[Scénario final] Pryd, ami ou ennemi ?

[Pludencre]

Les elfes et les taliens faisaient face à une nouvelle menace venue du ciel lorsque la terre trembla de nouveau. Bien que les secousses soient moins violentes que les précédentes, certains levèrent les yeux au ciel, mais aucun projectile n'arriva, aucune explosion ne retentit. Juste la terre sous leur pied qui semblait mouver.

A flanc de montagne, la forgeterre Magda manipulait les roches pour stopper l'incendie, éradiquer les explosions et étouffer les flammes. De la sueur perlait sur son front, sa concentration était à son paroxysme, jamais elle n'avait manipulé autant d'éléments en même temps. Mais ses efforts furent récompensés, un chemin plus paisible s'était formé parmi les débris.

La naine venait d'ouvrir une nouvelle route menant au cœur d'Andoras. Elle ne put apprécier son œuvre, une hallebarde se planta dans son dos et elle s'écroula sur le sol, inerte.

[Gorbad]

Le Maître-Haches enchaîna quelques coups qui ne relevaient d'aucune finesse mais qui visait à préserver le peu de ressources qui lui restait. Contre toute attente, ceux-ci firent apparaître les premières blessures flagrantes de la métamorphe. Lhuste était juste coriace (bien trop) mais pas invincible (il ne serait peut-être bientôt plus là pour le raconter).

Les paroles de la fille de Pryd furent une récompense en soi pour le jeune nain qui préparait cet affrontement depuis de nombreux mois. Haletant et blessé plus qu'il ne voudrait l'admettre, Gorbad peinait à aligner les mots pour lui répondre.

Vo… ..putation n'… pas usurp.., Da.. Lhuste ! V'y .vait sans …te assez de ..geote …. savoir quand bais… les ..mes face . .. ..versaire au-des… de son ..veau. Fa…té dont .. ne …pose pas, de toute …dence. Il me …ble que …re …bat n'est … term.né !

Le guerrier se remit en garde.

[Thorgal]

Le souffle de la déflagration les projeta par chance en dehors de la cavité.. l'embrasement était maintenant général..
La situation venait de basculer dans le plus profond des chaos, et les archers Holdars ne perdirent pas une occasion pour achever d'une pluie de flèches tout signe de vie !

Sous couvert de la fumée, Thorgard indiqua un passage aux survivants ..

Dévalant la pente sur l'autre versant, à bout de souffle et gravement brulés, ils purent prendre un instant pour prodiguer quelques soins..
Mais le répit n'était que de courte durée, déjà le battement des ailes et les cris des Skilithes résonnait dans leur dos !

Ironie du sort, une course contre la montre les avaient menés jusqu'en haut et c'était maintenant une partie de chasse mortelle qui les poussaient à hâter leur descente pour échapper à leurs poursuivant

Plus bas, quelques guerriers de la troupe de Pryd commençaient à infiltrer le cratère.

La troupe des guerriers du nord saisie cette occasion, pour les dépasser et se réfugier dans l'écran de fumée providenciel formé par l'immense brasier..

C'était donc une tactique de guérilla qui était menée, car ainsi ils seraient dissimulés aux yeux des archers Holdar, qui pourraient avoir pour cible unique à ce moment : les soldats de Pryd !

Dans cette manoeuvre, Thorgal songea avec inquiétude à son ami Gorbad, le rocher de son duel avait t'il pu résister à l'explosion ? ou s'était il écroulé, peut etre du coté sud de la montagne ?

[Halko]

"Courage les gars, le sommet est proche."

L'escarmouche au bas de la falaise semblait loin. Des archers holdars avaient surgit de nulle part, criblant de flèches les troupes du Concordat comme celles de Pryd, mais ils avaient fini par céder sous le nombre et leur cadavre faisaient maintenant la joie des charognards du coin.
Depuis, la troupe avançait vers Isaroth en éliminant méthodiquement les quelques soldats de Pryd qui tentaient de leur barrer le chemin. A vrai dire, l'alliance elfe-talienne était plus gênée par l'étroitesse du sentier que par les combattants ennemis !

Halko lui n'avait pas de problème pour cheminer. Avant de commencer l'ascension de la falaise il avait prononcé quelques paroles magiques et s'était ainsi élevé dans les airs. C'est quand même plus simple d'atteindre les hauteurs en volant qu'en marchant n'est-ce pas, et un mande-orage expérimenté comme lui maitrisait depuis longtemps l'art du vol.

De sa position surélevée il pouvait ainsi servir d'éclaireur et guider l'avancée des siens. Il était d'autant plus amené à servir de guide que Selinde, d'ordinaire si empressée à jouer à la chef et à donner des ordres à tous, semblait ailleurs. Sa licorne suivait le mouvement sans être vraiment dirigée, et la Caldras marmonnait des paroles incompréhensibles. La voilà qui parle à son ami imaginaire maintenant !

Halko n'eut pas le temps de s'interroger sur l'état de la pyromancienne, un paladin ensorcelé fonçait bruyamment sur la troupe. Mais déjà Lavellan engageait le combat et nul doute que celui-ci finirait à terre comme les autres. Derrière lui Halko aperçu le sommet de la falaise et fit la moue. La formidable explosion qu'ils avaient entendu il y a quelques heures ne s'était pas contenté de faire écrouler une bonne partie de la montagne, elle avait également mit le feu à la végétation alentours et les flammes barraient le chemin. Bon, si je ne veux pas qu'on finisse tous brûlés en traversant l'incendie il va falloir que j'agisse !

Le mande-orage s'éleva un peu plus haut dans les airs, son visage se figea dans une concentration intense et il commença à incanter un sortilège. Au début rien ne semblait se passer, mais petit à petit des nuages vinrent s'amonceler au niveau du col. Au bout de quelques minutes les nuages s'étaient agglomérés et avaient viré au gris sombre. Halko fit alors un large mouvement de bras et aussitôt un orage éclata, des trombes d'eau s'abattirent sur les flammes.

Un sourire au lèvre, Halko redescendit lentement au niveau du sol. Voilà qui devrait aider !

[Pludencre]

Les nuages n'étaient pas suffisamment gorgés d'eau pour que la pluie soit efficace, mais le mande-orage réussit après quelques heures à atténuer localement la zone explosive et ouvrir un chemin dans l'enfer cendré. Malheureusement, il faudrait plusieurs jours de pluie pour calmer les flammes et rendre inoffensive tout le flanc de la montagne, ou ce qu'il en reste.

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Plus au sommet, Lhuste prenait le dessus. Voyant que son adversaire saignait et se mouvait plus lentement, un dernier assaut, une frappe décisive aurait sûrement raison du nain, avant de tenter, sans succès , de le désarmer et le maintenir bloqué.

Je dois dire que vous m'avez impressionnée, maître nain, mais il faut se faire une évidence : vous avez perdu.

Je regrette que nous en soyons arrivés là, à nous opposer au sommet de la barrière rocheuse, alors que d'autres combats se déroulent au pied de celle-ci, une bataille pour l'avenir d'un peuple, mon peuple.

Ne pensez-vous pas qu'il faille mettre nos différends de côté ? Vous pourriez tant apprendre si vous nous rejoignez.

Sa dernière phrase se clôtura par un sourire sincère. Elle recula, avant de sortir un morceau de tissu pour nettoyer ses armes. Pour elle, le combat était fini.

[Gorbad]

La sérénade des coups reprit un temps entre les deux combattants, oscillant entre la cacophonie bruyante des métaux entrechoqués et le tranchant funeste d'un requiem. Gorbad devait affronter le savoir des plus habiles bretteurs du Concordat et des Royaumes du Nord : danse des épées des Maîtres-Lames elfiques, savoir martial des champions humains, frappe mortelle des chasseurs de mage de l'Inquisition, furie sanguinaire des berserkers agars, courroux divin des paladins… mais c'était finalement face à une expertise naine que le Conseiller trébuchait : les techniques défensives des gardiens de Karad Zirkomen. Thorgard allait bien se foutre de sa gueule s'il avait la possibilité de lui raconter un jour son duel.

La fille de Pryd rompit l'engagement, décrétant avoir remporté leur affrontement, ce qui était objectivement le cas mais hautement discutable selon les règles les plus éminentes de la mauvaise foi du Peuple des Montagnes. Le Maître-Haches avait face à lui trois choix. Le premier était de refuser la fin de leur joute au sommet et de reprendre l'assaut. Cela le mènerait à une mort aussi certaine qu'imminente qui serait contée comme une fin glorieuse si ses compagnons parvenaient à défaire le Renégat. Le deuxième était de considérer que la victoire ne serait prononcée qu'au bout de deux manches gagnantes. Il avait perdu la première manche mais il pouvait renverser la vapeur lors de la manche suivante. Cela impliquait de partir en exil, à la recherche de bretteurs d'exception pouvant l'aider à affiner ses techniques et ainsi combler l'écart de puissance avec sa némésis. Le troisième était d'accepter la main tendue de Lhuste. Cela revenait à considérer qu'au point où le conflit en était arrivé, Pryd était le moins pire des maux pour les peuples encore libres d'Ecridel. Y avait-il un risque qu'au lieu de construire une muraille pour refermer les terres d'Andoras, les Exarques décident de se venger sur les « insectes » environnants ?

Le temps était une denrée précieuse sur le champ de bataille. Gorbad n'avait malheureusement pas le temps de soupeser tous les risques et conséquences de ses options…

[Pludencre]

L'avantage de la position au sommet d'une montagne est d'avoir un point de vue large sur la situation en contrebas. Toutefois, la fumée qui s'élevait de l'explosion brouillait légèrement la vue et ne permettait pas d'avoir une évaluation précise. Et les quelques troupes retardataires monopolisaient un peu l'attention.

Les hommes du Nord et les guerriers du sud se frayaient un chemin parmi les éboulements et les flammes, en se contortionnant pour éviter le trou béant dans la barrière rocheuse issu de l'explosion. La progression était lente mais assurée par une coordination efficace.

L'agitation régnait au pied de la montagne, et parmi ce tumulte s'éleva une voix que certains reconnurent sans peine. L'hurlement empli de colère et de haine couvrit sans peine la majeure partie des bruits de combat entre des holdars et les hommes de Pryd.

MONTREZ-VOUS, INSIGNIFIANTS EXARQUES, VENEZ GOUTER A LA FIN DE VOTRE REGNE !



Comment ne pas grincer des dents face à cette guerre, sachant que les troupes de Pryd se battaient au dépend de leur volonté ? Avaient-elles une chance face à ces hauts holdars, des guerriers solides et bien formés ?

[Chord]

L'armure n'était pas finie, ne fonctionnait pas complétement mais était complétement fonctionnelle, il l'avait donc prise. Il l'aurait prise même si ce n'était pas le cas. Chord avait l'habitude des forges, des feux non maitrisé et des pauvres hères carbonisés par mégarde, mais pas à cette échelle. Toute cette matière première perdue c'était triste. Il aurait préférait se retrouver lors des essais pour soumettre ses braves type à la volonté de Pryd, de bien les dresser aussi, c'était pas des quiches. Ah ! comme celle ne Nyne lui manquait.
Il manquait clairement un module pour évacuer la sueur et la fumé, il avait chaud, très chaud. Bon, la fumé était peut être peine perdu, il y en avait tellement autour que ça restait du confort un peu futile, comme la sueur quoi. La situation se prêtait soudainement -croyait-il- à la démonstration de son pliage de plaques. Jouant de magie comme Selinde jouait de la politique, Chord déclencha les mécanisme de rangement partiel. Si ses bras atrophiés restait dans leurs carcan sophistiqué et métallique (il aurait aimé ajouté "brillant" mais ce n'était plus le cas) son torse et ses jambes furent éjectés de leurs protections. C'était l'inverse qui se passait, tout se rétractait et s'optimiser dans un emboitement laborieux sur son dos, mais tel n'était pas son sentiment, il se sentait vraiment nu son armure, mais il était de courir.
Tel un assassin hélion, Chord se faufilait entre les rochers et les flammes. Un assassin retraité malgré lui depuis fort longtemps, un hélion avec beaucoup d'ancêtres centaures et peau-vertes. Peu flatteur, recommençons : Tel une créature fantomatique, Chord filait à travers le feu, ignorant les obstacles sur son chemin, du moins à avant de les croiser. Chaque rencontre était un choc, mais aucun ne l'arrêtait. Si la pente était un repère fiable quand à la direction à prendre, le sorcier n'avait aucune idée des ornements qui s'y trouvait, l'excitation était pourtant à son comble, rare était les humains qui pénétraient le cratère. Les trous (même dans les casques) n'étaient pas dans ses passions, la découverte oui.
Heureusement une voix le guidait. Un peu fébrile sans son armure, Chord commença la fameuse danse de la flammèche d'Yris pour approcher sans se faire voir depuis le milieu du brasier.

Chord, vu de l'esprit par lui-même.

[Selinde Belroza]

La voix de Pryd avait tonné dans toute la vallée, pleine de rage et de ressentiment. Elle en appelait aux exarques à sortir l'affronter en personne. Selinde plissa les yeux, essayant de discerner entre les fumées épaisses des explosions, quelques ombres sur le piémont. En vain.

Un pressentiment singulier s'agitait dans l'esprit de la pyromancienne depuis qu'elle avait entendu ce hurlement. Si elle connaissait toute la haine portée par Pryd à ses semblables haut-placés et l'avait déjà entendu perdre toute contenance à leur sujet, elle ne pouvait imaginer son esprit calculateur laissait libre cours à sa fureur longtemps muselée en un pareil moment.

Le holdar avait abandonné sa position stratégique en haut de la falaise d'une bien étrange façon, et certainement pas parce qu'il craignait l'arrivée du Concordat du Phénix et des Royaumes du Nord. Son utilisation des explosifs dissimulés dans la montagne était survenue bien trop pour inquiéter les Haut-Holdars. Son armée se retrouvait à présent, prise en étau. Holdars d'un côté, Peuple d'Ecridel de l'autre. Même le plus médiocre des stratèges évite de positionner ses troupes de la sorte. Quelque chose n'allait pas.

Ses réflexions furent interrompues par la voix sournoise de Pryd dans son esprit. Elle était douce et sirupeuse, comme une caresse, et susurrait ce qui, plus qu'un accord de survie pour son peuple, ressemblait à une menace.

Douce. Trop douce. Sa voix était dénuée de colère, même après un tel excès ?

"Merde, l'enflure... Les explosifs n'étaient que la première étape de son plan. Il a forcément autre chose en tête.", marmonna-t-elle en serrant les poings, "c'est entendu, Pryd, j'arrive."

Elle talonna sa monture qui s'élança au triple galop au milieu des flammes, sous l'oeil médusé et incrédule de ses compagnons d'arme.

[Pludencre]

Les troupes composées d'arbalétriers, de paladins et de sorciers étaient suffisamment puissantes pour tenir en respect les holdars, frappant avec acharnement les grands êtres bleus avec des armes de qualité, fleuron de l'artisanat des royaumes du nord, et soutenus par la puissante magie du concordat.

Dociles, les hommes de main du holdar avançaient, alors qu'il tentait de garder le contrôle mental sur chaque zone de combat. Même pour quelqu'un d'aussi puissant, ce travail titanesque l'épuisait, et tenir le long terme allait se révéler ardu, voire impossible. Son plan, si solidement préparé, reposait sur ses capacités d'intrusion mentale : sa soif de vengeance l'avait peut-être dupé, son égo bien trop surestimé. Il s'était hâté suite à la perte des généraux de la guilde des ombres, et il devait reconnaître que cette précipitation jouait contre lui.

[Chord]

Les holdars ne s'occuper pas de leur jardins avec grand soin, trébuchant dans sa course effrénée à travers les flammes et les dévers, Chord se retrouva momentanément les jambes en l'air. Tout ça à cause d'un terrain mal entretenu, les fumé, son casque étriqué et son empressement n'ayant rien à voir, à part à lui donner suffisamment de vitesse pour rouler sur lui-même et reprendre de la verticalité. La température lui indiquant qu'il venait de sortir de l'étreinte du brasier. Il ordonna à ses nombreuses plaques et écailles métalliques de reprendre leur place naturelle : autour de lui. Une fois n'étais pas coutume il leur avait fait une infidélité, mais les voilà qui épouse à nouveau son corps.
Réflexe d'autant plus apprécié qu'une dizaine de carreau l'accueillent à sa sortie des flammes. Toujours mieux lui que sa commandante qui se trouvait non loin. L'aurait-ils visée ? qu'importe. Il profita de sa proximité et de son propre état endommagé pour lancer un gros sorts, le truc qui brille, qui fait du bien, qui montre qu'on est n'est pas un sorcier de pacotille même si on s'est pas fait recruter directement par le plus grand conquérant de l'année.

[Selinde Belroza]

Une fois de plus, d'étranges propos sortaient des lèvres de la sorcière, faisant état pour les oreilles attentives d'une conversation singulière.

"L'archer se dressant entre vous et moi me laissait présager du pire quant à votre autorité. J'ai du l'occire prestement, vous savez. Une âme de moins à sauver... Peu importe, ce n'était qu'un nain."

Selinde inspira profondément, calmant les battements de son cœur quelque peu affolé à l'idée de traverser au milieu d'ennemis. Si, au premier abord, elle avait envisagé de se faufiler telle une ombre à peine perceptible et de profiter de l'isolement du holdar, cela n'était plus possible après l'arrivée massive de ses troupes auprès de lui.

La pyromancienne n'avait d'autres choix que d'avancer, avec pour seul apaisement les paroles du grand bleu et l'espoir qu'il n'avait réellement aucun intérêt à l'achever sans sommation. Du moins pour le moment.

Après un talonnement de sa monture, la cavalière s'élança au trot au travers des lignes ennemies, tâchant de taire son appréhension tandis que la conversation mentale continuait.

"C'est ce que je souhaite, en effet. Mais le prix que vous en exigez est particulièrement onéreux de par vos propres forfaits. Croyez-vous que c'est à moi de payer les intérêts de vos méfaits ?"

A son grand soulagement, ils la laissèrent passer ne posant pas même des yeux vides sur elle. Pour autant, les carreaux d'arbalète fusaient, mais pas en sa direction. Il ne lui fallut pas longtemps pour se poster face de Pryd et de ses deux ombres majeures.

De loin, les témoins elfes et taliens de la scène pouvaient apercevoir que la discussion avait commencé, sans pour autant percevoir la voix de la Caldras de Balard.

[Martin Bêcheur]

Officiellement, Martin était là pour servir son royaume. Officieusement il était là pour apporter son soutien à la commandante Belroza, comme il lui avait promis par le passé. Inconsciemment ou pas, et dans tous les cas comme d'habitude, il était là pour profiter d'opportunités pour se faire valoir, gagner en prestige et satisfaire son ego surdimensionné.

Après avoir franchi la zone explosive, il s'arrêta et adopta, en suivant l'exemple de son supérieur Ossë mais à sa manière, une attitude défensive. Une posture techniquement douteuse, mais très stylisée, mélange subtil et naturel d'arrogance et désinvolture.

Il ne connaissait pas le plan de Selinde – en avait-elle un d'ailleurs ? Il avait accepté de lui accorder sa confiance, mais là, en la voyant s'approcher seule vers le Holdar, il se demanda si elle saurait garder raison pour le bien collectif. Dans son dos, il éleva la voix à son attention, histoire qu'elle garde - si nécessaire – confiance et courage face à l'ennemi :

« Commandante Belroza, nous sommes derrière vous et vous soutenons. Un appel, un geste de votre part, et nous rappliquons à vos côtés ! »

[Gorbad]

La sincérité des actions de son ennemie, le nain avait pu l'entendre dans le chant de ses armes. Certes, la métamorphe maîtrisait bien des techniques des différentes alliances peuplant ce continent mais le guerrier n'avait rien perçu venant de son propre peuple, aucune botte propre aux holdars… une conséquence de son exil ? Le Plonge-Mestal s'illusionnait peut-être à ce sujet. Il n'avait probablement juste pas le niveau pour que Lhuste doive avoir recours au savoir ancestral des bretteurs d'Istaroth. Toujours est-il qu'il rangea ses armes au fourreau et sortit quelques fioles pour guérir ses blessures.

Il m'est impossible de servir votre père, Dame Lhuste. Par contre, ma vindicte ne vous concerne pas. J'ai plus confiance dans les actes posés que dans des paroles bien trop mielleuses pour être parfumées de sincérité. Ce duel était un tel acte. Dès lors, il n'est pas impossible que nous trouvions un arrangement, vous et moi. Que proposez-vous ?

Le montage mental pour parvenir à ce compromis intellectuel était douteux mais les nains étaient un peuple légaliste dont le passe-temps favori était de trouver les failles et autres petits caractères dans les interminables textes de lois émis par l'Assemblée des Longues Barbes.

L'holdar aposa ses mains sur le nain pour le revigorer. Ses paroles confirmaient que le duel était clos et il avouait sa défaite physique sans renoncer à ses ambitions, à ses combats. Son obstination restait un frein vers une possible alliance.

Vous maîtrisez bien votre art, et vous ne l'exprimez qu'en ayant votre libre-arbitre. Il n'est pas question d'asservissement, mais de jurer que vous vous battrez pour nous face aux exarques.

Elle recula d'un pas, dégainant une de ses épées. Elle se mit en garde face à un ennemi imaginaire et exécuta quelques mouvements avant de frapper dans le vide. Après une courte pause, elle reprit à l'identique sa danse mortelle. Les compétences du maître-lame et son expérience du combat lui permirent de retenir sans mal cet enchaînement inconnu mais efficace. L'holdar aux allures elfiques regaina lentement sa lame, se délectant des yeux brillant de convoitise du guerrier nain. Comme elle le pensait, il n'avait eu aucun mal à apprendre les mouvements.

Est-ce là des paroles charmeuses ?

Gorbad observa avec attention la démonstration de Lhuste. En termes de précision, le guerrier pouvait faire bien mieux mais dans ce cas, le Maître-Haches devait sacrifier une partie de la puissance de sa frappe. Ce dernier handicap semblait résolu dans la manière de porter le coup prodigué par la métamorphe. Sans être décisif, cela ajoutait une rune à sa hache (expression naine plus connue sur Ecridel sous la forme « ajouter une corde à sa arc »). Il était évident que la fille de Pryd n'enseignerait pas ses meilleures bottes si facilement. Le Conseiller afficha un petit sourire de contentement.

Vous savez parler la langue des armes comme personne. C'est une excellente mise en bouche. C'est important d'accorder une attention toute particulière aux prélimin…

La fin de sa phrase fut interrompue par le cri de rage du Renégat, ce qui surprit Gorbad. Combien de fois avait-il entendu Pryd craquer de la sorte ? Jamais… On était loin de la petite remontrance quand le nain avait refusé la première fois son offre mentale.

Hum, je crois que votre père s'impatiente. Il est temps d'y aller. Nous avons une bataille à livrer. Vous connaissez un chemin rapide pour redescendre ? À moins que notre rôle ne soit pas d'affronter les exarques en première ligne ? Au passage, vous direz à Pryd qu'il me doit quand même le monopole du commerce extérieur de votre précieux métal.

Si Gorbad ne semblait vouloir dire à voix haute le fait qu'il acceptait de combattre pour son ennemi juré, ses actes montraient qu'il s'y était résolu. Le nain sortit une énième potion de son paquetage et l'engloutit prestement. Il n'avait pas tout à fait récupéré de son duel mais les exarques n'attendraient pas.

Lhuste gloussa de la boutade du nain : apparemment, on ne lui avait pas qu'enseigner les passes d'armes elfiques. Elle se reprit et hocha la tête dans une direction.

Si un chemin plus simple existait, pensiez-vous que mon père aurait écroulé la montagne ? Nous arriverons au sommet du versant sud, non loin de vos camarades.

Et je me dois de vous rappeler que vous êtes à l'origine de la fin du passage plus efficace... après avoir abattu le démon Ghul'tony. Dommage, la chair elfique le rendait plus docile que ... bref, je n'égare.

Une remarque jonglant entre sadisme et horreur, qui révélait que les attributs de son peuple ne s'étaient pas totalement évaporés. Elle se figea un instant avant que les traits de son visage ne se crispent. Puis comme si le nain lui avait parlé, elle hocha la tête.

Allez-y, j'ai à faire, je vous rejoindrai.

Le Maître-Haches se remémora brièvement sa première incursion à l'intérieur de la barrière rocheuse ceinturant Andoras et du macabre festin permettant son accès, un combat épique avant une fuite désordonnée face aux troupes des Exarques. Le nain connectait seulement maintenant certains points de la toile des intrigues de la Guilde des Ombres. C'était une patrouille elfique aux armoiries de l'Inquisition qui avait été trouvée morte dans l'antre du démon… inquisition aux mains de sa mentor holdar. Le jeune nain porta ensuite son regard vers la montagne effondrée comme s'il la découvrait pour la première fois en se demandant bien quand et comment tout cela avait bien pu arriver. Il était quelque peu circonspect face à la stratégie de son meilleur ennemi.

Un assaut frontal et brutal, sans une touche de subtilité… Voilà bien une manœuvre dont on ne s'attendrait pas de la part de votre père, c'est vrai, mais est-ce prudent de s'exposer ainsi quand il suffit de le faire tomber lui pour faire s'effondrer son château de cartes ? Je m'attendais… hum… En fait, je ne sais pas trop à quoi je m'attendais… une incursion à Isaroth pour voler un précieux artefact capable de changer le cours de la bataille peut-être ou une manœuvre de contournement en comité restreint pour abattre un Exarque derrière les lignes ennemies... un ou des trucs du genre. Non pas que mon plan de rejoindre le sommet et de vous battre en duel ne témoigne d'une grande vision tactique, je le concède…

Interloqué par l'attitude de la métamorphe, le guerrier finit par se résoudre à rejoindre le flanc sud.

Ne tardez pas quand même ! C'est votre vengeance après tout…

[Halko]

Mais c'est pas vrai, à quoi elle joue ???

Alors que les troupes du Concordat atteignaient le bas de la falaise, Halko - toujours en position d'éclaireur volant au dessus de ses amis - avait clairement repéré Pryd non loin de là dans la plaine d'Andoras, seulement accompagné de 2 sentinelles et de quelques-uns de ses soldats. Il avait à peine eu le temps de communiquer les positions ennemis que Selinde avait filé droit vers l'Holdar renégat !

Et je n'ai pas rêvé, je l'ai bien entendu parler à Pryd quand elle est passé près de moi.

En effet, la Caldras continuait à murmurer des paroles plus ou moins intelligibles tout en chevauchant sa licorne, et Halko avait pu distinguer le nom du Holdar. Il se doutait maintenant que "l'ami imaginaire" avec qui elle semblait converser était bien réel !

La force mentale de Pryd est telle qu'il a certainement pu entrer en contact avec Selinde, mais jusqu'à quel point a-t-il pu l'influencer ? Se peut-il qu'elle ait accepté de le rejoindre et de combattre à ses côtés ?

En voyant que les pantins de Pryd ne l'attaquaient pas, Halko commença à penser s'être fait berner. Il avait rejoint l'expédition du Concordat dans le but d'anéantir la menace que Pryd faisait peser sur les peuples d'Ecridel, pas pour l'aider dans sa guerre contre les exarques !

Et si la trahison de Selinde se confirme, est-ce que les membres de la Salamandre vont la suivre ? Et comment vont réagir les autres taliens et elfes présents ?

Devant tant de questions Halko sentit son inquiétude grandir. Il aurait sans doute mieux fait de rester à Asteras plutôt que de tomber dans ce traquenard ...

[Selinde Belroza]

"Bien. L'affaire est entendue. Vous aurez Isaroth tandis que moi j'obtiendrai la liberté de tous les elfes et taliens.

Croyez bien que j'ai effectivement l'orgueil de vous assurer, au milieu même de vos ombres, que je vous tuerai de mes mains si vous rompez votre serment."

A la différence des autres fois, elle avait élevé la voix de sorte qu'avec l'aide du vent, simple fruit du hasard ou peut-être l'artifice d'un Halko suspicieux, ses propos portent au loin. Elle se détourna du holdar sans attendre et remonta sur sa licorne pour se diriger vers les positions elfes et taliennes.

"Guildes du Concordat, je pars conquérir Isaroth.

Je ne salirai pas d'avantage mes mains avec le sang d'innocents. Avec le sang des nôtres. Ne vous y trompez pas, les coups portés ne le sont pas à Pryd, mais à nous même. A notre peuple. Qu'importe pour lui tous ces morts, ces vies n'ont pas d'importance. Ce n'est pas mon cas.

En tant que Caldras de Balard, j'ai juré de protéger mes sujets et pour ce faire, je ramènerai à leur famille, ceux dont le sort est tombé dans les mains du renégat. Nombreux sont les soldats de mon caldrasir à se trouver ici, soumis à la volonté d'un autre. Je ne peux l'accepter. Je ne peux accepter de les abandonner à une mort dépourvue de sens.

Je les protégerai et cela même si, pour y arriver, je dois m'allier avec leur bourreau pour prendre Isaroth.

Bien entendu, je vous invite à me suivre. Vous m'êtes indispensables dans cette entreprise. Mais je sais aussi votre réticence tout à fait justifiée à y prendre part.
A vous de choisir.”

[Thorgal]

Sur le flanc Est le combat avait repris de plus belle. Les troupes des Royaumes du Nord lancèrent une attaque pour briser la première vague.

Au milieu des cadavres qui s'accumulaient, un évènement troublant apporta une variation aux fracas des épées et des boucliers..

Un souffle de flammes digne d'un dragon percuta de plein fouet la première ligne !
La température était telle que le métal des armures commençait à rougeoyer. Un sortilège avec une aussi grande puissance d'envergure, ne pouvait etre lancé que par un grand maitre des arcanes flamboyantes..

La fumée se dissipa et le mage apparu, il avait les insignes du caldrasir de Balar..
La partie allait sérieusement commencer à se corser si la domination de Pryd s'étendait à des Mages aussi puissant

[Chord]

Chord n'avait pas vraiment besoin d'incitation pour suivre sa commandante. Évidement il ne l'aurait pas suivit partout, au thermes par exemple ou pour aller sélectionner le fourrage optimal de sa licorne, elle avait bien étudier la question, oui ? comment le ce doute pouvait-il venir. L'heure était grave. Toutefois sur le camp de bataille il n'avait pas l'ombre d'un doute. Suivre ses pas -fumant ou non- ne s'accompagnait pas de question mais simplement de convic, mouahah, n'exagérons rien.
Bref, la maintenance sommaire et partielle de son armure étant acceptable, il était prêt à la seconder. Le voilà dans l'aube nouveau pan de l'histoire de la Salamandre, à coté de gros sabots du chaos continental, prêt servir les intérêts d'un nombre assez restreint de personnes pour écraser celles des autres, c'est beau la fidélité. Guidant, ou suivant vu sa vision limité il avait déjà du mal à avancer seul il valait mieux pas qu'il serve de guide, une armée bariolé unies -et contraintes- dans le grand but d'un monde meilleur pour ses dirigeants.

[Halko]

Halko blêmit en entendant les paroles de Sélinde. Ainsi ses craintes étaient fondées, elle était passé du côté de l'ennemi. Mais un doute subsistait, était-elle sous le contrôle de Pryd ou l'avait-elle rejoint de son propre chef ? Il fallait en avoir le cœur net, aussi il se mit rapidement à incanter un sortilège de soin spirituel, bien connu de tous les élémentalistes pour libérer l'esprit et remettre les idées en place, et l'envoya droit sur la Caldras ! Puis il s'exprima d'une voix forte, afin que chacun autour de lui puisse l'entendre.

"Selinde, reprend tes esprits !

Comment peux-tu faire suffisamment confiance à la personne à l'origine même du chaos qui a envahi nos contrées pour te ranger à ses côtés ? Ne réalises-tu pas que s'il parvient à s'emparer d'Isaroth et faire tomber les exarques, rien ne l'obligera à tenir la promesse qu'il t'a faite ! Il sera libre de prendre la tête des Holdars pour envahir tout Ecridel, il n'y a aucune raison que son ambition le limite à ne régner que sur Andoras, il voudra plus, toujours plus. Et face à l'armée Holdar au complet nous n'aurons aucune chance de résister, les hommes que tu penses pouvoir libérer aujourd'hui risquent fort au mieux de retomber sous son contrôle, au pire de tomber sous les flêches holdars.

Je t'en supplie, réagit, revient te battre à nos côtés !"

[Gorbad]

En dévalant les gravats de la barrière rocheuse, le guerrier pu brièvement discerner comment les combats avaient évolué durant son duel. Les troupes des Royaumes du Nord poursuivaient leur avancée par l'est de la brèche. Ses compagnons rencontraient toujours une féroce résistance de la part des pantins manipulés par Pryd. L'armée du Concordat était également sur place et se frayait son chemin en capitalisant sur les ressources magiques des elfes et des taliens pour appréhender le terrain accidenté. La trêve entre les deux alliances d'Ecridel semblait tenir, ce qui était de bon augure. De leur côté, les holdars fidèles aux Exarques frappaient tout le monde. Qu'importe qu'il soit venu les aider ou non, un intrus restait un intrus.

Si Gorbad était content de revoir ses amis, le nain ressentait aussi de l'appréhension. Il n'était pas impossible que son geste apporte plus de confusion que de réconfort parmi les siens.

Bon, comment je vais leur annoncer cela…

Quand le Maître-Haches rejoint l'arrière-garde de l'ost agar et nain, il put percevoir des sourires et du soulagement parmi certains visages. S'il était là, en chair et en os, c'est qu'il avait sûrement triomphé de son adversaire et que le Renégat venait de perdre sa générale la plus précieuse. L'alternative serait sa tête sanguinolente exhibée par l'ennemi pour montrer sa supériorité et démoraliser son adversaire. Il fallait malheureusement rapidement souffler cette lueur d'espoir pour un brutal retour à la réalité. Dès qu'il put s'entretenir avec ses compagnons, il leur expliqua la situation et son choix.

Mes chers amis, j'ai failli…

Ce n'était pas la meilleure entrée en matière mais sans doute la plus honnête. Le nain se racla la gorge avant de poursuivre. Les mots étaient difficiles à prononcer.

J'ai perdu mon duel face à Lhuste. Je ne dois la vie qu'à sa clémence. Nous avons eu l'occasion de discuter quelque peu après notre combat. J'ai décidé de racheter ma dette envers elle en l'épaulant dans son combat. J'aimerai dire que ce choix est distinct d'un ralliement à Pryd mais leurs intérêts se confondent dans cette bataille. Ma seule consolation est de conserver mon libre arbitre bien que l'on sache que cette notion est toute relative face aux pouvoirs du maitre de la Guilde des Ombres. La manipulation mentale entrave notre capacité à exceller dans ce que nous faisons. Il lui faut donc de préférence une adhésion volontaire… Aucune idée de ce que ça donnera sur le long terme. Bref, ma tâche est de partir débusquer les Exarques dans leur tanière, vu qu'ils ne daignent pas se montrer sur le champ de bataille. C'est peut-être tant mieux d'ailleurs. On a déjà un avant-goût de la puissance qu'ils peuvent déployer quand ils sont rassemblés. Sachez que je ne vous demande rien, pas même à toi Thorgard, mon fidèle garde du corps. Vous pouvez poursuivre votre lutte contre le Renégat si c'est votre conviction. Il est bien assez grand pour se protéger lui-même.

Hésitant à prononcer quelques paroles supplémentaires, le guerrier baissa d'un ton.

Bon, s'il y en a qui souhaite m'accompagner, je ne dis pas non bien entendu mais vous savez maintenant ce que ça implique… Je quitterai le campement rapidement.

[Selinde Belroza]

Le sort d'Halko atteignit Selinde de plein fouet. Inquiète de n'en sentir aucune douleur, elle palpa son épaule et sa poitrine en quête d'une blessure indésirable avant de comprendre de charme il avait usé. Un demi-sourire exaspéré s'installa sur son visage pendant qu'elle défaisait lentement les lanières de son col. Sa gorge enfin dévoilée, elle commença, légèrement sarcastique.

"Pas la moindre trace de collier, Halko. Mes seules entraves sont celles de ma conscience qui ne peut accepter que l'on massacre autant des nôtres et de ma raison qui me laisse à penser que la mort de Pryd ne protégera en rien nos peuples de guerres à venir.

Dans un sens, tu as raison, j'ai confiance en ce holdar. J'ai une foi inébranlable en sa duplicité et sa capacité à nous nuire des plus viles manières. Il sait que durant cette collaboration, je traquerai chacune de ses failles et qu'à la moindre entourloupe, je me retournerai contre lui sans la moindre hésitation.

C'est parce qu'il le sait qu'il n'en fera rien avant la prise d'Isaroth sous peine de perdre le soutien qu'il a tant cherché à obtenir. C'est aussi parce qu'il sait tout cela qu'il n'utilisera plus ces hommes comme vulgaires chairs à canon, il hésitera à voir leur nombre diminuer trop drastiquement sans quoi sa monnaie d'échange devient caduque. Dans un sens, je m'assure ainsi qu'il ne dilapide pas leurs vies dans des mouvements de troupes suicidaires.

Mais plus important, Halko, que préconises-tu en contrepartie pour le tuer ? Crois-tu naïvement que nous pourrons l'atteindre sans devoir passer l'épée dans le corps de chacun de ses sbires possédés ? Cette enflure les utilisera inlassablement comme bouclier, pour nous détourner de notre objectif. Regarde autour de toi... N'as-tu pas la moindre compassion pour tous ces taliens et elfes qui nous entourent ? Ils sont vraiment nombreux... et tu les condamnes ainsi à un trépas des plus cruels tant il n'a aucun sens.

De plus, rien ne nous assure que la fin de Pryd sauvera ces innocents. Les colliers sont dotés d'un mécanisme mortel pour le porteur. Il pourrait très bien y avoir une sécurité en pareil cas. Ou plus simplement, voyant ses derniers instants, Pryd pourrait ordonner leur suicide collectif afin que notre victoire sur lui n'en soit pas vraiment une.

Tout cela en priant les Dieux que les exarques se montrent magnanimes et compréhensifs, qui, comme nous le savons tous, sont des qualités particulièrement répandues chez le peuple holdar."

Elle marqua une pause après sa pique ironique, scrutant le reste de l'assemblée et leurs inclinaisons respectives. Elle savait qu'elle devrait lutter contre deux sentiments d'apparence opposée qui pourtant s'associaient parfaitement pour s'opposer à cette collaboration dans l'esprit de ses compatriotes. Fierté et peur s'enlaçaient de manière inextricable. Tandis que l'une susurrait qu'il était indigne de suivre le renégat dans sa folle conquête, l'autre, plus sournoise, craignait les exarques et renforçait la première. La pyromancienne s'adressa de nouveau à Halko.

"Enfin, soit, j'entends bien les vies des misérables t'importent peu. Peut-être dois-je te rappeler l'envergure de cette prise d'otage qui s'étend jusqu'à Asteras, dans les plus belles ailes du palais des Alcastyrs ? Ta propre reine en est victime, portant à sa gorge l'un de ses sinistres colliers. Non que je l'estime particulièrement, mais de son existence nait un fragile équilibre politique.

Bien des aristocrates ricaneront intérieurement de cette mort, derrière le deuil d'apparat qu'ils réserveront pour leur entourage. Sans héritier légitime pour contenir leurs ambitions, il y a fort à parier que les plus puissants se trouveront toutes les qualités et compétences pour poser sur leur tête la couronne de l'Empire elfique. Ne l'ont-ils pas déjà faits dans une fronde il y a quelques décennies de cela ? D'autres y verront l'occasion de réinstaurer la lignée des Alcastyrs siégeant à Ciridjäll.

Dis-moi, Halko, est-ce que la tête de Pryd vaut une guerre civile au sein de l'Empire elfique ?"

[Dyanese]

La jeune elfe avait connu des combats, mais jamais elle n'avait subi de trahison ou eut le malheur de frapper des hommes décérébrés réduits à l'état d'esclave. Cette situation la révulsait au plus haut point : un duel avec un adversaire en pleine possession de ses moyens qui se solde par une victoire est l'apothéose d'un bretteur. Alors si celui-ci répond à des ordres sans aucune inventivité dans la bataille, le plaisir n'est plus vraiment d'actualité. La conclusion s'imposait d'elle-même : Pryd devait libérer ses frères d'arme, et sa chute - sa mort même - est la réponse.

Seulement, il faut avoir que l'holdar a su s'entourer et l'approcher sans rejoindre ses rangs semble être impossible. La talienne dénommée Selinde a opté pour une technique que Dyanese avait encore beaucoup à en apprendre selon Elena : la négociation. Non, pas celle se résumant à obtenir gain de cause en frappant plus fort que l'autre ou en étant moins alcoolisé (selon l'environnement), mais une autre, avec des échanges verbaux se terminant par des pactes signés. Il faut avouer que la guerrière n'y connaissait rien dans ce domaine.

Elle avait commencé son apprentissage avec une vieille mage blanche au service de son père, pas toujours très amusante, qui lui avait inculqué les préceptes de base en matière de combat. Malgré le penchant pour l'alcool de sa mentor et sa rébellion d'adolescente, Dyanese avait beaucoup appris. D'ailleurs cet atout lui avait permis de suivre avec brio ses classes au sein de l'ordre des chevaliers. Évoluant dans un monde de clichés masculins, le peu de femmes qui menait leur formation jusqu'au bout avait plus de mérite que leur confrère masculin. Elles devaient montrer leur pugnacité et s'affirmer face à des hommes parfois un peu trop entreprenants, ou plus vraiment sobres et balourds, au choix.

Alors lorsque Selinde revint avec l'idée de s'allier à celui qui utilisait ses frères d'arme comme des marionnettes, sa première pensée était de lui coller une gifle à en décoller la mâchoire. Vu la silhouette de la talienne, les dents auraient peut-être volé. Puis après une réflexion avec soi-même et se remémorant les propos d'Elena, elle comprit que la mage avait choisi le moindre mal, dans l'espoir de sauver les siens.

Peut-être que cette option n'est pas si mal après tout. Peut-être qu'elle pourra se frotter aux holdars et triompher. Un exploit d'arme qu'on pourra chanter dans toutes les chaumières de sa Numerthie.

Je te suis, Selinde, mais assurons-nous que les nôtres corvéables à merci, soient sains et saufs.

[Martin Bêcheur]

« Commandante Belroza, nul doute que vous plier aux directives de cet Holdar, sans même avoir un collier au cou, témoigne d'un esprit brillant et d'une profonde bienveillance envers les vôtres et en aucun cas d'une fébrilité d'esprit ou quelconque folie…kof… kof… »

L'inquisiteur Bêcheur faillit s'étrangler en finissant sa phrase. Il se reprit vite après avoir toussé un bon coup.

« Votre vision de la situation est – malheureusement – remarquable et je continue à être prêt à vous suivre. Toutefois, et cela me questionne, vous n'évoquez pas les troupes du Royaume du Nord que nous avons croisées, elles sont pourtant également une donnée de cette équation impossible. Si leur but est d'éliminer Pryd, alors pendant que nous serons en conquête d'Isaroth, les nôtres continueront, forcément et contrairement à ce que vous dites, à être utilisés comme vulgaire chair à canon - pour reprendre les termes que vous avez utilisés. Comptez-vous prendre la parole ou les armes face à eux ?»

[Selinde Belroza]

"Abstenez-vous de ces quolibets mal déguisés, Inquisiteur,"[b]répliqua-t-elle peu réceptive à ce type de discours, les plus belles fleurs étant celles que l'on s'envoie soi-même. [b]"Les troupes de Pryd sont effectivement composées également de nains et d'agars, mais j'ai malencontreusement oublié de négocier pour leur vie. Je crains qu'en fonction du choix des Royaumes du Nord, ils rencontrent l'opposition farouche des leurs uniquement. Sans quoi le marché passé avec Pryd serait bien évidemment caduque ; la vie des elfes et taliens doit être sauvegardée pour son maintien. Regrettable oubli, n'est-ce pas ?

Adressées en apparence à Martin suite à sa question, les paroles de Selinde étaient, en réalité, destinées à Pryd qui immanquablement écoutait la conversation avec intérêt. Dans son intérêt.

"D'autres objections ? Non ? Bien. Hâtez-vous de prendre positions. Dyanese a raison, plus l'indécision perdurera, plus nous perdrons des nôtres. Que ceux, décidés à en finir avec les exarques, marquent leur approbation à ce projet. Quand aux autres, reculez. Vous devriez retourner chez vous. Cela vaudra mieux que de massacrer vainement des innocents."

[Martin Bêcheur]

Satisfait de la réponse de la caldras, Martin acquiesça de la tête pour marquer son approbation.

[Halko]

Suite aux déclarations de Selinde Halko s'était d'abord tu, sondant du regard l'ensemble de ses camarades. Il espérait sans trop y croire que la majorité allait prendre la parole pour le soutenir et que Selinde, se voyant seule contre tous, réaliserait la folie de sa décision.

Malheureusement les rares à oser s'exprimer le firent pour donner leur soutien à la Caldras ... Soit. Il fallait donc continuer à argumenter. Halko éleva donc la voix, non plus dans l'espoir de faire changer Selinde d'avis, elle était bien trop arrogante pour admettre qu'elle pouvait avoir tort, mais dans celui de convaincre les indécis.

"Je commence à comprendre comment tu as pu te hisser jusqu'à la tête du caldrasir de Balard, Selinde, tu es assurément très forte pour faire de beau discours et convaincre ton auditoire. Mais ce n'est pas parce que tu parles avec assurance que tu détiens la vérité, et ce n'est pas parce que tu me méprises et que tu méprises mon opinion que tu vaux mieux que moi.

Comment oses-tu m'accuser de me moquer de la vie des elfes et taliens sous l'influence de Pryd ? Je m'oblige à penser à eux en tant que monstres sous contrôle plutôt qu'en tant qu'êtres vivants pour qu'ils ne me dévient pas de mon objectif, tout comme l'ensemble d'entre nous le fait certainement depuis le début de cette bataille, toi y compris. Ne le nie pas, je t'ai vu attaquer plusieurs paladins taliens qui nous barraient la route. Et contrairement à toi je me soucie également des nains et agars sous influence. Même si nos peuples ne s'entendent guère ils n'ont pas plus demandé à être asservi par un Holdar, et tu fais preuve d'un sacré cynisme en étant prête à les sacrifier pour arriver à tes fins. Ou devrais-je dire aux fins de Pryd !

Tu penses pouvoir te retourner contre Pryd et le blesser gravement si tu t'aperçois qu'il te ment ? Je crois que seule tu ne lui feras guère plus qu'une éraflure.
Tu penses que Pryd éliminera tous les possesseurs de collier avant de mourir ? Je crois qu'il sera trop occupé à essayer de sauver sa vie pour penser à eux.
Tu penses que les exarques nous extermineront après qu'on les ait aidé à tuer Pryd ? Je crois qu'une fois le renégat à terre, pour peu qu'on quitte les lieux rapidement ils se moqueront de notre sort tout comme ils s'en moquent depuis des siècles.
Tu penses que Pryd tiendra sa parole et libérera tous ses pions elfes et taliens une fois installé sur le trône d'Isaroth ? Je crois qu'une fois qu'il aura assis son autorité sur l'ensemble des holdars, il les conduira hors des murailles d'Andoras pour assaillir nos cités.

Mes hypothèses s'avèreront peut-être fausses mais aujourd'hui rien ne dit qu'elles sont moins valables que les tiennes !"

Halko termina son discours en regardant ses compagnons avec appréhension. S'il ne parvenait pas à les convaincre il essayerait de rejoindre les troupes nordiques pour sonder leurs intentions. J'espère qu'ils n'ont pas été atteints eux aussi par le venin de Pryd et qu'ils ont conservé leur objectif initial de l'éliminer !

[Chord]

Chord leva légèrement sa visière. Notant mentalement en même temps qu'elle avait besoin de graisse. Il se rendait compte qu'avec la forte chaleur ambiante, elle s'était dilué et avait en grande partie délaissé les pignons et les articulations pour se répandre sur les couches intérieur de l'armure. Sur sa peau particulièrement.

En effet, Selinde est cynique, ça l'empêche pas d'avoir moins juste que toi comme tu le fais si bien remarqué. Donc aucune raison de perdre notre temps sur des hypothèses non vérifiable. Si l'est tout à fait sensé d'avoir des des avis divergents, il l'est beaucoup moins de prendre différent partie et se retrouver à avoir un effet nul. Autant tous repartir chez nous car nos nombreux efforts opposés seraient en vain. Je suis pour ma part plus sensible au résultat qu'aux belles paroles et efforts. Je reconnais bien volontiers la qualité de ton discours.

Regardant le sol à la recherche de fleur pour lui lancer dessus, Chord tomba sur une pour le moins flétrie : le corps inerte de la sorcière blanche, qui venait s'ajouter à tant d'autre, au moins elle avait l'habitude d'être trainé inconsciente jusqu'à chez elle supposait-il, il ajouta :

Comme Elena qui semble avoir les même convictions que toi qui n'a trouvait mieux d'aller je jeter à corps perdu contre un paladin charmé en brisant la formation et occasionnant des dommages à ces alliés en plus de faire disparaitre son aide précieuse.

Continuer à éliminer les forces de Pryd c'est clairement ne pas considérer sa proposition, ce qui se justifie, aussi bien que l'inverse. L'importance est à mon sens de rester unis, c'est cela qui pourrait nous mener à la victoire, pas les suppositions et le confort d'avoir fait le bon choix.

[Bayork Dawidokzharsson]

Bayork était dans le doute, il avait suivi Gorbad et les membres de l'égide de Myrinn... pour peu qu'ils en restaient!!! ainsi que tous ses compagnons des peuples libres du Nord.

Son but, étant d'éviter que les peuples d'Ecridel, tous les peuples, vivent libres et non pas sous le joug d'un seul!

C'est un jeune nain, qui parti à l'aventure pour se former et découvrir le monde, affronta mille périls et intrigues, découvrant l'aspect politique et stratégique du monde, dépassant largement son entendement de la vie simple, tel qu'il le croyait alors... désabusé parfois, enthousiaste aussi, il est bien conscient après toutes ses aventures, que souvent un dirigeant pouvait ressembler à un despote, c'était certain, mais là, à chaque fois qu'il avait eu affaire à P., ignominie, traîtrise, perfidie, était des termes encore trop faible pour qualifier les actions de ce Holdar renégat! se jouer des vies à ce point, les asservir, les illusionner pour arriver à ses propres fins suffisait à Bayork pour savoir ce qu'il avait à faire, son chemin à suivre.

Cependant... les Holdars était un sujet qui le laissait dans un terrible doute... il n'en avait pas rencontré, juste entendu les histoires dans les tavernes ou bien au coin du feu enfant! et c'était peu réjouissant de tomber sous leur coupe à priori!

Il n'en avait jamais rencontré sauf... ELLE... et ne lui avait pas paru si menaçante, elle avait fait pencher la balance en leur faveur, lui et ses compagnons du Nord, face aux sbires de Pryd. Il avait besoin de conseils et il décida de suivre son instinct!

Il s'écarta du corps à corps le temps d'un instant et s'efforça de retrouver son calme dans le tumulte de la bataille, marmonnant ces quelques mots...

Dame Holdar, dont je ne sais le nom, et seulement votre ancienne filiation, mère de Lhust, ce jeune nain que je suis a besoin de vous... vous m'aviez dit que vous seriez là lorsque nous en aurions besoin! c'est le moment de vous manifester.

Je sais ce que Pryd veut, mené par un désir de vengeance et de pouvoir, il sacrifiera tout pour arriver à ses fins!

Qu'en est il de votre peuple, que veulent les Exarques du peuple d'Ecridel? veulent ils rester cloitrés dans ce cratère jusqu'à la nuit des temps? sans un regard pour nous?

Notre première rencontre n'est pas le fruit du hasard, nous avons sauvé le Grand Gothar par nos actions combinés, j'ai à cœur de croire que vous saurez être honnête dans vos réponses, comme il y a peu. Votre fille est toujours en vie, peut être y a t il un espoir de la sauver, essayons ensemble et avec elle tous les peuples!

Bayork leva les yeux au ciel comme pour observer une étoile filante dans la nuit, il avait besoin de confirmer son choix instinctif, d'un signe!

[Vagnard]

Seline avait le don de la mise en scène et des belles paroles. Vagnard y étais habitué maintenant mais il aimé l'écouter discourir passionnément. Jours après jours, elle s'évertua à tout faire pour atteindre le but qu'elle s'était fixé. D'abord cheffe de guilde puis Caldras et aujourd'hui cheffe du concordat. Enfin, c'est l'image qu'elle donné. Toujours penser a l'image disait-on à la Salamandre.
Une fois de plus, le sorcier flamboyant la suivrait, où que cela puisse nous amener d'ailleurs...

[Thorgal]

A l'issue de son discours, tous avaient suivis. La troupe c'était remise en marche en direction de Pryd.

Nombreux étaient les adversaires sur leur route, mais méthodiquement ils furent neutralisés un à un.

Thorgal remarqua qu'il y avait comme une certaine logique dans le déferlement des vagues de combattants, comme si en réalité ils étaient entrain d'etre jaugés par leur adversaire..
Chaque victoire ne laissait pas de répit et la pression augmentait crescendo.

Mais à chaque fois la troupe des royaumes du nord répondait présente pour endiguer les attaques et continuer d'avancer, jusqu'au moment où Pryd fut enfin en vue !

Dans cette partie du cratère, le temps semblait etre figé. Il y avait une extreme tension, car se trouvait devant les peuples encore libre d'Ecridel : la source de tous ce chaos.

Une partie des membres du concordat se trouvait à l'écart. Une aura commençait à les englober, semblable a celle de Gorbad lors du retour de son duel.
D'autres demeuraient à flanc de montagne, à couvert.

A ce moment, Gorbad n'était pas encore sur place. Lui et Bayork étaient encore à l'arrière, ce dernier s'étant isolé du groupe en marmonnant des phrases inaudibles..

Thorgal put enfin voir de ces yeux le fameux Pryd. Il en avait besoin, ce n'est que comme cela qu'il pouvait jauger un adversaire.
Les deux ombres majeures en sentinelle, n'étaient pas une surprise pour lui: il avait déjà vaincu l'un d'entre elle avec ses amis lors de la libération de Thorgard

Toutes personnes auraient en temps normal tourné les talons devant un adversaire ayant montrer l'ampleur de sa force..
Mais le guerrier pourpre allait se fier encore une fois à son intuition.

Il prit une grande inspiration, se rapprocha et engagea la conversation d'un ton neutre mais assuré


Je pense que l'échauffement est terminé, c'est bien ça ? Il y a visiblement un problème dans votre plan, les Exarques ne semblent pas.. sensibles à votre appel.
Gorbad en revenant de son duel avec votre fille, nous a appris que votre emprise par les colliers est imparfaite.
Il vous faudrait des guerriers libres de pouvoir exceller dans ce qu'ils font, avec une adhésion volontaire.

Je pense qu'en les testant, vous avez pu vous rendre compte de nos capactiés en la matière.


Pryd demeurait impassible et insondable, Thorgal alla droit au but



Loin de moi l'idée de partir en palabres et tergiversations, je n'en ai pas l'étoffe.

Si vous êtes intéressé par nos services, alors nous vous demandons qu'une chose en retour : une fois les Exarques avec un genou à terre et à notre merci, vous désamorcerez alors tous les colliers pour rendre leur liberté aux peuples des royaumes du nord mais aussi à ceux du concordat.
Après tout, cette armée n'avait que pour but de nourrir votre vengance ? Cela ne devrait donc pas poser de problèmes ?

Dans le cas contraire nous nous battrons jusqu'à notre dernier souffle ici et maintenant.