[RP] Sur le sentier de la guerre...
#1
L'autarcie a toujours un défaut : l'appel de la nouveauté.

Certains réfrènent la pulsion d'aller voir ce qui se passent à l'extérieur de la barrière rocheuse, et d'autres y succombent volontairement. Ce n'est bien plus tard qu'on regrette d'avoir franchi le cap, d'avoir troqué une vie confortable avec une errance sans possibilité de retour. Alors on regarde de loin Andoras, espérant un jour y retourner.

Mais pour lui, l'heure n'est pas à l'apitoiement. Il est décidé à revenir, il brandira le poing face à ceux qui refusent son retour. Notamment ces têtes pensantes cloisonnées dans leur tour de verre dirigeant le monde sans vraiment le connaître. Pourtant cette situation commence à peser chez ses frères : il n'y a qu'un pas avant que les murmures contestataires deviennent des oppositions farouches.

Il le sait, la position des Exarques ne tient qu'à un fil. Il est temps de lever une armée pour accélérer leur chute. Et le peuple d'Ecridel y contribuera, peu importe leur choix.
#2
L'homme regarda son armée face à lui lorsqu'une femme vint le rejoindre.

La reine a des soupçons.

Elle hocha la tête, plus surprise depuis longtemps que le mage extrait à la source - ses pensées mentales - les informations. Il ajouta.

Nos généraux ont agit à merveille et ont fait leur temps. Le mande-orage a refusé. Une déception. Quant au nain et à la talienne...

La femme détourna le regard, cherchant à cacher sa faute.

Tu as semé la confusion, et ta position n'est pas encore compromise. Cela nous laisse du temps pour ouvrir le passage.

Sur le promontoire rocheux, le couple observa en silence la plaine grouillant d'activité. Des forges improvisées tenues par des nains montaient un bruit régulier de marteau frappant le métal. A l'opposé, des elfes et hommes s'entraînant à la magie provoquait un kaléidoscope très coloré. Au centre, le cœur du camp, des agars frappaient sans relâche des mannequins d'entraînement.

Ils s'étaient installés depuis peu tout près d'andoras, et l'homme se savait observé par ses pairs. Au moins, il détournait l'attention... Il s'autorisa un sourire derrière son masque. La fin des exarques est inéluctable.
#3
La chasse avait été bonne. Bien qu'ils soient coutumiers des conditions hivernales, les agars s'étaient peu à peu habitués au climat tempéré, et à la traque de la faune locale. Heureusement, car le nombre de bouches à nourrir ne cessait de croître.

Bandits, renégats et parias de tout Ecridel s'étaient rassemblés sous sa gouverne, laissant leur animosité et leur opportunisme de côté, pour agir de concert. Difficile de croire qu'ils embrassaient une cause commune, et pourtant : peut-être n'était-ce pas leur choix. Depuis, des soldats de seigneurs locaux, des gardes de caravanes marchandes et mercenaires venaient grossir leurs rangs, motivés par ce but commun. Nourrir cette troupe hétéroclite devenait un sérieux problème alors autant se réjouir lorsque la chasse était bonne.


Son armée inquiétait depuis quelques temps le concordat et le royaume du Nord: non seulement elle représentait une force de frappe capable de les renverser, ou presque, mais aussi que les hommes et femmes qui la constituaient étaient autrefois des concitoyens. Qu'est-ce qui les motivaient à faire cause commune ?

Des informations avaient fuité, laissant les dirigeants perplexes. Il se permit un sourire en observant le camp à flanc de montagne : il avait choisi lesquelles, et les espions qui les apporteraient. Ce sentiment de contrôle était jouissif. La guilde des ombres avait rempli sa part de marché bien au delà de ses prévisions.


Restait à savoir si cela serait suffisant pour défaire ses compatriotes. L'exil était amer, et sa soif de vengeance n'avait cessé de croître. Une voix féminine le tira de sa rêverie.

Ma couverture a été éventée. La déclaration de guerre est officielle.

Il resta stoïque, et ne prit pas la peine de se retourner pour regarder sa fille lever la main et se masser sa joue, victime d'un soufflet. La frappe n'était que mentale, mais sa force laissait une douleur presque physique.

J'ai tout de même converti quelques paladins et mages.

Aucune réponse. Les paladins et les mages l'importaient peu, il avait d'autres viviers à exploiter. L'agacement provenait de cette désagréable et tenace épine dans le pied. Trois personnes avaient suffisamment d'audace pour décliner son invitation, et entraver le bon déroulement de ses plans.

Il était temps d'ouvrir la brèche avant que cette épine ne soit vraiment gênante.


Atteindre :