[RP] L'Inquisitrice blessée

[Israfel Aedarion]

Une nouvelle lettre adressée à l'"Inquisitrice Lhuste" fut déposée au bureau de l'Inquisition d'Asteras.

Venntaï Dame Lhuste,


Je suis au regret de vous informer que le nombre de volontaires est toujours insatisfaisant pour réaliser l'expédition que vous souhaitiez.
Mais je ne saurai tolérer de laisser plus longtemps sans sépultures décentes de braves Inquisiteurs qui ont donné leurs vies pour leur patrie. Pas si je peux y faire quelque chose.

Je suis conscient que ce périple vous serait très pénible et j'aurai préféré ne pas vous l'infliger. Mais, au vu de la situation, vous me voyez contraint de vous demander si vous accepteriez toujours vous joindre à cette investigation.

Si c'est le cas, je souhaiterai m'entretenir avec vous de certaines choses avant notre départ. Je vous propose donc de nous rencontrer dans trois jours à l'auberge où nous avions fait connaissance.
Sinon, je comprendrai que ce voyage vous serait encore trop douloureux ou que vous êtes trop occupée par vos devoirs d'inquisitrice.

Cordialement,


Baron Israfel Aedarion

[Pludencre]

Venntaï Israfel,

Des affaires urgentes me contraignent à décliner temporairement votre invitation dans trois jours, mais je saurai me rendre disponible pour le voyage, même si je dois épuiser mon cheval pour vous rejoindre en chemin, par exemple à l'est de Nim Duin ?

Lhuste, inquisitrice.

[Israfel Aedarion]

Venntaï Dame Lhuste,


Il semble que j'ai réussi à convaincre quelques personnes de se joindre à nous. Aussi, n'épuisez pas votre monture. Rejoignez-moi dès que vous le pourrez à l'Auberge de la rivière, à Nim Duin.
Nous prendrons la route de l'est dès que tout le monde sera rassemblé.

Au plaisir de vous revoir,


Baron Israfel Aedarion

L'elfe confia la lettre à un oiseau de la-dite auberge, où il venait juste d'arriver lui-même. Ayant toujours dans l'idée de s'entretenir avec l'inquisitrice avant le départ, Il espérait qu'elle se montrerait avant les autres.

[Israfel Aedarion]

Attablé dans un coin de la salle, Israfel observa Selinde entrer dans l'Auberge de la Rivière, bientôt suivie par un agar porteur de l'insigne de la Salamandre. C'était la première fois qu'il avait l'occasion d'examiner le sorcelame et il le jaugea des pieds à la tête, se demandant s'il était vraiment aussi digne de confiance que le pensait sa commandante.

Sans un signe pour attirer leur attention, l'elfe les laissa prendre place à une autre table. Il se doutait que sa présence n'avait échappé à aucun des deux compères, mais il attendait l'arrivée de Lhuste et il avait toujours l'espoir de s'entretenir avec elle en privé avant le départ de la troupe d'enquête.
Espoir qui fut bien vite balayé par l'arrivée de plusieurs autres membres de la Salamandre, qui occupèrent rapidement une grande partie de la salle commune. Selinde avait tenu parole : elle était venue accompagnée.

Dyanese entra à son tour dans l'auberge. Elle était la seule de ses anciens compagnons qui ait accepté de se joindre à lui. L'élémentaliste se demandait amèrement si les autres étaient absents à cause de leur ressentiment ou si l'information avait simplement mal circulé.

Ne pouvant ignorer les arrivants plus longtemps, Israfel s'apprêtait à se lever pour accueillir la Sentinelle quand l'inquisitrice fit son entrée. Lhuste le repéra rapidement mais l'afflux inhabituel de clients ne semblait pas lui avoir échappé.

"Me voici, Israfel. Je vois que vous êtes accompagné. Vous me présentez ?"

La dame n'était pas dupe. Il n'y avait qu'une raison qui avait pu pousser autant de membres de guildes notoires à se retrouver dans cette auberge.

Souriant, l'elfe se leva et s'avança à la rencontre de l'inquisitrice.

« Inquisitrice Lhuste, je vous présente Dyanese, chevalier de Fryelund et membre des Sentinelles d'Argent. » dit-il en désignant la guerrière. « Et voici Selinde Belroza, Commandante de la Salamandre. Je vais la laisser introduire ses hommes, il y en a parmi eux dont je n'ai pas encore fait la connaissance. »

Il vient se placer tout à coté de l'inquisitrice, attendant visiblement la fin des présentations pour la conduire à sa table.

[Selinde Belroza]

Alors qu'elle faisait distraitement rouler le liquide écarlate dans son verre à pied, Selinde scrutait les clients de l'auberge. Les jambes croisées, elle posait dans une attitude arrogante, défiant d'un regard noir s'approchant d'un peu trop près. A l'arrivée de chacun de ses hommes, elle les invitait d'un signe de main et d'un sourire enthousiaste. Régulièrement, elle lançait quelques coups d'oeil discrets et sévères à la table voisine d'où Israfel l'ignorait superbement.

Dyanese entra aussi, ce qui lui arracha un petit sourire amusé. Ainsi, les Sentinelles seraient également de la partie. Fort bien. Une aide supplémentaire ne serait pas de trop eut égard des soupçons pesant sur celle qui allait les accompagner et les guider au devant d'un danger inéluctable.

Elle, Lhuste, finit par faire son apparition et se dirigea directement vers le baron qui fit succinctement les premières présentations. La sorcière la scruta un instant, cherchant une faille ou un indice de sa perfidie, avant de se lever.

Selinde inclina légèrement la tête face à l'inquisitrice et désigna, tour à tour chacun de ses hommes.

« Dame Inquisitrice, laissez-moi vous présenter Vagnard, un sorcier de grand talent dont les flammes dévoreront nos ennemis. Voici Chord qui en dessous de sa lourde et noire armure excelle en magie curative. Quant à ce nordique, il se nomme Ekairos, skalde de profession et a maintes fois prouver qu'il œuvrait au nom de la Salamandre et non en celui des Royaumes du Nord. Et mon frère et chevalier, Dione… ne devrait plus tarder. »

[Pludencre]

L'Inquisitrice écouta sagement les présentations hochant parfois la tête en guise de bienvenue. Guerriers, mages et soigneurs avaient répondu présents et leur aide ne serait pas de trop, car la mission pouvait s'avérer difficile. Le démon à abattre se révélait coriace au point de décimer une troupe entraînée de l'inquisition sans broncher. Alors des aventuriers habitués aux escarmouches et peu rodés aux batailles rangées devront être plus résistants.

Lorsqu'un nom fut associé à chaque visage, Lhuste jaugea le potentiel de chaque volontaire. Il y avait de l'espoir, et elle aurait sa vengeance. Pour son père.

Vous êtes nombreux à avoir répondu à l'appel d'Israfel, et je ne peux que m'en réjouir.



Elle parcourut l'assemblée du regard avant de poursuivre.

Si l'Inquisition ne souhaite pas renouveler le cuisant échec du dernier combat, je peux confirmer l'appui des troupes d'un Caldras dans notre entreprise qui nous rejoindront en chemin. Mettons-nous en route ?

Elle prit son paquetage attendant les ordres d'Israfel.

[Israfel Aedarion]

Le mande-orage se retint de rectifier Lhuste sur ce qui avait rassemblé les personnes présentes. Les membres de la Salamandre n'avaient fait que répondre à l'appel de leur commande, et Selinde elle-même n'était là que parce que l'expédition servirait ses intérêts personnels.

Mais Israfel ne voyait pas de raison de ne pas laisser Lhuste le croire plus influent que ce qu'il était réellement. Cela ne ferait qu'accroître le respect et la gratitude de l'inquisitrice catastrophée rencontrée à Asteras.
Il espérait seulement que la fierté de Selinde n'éventerait pas le malentendu trop rapidement.

« Allons, vous venez à peine d'arriver ! Asseyez-vous, prenez un verre. Nous devons attendre le frère de madame, de toute façon. »

D'un geste, l'elfe invita l'inquisitrice à se diriger vers sa table. Il reprit d'un ton plus bas, afin de ne pas être entendu des oreilles traînantes des clients de l'auberge.

« Les troupes d'un Caldras, vous dites ? Voilà une bonne nouvelle. Quel seigneur a accepté de se joindre à nous dans cette mission défiant l'autorité de l'Inquisition ? »

[Pludencre]

L'inquisitrice leva les mains pour mettre le holà sur les questions. Sa réponse ne fut audible qu'au mande-orage.

Vous le saurez en temps et en heure, mais je préfère ne rien dévoiler pour l'instant. Disons que les troupes portent le blason d'un Caldras très controversé en ce moment, voire banni...


Elle posa l'index de sa main droite sur ses lèvres intimant Israfel au silence, avant de prendre place à côté de lui et commander une boisson à la première serveuse qui passait à portée.

Si nous devons attendre le frère de Selinde, autant joindre l'utile à l'agréable. Même si je doute que nous aurons le courage d'attendre longtemps. Avez-vous confiance en vos recrues ?


La surprenante question avait le mérite de prendre au dépourvu. Était-ce volontaire pour s'assurer d'avoir une réponse sans mensonge ?

[Israfel Aedarion]

Israfel s'assit près de l'inquisitrice et reprit sa boisson déjà entamée.

« Ils sauront remplir leur mission, si c'est votre question. Surtout avec leur commandante pour garder un œil sur eux. Leurs guildes respectives ont suffisamment de renom pour que je ne m'inquiètes pas de cela. »

Le mande-orage porta son verre à ses lèvres et évalua un court instant les courbes de l'inquisitrice que laissait deviner son armure de cuir avant de lui adresser un sourire charmeur.

« Madame, douteriez-vous d'eux ? Ou de moi, peut-être ? »

Il agita négligemment la main pour éventer sa boutade.

« Il y a encore quelques questions que je souhaiterai vous poser avant que nous ne nous mettions en route. Mais d'abord, me permettrez-vous de vous appeler Lhuste ? »

[Pludencre]

L'inquisitrice secoua négativement la tête.

Le démon n'a fait qu'une bouchée de mes camarades et je ne souhaite pas reproduire le même schéma. Une fuite ou trahison de l'un d'entre signe notre arrêt de mort.

Le comportement taciturne de la première rencontre avait laissé place à un homme plus charmeur. Si ce n'était pas pour lui déplaire, les relations entre mage et inquisiteur ne faisait pas bon ménage.

Je vous écoute, mais ne tardons pas à nous mettre en route.

Elle prit quelques gorgées de sa boisson pour laisser le temps à Israfel de poser ses questions ou faire ses demandes.

[Israfel Aedarion]

L'elfe s'appuya contre le dossier de sa chaise en souriant.

« Vous n'avez à craindre ni une fuite ni une trahison. Pas des gens que je vous amène, en tout cas. J'ai suffisamment confiance en eux pour leur confier ma vie durant cette expédition. »

Israfel toussota et prit un air plus sérieux.


« Pour en revenir aux questions, j'aimerai que vous me confiez exactement tout ce que vous vous rappelez sur cette grotte et ce qui s'y trouvait. Chaque détail compte, même le plus insignifiant. »

À ses yeux, une grande partie de la victoire dépendait d'une préparation minutieuse.
Avoir identifié un des points-faibles de la bête, savoir s'il serait seul ou s'il y avait des chances qu'ils soient plus nombreux, s'il s'agissait d'une ample caverne circulaire ou d'un couloir étroit qui limiterait leurs mouvements, … Tout cela contribuerait à leur donner l'avantage et pouvait être effectué à l'avance grâce aux informations de l'inquisitrice.

Quitte à entrer dans une caverne habitée par un démon de chair à l'aura de givrefeu, autant le faire en ayant un plan mûrement réfléchi.

[Pludencre]

L'inquisitrice soupira, elle avait déjà donné tous les détails qu'elle avait pu glaner. Avec un sourire charmeur, elle répondit calmement.

Nous devions enquêter sur une activité magique anormale et notre troupe découvrit un passage menant sous la barrière rocheuse d'andoras. Le chemin étroit et sinueux mena à une grande galerie où était enchaîné au centre un démon. Nous nous mîmes en garde, mais je ne sais par quel étrange phénomène, le démon se libéra de son entrave et une aura de givre-feu apparût. Malgré sa corpulence, il était véloce et en une charge il fut sur nous empalant sur ses cornes la première ligne de défense. Nous avons riposté mais les blessures infligées se refermaient aussitôt. Ses crocs aiguisés firent un ravage dans nos rangs, lui permettant le luxe d'ingérer quelques inquisiteurs.Notre fin était inéluctable si nous restions, et j'ai choisi la fuite avec deux camarades sur mes talons.

Seulement il fut sur nous avec une rapidité déconcertante et je n'eus d'autre choix que de provoquer un éboulement pour bloquer la sortie. Des nains m'attendaient au bout du tunnel et le premier me porta un coup fatal, me laissant pour morte.

Ces souvenirs me sont douloureux, signe de mon échec et de ma fuite abandonnant mes compagnons. J'espère ne pas vous les conter une troisième fois....


Elle avait la gorge nouée lorsqu'elle prononça les dernières paroles, mais elle réussit à se contenir.

[Israfel Aedarion]

Israfel écouta ce récit avec attention. Il en connaissait déjà une grande partie mais il avait maintenant une idée plus précise du terrain, et surtout de la présence d'un éboulis qui gênerait le passage.

Il tapota doucement la blanche main de l'inquisitrice dans un signe de compassion, le sourire de son visage ayant été remplacé par un air désolé.

« Je suis sincèrement désolé de vous avoir demandé cela encore une fois. Je sais que le temps n'efface pas toutes les blessures de l'âme avec la même efficacité. »

Le mande-orage acheva son verre, remarquant que Dione avait finalement rejoint ses camarades dans l'auberge.
Un rapide coup d'œil vers Dyanese lui apprit que tout le monde n'était pas encore arrivé. La jeune femme semblait attendre quelque chose et lançait de furtifs regards vers l'entrée.

Il reporta donc son attention sur Lhuste.

« Vous êtes d'autant plus courageuse de vouloir nous accompagner alors que l'Inquisition elle-même s'est désintéressée du sort de vos camarades.
Pour être honnête, entre les noces de l'héritier Rian'cir qui tournent au massacre sans que la garde puisse trouver la moindre piste, un caldras qui tente d'assassiner son roi et maintenant l'Inquisition qui se désintéresse des démons et du sort de ses propres soldats, je me demande parfois si nos institutions sont bien dignes de confiance… »

L'elfe fixa le fond de sa choppe pendant quelques secondes, le regard vague, avant d'avoir un léger sursaut et de reporter son attention sur l'inquisitrice avec un sourire.

« Excusez-moi, je m'égare un peu. J'ai du un peu trop forcer sur l'alcool. »

[Selinde Belroza]

La mâchoire de Selinde se crispa à l'écoute des premiers propos de l'inquisitrice tandis que dans son poing fermé férocement, ses ongles égratignaient sa paume blanche. Seul Ekairos put entendre le sifflement haineux qui sortit, presque inaudible, de ses lèvres. L'appel d'Israfel, n'est-ce pas ? Pour autant, elle s'installa de nouveau à sa place et but d'une traite le fond de son verre avant d'en recommander un autre. D'un alcool plus fort.

Du coin de l'oeil, elle observait Lhuste. Ainsi, cette dernière était parvenue à obtenir du Caldras de Balard Mierelli, en exil, des troupes pour son expédition. Cela ne pouvait être là, l'unique raison qui l'avait conduite à conseiller cette sanction à Elene. Selinde soupira. Encore bien des éléments devaient manquer pour comprendre les mystérieuses motivations de l'inquisitrice et de son rôle dans l'empoisonnement du roi Léonard.

A l'arrivée de son frère, la sorcière se leva et invectiva ses camarades d'une voix suffisamment forte pour que, même en grande conversation avec Israfel, Lhuste n'en perde une miette.

“Salamandres, allons hors des murs de Nim Duin préparer montures et vivres pour l'expédition. Nous partirons dès que le seigneur Aedarion l'ordonnera.”

Le message était clair. Autant pour le jeune baron elfique que pour ses hommes. Au premier, elle concédait l'autorité, au moins en apparence. Quand aux seconds, elle cherchait indéniablement à les attirer loin des oreilles trop pointues de l'inquisitrice pour évoquer quelques menus détails avec eux.

Comme la véritable raison de leur présence.

[Chord]

Je n'étais pas contre les oreilles pointues, mais c'était une autre histoire. L'occasion était parfaite pour vérifier les allégeances des présents qu'il ne connaissait pas. Ce serait plus facile de se tourner vers eux pour aider l'autre paire. Après avoir vaguement écouté, observé, pas bu et je suivis sans rechigner ma commandante qui avait une fois de plus un teint éclatant. Les information de l'inquisitrice était peu intéressante, pourquoi tant d'émotion ? c'était pas le moment. Enfin ça ressemblait aux potes de l'égide, ces démons qu'ils n'avaient pas éliminé. Si une pointe de tristesse se souleva à l'évocation des désolantes tentatives de diplomatie, de coups de poignards (ou pire) et d'histoires inabouties, je limais bien vite pour plus avoir à m'en soucier. Comme les ongles.

[Pludencre]

L'inquisitrice écouta d'une oreille attentive les propos du mande-orage surveillant du coin de l'œil les mouvements des compagnons de route. Ils s'impatientaient et certains étaient sur le départ.

J'ai confiance en Enwina Hràvan, la haute inquisitrice. Elle agit pour le bien de notre peuple et ses décisions sont mûrement réfléchies.


Certains commençaient à sortir pendant que de nouvelles têtes apparaissaient. Lhuste estima qu'il était temps de se mettre en route et le suggéra à Israfel.

Je vous laisse terminer, je vous attendrai à l'extérieur de la ville, les grandes étendues commencent à me manquer.


Elle fit un signe de tête et se leva tranquillement avant de se diriger vers la sortie.

[Israfel Aedarion]

Il haussa les épaules et laissa l'inquisitrice sortir. Rien ne le retenait plus dans l'auberge mais suivre Lhuste trop rapidement donnerait l'impression que c'était elle qui était aux commandes. Et Israfel n'avait nullement l'intention de s'écraser devant elle.
Il sorti sa bourse et compta lentement les pièces nécessaires à payer l'addition, les laissant tomber une à une sur la table avec un tintement. L'elfe se leva finalement et sortit.

Après être sorti de la ville, il rejoignit le petit attroupement qui commençait à se former.
Le regard d'Israfel fut attiré par une jeune femme de la Compagnie d'Investigation Avancée qui s'était mêlée au groupe. Il l'avait déjà aperçue dans l'auberge et avait prit cela pour un hasard, mais sa présence ne laissait plus aucun doute sur ses intentions de les suivre.
Il posa un regard interrogateur sur Selinde. Était-ce elle qui avait prévenu la Compagnie ? Lui-même avait évité de les convier car il s'en méfiait, trop de traîtres ayant émergé de leurs rangs à son goût.

La pensée que l'Inquisition puisse être derrière leur présence effleura également le mande-orage. Après tout, la Compagnie d'Investigation Avancée comptait deux inquisiteurs gradés dans leurs rangs. L'institution pouvait très bien les avoir envoyer garder un oeil sur les projets de vengeance de Lhuste.
Mais la jeune sorcière serait-elle une simple surveillante esseulée ou devait-il s'attendre à voir d'autres membres de sa guilde la rejoindre en cours de route ?

Il abandonna ces questions d'un soupir. Même s'ils n'avaient pas été conviés, il n'allait pas les empêcher de suivre. Ils pourraient s'avérer utiles… s'ils ne découvraient pas de nouveaux démonistes parmi eux en chemin.

Son attention se porta sur deux autres visages sur lesquels il ne pouvait pas mettre de nom. Ceux-là, un homme et une femme tout deux équipés comme des guerriers, arboraient l'insigne des Sentinelles d'Argent.
Intrigué, Israfel s'approcha de Dyanese.

« Venntaï. Merci d'être venue, mon amie. »

Il y eu un silence de quelques secondes, le baron s'attendant visiblement à ce que ce choix de mot fasse sortir la jeune femme de ses gonds.

« … Qui sont les deux Sentinelles qui vous accompagnent ? Je n'ai pas le plaisir de les connaître. »

[Dyanese]

La guerrière se retourna vers Israfel, et désigna la femme du menton.

Lavellan est une inquisitrice, digne de confiance.

Elle pivota pour tendre la pointe de son hallebarde vers l'homme désigné par Israfel.

Antar est un archer qui ne manque jamais sa cible.

Puis faisant face à son ancien compagnon, elle poursuivit.

Bien des événements ont eu lieu après ton départ, la guilde a changé...

Elle se souvint de Victor, de la pyromancienne, ou du grand mage, tant de compagnons qui avaient décidé de faire route seul, ou de voir de plus près Fryelund. La vieille l'avait prévenue, l'aventure apporte son lot de déception, de victoire et amène à faire des rencontres. Parfois celles-ci se terminent dans la douleur.

[Israfel Aedarion]

L'élémentaliste hocha doucement la tête.

« Pour le mieux, j'aimerai croire. Vous avez gagné beaucoup de renom et avez accompli de nombreux faits d'armes. Même si je n'y reconnaîtrai sans doute plus la guilde que j'ai connue à ses prémices. »

Il comprenait bien que Dyanese était peinée par l'absence de certains anciens camarades, et tout particulièrement de Victor dont il savait qu'il ne la laissait pas insensible. Mais Israfel ne savait comment s'y prendre pour la réconforter sans commettre de maladresse alors que Selinde, la fiancée du défunt bâtard, était présente.

L'elfe se contenta de poser une main l'épaule du chevalier.

« Nous avons perdu des camarades, c'est un fait. Mais il ne tient qu'à nous de rester fort et de faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. »

Il se pencha ensuite vers l'oreille pointue de Dyanese pour y glisser quelques mots qu'elle seule pourrait entendre.

« Restez sur vos gardes. L'ennemi est plus proche qu'il n'y parait et nous pourrions en abattre plus d'un avant la fin de cette enquête. »

Israfel retira finalement sa main de l'épaule de sa noble amie et s'éloigna, la laissant méditer sur ces paroles énigmatiques.

Il alla ensuite chercher son étalon blanc à l'écurie et revint près du groupe, attendant que tout le monde soit rassemblé avant de prendre la route de l'est.
Il aurait sûrement encore des détails à mettre au point avec Selinde, Lhuste et Dyanese mais le voyage lui en laisserait tout le temps.

[Selinde Belroza]

La jeune femme s'étira paresseusement auprès de sa licorne d'ébène qu'elle avait harnachée et bardée de divers paquetages en prévision d'un voyage long et périlleux. La dernière boucle sanglée, elle se tourna vers Vagnard et Chord qui l'avaient prestement suivi.

“Soyez prudents. Cette inquisitrice n'est pas ce qu'elle semble être... Tenez-la à l'oeil et prévenez-moi de tous détails louches”, ordonna-t-elle d'une voix tout aussi autoritaire que soucieuse.

“Quand tu veux dire louche, plus qu'une boîte de métal se déplaçant toute seule”, répondit le sorcier flamboyant en regardant Chord. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la pyromancienne. Elle n'eut pas l'occasion de répondre que déjà elle apercevait la chevalière des Sentinelles d'Argent sortir de Nim Duin.

Elle aurait aimé les avertir et expliciter d'avantages la situation. Le double jeu de Lhuste dans l'empoisonnement du roi talien, notamment. Mais déjà Dyanese s'excusait auprès de Vagnard pour son amnésie partielle. Selinde fit un geste évasif pour signifier qu'elle ne lui en tenait pas rigueur et la laissa converser avec Vagnard.

Pas loin de là, une jolie elfe faisait face à un auroch. Selinde l'avait déjà croisée lors de plusieurs batailles dont l'issu s'était souvent faite tragique pour la mage elfique. La commandante de la Salamandre empoigna son orbe de flamme qui se chargea d'une aura incandescente avant de projeter une salve de feu en direction de la bête cornue déjà bien affaiblie. Il n'en fallut pas plus.

Alors qu'elle revenait près de sa monture pour se mettre en selle lassée d'entendre les évocations nostalgiques du passé révolu des Sentinelles d'Argent, la voix de Lhuste résonna derrière son dos. Elle se retourna pour lui faire face, sur la défensive. Une réaction somme toute banale d'une mage face à une inquisitrice.

“Vous menez vos troupes d'une main de fer, dame Selinde, si vous me permettez de vous appeler ainsi.”

“Commandante Belroza,” corrigea-t-elle non sans une certaine animosité. “Les gants de velours n'ont pas leur place sur le champs de bataille où nous nous apprêtons à combattre.”

[Pludencre]

Lhuste sourit, le ton était donné et il avait un goût acide. Elle préféra capituler non sans une pointe d'ironie.

Comme vous voudrez, Commandante Belroza, je vous propose, avec tout le respect qui vous est dû, de nous mettre en route. Soyez sûr vos gardes, des nains rôdent dans le coin. Il ne s'agit pas d'épuiser nos troupes avant le démon.

Elle se mit en route, en prenant la direction d'andoras. Elle chercha Israfel du regard, car il menait les opérations.

[Pludencre]

Lhuste sourit, le ton était donné et il avait un goût acide. Elle préféra capituler non sans une pointe d'ironie.

Comme vous voudrez, Commandante Belroza, je vous propose, avec tout le respect qui vous est dû, de nous mettre en route. Soyez sûr vos gardes, des nains rôdent dans le coin. Il ne s'agit pas d'épuiser nos troupes avant le démon.

Elle se mit en route, en prenant la direction d'andoras. Elle chercha Israfel du regard, car il menait les opérations.

[Dyanese]

Dyanese perdue dans ses souvenirs hocha machinalement la tête au mande-orage. Elle avait répondu à son appel et deux camarades l'avait rejointe.

Pour autant, la mission était obscure. L'inquisitrice qui recrutait des aventuriers ne lui inspirait pas confiance et la mise en garde d'Israfel venait de confirmer sa suspicion.

La mission promettait son lot de surprise. Elle fit un signe à ses deux camarades d'être vigilant.

[Israfel Aedarion]

Le voyage se fit sans histoire. La troupe progressait rapidement, Lhuste n'en ayant eu la tête que pendant quelques instants.
Lui-même avançait à allure réduite, guettant les falaises d'Andoras et un signe annonciateur d'une attaque holdar. Le mande-orage prit cependant la peine de mettre de la distance entre lui et l'inquisitrice et Selinde en profita pour mener sa licorne à ses cotés.

“ Je vais finir par croire que vous m'évitez réellement. ” dit-elle.

Il haussa les épaules, admirant au passage la magnifique monture noire de la jeune femme. L'elfe se demanda si, en cherchant vraiment à semer la talienne et en accélérant la course de son cheval avec l'aéromancie, il lui serait possible de distancer le formidable animal au pelage sombre.

« Je cherchais simplement à éviter d'attirer l'attention sur notre relation. Mais j'allais bientôt vous rejoindre pour discuter ensemble de la marche à suivre. »

Même si son choix de mots laissait planer le doute, son attitude était bien moins charmeuse que lorsqu'il avait quitté la pyromancienne à Yris.
Lui-même ne se voyait pas flirter avec la Commandante de la Salamandre alors qu'il avait tenté d'user de son charme pour entrer dans les bonnes grâces de Lhuste à l'auberge. Il revenait à Selinde de déterminer s'il se montrait distant simplement pour préserver les apparences auprès de l'inquisitrice ou s'il avait tombé le masque.

“ Notre relation ? Parce que nous en avons une ?

Il n'y a pourtant rien d'anormal à ce que je questionne notre "dirigeant" sur la mission pour laquelle il nous a réuni. ” répondit la talienne.

Israfel sourit. Même si elle lui avait laissé le crédit d'être à la tête de l'expédition, la fierté de la jeune femme en avait prit un coup.
Malgré tout, elle semblait vouloir continuer la mascarade auprès de Lhuste. Au moins pour l'instant.

« Posez vos questions, dans ce cas. Dans le cadre de notre relation professionnelle due à cette expédition. »

“ Qu'avez-vous appris sur Lhuste et l'ennemi que nous affronterons ? ”

Selinde arrêta sa monture. Ils étaient arrivés en vue de leur destination.
Israfel l'imita, un peu perplexe. Naïvement, il s'était attendu à une entrée de grotte dans la paroi de la falaise. Mais c'était un gouffre sombre qui s'ouvrait à leurs pieds et descendait à pic vers les entrailles de la terre.

Le premier imprévu était déjà un problème : ils ne sauraient en aucun cas sortir rapidement si les choses tournaient mal. Cela ressemblait plus que jamais à un piège, et à ses yeux, ce trou sentait la mort.

“ Je suppose que c'est notre destination. Mais je ne vois toujours pas les troupes de Mierelli. ”

Il releva la tête et chercha un peu du regard les troupes promises par l'inquisitrice. Mais il n'y avait, en effet, aucune trace de Lhuste ou de ses hommes.
L'air interdit, il reposa les yeux sur le gouffre.

« Je n'ai malheureusement pas appris grand chose.

Attendons Lhuste pour savoir où sont ses troupes. Je ne voudrai pas d'une mauvaise surprise dans les tunnels. »

Le pire qui puisse arriver dans un tel tunnel aurait été d'être pris entre le démon et les sbires de Lhuste.
Et même si le démon s'avérait être une fable, il suffisait que le tunnel soit un cul de sac pour qu'on puisse facilement les y enfermer et les laisser pour morts. Les roches d'envergures ne manquaient pas sur les falaises toutes proches.

Israfel mit pied à terre et attacha son cheval à un arbre proche. Il expliquerait ce qu'il savait sur le démon supposé une fois que tout le monde serait rassemblé.

[Pludencre]

L'inquisitrice qui avait mené la marche se retrouva bien vite en queue du peloton. Lorsqu'elle arriva près de l'entrée, Israfel, Selinde et d'autres compagnons de voyage avaient commencé à préparer le bivouaque. Elle reconnut les lieux et l'entrée de la grotte où ses camarades avaient péri était toute proche.

Elle se déchargea de son paquetage près du feu de camp et se dirigea vers la zone du carnage des inquisiteurs. Elle aperçut des détails dont elle n'avait pas souvenir, et commença son inspection. Elle revint quelques temps après pour faire état de ses découvertes.

J'ai subi une attaque d'un agar, qui m'a laissé pour morte. J'ai l'impression qu'un groupe assez conséquent du royaume du nord a pénétré dans la grotte, selon les quelques indices qui ont survécu à l'épreuve du temps. Peut-être sont-ils encore sous la montagne ?

Elle s'équipa pour des futures batailles, attendant que les autres aventuriers fassent de même.

[Israfel Aedarion]

Après s'être emparé de son bouclier resté sur sa monture, Israfel s'approcha de Lhuste.

« Nous avons mis du temps à monter cette expédition, je doute qu'ils soient encore ici.

D'ailleurs, où sont les hommes que vous nous aviez promis ? Ils auraient pu ouvrir la marche pour s'en assurer. »

Il était aussi agacé qu'inquiet par cette absence mais l'elfe se contint assez pour que la phrase sonne comme une simple question d'ordre pratique.

Israfel se tourna vers la troupe, sans faire plus d'effort pour être discret.

« De ce que nous en savons, au fond de ce trou se trouve un tunnel, qui finit par donner sur une galerie. Là se trouvait un démon enchaîné, qui s'est libéré et a éliminé seul une patrouille entière de l'Inquisition.
Il s'agit d'une grande créature à la force colossale et aux capacités de régénérations très puissantes. Il semble qu'il ait également la capacité de dégager une aura de givrefeu.

Ce démon aura des faiblesses radicalement différentes de celles des Xalari, même si je compte sur la chaleur des flammes pour limiter son pouvoir de guérison. »

Le mande-orage adressa un léger signe de tête à Selinde et Vagnard avant de poursuivre.

« Il semble qu'il utilise principalement ses cornes et ses crocs pour attaquer, mais vu sa force, n'importe quel appendice pourrait être dangereux.
Ne vous fiez pas à son allure massive, il est très rapide. »

Son ton se fit plus autoritaire alors qu'il s'apprêtait à donner quelques directives.

« Que ceux qui ont des cordes essayent de les nouer pour atteindre le fond du gouffre, qu'on puisse descendre sans se casser une jambe et sortir rapidement en cas de besoin.

Une fois que ce sera fait, que notre combattant le mieux équipé parte en reconnaissance à l'intérieur. Pas d'engagement tant que nous ne sommes pas tous présents.

Les autres, cherchez des traces dans les environs. La bête a pu sortir une fois libre et n'est peut-être plus dans son trou.
Et restez sur vos gardes, je vous rappelle qu'Andoras n'est pas loin. »

Après les quelques instants nécessaires pour que le corps expéditionnaire se mette à la tâche, Israfel s'approcha de la sombre entrée et commença à examiner le sol.
Il était loin d'avoir les capacités de pistage d'un chasseur ou les moyens d'amplifier magiquement ses sens comme le faisaient les grands mages, mais il n'avait aucun doute sur sa capacité à distinguer une grande et profonde empreinte du démon s'il en trouvait une.

[Pludencre]

L'inquisitrice écouta d'une oreille distraite le discours du Mande-orage, et voyant les compagnons sur le départ, elle s'engagea dans le gouffre à l'aide d'une corde.

Elle profita de cet instant de silence, isolée de ses camarades pour étudier la grotte. Elle était comme dans ses souvenirs, mais c'est beaucoup trop calme...

[Pludencre]

Les quelques aventuriers restés à l'extérieur de la grotte entendirent des bruits de cavalerie venant du nord ouest. En se tournant dans la bonne direction, ils aperçurent un nuage de poussière se déplaçant assez rapidement vers eux.

[Selinde Belroza]

Selinde n'avait pas écouté Israfel, ou plutôt avait sciemment choisi d'ignorer ses consignes et de poursuivre l'inquisitrice descendue dans les entrailles d'Andoras. Persuadée de ne pouvoir laisser Lhuste seule avec ses manigances et ses faux-semblants, elle ne souhaitait pas la quitter des yeux un seul instant malgré les dangers probablement tapis au fond de ce gouffre. Tant que ses motivations réelles ne seraient pas percées à jour, elle s'en méfierait. Elle s'en méfierait bien d'avantage que d'un démon cornu.

A peine avait-elle touché le sol rocheux de la cavité qu'elle tenta d'habituer ses yeux à l'obscurité ambiante, aidée par la faible lueur du bouclier de flamme dont Vagnard l'avait préventivement enveloppée. A quelques pas d'elle, elle devinait grâce à de légers miroitements métalliques une armure elfique. Elle ne s'y attarda que le temps d'en évaluer le sinistre contenu osseux : son propriétaire, un inquisiteur à n'en pas douter, avait bel et bien trouvé la mort en ces lieux.

Alors qu'elle avançait à pas feutrés plus loin dans la salle, ses yeux faisaient des va et vient en toute direction, se fixant plus particulièrement sur Lhuste. Méfiante et tous ses sens en alerte, elle se tenait prête à déchainer ses flammes au moindre bruit, ou mouvement suspect. Plus elle approchait du centre de la cavité, plus l'atmosphère se faisait oppressante. Il ne lui fallut pas d'avantage pour repérer un portail démoniaque. De cette aberration magique émanait une aura malfaisante qui lui arracha une grimace. Que faisait ce portail ici ? Etait-ce la fameuse émanation magique sur laquelle enquêtaient les malheureux inquisiteurs ?

A sa droite et à sa gauche, elle distingua alors deux énormes piliers, tous deux cintrés d'une lourde chaine d'acier. Ses extrémités gisaient au sol... comme brisées. La pyromancienne s'en approcha pour en examiner la cassure. Jusque là, le récit de l'inquisitrice concordait. Peut-être n'avait-elle pas menti finalement ? Pas pour ceci en tout cas. Mais pourquoi avait-elle usé de son influence auprès de la Princesse Elene pour faire accuser un Caldras dont elle était indéniablement proche aussi ? Selinde secoua la tête. Ce n'était pas le moment de se perdre en conjoncture, le démon restant à trouver.

Alors qu'elle avançait plus loin encore et que ses compagnon descendaient à leur tour, un à un, elle sentit sous son pied des cliquetis métalliques. Agenouillée, elle découvrit des restes humanoïdes, plus robustes et imposants que ceux d'un humain ou qu'un elfe. Une chaine, la même chaine que précédemment à la vérité, emprisonnait deux os bien distincts. Deux cubitus. La bête avait été enchainée, comme l'avait décrit l'inquisitrice. Mais la bête avait été occise par des nains et des agars si l'on en croyait ce même récit.

Elle marmonna pour elle-même, dans un dédain affiché, sans s'arrêter d'examiner les ossements, à la recherche visiblement du crâne cornu du démon afin de valider définitivement la version de Lhuste :
"Quelques barbares sont plus efficaces à éradiquer un démon qu'une troupe d'inquisiteurs entrainés."

[Pludencre]

Même si Selinde ne s'attarda pas sur les ossements à l'intérieur d'une armure de l'inquisition, elle remarqua les coupures nettes formant une ébauche d'arc de cercle, s'apparentant à une grosse mâchoire. Imaginer la taille de la gueule du monstre et le tranchant de la dentition pouvait inquiéter.
A l'autre bout de la pièce, les restes d'un démon restaient mystérieux. Le squelette ne ressemblait à aucune référence consignée dans les registres des écoles de magie et les dents étaient affreusement pointues et longues. Faire le lien entre les coupures sur les ossements de l'inquisiteur et la dentition n'était pas sorcier, et permettait d'envisager une fin atroce pour le guerrier en armure.
La chaîne aperçue sur le démon semblait magique, et la pyromancienne remarqua sans mal que les glyphes présents et inactifs sur celles-ci sapaient toutes sortes de flamme, même celle d'une aura de givre-feu. Un examen plus minutieux mit en évidence un lien entre leur activation et la cassure de la chaîne, sans avoir réussi à rendre les glyphes opérationnels.

Pendant que les aventuriers faisaient le tour de la caverne, Lhuste resta patiemment au centre de celle-ci, silencieuse. Des observateurs attentifs purent la voir signer très rapidement puis la voir disparaître à peine une seconde. Difficile de savoir si c'était un tour de son esprit ou la réalité, toujours est-il que l'inquisitrice se dirigea ensuite vers les piliers pour les examiner. Après quelques instants, elle annonça :

Les piliers semblent connectés au cercle de téléportation, il doit y avoir un mécanisme d'activation ?


A l'extérieur, le nuage de poussière révéla des cavaliers dont le blason était celui de Balard qui venait à la rencontre des aventuriers restés à l'extérieur de la grotte. Leur arrivée était imminente.