[Mini-event estival]
#1
Depuis peu, des messagers très discrets contactent les aventuriers les plus expérimentés du royaume. Une invitation de la part de Shatolissa, membre de la Compagnie d'Investigation Avancée. Un lieu : le Nord-Ouest de Nyméria. Un mot : Holdars.

HRP a écrit :J'ouvrirai le téléporteur d'ici quelques jours.
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#2
Citation :Je ne l'ai pas précisé, mais les morts ont bien sûr le droit de revenir.
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#3

Qui voyage loin ménage sa monture. Toute féérique qu'elle était, celle de la sulfureuse Caldras de Balard n'échappait pas à l'adage populaire et n'avait pu maintenir la cadence effrénée que sa cavalière lui avait infligé en quittant Balard.

A présent reposée, la bête du Pelethor avançait d'un petit trot élégant et aérien, évitant les fourrées et autres buissons parsemant le chemin forestier quand soudain, elle s'immobilisa pour renacler bruyamment et taper le sol terreux de son sabot. Sa tête, ornée d'une unique corne, se releva, au aguet. Sa cavalière l'imita, à la recherche de ce qui avait pu troubler sa sombre monture.

En tendant l'oreille, il ne fut pas difficile de déceler les échos d'un combat. Cela devait être eux. Cela ne pouvait être qu'eux si l'on en croyait la lettre signée de la main de la paladine Shatolissa. Une lettre, restée scellée durant un cycle de lune complet, de peur d'en compromettre les informations. Elle avait craint que l'être qui voyageait dans ses songes n'en prenne connaissance. Elle l'avait combattu de son mieux en se privant de sommeil, mais vaincue par l'épuisement, elle n'avait pu que se résigner à le voir hanter ses souvenirs auprès de la Princesse Elene.

Pryd y cherchait quelque chose. Un moyen de nuire à cette dernière, assurément. Le sang de la sorcière bouillait à cette idée, qui lui était d'autant plus intolérable d'avoir conscience d'être elle-même cette chose, cette faiblesse qui pourrait permettre au holdar de triompher de sa souveraine.

Soit. Elle ne pouvait dissimuler la véritable nature de sa relation avec la Princesse à un maître de l'illusion tel que Pryd. Non, elle ne pouvait rien lui cacher de cet amour secret, qui n'attirerait que le malheur sur les deux jeunes femmes si cela venait à se savoir.

Bien que Selinde avait fini par s'y résoudre, acceptant l'inéluctable pour mieux y faire face, un élément singulier de ces intrusions l'interpelait. N'aurait-il pas été plus simple pour Pryd de se renseigner à la source, dans les rêves d'Elene plutôt que dans les siens ? Il avait, ainsi, pris le risque d'avertir une de ses ennemis de ses intentions malveillantes à l'égard du Royaume Talien. Pour quelle raison ? Etait-ce de l'arrogance qui l'avait amené à provoquer la pyromancienne de la sorte ? Ou au contraire le témoignage de son impuissance ?

Il fallait arrêter le holdar.
Et la lettre de Shatolissa lui avait offert, à défaut d'une solution, au moins un début de piste à suivre.

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#4
Plusieurs jours déjà que les troupes du Concordat avaient pénétré la forêt. Plusieurs jours qu'ils avançaient péniblement en se heurtant aux assauts répétés et violents de ces créatures sylvestres et éthérées. Quelques cadavres de soldats taliens avaient parsemé leur route ; avaient-ils trouvé le trépas par le biais de ces êtres hostiles ? D'étranges runes avaient également été découvertes, sans que nul ne puisse en tirer autre chose que des hypothèses sur leur présence et effet.

L'investigation avait donc continué par la fouille de plusieurs grottes. Si l'une ne présenta rien de plus que de sombres couloirs habités par ces mêmes feux follets, toute témoignait du passage relativement récent de taliens, par le biais des cadavres qui en jonchaient le sol, et surtout de la présence de singuliers cristaux bleus. Ces grottes étaient-elles des mines ? Si cela était bien le cas, quel intérêt Pryd pouvait-il bien avoir dans ces cristaux ?

Ce n'est qu'en entrant dans la dernière cavité que tous purent découvrir une bonne demi-douzaine de paysans, au regard inexpressif comme dépourvu de toute volonté, affairés dans leur besogne. Selinde agita la main devant les yeux de l'un d'eux pour éveiller son attention, en vain. Il n'était pas difficile de présumer qu'ils étaient, d'une façon ou d'une autre, sous l'influence malfaisante du holdar. Ces hommes n'étaient plus eux-mêmes. Ils n'étaient qu'un tas de chair famélique, contrôlé par la volonté d'un autre. La pyromancienne grimaça, n'ayant aucune solution immédiate pour les tirer de ce tragique sort. Mais elle n'eut guère le temps de ruminer sa rage contre Pryd plus longtemps que la troupe fut de nouveau, attaquée.

Quand le guerrier s'effondra finalement sous son sortilège incendiaire, elle s'approcha prudemment pour s'agenouiller près du corps et dévoiler précautionneusement le collier qu'il portait. L'étrange aura qui s'en dégageait, l'avait intriguée durant le combat. Cela devait être par le biais de ce type d'artefacts que le holdar s'assurait de l'obéissance aveugle de ses subalternes. Une mesure préventive somme toute logique, après les initiatives dissidentes de Grid…

Elle se releva et longea lentement les parois rocheuses, ne tenant ni à être repérée, ni être ciblée, et profitant de la diversion que représentait Otos. Ce n'est qu'en prenant soin de rester dissimulée qu'elle osa un coup d'oeil rapide, mais suffisant pour se faire une idée des forces en présence.

Au milieu des taliens, sorciers et paladins, il y avait une elfe, archère d'allure noble, dont le visage ne lui était pas totalement inconnu. Cette balafre… Elle plissa les yeux pour mieux l'observer dans la pénombre, avant de laisser apparaître un sourire carnassier sur ses lèvres rosées. Elle ne l'avait jamais vu auparavant. Pas en vrai. Mais la pyromancienne se souvenait d'elle, de ce portrait placardé dans les rues d'Asteras après son incroyable évasion et du goût amer que celle-ci lui avait laissé en bouche. Les nobles, qu'importe les malversations qu'ils commettaient, s'en tiraient toujours.

La Caldras de Balard éclata d'un ricanement railleur, presque mauvais. Sa voix forte et autoritaire résonna, d'échos en échos, dans toute la grotte.

“Valyrielle de Maldorne !

Ainsi, c'est dans ce lieu sordide et putride que vous vous terriez pour échapper à votre culpabilité. Même dans la pénombre, votre visage garde la marque de votre déshonneur passé, et je crains que la défection présente, vous en coûte bien d'avantage qu'une hideuse cicatrice.

Au nom de Son Altesse Royale, la princesse Elene de Volaran, vous êtes en état d'arrestation pour haute-trahison envers le royaume talien, et l'ensemble du Concordat du Phénix. Veuillez vous rendre ou périr pour vos crimes.”
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#5
Une voix la tira de la brume dans laquelle elle était engloutie depuis si longtemps. Son nom ... on avait crié son nom. Il fallu un instant à la noble elfe pour comprendre ce qu'on lui avait dit, un moment très court, mais juste assez pour être remarqué, qui retarda sa réponse d'autant.

[Image: 91137.png]" Ha ! Je ne dois rien à cette dinde. Pour trahir votre royaume, il aurait fallu que je lui aie prêté allégeance. Au fait, comment se porte le Roi ?" Avisant le circlet émeraude, attestant du rang de Selinde, la Maldorne se fendit d'une nouvelle pique. "Je ne suis qu'à peine surprise de la facilité avec laquelle Il a déstabilisé ce royaume, si des incompétentes comme vous sont Caldras ..."

A nouveau, une légère hésitation se fit sentir, tandis que ceux qui pouvaient apercevoir son visage crurent le voir se renfrogner très légèrement.

"Me rendre ... Croyez vous vraiment qu'Il me laisserait me rendre ?"
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#6
Quelques saisons s'étaient écoulées depuis que la guerrière elfe avait laissé ses frères et sœurs d'arme de la guilde pour arpenter Ecridel. Son errance fut parsemée de batailles parfois victorieuses, de rencontres fortuites, de duels avec des ennemis à deux, trois ou quatre pattes, et des coups d'éclat sauvant la veuve et l'orphelin. Tant d'aventures qui avaient forgé son caractère.

La fougue de sa jeunesse s'était estompée au fil du temps, laissant place à des cicatrices récoltées lors des combats. L'entraînement de son père et d'Elena l'avait bien formée, bien qu'elle cherchait à braver leur autorité, mais rien ne l'avait préparé à la dure réalité des combats, où la survie autorise les coups les plus bas.

L'adolescente effrontée sapant l'autorité d'Elena avait disparu. C'est en femme mûre, aguerrie que Dyanese rejoignit ses compagnons de guilde pour une enquête aux portes de Nyméria. Elle fit même preuve de sympathie et de reconnaissance envers sa tutrice, une mage blanc dont la réputation d'ivrogne n'était pas justifiée : elle savait que la guerre apportait son lot d'horreur qu'il préférable d'oublier, d'une manière ou d'une autre.

Les premiers combats furent âpres, et son endurance la plaça souvent en tête de groupe, prête à recevoir les coups et à protéger les combattants à distance. Elle subit des blessures, la forçant à une retraite, pour laisser un autre guerrier chevronné prendre le relai. L'escouade s'enfonça plus profondément dans la forêt, ratissant chaque fourré en quête d'un indice. Des corps furent découverts, et la guerrière les inspecta, cherchant à savoir à quand remontait leur mort et ce qui l'avait provoquée.

Leur exploration mena la troupe dans une groupe occupée par des fermiers au regard vide. Selinde profita de la pénombre pour inspecter la pièce, alors qu'elle-même s'avançait au côté d'Otos. L'attitude inoffensive des fermiers et leur silence face au questionnement étaient préoccupant. Etait-ce la présence de ce mystérieux collier, d'apparence peu commune ?

Des projectiles et des sorts troublèrent le calme de la cavité, et la guerrière dut faire face à des ennemis robustes et bien entraînés. Parmi eux, un visage lui était familier, et l'interpellation de la pyromancienne lui permit de remettre un nom sur ce visage, et confirmer des rumeurs sur un holdar exerçant une sorte de pouvoir mental.

Est-ce là tout ce dont vous êtes capable, cracher votre venin avant de vous cacher derrière lui ? Vous semblez n'être qu'une simple marionnette se dissimulant dans ce coin sordide pour échapper à ses représailles.
Où est passé votre hargne défiant toute autorité ?


Qui était ce "il" que Valyrielle évoquait ? Un holdar à en croire les rumeurs de Shatolissa ?
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#7
Un sourire railleur naquit sur les lèvres rosées de la sorcière. Les paroles de l'elfe, loin de l'offenser, l'amusaient tandis que ses hésitations lui donnaient matière à réfléchir. Avant que Selinde ne puisse répondre quoique ce soit, Dyanese était intervenue auprès de la noble, ce qui rappela brièvement à la sorcière l'un des buts premiers de sa venue. Elle devait raconter ce qu'elle savait des desseins de Pryd, pas grand chose au demeurant, mais assez pour lui nuire avec l'aide des guildes du Concordat.

Elle se targua alors d'une révérence impertinente et d'un sourire charmant, et commença à parler sur un ton courtois et badin à sa noble interlocutrice.

"Mon Roi se porte mieux, je vous remercie, Dame Valyrielle, bien mieux que ce qu'avait escompté votre maitre dans ses plans contre le Royaume talien. Ses volontés ne sont pas aussi inéluctables que vous semblez l'imaginer et connaissent, au contraire, bien des contretemps. Voyez, même une caldras incompétente est parvenue à le tenir en échec !"

"Pryd n'est ni omnipotent, ni invincible," reprit gravement Selinde après une courte pause. Ses traits s'étaient figés, sévères, offrant à son visage l'aspect inflexible d'une statue. Elle toisait la Maldorne avec toute l'intensité de ses yeux noisettes. Mais bien vite, sa détermination se mua, de nouveau, en cette attitude désinvolte de mondaine insouciante.

"Allons, dites-moi, que vous a-t-il fait miroiter en échange de votre liberté ? J'ose espérer que son présent est à la hauteur de votre dévotion... Regardez vous, à rester ainsi pendant des semaines à superviser l'exploitation d'une mine par des aphasiques fort apathiques. A vivre dans la crasse et la poussière loin de la dignité et de la prestance dues à votre haute lignée.

Le holdar s'est bien moqué de vous en vous infligeant si basse et inutile corvée, probablement secondaire vu la piètre opinion qu'il parait avoir de vous."


Sa courte collaboration avec le baron Aedarion lui avait, au moins, appris une chose : sa propre arrogance était incapable de rivaliser avec celle de la noblesse elfique. La Maldorne mordrait-elle à l'hameçon ?
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#8
[Image: 91137.png]" Croyez vous vraiment que votre petit roi serait encore en vie si c'était important ? Non, il fallait juste générer des troubles ... monter notre petite opération sans être dérangés. Et grâce à nos amis de l'Inquisition, nous avons eu tout le temps nécessaire. "


La voix de Valyrielle était forte et claire, se faisant entendre par dessus le fracas de la bataille. Elle n'était d'ailleurs pas en reste, criblant de carreaux ceux qui s'approchaient imprudemment. Une moue moqueuse fut adressée à Dyanese, tandis que ses sbires la martelaient de coups.

[Image: 91137.png]" Quelle dommage, toutes ces belles Institutions déchues ... L'inquisition infiltrée, et les Chevaliers du Temple se tournant vers d'autres traditions ... quand ils survivent. "


Un petit rire marqua la retraite (ou plutôt l'exfiltration) de la chevaleresse en sang. Mais il semblait manquer de réelle intention, comme si ce n'était qu'un acte, une sorte de comédie.

[Image: 91137.png]" Oh, je l'ai accepté à l'origine, ce rôle ... échapper aux geôles et obtenir une place enviable dans la Guilde des Ombres était plus qu'alléchant. Je n'avais pas tout à fait saisi la ... nature ... du dirigeant. Je m'en suis aperçue bien avant les piètres investigateurs que vous êtes, cela dit."

L'acidité dans le ton de Valyrielle, à nouveau, sonnait un peu faux aux oreilles attentives. En tout cas, elle ne semblait pas plus dirigée vers les aventuriers du Concordat que ça.
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#9
Lorsque Valyrielle de Maldorne fit allusion à « ses amis de l'Inquisition », l'inquisiteur Bêcheur ne sourcilla pas plus que ça. Depuis l'échec de sa mission de filature du mage renégat Rajaat, il avait pris ses distances avec les hautes sphères de l'inquisition, préférant se consacrer à des enquêtes de terrain sans envergures plutôt qu'affronter les regards réprobateurs de sa hiérarchie et moqueurs de ses collègues. Et la commandante de la Salamandre l'avait déjà informé de l'infiltration de son Organisation. Cette situation, aussi désastreuse soit-elle, était une opportunité pour lui de revenir au premier plan.

Il s'approcha de Valyrielle et pour qu'elle ait toute son attention, il la déstabilisa d'un coup bien senti avant de lui adresser la parole.

Martin Bêcheur a frappé Valyrielle de Maldorne [Frappe brisesort]

« A t'entendre parler, il semblerait que ton « dirigeant » n'ait pas toutes tes faveurs. Dis-nous tout ce que tu sais de lui, ses objectifs, ses lieux préférés et ses points faibles ! »

Martin Bêcheur a lancé le sort Affaiblissement sur Mage-Orfèvre contrôlé [Concentration]

« Tes sbires sous contrôle ne peuvent plus rien pour toi. Toi qui sais être si opportuniste, il est encore temps de retourner ta veste. Saisis ta chance. Parle ou tombe. »
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#10
[Image: IAzOZFP.png]
"Allons, Inquisiteur Bêcheur ..."


La voix qui se fit entendre, même si elle était celle de Valyrielle, n'avait plus rien à voir avec l'instant précédent. Son visage était crispé, ses yeux à moitié révulsés. Pour autant, ses mouvements étaient toujours aussi fluides et meurtriers - le mande-orage Halko ne dut la vie qu'à l'intervention in extremis de la vieille Elena.

[Image: IAzOZFP.png]"Pensez vous vraiment que je la laisserais révéler le peu qu'elle en sait ? Elle serait trop heureuse de se venger - elle a mal vécu de se faire poser son collier, voyez vous. La scène fut pourtant particulièrement cocasse. Elle avait elle même posé ceux des guerriers que vous avez occis sans le moindre remords, pour les voir se retourner contre elle le temps de lui mettre le dernier."

Une pause se fit entendre, tandis que Valyrielle continuait de tournoyer dans la mêlée.

[Image: IAzOZFP.png]
"Vous êtes tous les mêmes, à vous croire plus importants que vous ne l'êtes ..."


Le visage de la Maldorne se crispa en une grimace de douleur, tandis qu'une fumée noirâtre commença à se dégager de ses yeux ... et à prendre forme au milieu de la troupe.
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#11
"N'est-ce pas plutôt l'inverse, Pryd ? N'est-ce pas vous qui nous accordez un crédit démesuré en basant sur nos personnes la réussite de vos desseins ?
Sans la multitude que nous sommes, Peuple du Concordat, non, Peuple d'Ecridel, votre conquête d'Andoras se résumerait à une vague chimère tapie dans votre esprit. Vous avez besoin de nous... Nous vous sommes nécessaires pour gonfler votre armée et affronter vos pairs,"
, répliqua la sorcière, haletante et grimaçante par l'effort soutenu du combat.

Combien de carcasses mouvantes, privées de volonté propre, avait-il fallu repousser depuis qu'ils avaient pénétré l'enceinte de la caverne ? Bien trop pour le corps frêle de Selinde. L'épuisement la menaçait plus surement que les ombres noires et naissantes qui s'élevaient des yeux du pantin qu'était devenu la Maldorne. Mais ses yeux brillaient toujours de cette lueur sanguinaire et incendiaire. Elle le tuerait de ses mains, elle l'avait juré.

"Et c'est pour cette raison que vous avez tant mis en œuvre pour nous manipuler, nous contrôler, nous asservir...", cracha-t-elle, le souffle court. Elle se redressa de toute son arrogance, dissimulant le tremblement de ses jambes de son mieux, pour défier l'émanation ténébreuse postée devant elle. Le sourire carnassier qui se dessinait sur ses lèvres, témoignait de la démence haineuse qui coulait dans ses veines à la seule idée d'étriper cet holdar.

"Vous n'avez négligé ni les individus qui nous gouvernent, ni les passions qui attisent nos cœurs pour étendre, peu à peu, votre emprise silenci..."

Selinde s'interrompit lorsqu'une boule d'énergie la percuta de plein fouet. Elle tituba de quelques pas avant de se redresser, la mâchoire crispée et enlaidie d'une grimace de douleur. Elle avait eu beau s'interdire le moindre cri, elle sentait la douleur s'immisçait sur son flanc gauche. Elle passa la main sur sa plaie et scruta le sang qui la maculait désormais. Sa vision se troubla, un bref instant, juste assez pour que la Caldras prenne conscience de l'ampleur de son épuisement.

Malgré cela, elle leva l'index en direction d'une des créatures d'ombre. Ses yeux brillaient plus encore, tels deux incendies résolus à la destruction.

"Pryd, je relève ton défi. Qui de nous deux tuera l'autre ? C'est un combat à mort, comme tu l'as instauré tacitement, dés l'instant où je t'ai dérobé Balard. Crois-moi, je te traquerai. Je te trouverai. Et j'écouterai, avec délectation, le craquement de tes os sous ma botte.

Mais en attendant le jour où tu paraîtras nu des tes voiles noirs et de tes atours d'illusion, dis adieu aux artefacts de domination que tu comptais confectionner grâce à cette exploitation minière."
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#12
Martin se demandait s'il était possible de retirer les colliers de Pryd aux personnes de leur vivant, et le cas échéant quelles pouvaient alors être les éventuelles séquelles psychologiques chez ces personnes.

Lui-même était plutôt habile dans la pose et le retrait de collier de soumission, mais l'ambiance des soirées où il s'adonnait à cette pratique, avec des gens consentants qui plus est, était bien plus agréable que celle qui régnait actuellement dans la grotte.

Il utilisa la magie elfique pour sonner un instant Valyrielle.

Martin Bêcheur a lancé le sort Distorsion de l'air sur Valyrielle de Maldorne [Feinte magique]

Et profita de cet instant pour se jeter sur elle et tenter de lui arracher son collier.

Martin Bêcheur a frappé Valyrielle de Maldorne [Retenir]
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#13
[Image: IAzOZFP.png]
" Me défier ? Tu vas apprendre quelle est ta place, cloporte ! "


Celle qui fut - était peut être encore ? - Valyrielle de Maldorne s'élança à travers le groupe, droit sur la fière sorcière. L'intervention de l'inquisiteur, qui profitait du moment, se solda malheureusement par un échec. Aussi distraite soit sa cible, le collier était de cuir solide, et vraisemblablement enchanté ; quant à celle qui le portait, sa force semblait actuellement décuplée, et elle ne lui laissa pas bien longtemps pour tenter de jouer avec le mécanisme.

Pour autant, la volonté qui dirigeait son corps ne prêta pas attention à cette tentative, toute focalisée qu'elle était sur la commandante de la Salamandre. Et tandis que ses lames plongeaient dans la chair de Selinde, son visage se durcit, son regard se fixant droit dans les yeux de celle qu'elle tentait d'éventrer. Jamais son regard n'avait semblé plus clair, ni plus concentré. Un murmure s'échappa de ses lèvres.


[Image: xFL6BfF.png]
"Pied bancal."


Cela ne dura qu'un instant. Et tout aussi vite, son visage se mua à nouveau en un rictus de rage, son regard se perdant dans le vague. L'entité aux commandes ne semblait pas s'être aperçue de ce bref moment. Avait-il vraiment eu lieu ? Était-ce quelque illusion, née de la fatigue et de la souffrance de la sorcière ?
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#14
Selinde sentit le métal froid des lames de la Maldorne s'abattre et transpercer ses chairs avec une force hors du commun. Cette fois-ci, la sorcière fut incapable de retenir le hurlement de douleur, qui résonna du fond de ses entrailles. Le sol, autour d'elle, se mit à danser tandis que son esprit vacillait peu à peu, cherchant désespérément le répit dans l'inconscience. Une flèche se planta dans son dos. Un traitre ? Ses pensées s'envolaient sans qu'elle puisse s'attarder sur cette hypothèse. Ses yeux révulsés peinaient à se fixer... jusqu'à ce qu'ils rencontrent ceux de la Maldorne.

Au milieu des acouphènes qui bourdonnaient inlassablement dans ses oreilles, elle l'entendit distinctement. Du moins, en eut-elle la certitude lorsqu'elle se laissa tomber à terre. Ses jambes venaient d'atteindre leurs limites et ne la portaient plus. Elle s'effondra, le souffle coupé par le choc. Ses blessures venaient d'heurter le sol violemment, réveillant l'insupportable douleur. Mais elle ne cria pas. Elle en fut incapable.

Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits. La pièce n'avait cessé de tournoyer. Les sons lui revenaient diminués, assourdis par son état cotonneux et fébrile. Le moindre mouvement, même imperceptible, était un supplice, sa respiration un tourment. Elle entendait, ou imaginait entendre, étouffé par les bourdonnements, la voix déformée de Valyrielle se moquant du pathétique insecte qu'elle était et qu'il était ravi d'avoir écrasé si facilement.

Impuissante. Encore.
Elle n'avait pas changé. Elle était toujours cette gamine maigrelette que l'on tabassait jusqu'au sang dans les rues mal fréquentées d'Yris. Combien de fois l'avait-on laissé pour morte ? Des dizaines. Elle restait là, recroquevillée sur les pavés et couverte d'ecchymoses, à haïr le monde, à se haïr de ne pouvoir le changer, jusqu'à ce que son frère finisse par la retrouver et la ramener. Mais aujourd'hui, Dione n'était pas là.
Elle était seule.

Pied bancal.

Seule avec cette rage qui coulait dans ses veines, comme un poison... comme un espoir.

Pied bancal.

Lentement, son index bougea, suivi du réveil maladroit et tremblant de chacun de ses doigts. Il lui fallut, parfois, s'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir un résultat. Elle parvint à positionner sa main pour un ultime sort. Le feu était en elle, elle le sentait bouillonner, prêt à tous les ravages pour se libérer.

Mais son corps, lui, était à bout... Sa paume dévia sous l'effet du sortilège de feu qui vint s'écraser contre la paroi de la grotte, bien loin de la botte de la Maldorne que Selinde ciblait. C'était un échec. Elle ne l'avait même pas effleuré.

Pied bancal.

La sorcière hurla de colère, et mue de l'énergie du désespoir, parvint à pivoter sur le sol de façon à atteindre le talon de l'elfe possédée de sa jambe, espérant la déstabiliser par ce mouvement rotatif.
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#15
La Maldorne ne broncha même pas. Elle se détourna même de la sorcière gisant au sol, ne lui accordant plus un regard. Selinde aurait-elle mal compris ? Il est vrai que depuis le début, Valyrielle se déplaçait avec une grâce et une agilité remarquable, renforcées encore par sa possession - sans laisser soupçonner la moindre faiblesse d'une articulation.
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#16
Acculée, harcelée de toute part, drainée de ses forces par magie, Valyrielle de Maldorne - ou peut être plutôt Pryd - ne faisait plus la fière. Un genoux à terre, elle jeta un regard froid et dédaigneux à ses adversaires avant de prendre la parole.

[Image: IAzOZFP.png]
" Dommage. Elle m'aura été utile. "


Et sur ces mots, ses yeux se révulsèrent dans leur orbite tandis que du sang se mettait à couler de son nez et de ses oreilles, son corps pris de convulsions incontrôlables.

Et non loin, Antar Wanlorn en faisait de même.
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#17
Ce n'est pas tant sauver la Maldorne qui motivait Martin que contrarier Pryd. Ne pas lui laisser la saveur – aussi amère soit-elle - d'avoir le dernier mot.

Il enveloppa donc la Maldorne d'une brise circulante à vocation d'assistance respiratoire, ses convulsions ne lui permettant plus de respirer normalement.

Martin Bêcheur a lancé le sort Grâce de l'air sur Valyrielle de Maldorne [Sort normal]

Il fallait maintenant retirer ou trancher ce collier de cuir.
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#18
Voyant Martin s'affairer autour de Valyrielle, Halko lui prêta main forte en prodiguant quelques soins à leur captive. Ho, pas de quoi la remettre sur pied - il ne s'agissait pas qu'elle regagne suffisamment de force pour pouvoir s'échapper - mais assez pour être sûr qu'elle ne succombe pas suite aux sorts de Pryd et qu'elle reste en état de parler ... mais encore fallait-il que Martin arrive à lui enlever ce fichu collier !
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#19
Antar et Valyrielle semblaient tirés d'affaire. Les convulsions s'étaient calmées petit à petit, et les saignements (bien plus importants chez Valyrielle) avaient cessé. Les deux étaient cependant évanouis.
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#20
Les combats avaient cessé, permettant à la sorcière de reprendre peu à peu ses esprits et son souffle. Ses côtes la faisaient souffrir, mais grâce aux talents de guérisseurs d'Halko, Elena et Qaradesh, le sang ne s'épandaient plus de ses blessures. Elle soupira, en portant ses doigts sur sa tempe meurtrie. Elle ressentait toujours une forme d'étourdissement, mais pris sur elle, d'avancer en direction de la grande table qui trônait au fond de la caverne.

Au lieu de se préoccuper des divers documents dessus, elle se baissa, non sans une grimace de douleur, et inspecta chaque pied... à la recherche de celui que Valyrielle avait qualifié de "bancal".

Enfin, en admettant qu'elle parlait bien de cette table.
En admettant que Selinde n'avait pas simplement souffert d'hallucination auditive, ce qui dans son état, n'aurait pas été surprenant.

[HRP] Avec toutes mes excuses de ne pouvoir écrire d'avantage... ]
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#21
[HRP] Pas de souci, il n'y a aucune quantité minimale requise, c'est toujours bien de faire ce qu'on peut. [/HRP]

L'un des pieds de la table semblait en effet avoir un peu de jeu ... et resta carrément dans les mains de la sorcière lorsqu'elle tira un peu dessus. Mais surtout, il était creux, et contenait une liasse de papiers.

Des notes griffonnées visiblement à la va-vite, parfois en elfique, parfois en argot des contrebandiers, connu de ceux qui trempaient dans les milieux louches ou qui enquêtaient dessus. Des notes qui détaillaient la fabrication et le fonctionnement des colliers. Parfois un peu confuses, elles avaient visiblement pour auteur quelqu'un qui n'avait pas une connaissance approfondie de la magie.

Pour autant, elles contenaient des informations qui seraient certainement utiles. Tout d'abord, le collier renforçait fortement une emprise pré-existante, ou permettait d'en établir une nouvelle - mais dans ce second cas, elle se mettait en place bien plus lentement. L'un des composants principaux étaient des éclats de cristal de mana modifié, mais les détails de ce procédé n'étaient pas vraiment expliqués, à part un "runes naines" souligné deux fois accompagné d'un "cristallisation".

Enfin, un schéma détaillait le mécanisme de verrouillage du collier, qui n'était pas prévu pour pouvoir être ouvert ensuite, et qui contenait un mécanisme vicieux de lame à ressort.

Finalement, une dernière page.

Toucher le collier le prévient - il ne laisse pas le temps d'agir - mort rapide.

Gagner du temps pour désamorcer mécanisme.

Couper le lien temporairement ? Profiter d'un éloignement physique de P. ? Manipuler flux de mana par mage ? Contrecoup violent - mort de la victime. Antimagie naine ? Trop loin d'ici. Et comment convaincre ?
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