire, la demande d'Ekhkron, son refus d'abandonner ses sujets, et le départ pour Ecridel de son apprenti. Lui aussi, un cobaye intéressant.
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Ce Holdar était juste complètement fou. Hector ne connaissait pas le standing des Holdars au niveau de ce genre de choses, mais il était presque sûr que pour eux aussi, ce Dovaan était fou. Ou alors tous les Holdars l'étaient.
Et pourquoi quand on entendait parler de savants fous dans les livres d'histoire, c'était toujours des magiciens ? Est-ce que le mana leur montait à la tête ? Se prenaient-ils pour des êtes surpuissants qui pouvaient négliger la décence dans leurs recherches ? Bien que ces pensées lui traversaient l'esprit, il n'avait pas le temps de débattre de ça avec lui-même, surtout en plein combat.

Il s'était glissé entre les ignobles pattes d'araignées du monstre agonisant pour avancer un peu plus dans le couloir de la prison et éviter qu'un autre homme-bête transformé ne se jette sur l'arrière du groupe. Il avait vu le mage Agar à l'épée faire de même, laissant au soin des autres de terminer le serpentaignée à coup d'un violent sort d'embrasement. Le cri d'agonie de la bête fut particulièrement désagréable aux oreilles du Talien alors qu'il entendait du feu et des pattes calcinées.

Il n'y avait pas d'autres créatures comme celles-ci en vue, mais une nouvelle sorte. Une espèce d'insecte croisé avec... Un autre truc immonde. Il n'était presque pas étonné. Il devait y en avoir encore d'autres au fond du laboratoire. Plus ils avanceraient, plus ils en verraient. Car le Holdar prenait un malin plaisir à reculer derrière ses créations à chaque fois que les combattants en abattaient.

Alors qu'il parait les coups d'une pauvre hère transformé, il entendit la voix de la Caldras s'élever derrière lui. Il tourna un instant la tête vers elle alors que la guerrière elfique achevait son ennemi d'un coup de hallebarde bien placé. Il émanait d'elle une aura de colère qu'il n'avait aucune envie d'affronter.

Victor lui avait un peu parler de cette histoire alors qu'il était complètement ivre et se lamentait. Il lui avait raconté comment il s'était rapproché de sa bien-aimée. Et puis comment il l'avait perdu, combien il avait été stupide.
Victor. Aller combattre seul un hydre sans demander d'aide. Tu aurais dû nous demander.
Il avait essayé de ne pas y penser lorsqu'il avait rencontré la Caldras de Balard, mais le souvenir lui était remonté d'un coup.

Il resserra sa prise sur l'épée de son neveu. D'abord, ces saletés de bestioles. Ensuite, cette saleté de Holdar.
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Les enfants de Dovaan étaient des plus nombreux et ne partageaient que deux uniques traits de famille : leur férocité bestiale et leur aspect contre-nature. Il n'en était pas un, qui n'avait reçu de leur géniteur des pattes supplémentaires, des crocs ou encore des ailes en cadeau.

Si le sourire édenté de l'exarque se fit déplaisant pour la pyromancienne, il n'était rien comparé au malaise procuré par la fierté pour son fils prodige, qui se lisait dans son oeil dément. Eprouvait-il réellement de l'affection pour les créatures difformes qu'il avait enfanté dans le cadre de ses expériences malsaines ?

L'archiatre se plaisait, semblait-il, à offrir à sa précieuse progéniture ce qu'il estimait lui faire défaut. Tel un père aimant, il la gâtait volontiers de sa bienveillance pour la voir s'affranchir de leurs propres limites. N'était-ce pas le rôle d'un père que de subvenir aux besoins de sa descendance et de lui offrir le meilleur pour qu'elle puisse s'épanouir dans sa vie future ?

Il était là. Il était là et Selinde le détestait plus encore. Lui qui se disait père, comment avait-il pu la priver de l'affection du sien ? Un rictus mauvais s'installa. Elle tuerait ses enfants, un à un, jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus rien.

Mais s'il était une chose que d'espérer la mort d'autrui, il en était une autre de la provoquer, surtout lorsque l'exarque s'attachait, toujours d'avantages, à fortifier ses créatures, qui se révélaient être des adversaires redoutables. Ainsi pourvues de nouveaux atouts, il n'était pas aisé de les envoyer auprès d'Anastraph.

[Image: 91423.png] “Soigner, soigner, c'est une chose ... Mais je peux faire tellement plus !”

Cette fois-ci, il s'attaqua directement à la troupe d'intrus, déployant ainsi toute sa puissance. Selinde encaissa son attaque de plein fouet, et resta plusieurs interminables secondes le souffle coupé. Dovaan venait d'éveiller dans le corps de la sorcière les séquelles de plusieurs semaines de combats acharnés et la fatigue accumulée dans chaque tissu de ses muscles. Envahie par l'épuisement, ce n'est qu'haletante qu'elle parvient à articuler quelques mots en direction de l'archiatre.

“Votre enfant prodige… Pourquoi l'avoir abandonné… ? Pourquoi… l'avoir laissé mourir… aussi pathétiquement ? Des conclusions… assez instructives... pour justifier sa mort ?”
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Dovaan détestait qu'on s'en prenne à ses enfants, qu'il avait façonné avec beaucoup de temps et de plaisir. S'il avait apprécié voir la chair fraîche débarquer dans son laboratoire, ces étrangers maltraitaient ses créatures sans aucune pitié. Les heures de travail à trouver le bon croisement, le bon assemblage pour améliorer les capacités physiques, la résistance ou encore les pouvoirs offensifs... Cette passion menée depuis de nombreuses années dans ce laboratoire restait son crédo, et aucun apprenti n'avait su combler ses attentes ou montrer la même dévotion à cette recherche.

Tous sauf un. Enfin, une moitié mais prometteuse.

Voir les êtres faibles s'acharner sur son travail si minutieux, et lui rappeler des mauvais souvenirs, quel manque de courtoisie alors qu'il leur avait proposé très agréablement de visiter les lieux, surtout sa table d'opération. Cette attitude si rustre le répugnait. Finie la protection, place à l'action.

[Image: 91423.png]Ssssssssoigner est terminé, laissssssssons place à l'action, petite écccccccccervelée !


Les mains remuèrent pour le barder de protections, avant d'opter pour une magie plus offensive. Ces goujats l'avaient énervé, il verrait ensuite ce qu'il pourrait faire avec les restes... et les enfants. Cette pensée lui arracha un sourire.

[Image: 91423.png]Ssssssssson corps m'aurait tant apporté, vous auriez dû me le rapporter. Ssssssssa fin est regrettable. Il était prometteur, et ses tentatives de croisement avec les chauve-ssssssssssouris une réussite. D'ailleurs, il a même tenté l'expérienccccccce avec le commandant de la forteresssssse.
Ekhkron m'a assssssssuré que son enfant avait tenu tête à une armée !
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Depuis le départ de la numerthie, Dyanese avait participé à maintes batailles, sa mentor à ses côtés pour veiller au grain, et - la demi-elfe le savait - pour protéger la petite effrontée comme l'avait demandé son père. Le combat au pied d'une forteresse, sur un bateau sur l'Erion ou encore sur un flanc de montagne enflammé, tant de batailles à ce jour remportées par la stratégie du Concordat ou de sa guilde, puis plus récemment, grâce à l'aura dégagée par la pyromancienne chevauchant une licorne. Si la cladras avait su s'entourer pour les décisions stratégiques, elle menait les troupes avec ferveur, attisant les foudres de ses ennemis.

En la voyant, la guerrière avait vu en elle une commandante aux qualités indéniables, un modèle de réussite. En somme, une version féminine de son père qu'elle idolâtrait. Elle avait accepté de la suivre, espérant apprendre à ses côtés les forces galvanisantes d'un capitaine permettant de pencher l'issue d'un combat en sa faveur. Elle avait tant appris auprès de sa mentor, mais son penchant pour l'alcool ne faisait pas d'elle un leader charismatique. Dyanese, par ce choix, volait de ses propres ailes, d'autant que sa mentor s'était opposée à cette décision.

Et en cet instant, face à deux ennemis puissants qui sapaient ses forces magiques, elle regrettait l'absence d'Elena. Aucune goutte de sang, mais des traces de brûlures magiques parsemaient son corps, rendant sa cuirasse métallique inutile. Essoufflée, elle toisa du regard ses deux ennemis, des belladonnas, qui derrière leur masque, devaient rire de sa témérité. Le maître des lieux s'était enfoncé dans leurs lignes, et la guerrière avait choisi de braver ses peurs en chargeant les deux créatures pour éviter une prise en tenaille. Elle avait observé leur puissance magique, trop importante pour se limiter à une seule cible, et elle espérait que les dégâts se répercuteraient entre elles. Un leurre afin que les belladonnas s'affaiblissent entre elles.

Dyanese opta pour un bouclier et une épée, choisissant d'endurer les dégâts plutôt que les infliger. Il fallait qu'elle tienne le temps que ses compagnons se chargent de Dovaan. Elle s'encourageait, sans espoir de retour.

Allez, fais des efforts ! c'est ton heure ! Père serait fier de moi !

Elle était prête à se sacrifier.

Pardonne-moi, Elena, j'ai été qu'une insolente indigne de ton enseignement. Et aujourd'hui, je vais en payer le prix.

Au loin, la bataille faisait rage, mais la demi-elfe trop concentrée sur son propre combat n'osa pas observer le déroulement. Elle hurla un dernier ordre, pour insuffler son courage à ses alliés.

Ne renoncez pas ! Battez-vous et concentrez-vous sur le maître des lieux, je vais retenir ses créatures abjectes !

Ses paroles firent écho en son for intérieur d'une différente manière.

Fuyez, pauvres fous.
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La pyromancienne plissa les sourcils, troublée par ce que venait de lui apprendre l'exarque. Il était là, oui. Il était là. Mais il n'était pas celui qu'elle recherchait avec assiduité depuis tant d'années. Elle s'était trompée… ou plus précisément, on l'avait sciemment trompée. Trop heureuse de toucher du bout du doigt sa vindicte, elle en avait oublié de se méfier de la duplicité de l'Usurpatrice et de ses propos manipulateurs. Lhuste n'avait pas évoqué des expériences avec des chauve-souris au hasard. Si Soltra pouvait la faire taire une bonne foi pour toute, le monde serait préservé de ses mensonges et duperies.

Selinde esquissa une grimace dédaigneuse à l'égard de Dovaan.

“Vous n'êtes pas celui que j'imaginais. Quelle désillusion d'apprendre que vous n'avez aucunement orchestré ce chef d'oeuvre d'anatomie qu'était devenu mon père, le jarl Broden Aaren, commandant de la-dite forteresse. Cependant, Ekhkron s'est fourvoyé. Il a tenu tête non pas à une, mais à deux armées de mercenaire, avant de s'écrouler, submergé par le nombre.”

Une profonde déception se ressentait dans l'intonation de sa voix, dans laquelle pointait aussi un soupçon de sarcasme.

“C'était il y a plusieurs années déjà. Son corps, celui de votre enfant je veux dire, ne pouvait vous être rendu. Je ne vous apprends rien, la chair inerte est faible face au temps qui passe. Ekhkron aurait pu, à l'époque, vous faire cette faveur, lui qui semblait particulièrement intéressé et impliqué par le savoir-faire de votre fils prodige. C'est dommage… Pourquoi ne pas lui avoir demandé ?”

Elle voulait l'entendre. Elle voulait entendre de sa bouche le nom que son intuition lui susurrait. Elle voulait l'assurance que les exarques, et plus particulièrement Ekhkron, n'étaient pas restés aussi isolés que les Peuples d'Ecridel s'étaient empressés de croire. Pryd n'était, certainement, pas le seul à avoir joué avec les vies d'autrui.

Avant qu'il n'est pu répondre, elle se détourna de lui après avoir entendu le cri désespéré de Dyanese. La caldras l'observa, horrifiée, charger le fond du laboratoire en direction des deux créatures aussi attrayantes qu'effrayantes.

“Dyanese ! Que faîtes-vous ! Revenez !”

La chevalière ne se retourna pas pour autant. Une forme de panique s'empara de Selinde, qui perdit instantanément le masque de dignité qu'elle s'était forgée au fil du temps. Quelques larmes, imperceptibles, perlaient au bord de ses yeux noisettes. Elle ne savait que fort bien ce que la fille de Nimor avait en tête.

“Dyanese, reviens ! C'est un putain d'ordre ! Je t'interdis de crever, tu m'entends ! Reviens immédiatement !

Il n'y a rien de plus inutile qu'un sacrifice ! Ce n'est pas la solution, jamais ! Il faut survivre par tous les moyens. Ce n'est qu'ainsi qu'on peut se relever et vaincre ! Ne fais pas cette erreur. Nous vaincrons ensemble.

Bon sang, Dyanese, reviens ! C'est un ordre !”


Alors que la demi-elfe n'avait aucune intention de rebrousser chemin, les larmes avaient atteint les joues de la pyromancienne.
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Le champion Talien avait reculé en trébuchant presque sur le cadavre d'un des Hommes-Bêtes qu'ils avaient abattu. C'était clair, ces sorcières difformes étaient trop puissantes pour eux, ils n'y arriveraient pas dans leurs états. Toute l'arrière-ligne était éreintée et exsangue de mana. Lui... Tenait debout tant bien que mal. Il semblait sa peau brûlée par les sorts des ennemis qui se répercutaient sur ses alliés.
Des larmes de douleur coulaient le long de ses joues déjà humides. Ils préféraient se prendre de réels coups que de la magie en pleine face, mais il devait tenir.

Il se rabattit lentement vers le reste des combattants, et vers Dovaan qui s'était permis de voler au-dessus des barreaux des cellules autour d'eux pour les attaquer depuis l'intérieur. Par une ouverture des barreaux, peut-être provoquée par les détenus eux-mêmes, il tenta d'atteindre le Holdar.
Rien n'y faisait, les sorts et les coups semblaient glisser sur lui comme si de rien n'était.

Hector hurla de douleur et vacilla, s'affaissant contre les barreaux. L'une des sorcières avait profité de son inattention pour lui envoyer des projectiles magiques en plein dans le dos. Il n'aurait pas été capable de les éviter de toute façon, ils allaient trop vite.
S'éloigner.

Dans un élan d'adrénaline, il se traina vers les mages humains. Ils avaient l'impression qu'on lui avait mis du métal fondu tout au long de son dos, et que ce métal s'écoulait dans ses veines. Il ne voyait plus grand chose, tout était flou. Il ne savait pas comment il tenait debout.
L'entrainement. C'était son rôle. Prendre des coups, qu'ils soient physiques ou psychiques. Il était là pour protéger les autres. Ne pas qu'ils meurent. Ne pas mourir.

Il arracha presque son heaume de sa tête, découvrant sa chevelure trempée de sueur et son visage rouge et humidifié par les larmes. Il rengaina son épée et prit l'une des potions accrochées à l'arrière de sa ceinture. Il en ôta le bouchon d'un coup de dents sec et en engloutit le contenu. Il lâcha la fiole au sol avant de prendre une profonde inspiration.
Il sentait les soins de ses compagnons dans son dos et la douleur se fit moindre.

Dans sa préoccupation à survivre, il n'avait pas remarqué que l'Elfe qui était quelques instants plus tôt près de lui était restée entre les deux sorcières à tentacules. Peut-être qu'il n'en aurait pas réchappé si elle n'était pas restée, mais là c'est elle qui allait y passer. Il pensait qu'elle le suivait !
Il prit quelques instants pour respirer convenablement, les sorts lui ayant partiellement coupé le souffle.

Il ne pouvait pas foncer dans le tas pour tenter de la sauver, son sacrifice serait vain et le risque de voir les sorts des créatures magiques se répercuter sur eux trop grand.
La caldras craquait. Ça n'était pas le moment, mais il ne comprenait que trop bien.

Il ne voyait qu'une solution. Dovaan s'était maintenant placé dans une cellule où on pouvait l'atteindre. Le mage-combattant Agar s'était reculé. La voie était libre. Il reprit son épée en main.
S'il ne pouvait pas protéger directement la dénommée Dyanese des sorts venant du fond de la pièce, au moins pouvait-il bloquer la vue du Holdar. Il se plaça entre eux, bloquant la sortie par la même occasion.
Il pouvait bien prendre quelques sorts en plein corps à nouveau après tout, il n'était plus à ça près...

Il offrit son plus beau regard noir à l'ennemi et profita des affaiblissements magiques opérés par ses camarades pour l'attaquer. Ça n'était que des coupures, mais il avait enfin pu entamer sa peau.
Il n'avait plus qu'à espérer que l'Elfe puisse se replier à temps.
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L'archiatre regarda la pyromancienne avec mélancolie. Il n'aurait jamais dû laisser partir son apprenti le plus prometteur. Cet holdar avait montré dès ses premières expériences, un talent à comprendre l'anatomie, à détecter au premier coup d'oeil la faiblesse et la retourner, à l'aide de mutation, pour en faire une force.

Ce jeune homme bleu aurait pu surpasser le maître s'il avait vécu. Mais il avait sa folie des grandeurs, et lorsque Dovaan refusa d'assister l'Immortel dans sa traque du renégat, il ne comprit pas de suite que son élève avait accepté la mission à sa place.

[Image: 91423.png] Aaren.... Quel doux nom pour ccccccccccette merveille de de mutatttttttttttion ! Vous avez sssssssssûrement cette force en vous. Je ssssssssssserais ravi de la raviver. Un réceptacle de qualité !


L'exarque se tut pour lancer quelques sorts afin d'affaiblir ces étrangers. Il vit du coin de l'oeil une guerrière en première ligne passer l'arme à gauche. Espérons que le corps soit encore chaud à la fin du combat, il avait quelques tests en tête à faire. Dans un premier temps, il fallait se charger de ces intrus.

[Image: 91423.png] La forteresssssssse.... Je me ssssssssouviens. Ekhkron voulait ssssssssavoir ce que Pryd lui voulait... Peu loquaccccccccce votre père. La chauve-ssssssssouris a aidé.



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Elle fuyait à en perdre haleine.

Une course effrénée dans les rues d'Isaroth en négociant chaque virage pour espérer semer la traqueuse, évitant soigneusement chaque combat entre rebelle et fidèle. Elle ne devait pas s'arrêter ou elle y passerait. Elle avait chargé par orgueil le groupe accompagnant l'exarque, mais seule, elle n'était pas arrivée pas à prendre le dessus. Leur coordination et leur efficacité l'avaient obligée à reculer, à se mettre à l'abri.

Elle vit au loin la tour des mages, la sécurité. Elle redoubla d'effort, accéléra dans l'espoir d'atteindre son salut.

Elle repensa à sa cachette idéale pour soigner ses blessures suite à sa défaite. Aucun répit ne lui fut accordé puisque l'assassin avait choisi ce moment pour apparaître, pour faire son office. Elle n'avait dû sa survie qu'à ses réflexes.

Et maintenant, elle courrait pour distancer la chasseresse. Elle regrettait de ne pas avoir passé du temps en terre hélionne, afin d'apprendre les ficelles du métier, celui de frapper sans être vu. Non, elle préférait les duels. Elle s'en mordait les doigts, filant à toute allure dans les rues d'Isaroth, telle le gibier face à un prédateur affamé.
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Hector n'en avait pas grand chose à faire du récit d'une création Holdar spécifique, même si elle concernait le père de la caldras à quelques mètres de lui. Il poussa un juron en voyant leur ennemi s'éloigner du sol après une courte incantation. Il tenta de lui donner un coup mais il était déjà hors d'atteinte et avait survolé quelques cellules pour retourner près de ses "enfants" toujours vivants.

Il fit volte-face en grimaçant de douleur et accourut auprès de la combattante Elfe inconsciente, qui était tombée non loin d'eux. Il l'agrippa par l'une des plaques d'épaules de sa belle armure d'Asteras. Ses muscles semblaient toujours en feu malgré les soins de ses alliés, les douleurs magiques ne partaient pas si facilement.
Il la traîna tout de même sur le sol en arrière, s'assurant que les créatures étaient trop loin pour l'instant pour les attaquer.

" Tenez bon Dyanese ! "

Elle était inconsciente, il le disait probablement plus pour lui. Elle était probablement trop atteinte pour que les deux guérisseurs présents puissent l'aider. Aucun brancardier ne pourrait venir la chercher, pas en pleine capitale Holdar.
Il serra les dents et posa un genou à terre avant de sortir tant bien que mal une amulette accrochée autour de son cou. La rune qu'elle possédait était brûlante, partiellement à cause de la chaleur de son porteur, et sans doute aussi à cause des attaques magiques qu'il avait subi.

Le Talien glissa le cordon autour du cou de Dyanese et prit la rune dans sa main. Il ferma les yeux en expirant longuement et se concentra. Il murmura un mot tout bas.
Il s'écarta de l'Elfe alors que la rune brillait. L'instant d'après, elle n'était plus là.

" Elle devrait être auprès du lieu consacré à Masielle le plus proche... Kandrian, peut-être.

Il avait cru voir un petit autel dressé par les guérisseurs dans le camp d'arrière-ligne, mais il n'en était pas sûr.
Tant pis, il ne pourrait pas utiliser ce dernier recours pour lui. Il ramassa son casque qui était toujours au sol. Mais il ne comptait pas faire de manœuvre aussi folle.

" Reculons quelques instants pour récupérer. "

A cet instant, la fatigue le rattrapa et il semblait las. Il se retourna vers le fond du laboratoire. Dovaan et ses créatures s'étaient tapies dans l'ombre. S'ils pouvaient rester loin d'eux quelques instants, c'était probablement pour le mieux vu l'état du groupe. Leurs ennemis semblaient peu affectés par toutes les attaques subies.

" Vérifiez bien que tous ces "enfants" sont morts. Au cas où. Jetez un coup d'œil aux cellules aussi. "

Il ponctua sa phrase d'une lame plantée dans la tête d'un serpentaignée. Il prit bien soin d'être le dernier à reculer vers l'entrée.

Citation :Une tentative rp pour expliquer comment elle a pu réapparaître dans une zone hors combat et survivre. Vous pouvez m'enlever PF et/ou PM à hauteur de ce que vous pensez nécessaire si vous le désirez.
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Selinde essuya sa joue humide d'un revers de main, bafouant son visage d'un traînée de sang. Son sang. Ce sang noirâtre qui suintait d'une plaie purulente qu'un sortilège empoisonné de Dovaan avait ouverte dans sa chair. L'épuisement se lisait sur ses traits tirés, et ses gestes, rendus fébriles par le poison, se faisaient maladroits.

Elle secoua la tête en observant les gesticulations du champion talien pour ramener le corps inerte de la chevalière. Celle-ci avait choisi de se sacrifier malgré ses ordres. Soit. Son sort ne la concernait plus, se disait-elle, inconsciemment furieuse de constater avec quel mépris Dyanese avait jaugé sa propre vie.

La caldras haïssait le concept même de sacrifice tant elle n'y voyait qu'une tentative vaine de faire passer de la lâcheté pour un acte héroïque. C'était par ce biais que ce misérable Victor l'avait abandonné et lui avait fait porter la responsabilité de sa bassesse morale aux yeux de tous.

Au moins celle de Dyanese leur aura permis un court instant de répit, juste suffisant pour que Dragon puisse en finir avec l'une des créatures enchanteresses. Il ne restait à Dovaan plus qu'une seule de ses filles, tapie au fond du laboratoire. Si sa magie restait dangereuse, aller la débusquer était une perte de temps. C'est ainsi qu'Ashlarak et Kinrove firent des merveilles en parvenant à percer la garde arcanique de l'archiâtre, permettant notamment à Ekairos et Hector de lui porter de nombreux coups.

En guise de réponse aux sifflements insupportablement sibyllins de Dovaan, Selinde répliqua de plusieurs traits de feu, qui se muèrent soudainement en une violente combustion. Tandis que les flammes léchaient le corps muté du holdar, elle s'adressa à lui, haletante, mais déterminée à comprendre qui avait réellement causé la mort du jarl :

“Plait-il ? C'est en greffant des ailes que l'on délie les langues à Isaroth ? C'est une bien curieuse coutume pour un peuple dont certains de leurs plus éminents représentants lisent dans les esprits.

Ekhkron n'était-il pas capable de faire, à défaut de mieux, aussi bien que Pryd ? C'est donc pour combler son incompétence qu'il a envoyé votre enfant à l'échafaud, au fin fond du Skovendor… De sa faute, en somme, que votre enfant et mon père ne sont plus.”
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L'archiâtre eut un petit sifflement qui s'apparentait à un rire, ou plutôt une expression d'un mutant provoquée par un comportement comique. Tout en combattant de manière paisible, répondant aux divers assauts des camarades de la talienne, il rétorqua avec une pointe de moquerie.

[Image: 91423.png]Vous connaissssssez bien le sujet, l'incompétenccccccce, vous n'avez pas réussi à sssssssssauver votre géniteur.



Il s'interrompit pour lancer quelques sorts, freinant les ardeurs belliqueuses. Il reprit plus calmement.


[Image: 91423.png]Ekhkron ssssssssait y faire, pour faire parler les plus réticents. Posez la quessssssssssstion directement à l'exarque.

Quant aux ailes, une récompenssssssssssse, une magnificence orchestrée par mon apprenti, pour avoir accepté de nous sssssssservir, d'être notre espion en Ecridel. Finalement, Pryd et Aaren ont un point commun, la traîtrise.


Il se tut, pour encaisser les frappes synchronisées des guerriers et des sorciers.
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Un à un, ses enfants étaient tombés, et l'exarque resta seul face à de nombreux ennemis. Quelques uns rejoindraient la pile de cadavres, la matière première pour ses expériences, mais trop peu pour prendre l'avantage. La situation était détestable : on avait troublé sa tranquillité et cette chaire fraîche le poussait dans ses retranchements.

Si les coups pleuvaient, les capacités conjointes et le nombre avait fini par avoir raison du plus grand scientifique holdar. L'ironie de la situation fut les frappes violentes de son enfant dont les répercussions touchèrent plusieurs ennemis... et amis... enfin juste lui, rendant sa mort inéluctable. Il prononça ses dernières paroles en dévisageant Selinde puis Hector.

[Image: 91423.png]Ca ssssssssssent la mort, ici. Quelle arrogance ! Me forccccccccer à parler pour entraver ma concccccccentration.

Votre père fut plus courtois et docccccccile, il a avoué avoir refusé une allianccccce avec le traitre, pour accepter la nôtre. Sous la contrainte, cccccccccccertes.....



Dovaan chancela en effectuant quelques pas en arrière, avant de s'écrouler, inerte.
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Le champion tenait toujours debout, au corps à corps avec leur ennemi. Il ne savait plus vraiment comment il tenait debout. Les sorts fusaient dans tous les sens. Il était devenu la cible favorite du dernier "enfant" vivant de Dovaan, et essayait de bloquer celui-ci afin qu'il ne puisse plus aller loin. Mine de rien, les mages qu'il protégeait tant bien que mal avaient entamé avec force la protection magique du Holdar.
Ses membres étaient engourdis par toutes les attaques magiques qu'il s'était pris, il sentait le sang couler des plaies fraîchement ouvertes par l'ennemi. Il était passé au-dessus de la douleur. Il serrait les dents et remerciait intérieurement mille fois les soigneurs qui le maintenaient debout.

Il tenait parce que Dovaan s'affaiblissait, peu à peu. Après des minutes interminables, il le vit s'affaisser devant lui.
L'ironie de la chose avait voulu que la belladonna lui inflige la décharge magique fatale. Hector était resté tout près de l'exarque dans l'espoir que les sorts ricochent sur lui, et ça avait marcher. La créature ne semblait pas avoir confiance de ce qu'elle faisait, et c'était très bien ainsi.

Le Talien était toujours crispé sur ses armes. Il ne pourrait se calmer qu'après. Il suffisait de faire comme il avait fait pour toutes les créatures du laboratoire. Être sûr que Dovaan était mort. Aussi entreprit-il de lui planter son épée dans la tête.
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Selinde secoua la tête en contemplant l'exarque difforme chanceler avant de s'écrouler. Elle affichait une mine de dégoût hautain. Ce Dovaan, qui incarnait l'élite d'un peuple n'était qu'un être sans intérêt, dépourvu du moindre charisme. Il n'existait aucune grandeur dans l'archiatre, qui aurait pu en faire un souverain avisé. Il n'était que passion et pulsion pour une activité malsaine. Dovaan n'était qu'une ruine.

Isaroth était à son image. Fissurée dans sa raison. Ébréchée dans sa dignité. Délabrée dans son âme.
Détruite dans sa chair.

Si c'était tout ce que les exarques avaient à offrir au peuple holdar, la faction rebelle menée par Pryd agissait au nom d'un idéal louable, avec des méthodes qui l'étaient, cependant, beaucoup moins. Devant une telle décadence, elle n'aurait probablement pas agi différemment. Comme Pryd, elle avait fait de sa propre sanction une force. Elle en prenant à revers les soupçons de la Haute Inquisition, lui en usant de son exil comme d'un tremplin. Comme lui, elle aurait usé de tous les moyens à sa disposition pour exterminer cette aristocratie toxique et démente, et cela même si cela signifiait de cultiver les travers et les ambitions de quelques individus capables de déstabiliser des royaumes entiers. Elle le savait, le bien de tous passait souvent par quelques compromis avec sa conscience.

A ses yeux, la traitrise ne venait pas du Renégat, mais bien des exarques qui avaient abandonné leur rôle pour s'adonner à leurs passions et pulsions malsaines délaissant la cité et le peuple dont ils avaient la charge. Bien des nobles taliens en faisaient autant, oppressant leurs sujets pour d'avantage d'or dans leurs coffres et persécutant les miséreux pour se sentir puissants. Patience, elle ferait tomber leur tête le moment voulu.

La pyromancienne soupira bruyamment. Elle n'avait rien appris dans cet affrontement et pire encore, elle n'obtiendrait jamais vengeance de ses propres mains. Dovaan n'avait été qu'un sbire passablement inutile dans cette sombre affaire. L'exarque, malgré son indéniable puissance, s'était avéré décevant. Il n'était pas responsable au contraire d'Ekhkron qui devait déjà avoir trépassé.

Peut-être devait-elle se féliciter des derniers mots de Dovaan, sous-entendant que le Jarl Aaren avait été contraint dans sa traitrise ? Mais comment sa fille aurait pu se réjouir de le savoir ainsi torturé et déshumanisé ? Comment son cœur meurtri aurait-il pu y trouver le moindre réconfort ? A vrai dire, elle se moquait bien de ses raisons, elle n'avait jamais voulu rien d'autre que son affection.

Ses yeux se posèrent plus intensément sur le crâne que l'épée d'Hector cherchait frénétiquement à transpercer. Elle haussa les épaules et fit écho aux railleries du défunt.

"Je n'ai qu'une compétence et c'est la seule qui compte réellement..."
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Citation :Pendant ce temps, à la porte nord de la ville ...
"Allez les enfants n'ayez pas peur, on vous emmène à l'abri. Suivez Tata Odo de l'autre côté de la grille, loin de tous ceux qui se battent dans la rue."

Halko se demandait si Soltra avait fuit à cause des premières blessures que lui avaient infligés ses compagnons et lui ou si c'était l'arrivée du groupe de Nordiques à l'autre bout de la rue qui l'avait fait enfourcher son skilithe et voler par-dessus la muraille. Peu importe, il fallait en profiter pour finir d'évacuer les gosses.

Voyant que ceux-ci passaient la grille en rang, il se retourna rassuré vers les Nordiques et il eut l'heureuse surprise de voir qu'Ephialt se tenait parmi eux et avançait à sa rencontre. Il s'avança à son tour et lui expliqua la situation, suffisamment fort pour que le groupe derrière lui puisse entendre.

"Content de te revoir Ephialt, vous tombez à pic ! Comme tu le vois, nous évacuons des enfants loin des combats. Sur l'ordre d'Ekhkron Soltra nous a conduit jusqu'à eux, nous devions les escorter jusqu'à une pièce secrète mais devant la folie manifeste des exarques nous avons décidé de suivre notre propre plan et de les emmener à l'abri en dehors d'Isaroth.
Bien sûr quand Soltra a réalisé que nous ne les conduisions pas à l'endroit convenu ça ne lui a pas plut et nous avons commencé à engager le combat. Elle vient de s'enfuir mais elle a lancé contre nous ses fidèles et des esclaves hommes-bêtes, si vous pouviez nous aider à nous débarrasser d'eux le coup de main serait apprécié !

Et de votre côté, vous avez combattu des exarques ?"


Halko n'eut pas le temps d'écouter la réponse, ni de poser la question qui lui importait réellement : où se trouvait Pryd ?
Soltra était revenue dans la ville dans son dos, elle avait parlé à ses dagues - Juste et Vengeresse - comme elle le faisait depuis qu'il l'avait rencontré. Mais cette fois-ci ses paroles n'étaient pas que les mots d'une folle schizophrène parlant à des objets, cette fois-ci des ombres étaient apparues autour des deux lames, elles avaient grossies jusqu'à prendre forme quasi humaine, et l'une d'entre elle venait de l'attaquer sauvagement par derrière, le prenant par surprise.

Incapable de réagir, Halko dû subir de nombreux coups avant de trouver la force de s'envoler au dessus de la forme maléfique et de rejoindre l'autre côté de la grille. Là il s'écroula, gravement blessé, et il ne put rien faire d'autre que de sortir un filtre de vie de sa besace. Il était sauvé ... pour l'instant.
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Soltra ciblaient les êtres sans protection, mage, archer, en résumé l'arrière-garde. Elle laissait toujours la première vague, le combat de front à son acolyte Alheran, un guerrier sans une once de stratégie, pour s'occuper des commanditaires restés en retrait. Et dans cette bataille où elle représentait la seule menace, elle adoptait la même stratégie. Mais, seule, elle n'arriverait pas à ses fins.

Et on lui avait désobéi. On ne contredit pas les ordres d'un exarque. Une rage sombre s'était emparée d'elle, elle se jeta sur ses ennemis, dans un tourbillon mortel, elle blessa gravement ses ennemis. Satisfaite par cet assaut, elle recula pour passer sa langue sur ses dagues couvertes de sang.

[Image: 91310.png]Juste, Vengeresse, L'heure est venue de mettre un terme à leur arrogance...



Les ombres autour d'elle s'agitèrent, vibrant en harmonie avant de prendre consistance, et de se jeter sur les adversaires de l'exarque.


Les guerriers du Nord avaient rejoint la garde rapprochée des enfants, des guerriers lourdement armés, la première ligne. Où est Alheran pour se charger de ces ennemis ? Sacrifié ou en fuite. Non, ce n'était pas sa ligne de conduite. D'autres combattants vinrent encore grossir les rangs adverses..

Il se reproduisent plus vite que les enfants de Dovaan, pensa-t-elle.

Leur supériorité numéraire les avait conduit à adopter une stratégie offensive, une traque, et Soltra se retrouva bien vite acculée par ces guerriers de métal. Elle regrettait presque l'absence d'Alheran. Mais elle avait de la réserve : alors qu'un coup allait l'handicaper, sa silhouette se brouilla, et l'ombre Juste encaissa à sa place.

A l'extérieur des grilles, Evrard, blessé par les assauts des ombres, espérait son salut. En vain, l'air se densifia autour de lui, pour prendre consistance. La dernière chose qu'il vit fut le visage satisfait de Soltra.


[Image: 91310.png]Un...



Les talents de l'exarque étaient inégalés. Matérialiser ses armes n'était pas la seule force, elle pouvait prendre leur place....
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