[RP-Event] Réception mondaine
#61
La réponse de Sadriemir ne l'étonna pas : la mère de Reïn, qu'elle en soit consciente ou non, était à la merci d'Ezuri en séjournant au domaine Rian'cir, entourée par la garde personnelle du haut-noble. Si Israfel avait raison au sujet de la duplicité du patriarche, garder Vaëliane Larthreña sous son influence était un excellent moyen pour faire pression sur la fugitive.
Ce qui signifiait également qu'accepter l'offre de l'intendant reviendrait à se jeter dans la gueule du loup à son tour. Le mande-orage révisa rapidement ses options.

Les bandits n'avaient pu agir qu'avec la complicité d'un individu à l'intérieur. L'hypothèse la plus probable était que Reïn Larthreña avait engagé ces bandits pour simuler son enlèvement. Si c'était le cas, le message incomplet n'était qu'un leurre qui ne l'aiderait pas à retrouver le responsable de la tuerie.
En revanche, si c'était Ezuri Rian'cir qui avait fait entrer les bandits, la mariée était réellement captive. Le message pourrait alors permettre de savoir ce que le ravisseur désirait réellement. Une chose capitale pour Israfel : il souhaitait savoir qui était responsable du carnage mais aussi pourquoi il avait eu lieu. Mais il n'était pas encore aveuglé par la colère au point d'en oublier toute prudence. Il était bien conscient qu'il ne vengerait personne en étant captif ou mort.
Il déclina donc poliment la proposition de l'intendant.

« La pauvre femme a déjà suffisamment souffert. Laissons-là prendre un peu du repos dont elle a besoin. »

Il lança un regard en coin au capitaine de la garde tout proche. Son ton se fit plus fort et une pointe de véhémence y était perceptible.

« Je suppose que la garde aura de toute façon de nombreuses questions à lui poser au matin. »

Des questions auxquelles il connaîtrait les réponses d'une façon ou d'une autre. Ses parents faisant partie des victimes, il était normal qu'il s'intéresse à l'enquête, et les gardes n'auraient aucune raison de ne pas lui révéler les résultats de leur entretien avec la mère de la disparue.

Un rapide coup d'œil vers Selinde lui indiqua qu'elle semblait toujours être en train de converser avec Ezuri. L'usage aurait voulu qu'il salue son hôte avant de quitter les lieux, mais la dispute qu'il avait simulé plus tôt avec la Commandante lui épargnait cette tâche.

Il se radoucit un peu en reportant son attention sur Sadriemir.

« Je compte sur vous pour remettre mes excuses au Seigneur Rian'cir. J'ai demandé à mes gens de venir pour prendre en charge les corps de mes parents et ceux du défunt Comte de Lilotëa et de son épouse. Ils ne devraient plus tarder et je tiens à m'assurer que tout se passe bien. »

Israfel s'inclina légèrement devant l'intendant avant de se diriger vers la porte d'entrée du manoir. Il brûlait toujours du désir de venger les morts, mais il n'y avait rien qu'il put faire de plus dans le manoir : L'Ombre masquée avait une horde de combattants à ses trousses et Reïn Larthreña avait disparu depuis plusieurs heures. Quoi qu'il arrive, la mariée était déjà loin et il ne voyait pas ce qu'il pourrait apprendre de plus en prolongeant son inspection des lieux.
Pour l'heure, il avait besoin de se reposer. Il en avait trop fait, la douleur et la fatigue commençaient à imposer un lourd tribut à son corps comme à son esprit.
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#62
Si Selinde remarqua le geste discret d'Israfel, elle n'en fit rien paraître. Allié de circonstance ou non, son orgueil lui dictait de riposter pour sauver bien des apparences. En l'occurrence, la soirée passée avec Lenwë l'avait armée d'une dague fort mesquine qu'elle n'hésita pas longtemps à employer. Elle affichait la moitié d'un sourire aussi suffisant que sournois et le toisait intensément de ses yeux noisettes acérés.

“Mieux vaut être loyal à la Couronne qu'en ses amis, en effet. Je reconnais bien là, le capricieux adolescent qui a claqué la porte de sa propre guilde.”

Lorsque le noble endeuillé disparut en direction de la chambre de Reïn Lartrheña, l'attention de la sorcière flamboyante se porta de nouveau vers Ezuri Rian'cir. Sa véritable cible. Il avait bel et bien mordu à l'opportunité qu'elle lui avait créé de révéler ses ambitions.

C'était en scrutant les dalles piégées du sous-sol que la phrase du patriarche lui était revenue en mémoire. Que puis-je désirer de plus que je ne possède déjà ? L'évidence ne l'avait pas frappé au premier abord et pourtant, ce n'était pas la première fois que le regard du haut-noble se portait vers la Couronne d'Asteras, disait-on. Ce qu'il venait de lui confesser ne faisait que la conforter dans cette idée.

A l'origine déjà, elle avait supposé dans cette invitation impromptue la recherche de partisans pour assouvir un obscur dessein politique. Probablement bien implanté dans les hautes-sphères, Ezuri tentait, à présent, de s'attacher l'affection des castes inférieures de la société, facilement impressionnables par les exploits enjolivés de héros braves et courageux.

Si elle soupçonnait la destination finale, il lui manquait encore à déterminer le chemin qu'emprunterait Ezuri. Quelque chose dans ce manoir semblait être en mesure de l'aider à atteindre le trône elfique. Mais quoi ? Et comment ? Tout en réfléchissant, elle se comportait avec amabilité et obligeance.

“A dire vrai, le nombre est un fardeau dans un dédale étroit comme celui se trouvant secrètement sous nos pieds. Ne craignez rien pour autant, mon seigneur. J'ai une totale confiance en mes hommes pour faire la lumière sur toute cette histoire. Je les sais aptes à prendre les décisions qui s'imposent sans la nécessité de ma présence. La Salamandre n'a pas son pareil pour retourner une situation de la façon la plus improbable qui soit.”

Selinde marqua une pause avant de poursuivre d'un ton plus fataliste. Ezuri avait entrouvert une brèche que la Commandante ne souhaitait pas voir se refermer brusquement. L'occasion était si belle.

“Nul n'est plus à l'abri nulle part, même pas en plein coeur de la capitale. Cet attentat mortifère est une preuve indéniable du laxisme des hautes autorités de l'Empire. Je n'en attends plus rien, et certainement pas un soutien pour notre future campagne militaire dans le nord. Nous serions bien mal avisés de ne pas profiter de leur instabilité interne.

J'enrage encore d'assister, impuissante, au sort réservé à Tilador Erdanna, dont nul ne prend la peine de relever les ruines, laissant sa population dans la misère et la famine. La Salamandre a bien tenté, à hauteur de ses maigres moyens financiers, d'appuyer les efforts de reconstruction. Mais pas l'ombre d'un chantier en vue.”

Que ce soit dans les ruelles malfamées d'Yris ou les petits cabinets feutrés des grandes cours royales, l'art de la manipulation se pratiquait de manière similaire. Et ni Selinde, ni Ezuri n'était novice en la matière.
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#63
Dyanese avait pris congé d'Eavaar, préférant le laisser à son chagrin au lieu de le questionner avec insistance. Son attaque verbale envers son père avait attisé sa colère née de sa peine : un interrogatoire plus poussé risquait de fermer tout dialogue.

L'affaire classée sans suite l'intriguait. L'ascension de son père avait toujours suscité l'envie, et des personnes haut placées avaient usé de leur carnet d'adresse pour lui mettre des bâtons dans les roues, comme l'accuser de faits aussi loufoques qu'impossibles. La droiture de son père avait toujours eu raison de ces affaires judiciaires, mais il avait tiré une leçon de cette expérience : l'or et l'influence peuvent tout acheter. La conclusion s'imposait d'elle-même : des pots de vin furent versés pour classer l'affaire, et la famille endettée ne put exiger une enquête plus approfondie.

Se peut-il qu'Ezuri ne soit derrière cette sombre histoire et que Reïn n'ait découvert l'affaire au point de se rebeller contre sa belle-famille ?

Après une révérence pour clôturer la discussion et un regard inquisiteur au chef de la maison Rian'cir, la jeune demi-elfe s'écarta pour suivre ses compagnons se précipitant vers le passage ouvert dans la bibliothèque. Elle griffonna rapidement une lettre à la haute inquisitrice Enwina Hràvan.

Citation :Enwina Hràvan,

Il est inconcevable de m'adresser à vous directement sans respecter le protocole, mais l'affaire qui m'incombe me semble urgente et suffisamment importante pour passer outre les intermédiaires. Je vous présente mes excuses les plus sincères pour ce non respect des règles.

Je souhaiterai savoir s'il vous serait possible de me donner des informations sur la mort du patriarche de la maison Larthreña, dont l'affaire a été classée sans suite et a provoqué l'effondrement de la famille. Lors du mariage de Reïn Larthreña et d'Eavaar Rian'cir, nous avons subi une attaque de bandits au service d'un ombre masquée. L'enquête a révélé que les deux affaires sont possiblement liées.

En vous remerciant pour l'attention que vous accorderez à ma demande,

Sincèrement vôtre,

Dyanese, chevalier.
Elle donna la lettre à un serviteur qu'elle jugea fidèle à la Maison Larthreña, et s'engagea dans le passage secret à la suite de ses camarades. Un mécanisme ingénieux reposant sur des dalles piégées, des balistes disposées au détour du couloir laissait supposer que les fuyards connaissaient l'endroit pour éviter les pièges sans difficulté.

La pièce au bout du couloir était en proie aux flammes lorsque Dyanese entra. Ses compères tentaient de maîtriser les flammes ou sauvaient le moindre indice, et elle se joignit à eux pour éviter que le feu ne se propage. Il fallut un long moment avait que les mercenaires ne maîtrisent l'incendie et la guerrière laissa s'échapper un soupir de soulagement lorsque la mission fut accomplie.

Il nous faut chercher des indices sur les personnes qui séjournaient ici, sur ce qu'elles cherchaient. J'ai bien peur qu'Ezuri Rian'ci ne soit pas blanc comme neige dans cette histoire...

Pardonnez mon retard pour ne pas avoir su vous aider à temps. Avez-vous réussi à obtenir des informations sur ce lieu avant qu'elles ne soient consumées ?
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#64
L'incendie était maintenant maîtrisé. Martin montra le parchemin récupéré à ceux qui le souhaitaient.
Il laissa les éclaireurs partir, préférant commencer à éplucher le livre de compte. Un tel livre dans un repaire secret, voilà qui pouvait être très instructif sur la situation.
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#65
Alors que cette sinistre nuit s'achevait sous les gémissements lugubres des derniers blessés que les prêtres de Fryelund peinaient à soulager, la garde d'Asteras effectuaient vainement une dernière patrouille en quête d'indices avant de rapatrier chaque corps auprès de leurs familles. Bientôt, le manoir se viderait, laissant aux domestiques survivants, une bien macabre corvée. Laissant aux rescapés tout le poids du deuil.

Même Ezuri Rian'cir avait quitté les lieux, après avoir pris congé de la Commandante de la Salamandre qu'il avait prié d'accepter une nouvelle conversation en de meilleures circonstances. Il espérait sa présence en sa demeure dans quelques jours, le temps que toute la lumière soit faite.

Pendant ce temps, dans les sous-sols, les flammes n'étaient plus, maitrisées par les efforts des combattants. Cependant, lorsque le chevalier Dione Belroza emprunta l'échelle de corde, il se retrouva dans les campagnes environnantes d'Asteras. Sans la moindre trace des fuyardes. Celles-ci avaient eu tout le temps de fuir grâce à la diversion incendiaire de Chord. Elle avait été des plus efficaces pour détourner ses compagnons de leur véritable objectif. A présent, il allait falloir expliquer cet échec…

Pour autant, les enquêteurs ne revenaient pas sans indice. Il y avait cet étrange parchemin, évidemment, mais aussi ce livre de comptes, que Martin Bêcheur examina avec attention. Il eut la surprise de remarquer que les chiffres s'arrêtaient il y a une dizaine d'années, après le financement d'une expédition vers les collines sanglantes. Autre fait notable : des versements étaient fréquemment effectués auprès d'un certain Alcéo Dalvora, un corsaire bien connu à Yris, autant pour son amour des femmes que ses multiples dettes de jeu.

Chord pouvait-il espérait que les deux fugitives tiennent parole ? Reïn ne lui avait pas paru malveillante. Désespérée, peut-être, mais pas malveillante.

Quant à la lettre de Dyanese faite à la Haute-Inquisitrice, la chevalière n'en reçu jamais aucune réponse. Difficile de savoir si la missive avait été interceptée avant d'arriver à sa destinataire ou si celle-ci l'avait laissé parmi d'autres, sur son bureau sans l'ouvrir.

Citation :[Bonjour,

A partir de maintenant, vous prenez totalement les rênes du devenir de cette enquête.
Il n'y a plus aucune linéarité et c'est à vous de mener les investigations à partir des ouvertures et pistes diverses qui ont été laissées tout au long. A savoir que le cadre du scénario est volontairement complexe et ambigu pour qu'il n'y ait pas qu'une seule façon de résoudre l'énigme et surtout, que les choix moraux pour vos personnages ne soient pas évidents.

Je m'adapterai tant par le RP que par le plateau à vos actions -comme c'était déjà le cas jusqu'à présent-, mais c'est à vous de prendre les initiatives.

Bon jeu !]
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#66
La recherche de l'Ombre masquée et de la mariée se soldait par un échec.
Il ne restait plus qu'à panser ses brûlures et plancher sur les indices trouvés.

Quelques aventuriers étaient encore présents dans le repaire secret, dont le paladin Chord. Martin s'approcha de lui pour le remercier des soins lancés pendant l'incendie et remarqua sa blessure à l'épaule.

PaladinChord, comment va votre blessure à l'épaule ? Je ne doute pas que vous vous en remettrez très rapidement si vous prenez soin de vous comme vous avez pris soin de nous pendant cet incendie ! Mais dites-moi, cette blessure semble toute récente et causée par une une flèche. Pourtant les mécanismes mortels que nous avons déjoués tiraient des carreaux et non flèches. Avez-vous vu le tireur ? Que s'est-il passé exactement avant que nous vous rejoignions tous dans ce repaire en flammes?
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#67
Dyanese s'approcha du parchemin récupéré par Martin Bêcheur pour déceler des indices supplémentaires. L'image du calice s'imposa d'elle même.

Ryaluth.

Des souvenirs remontèrent en mémoire : l'expédition du scientifique, la bataille contre des esprits à l'ouest d'Andoras, et le rêve dans la pièce sombre, avec ce calice. Il offrait sa puissance à qui le désirait, il apportait la gloire à celui qui le brandissait. Mais la trahison l'avait conduit à l'enfermement. Son appel de détresse mêlant sa volonté d'être secouru et le don de sa force restait sans réponse.

Ezuri.

Avait-il entendu l'appel ? Cherchait-il cette puissance que l'ombre avait mentionnée avant de se volatiliser ? Deux événements d'apparence bien distincts étaient liés. Dyanese mémorisa le parchemin avant de remercier Martin et se précipita vers l'échelle de corde menant à la surface, bien décidée à obtenir des réponses.

Un fois à l'air libre, elle préféra opter pour un retour à la capitale plutôt qu'une recherche des fugitifs, déjà loin. Elle héla un garde pour lui demander où se trouvait la demeure de Trevor ou à défaut, la possibilité de lui envoyer une missive qu'elle rédigea à la hâte.

Citation :A l'attention du scientifique et astronome Trevor,

Mes camarades et moi vous avons escorté pour une mission d'observation d'un esprit tombé des étoiles à l'est d'Yris. Si vous n'avez pu obtenir une entière satisfaction sur les recherches à cause de l'inexpérience des jeunes recrues (dont je fais partie), je souhaiterai malgré tout connaître les résultats de votre étude, afin de vous aidez à la poursuivre.

J'ai quelques pistes possibles : se peut-il que la chute des étoiles ait eu lieu à plusieurs endroits comme un près de l'Erion ?

Serait-il possible que l'origine ne soit pas céleste mais qu'il s'agisse de plusieurs fragments d'une même entité dispersés sur Ecridel afin de ne pas être rassemblés ?

Je m'excuse très sincèrement de ne pas avoir eu le comportement adéquate pour vous permettre une avancée scientifique. J'espère pouvoir réparer le tort que je vous ai causé.

Dyanese, Chevalier de Fryelund.
Au moment où elle cacheta la lettre, elle sourit intérieurement. Elle avait suscité suffisamment la curiosité pour obtenir une réponse, sans révéler d'indice important dans l'hypothèse où Trevor serait à la solde d'Ezuri.

Elle se rendit ensuite à la bibliothèque d'Asteras pour faire des recherches sur le symbole sur lequel elle était sortie de sa rêverie lors de la mission de l'astronome et le mot Ryaluth.

[Image: PRk27Hl.jpg]


Elle en profiterait pour demander les ouvrages que les familles Rian'cir et Larhtreña sur les phénomènes mystiques - comme un calice - avaient empruntés ces derniers temps.

Citation :HRP : je ne suis pas entrée dans Asteras ce tour-ci, mais je le ferai au prochain tour si ma présence est indispensable.
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#68
Au matin de la tragédie qui avait ébranlé la noblesse d'Asteras, toute la capitale était en effervescence, occupée à colporter de multiples ragots à ce sujet. On s'informait. On enjolivait. Mais surtout, on s'inquiétait. Et la garde peinait à maintenir un semblant d'ordre dans les rues.

Encore dans le repaire ravagé par les flammes, le sorcier blanc de la Compagnie d'Investigation Avancée s'était intéressé à la dernière bibliothèque encore debout. Un peu calcinée par endroit, il restait, néanmoins, sur ses étagères quelques ouvrages qui lui apparurent, après examen, bien inutiles à l'enquête.

De son côté, Dyanese avait bien conscience qu'il faudrait quelques jours pour que sa missive parvienne jusqu'à la capitale talienne et encore quelques autres, pour que l'astronome excentrique et acariâtre quitte ses calculs pour s'intéresser à son courrier. Mais une fois ceci fait, elle n'avait aucun doute que la soif de savoir du scientifique reprendrait le dessus et qu'il finirait par accourir avec ses petites lunettes rondes.

Arrivée à la bibliothèque, l'acolyte chargé de la tenue des registres la reçut bien aimablement et tacha de retrouver la trace des ouvrages demandés. Si le terme de Ryaluth lui était totalement inconnu, il lui indiqua très poliment qu'un certain Sadriemir de la Maison Rian'cir venait régulièrement. Ses lectures étaient variées, avec une légère prévalence des domaines économiques peut-être.


Citation :[HRP] Petit aparté.
Je souhaiterai qu'il soit apporté un soin particulier à la cohérence roleplay et spatio-temporelle. Il n'est, notamment, pas concevable que votre personnage prenne acte d'une scène à laquelle il n'a, non seulement, pas assisté, mais que personne d'autre n'a surprise à l'exception du protagoniste principal.

C'est incohérent à l'immersion narrative, mais c'est surtout irrespectueux pour vos camarades de jeu.
D'avance merci.
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#69
Maintenant que l'incendie était passé, terrible incendie, je pensais vraiment pas avoir autant de talent. N'importe qui sait comment faire un bon feu, les combustible rapide d'abord, bien à coté des plus longs, mais j'en avais rarement vu de si réussit. Si j'avais pas mon armure encore dans le collimateur je me pencherais sur le sujet. Déjà pour comprendre ma réussite, puis car je sens le potentiel d'expression et que les armures ça touchent peu de monde en fin de compte. Enfin, je ça m'intéresse pas trop d'exprimer ma penser aux autres, mais l'art se suffit à lui même.
Je remerciais l'elfe, réaction plutôt pertinente, je l'attendais et lui rendit un sourire. C'est aussi fort plaisant d'avoir quelqu'un qui se soucis de soit, je préfère les dames mais un elfe ça peut passer, enfin tant qu'il colle pas trop, comme les dames.

Ça va effectivement aller. Je n'avais pas bénéficié des attention de la guerrière masquée plus tôt, elle pique, c'est le moins qu'on puisse dire.
Bref, elle était là avec la promise, toute d'armure vêtue -enfin pas toute mais quand même plus qu'une mariée habituelle- et armée d'une grande épée. Je n'ai pu les retenir, entre les flammes, le tir, elles s'attendaient sûrement à notre arrivée.
J'ai néanmoins entendu un échange entre elles, il était question d'artefact de famille incomplet et de trahison de Sadriemir, quelque chose comme ça. Je suis pas très doué pour espionner et me faire discret. Ni pour éteindre les feu à vrai dire, je n'imagine pas le bazard si l'on n'avait pas contenu la propagation et se retrouver à faire marche arrière. Beau travail.
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#70
Martin n'avait jamais entendu Chord parler autant, et fut grandement étonné que ce dernier lui fasse une réponse aussi claire et complète.

Hum, cette réponse est trop bien travaillée, il cache des choses c'est évident ! pensa dans un premier temps l'inquisiteur parano.

Ou alors, il est tout simplement plus bavard qu'il n'y paraît, d'autant plus quand sa castratrice de commandante n'est pas là pour le museler !, se dit-il finalement [hrp Wink].

Difficile de savoir, surtout lorsqu'il était impossible d'étudier les expressions d'un visage dissimulé sous un masque.

Merci Chord pour votre réponse franche et sans détours. J'aurais apprécié que vous nous indiquiez immédiatement dès notre arrivée le passage de sortie emprunté par les fugitives, nous avions encore le temps de les rattraper malgré les flammes, elles n'avaient finalement pas beaucoup d'avance. Mais je comprends, et c'est tout à votre honneur, que vos pensées et vos actes se soient en priorité concentrés sur cet incendie et les soins aux brûlés.

L'inquisiteur avait préféré rester courtois avec Chord. Mais il se rappellerait de ne pas le lâcher lors de leurs éventuelles futures aventures communes.
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#71
[Image: jMCLyaI.jpg]
D'abord distribués et affichés dans les auberges de la capitale elfique, de rapides coursiers furent chargés de porter les avis de recherche à tous les bourgs alentours. Telle les ronds dans l'eau après qu'un gamin y ait jeté une pierre, la nouvelle de la tragédie se répandit.
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#72
[hrp : personne ne me parle en même temps]
Chord se retint une petit pique, gratuite, sans intérêt et pourtant prête : " Il me semblait plus important de les rattraper que de nettoyer les couloirs, mais c'est tout à votre honneur de vous soucier de censurer les gargouilles." Personne ne s'était soucié de lui au départ ni de la raison de l'incendie, il n'avait quand même aucune raison de brusquer le damoiseau, sous son armure il espérait fortement que l'elfe allait mettre à profit les informations qu'il lui avait refilé. Il le salua d'un hochement de casque, simple mais tellement viril, non ? et suivit le mouvement en empruntant la sortie préservé.
Il prendrait son temps avant de se mettre ne route pour Kandrian, il fallait quand même agir discrètement, surtout après le pullulement d'affiches. Au moins il n'aurait aucun mal à reconnaitre les deux réfugié, enfin Reïn, l'autre il avait bien saisit les contours du masque, et les masque n'était pas si courant, il prit quand même une affiche, qu'il arracha délicatement pour étudier sur le chemin la colle utilisée et le papier, puis se rendit dans la grande forge d'Asteras pour demander aux artisans s'ils reconnaitraient la confection, le style, ou autre. Il ne put s'empêcher de corriger le dessin, parce quand même il y avait des choses qui lui semblait pas tout à fait correctes.
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#73
L'acolyte répondait poliment à ses demandes mais elle sentait que ses questions l'agaçaient. Elle tenta une dernière s'il était possible de consulter les ouvrages ne traitant pas d'économie qu'Ezuri avait empruntés. Elle glissa quelques pièces d'or et lui précisa qu'elle viendrait demain regarder les ouvrages. Elle poursuivrait également ses recherches sur le mystérieux symbole.

L'enfermement l'étouffait et elle avait besoin d'air qui ne sentait pas le renfermé. Une balade en ville pour connaître les dernières rumeurs lui ferait du plus grand bien.

Au détour d'une rue passante sur le fronton d'une auberge était placardée l'avis de recherche. Elle sourit sachant qui était derrière cette mascarade. Il ne lâchera l'affaire... Avec cette récompense, des individus mal intentionnés allaient entraver l'enquête et il faudra faire attention à qui révéler des informations. Les elfes ne sont pas aussi cupides que les nains mais l'espoir d'une vie confortable poussait à la malhonnêteté.

Au moins cette nouvelle orienterait les conversations et la jeune elfe erra dans les rues en tendant l'oreille pour savoir ce qu'il s'y racontait. Parfois les rumeurs avaient une part de vérité. Peut être quelqu'un avait aperçu les fugitifs ?

Elle croisa Selinde et Lewnë qu'elle salua afin d'échanger des informations.

Si elle était bien occupée, les souvenirs de son songe trottaient toujours dans sa tête. Des questions demeuraient sans réponse....
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#74
Trevor Arino, astronome et scientifique de renom, était installé dans son petit cabinet de travail mal éclairé. Il n'en était pas sorti depuis plusieurs jours, oubliant même de se nourrir convenablement tant il était persuadé d'être prêt du but. Il écrivait frénétiquement, frottant sa plume rugueuse sur le papier. Il releva la tête pour prendre de la hauteur sur son oeuvre mathématique. Son sourcil se haussa de dédain pour ses propres travaux qui finirent en boule sur le sol.

Au nombre de boulettes de parchemin qui trainaient à ses pieds, il était évident que ce n'était guère la première fois qu'il butait sur cette équation. Mais il le sentait depuis plusieurs jours ; il était prêt du but. Seule sa soeur était autorisée à lui rendre visite, lui rapportant aussi bien cruches d'eau et miches de pain que son courrier. Le savant retira ses petites lunettes rondes et se frotta la rainure du nez en apercevant la pile de missive qui s'entassait sur un coin de son bureau. Il en choisit une, au hasard.

A la lecture, il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Cette gamine insouciante, ayant frôlé la mort, se plaisait à raconter tant d'inepties sur ses recherches qu'il ne pouvait la laisser se confondre dans une telle ignorance crasse. N'avait-il pas répété en long, en large et en travers au inconscients qui lui avaient servi d'escorte, que ces créatures ne venaient pas des étoiles et que tout l'objet de sa thèse était précisément de le démontrer par la science ?

Citation :Chevalier Dyanese,

Il aurait pu être plaisant de lire un soupçon de regret sincère pour vos actes inconsidérés dans vos piètres excuses, mais je me contenterai de prendre sur moi pour vous sortir, une fois de plus, de l'obscurantisme de théories stériles, tenant plus de la croyance que des faits.

Voyez-vous, je ne cesse de répéter à vous comme à mes confrères, ces charlatans de l'observatoire, que ces corps arcaniques d'origine inconnue ne peuvent être considérés comme des objets célestes. Leur trajectoire, leur célérité… Tout concorde en ce sens, mêmes les rares mesures que j'ai tant peiné à obtenir pendant vos initiatives douteuses -même s'il était tout à votre honneur d'expérimenter une situation de mort imminente comme celle-ci-.

A l'heure actuelle, je ne suis guère avancé sur le lieu exact de leur origine bien que je dispose d'une assez bonne estimation de la trajectoire de plusieurs de ces corps de magie pure. Tout porte à croire que chacune de ces entités a été projetée à une vitesse fulgurante depuis le sol avec un angle presque vertical jusqu'à retomber de façon parabolique par manque d'énergie cinétique.

J'ai pu jusqu'à présent, en recenser, une centaine de taille diverses et variées. Il est difficile d'en avoir un nombre exact, d'autres étant probablement tombées au-delà de nos frontières. Les témoignages recueillis évoquent les mêmes phénomènes que ceux étudiés près de Kandrian.

Selon ma propre thèse, ce n'est qu'à l'impact, lors de leur violent atterrissage que ces éblouissantes boules se sont divisées en de plus petites entités. Il n'est, aucunement, démontré qu'une unique créature se soit, premièrement divisée dans le firmament avant de chuter de façon parcellaire. Si ce n'est pas à proprement parlé aberrant, il faudrait en justifier d'une quelconque cause ; une scission quelle qu'elle soit, n'est pas un acte anodin s'effectuant sans effort énergétique.

En espérant avoir quelque peu rempli votre cervelle de mésange cendrée,

Trevor Arino
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#75
- Tu es à ma merci Vi'aria ! Tu es désarmée et je t'ai vidée de ton mana.

L'inquisiteur accompagna ses paroles d'un agile et précis coup d'épée qui trancha la boutonnière de la robe de son adversaire défaite. Interloquée, elle ne fit rien pour essayer de retenir la robe qui glissa lentement le long de son corps et se déposa sur ses chevilles.

- Maintenant prosterne-toi et implore ma clémence !

Elle s'avança vers lui, hésitante, s'agenouilla et commença à lui caresser et baiser les pieds.

Elle s'arrêta un instant pour plonger ses mains dans un bac de glace pilée placé à ses côtés et pour tremper ses lèvres dans un verre de cocktail alcoolisé et givré. Puis elle reprit ses caresses et baisers, passant des pieds aux chevilles, puis continuant à remonter lentement le long des jambes de l'inquisiteur pervers.

- Mais quel est donc ce froid qui me transperce maintenant ? Cesse tes manigances démone !

- Ah, ah, ah, tu croyais me vaincre aussi facilement ! Le froid va te paralyser et je vais t'expédier comme une lettre en … heu… en…. je sais plus où ça en fait…

Martin repoussa brusquement la femme, furieux.

- Mais à quoi bon te payer un supplément si tu n'es pas capable de retenir tes trois mots de textes, Kiki ! C'est Enfer glacé que tu devais dire ! M'expédier en Enfer glacé !

- Oh ça va, monsieur le scénariste, si tu voulais une vraie comédienne fallait aller au théâtre, pas au lupanar.

L'inquisiteur marcha en rond et souffla quelques secondes pour se calmer.

- Je ne veux plus jouer. Et voilà ce que tu vas faire pour te faire pardonner : tu vas me dire tout ce que tu sais d'un certain Alcéo Dalvora.

- Fini les blablas. J'ai peut-être un peu oublié mon texte, mais je vais me rattraper à ma façon. Tu ne vas pas regretter ton supplément.

Kiki poussa Martin sur le lit et se jeta sur lui.

- Maintenant c'est à mon tour de te vider de ton mana !

[…]

Cela faisait deux jours que Martin était à Yris, passant du bon temps dans ses établissements préférés des bas-quartiers, comme il l'avait prévu avant le mariage sanglant. Il n'en avait pas moins perdu le sens du devoir, questionnant lors de ses soirées débridées des interlocuteurs plus ou moins recommandables (partenaires de jeux, aubergistes, serveuses, aventuriers paumés, matelots en escale, etc.) sur un certain Alcéo Dalvora dont il était à la recherche.
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#76
Fréquenter la lie de la société a parfois ses avantages, notamment lorsqu'il s'agit de s'informer sur un client de ce type d'établissement jugé peu recommandable. Le dénommé Alcéo Dalvora était bien connu des filles de joie, et surtout de leurs protecteurs à qui il devait une sacrée somme, disait-on. Tous s'accordaient à le qualifier de charmant flambeur ou de flambant charmeur selon les circonstances.

Quoiqu'il en était, sa frégate, "La Fortuna" était actuellement appareillée au port d'Yris, le temps de décharger et d'embarquer de nombreuses marchandises en cale.
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#77
Dyanese vagabondait dans la cité d'Asteras à l'écoute des dernières rumeurs. Le mariage du fils Rian'cir et les événements qui en découlèrent n'étaient pas passés inaperçus. On contait une bataille épique, allant même jusqu'au coup d'état, et cela ne manquait pas de raviver les critiques envers la reine elfique. Certaines, plus imaginatives, précisaient que la reine elle-même avait orchestré l'attaque en masquant son visage... La version la plus théâtrale fut celle d'une jumelle maléfique pourtant un masque de fer, complice de la fille Larthreña !

Si les détours dans la capitale depuis quelques jours l'amusaient, les informations cachées par les commérages restaient bien maigres ou se révélaient être une impasse. Elle avait espéré glaner plus d'information en consultant les ouvrages qu'Ezuri avait emprunté. Mais l'amour des chiffres du noble lui était hermétique. Peine perdue.

Suivre la piste de ses songes ne fut guère plus concluante. Elle se mêla aux rassemblements soi-disant secrets d'initiés en quête de puissance et de gloire, vénérant une entité parfois démoniaque ou abjecte dans l'espoir d'entendre le nom Ryaluth ou une représentation sous forme d'une coupe.

Son enquête semblait au point mort.

De retour pour une nuit au siège de guilde, lasse de courir après le vent, la lettre de Trevor lui mis du baume au cœur, passant outre des piques non dissimulés envers la "jeune inconsciente". Ainsi d'autres lieux d'impact étaient possibles ! Il fallait peut-être se rendre sur les éventuels points d'impacts.

Elle écrivit une réponse à l'Alchimiste, avant de brûler le parchemin. Emportée par l'euphorie d'une nouvelle piste, sa missive dévoilait trop d'informations, qui pouvaient tout compromettre en tombant entre de mauvaises mains. Comme celles d'Ezuri. Sa seconde version plus réfléchie fut envoyée dès le lendemain.

Citation :A l'attention du scientifique et astronome Trevor,

Votre théorie me paraît convaincante et une étude des possibles points d'impact peut nous permettre de trouver l'origine des projections de ces entités.

En effet, mes maigres connaissances scientifiques me suggèrent d'analyser les lieux de chute pour trouver la provenance, ou du moins la direction prise, des entités. En recoupant les informations des différents lieux - recensés comme véritables points d'impact - vous pourrez déterminer une zone géographique de l'origine des projections. Je suis prête à vous aider pour le bien de la science et de vos recherches.

Mon contact avec l'entité m'a révélé une coupe aux pouvoirs extraordinaires enfermée dans une pièce sombre dont un des murs était gravé de symboles [HRP : suivi du dessin des deux premiers symboles apparus dans ses songes] demandant désespérément de l'aide. Il vous parait inconcevable de croire aux élucubrations d'une cervelle de moineau, mais j'attire votre attention sur un détail troublant : l'envoi des entités pourrait être un appel vers l'extérieur pour sa libération lancés depuis le même endroits dans des directions prises au hasard ?

J'ai espoir que vous comblerez mes lacunes scientifiques et que vous orienterez mon imagination dans le droit chemin.

Dyanese, Chevalier de Fryelund.
Le lendemain, lorsque la lettre fut déposée, elle parcourut la campagne avoisinante de la cité d'Asteras, interrogeant les fermiers superstitieux ayant aperçu des "étoiles tombées du ciel" et leur lieu d'impact. Elle inspecterait ceux plusieurs fois mentionnés.
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#78
Les fermiers que Dyanese interrogea ne lui apprirent réellement rien de plus que ce qu'elle ne savait déjà. Tous racontaient la même histoire comprenant d'abord, ces fameux traits de feu qui s'étaient emparés du ciel dans une ambiance de fin du monde. Certains s'étaient écrasés à proximité des fermes environnantes, apeurant le bétail et détruisant quelques champs.

Armés de fourches, les paysans s'étaient approchés à distance des entités bourdonnantes et aveuglantes. Quelques uns avaient même osé braver le danger, rebroussant rapidement chemin après avoir contemplé de trop près leurs puissants rayons destructeurs.

Après recoupements et vagues estimations, Dyanese déduisit que toutes les boules d'arcane avaient disparu à peu près à la même période. Difficile d'y voir une coïncidence, surtout avec ce que la chevalière avait vécu dans son inconscience.
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#79
[Image: UkUCYj2.jpg]

L'écriture était bien celle de l'astronome, mais...
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#80
Quelques semaines à arpenter la campagne à la recherche du moindre indice, quelques semaines à écouter feignant l'intérêt les élucubrations et les plaintes du peuple qui cultive sans se cultiver, quelques semaines à patauger dans la boue, le fumier ou tout autre tas d'immondices à peine identifiables. Une épreuve pour la guerrière venant d'un monde de paillette et d'or, ne se souciant que les rumeurs de la capitale ou la dernière mode.

Mais elle ne regrettait pas. Elle avait fait son deuil sur sa vie dorée, se consacrant à sa rôle de chevalier. Peut-être qu'indirectement, Victor avait été le déclencheur de cette nouvelle vocation ?

Si elle se consacrait pleinement à son enquête, elle se refusait d'être au point mort. Un retour à la capitale pour se décrasser et brûler ses vêtements imprégnés d'odeur de bouse - les vieilles habitudes ont la vie dure - et elle serait de nouveau sur les routes. Le passage à la guilde lui redonna le sourire en voyant la missive de Trevor. Il avait enfin daigné lever le nez de ses recherches pour communiquer avec le monde qui l'entourait.

La réponse était inattendue au premier coup d'oeil, curieuse au second, suspicieuse à la troisième lecture. L'astronome était un personnage haut en couleur, convaincu par ses recherches scientifiques, ne jurant que par sa théorie au point de tout délaisser. Ce revirement de situation - et cet aveu de faiblesse - ne lui ressemblait guère.

Ces dernières semaines et ses expériences personnelles lui avaient appris deux choses : on écrit ce genre de lettre la veille de sa mort, provoquée par un geste prémédité, en avouant son amour à sens unique, la perte de son toit ou sa fortune. L'astronome n'entrait pas clairement dans une de ces catégories : peut-être était-ce une nouvelle, l'humiliation publique ? Pourtant, Dyanese trouvait que la lettre sonnait faux. Un éminent scientifique refuserait l'échec et exposerait une nouvelle théorie - même contraire à la précédente - et argumenterait pour justifier sa véracité ou à défaut sa plausibilité.

Il était peut-être temps de rencontrer de nouveau ce curieux et étrange Trévor. Elle répondit dans la foulée, oubliant quelque peu la convention au profil de l'urgence.

Citation :Astronome Trévor,

Je me vois désolée de vous voir rejeter votre hypothèse et annihiler en si peu de temps le travail de toute une vie. Malgré mon ignorance, je suis persuadée que réfuter votre théorie reste une avancée scientifique : les arguments qui vous ont amenés à prendre cette décision doivent être solides et je serais curieuse de les entendre.

Pourrions-nous échanger de vive voix ? Je me mets en direction d'Yris pour vous rencontrer.

Dyanese, Chevalier de Fryelund.
Si le scientifique était réellement l'auteur de cette lettre, elle éveillerait son goût pour l'astronomie et il ne manquerait pas de répondre en exposant ses idées.
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#81
Faux. C'était ainsi que sonnait cette curieuse missive signée de la main même de l'excentrique et acariâtre astronome. Il y avait, tant dans les tournures de phrase que d'esprit, des incohérences indéniables avec sa personnalité. Etait-elle réellement ce qu'elle paraissait être, à savoir le reflet du désespoir d'un homme brisé par l'échec ? Il était permis d'en douter. Mais alors, que signifiait-elle en vérité ?

C'était ce que Dyanese se mit en tête de découvrir en partant à sa rencontre. En arrivant devant la modeste demeure du scientifique, elle aura le déplaisir de trouver sur son seuil, un tas de lettres dont la plus récente des siennes.


Citation :[HRP] Le passage vers la maison de Trevor se trouve en 40/58 à Yris.]
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#82
La porte entrouverte de la maison de Trevor n'augurait rien de bon. La guerrière tira sa lame au clair et poussa la porte de sa pointe, prête à se défendre contre un ennemi surgissant de la demeure. Le grincement se fit long et légèrement strident, dévoilant un impressionnant capharnaüm. Toutes les affaires de l'astrologue étaient renversées, éparpillées, parfois éventrées.

Aucune présence suspecte. Dyanese baissa son arme, et inspecta du regard la pièce. A première vue, aucun objet de valeur était présent, il s'agissait d'un vandalisme plutôt qu'un cambriolage. Elle fit quelques pas vers le bureau et aperçut des parchemins remplis de notes de Trevor raturées - des brouillons - mais la jeune elfe estima grâce au séchage de l'encre qu'ils dataient un peu.

Elle fit le tour du bureau sans apercevoir une trace de sa missive ou d'écrit récent. Apparemment, les dernières recherches avaient été emportées. Etait-ce un départ précipité et volontaire de Trevor ? Impossible, sa dernière missive laissait croire qu'il était dans de sales draps.

Où es-tu maintenant...

Elle se surprit elle-même d'avoir parlé à haute voix. Il fallait peut-être faire une fouille plus approfondie, le scientifique, bien qu'égocentrique ne manquait pas de ressource, il avait sûrement dissimulé des informations. Dyanese commença par le meuble faisant office de bureau. Elle éplucha chaque parchemin, essayant de découvrir des codes de lecture : un mot sur deux, une ligne sur deux, les premiers mots ou lettres de chaque phrase... Elle avait espoir qu'il avait laissé un indice.

La journée avançant, elle s'attaqua aux bibliothèques toquant un peu partout pour déceler un double fond, et examina les couches de poussière pour deviner un éventuel mouvement des meubles. Enfin, elle jeta un œil sur les noms des ouvrages éparpillés sur le sol et consulta ceux dont le nom l'intriguait.

Elle ne comptait plus les heures passées à fouiller le mobilier de la pièce jusqu'à son lit de fortune, à chercher une cache secrète, à vérifier chaque parchemin. Ce n'est que tard dans la nuit, à la lueur d'une bougie qu'elle fouilla ses tables d'expérimentation. Évitant de toucher les liquides ou autres structures étranges, elle espérait comprendre ses dernières recherches, savoir s'il n'avait pas laissé un message caché.

Si la missive était un appel à l'aide déguisé, elle ne doutait pas qu'il avait laissé une piste dans sa maison tel le petit enfant semant des miettes de pain sur son passage.
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#83
Loin de trouver le scientifique acariâtre en sa demeure, Dyanese ne put que se rendre à l'évidence de sa disparition, ainsi que celle de ses récentes études. Trevor ne lui avait-il pas évoqué tant de fois ses thèses sur les mystérieuses entités sphériques ? Pour autant, aucun des écrits encore présents n'y faisait la moindre allusion.

Qu'avait-il pu bien se passer ?

Sans véritable indice découvert dans la maison, la sang mêlée reporta son attention sur la missive écrite par Trevor. A vrai dire, elle ne dissimulait que peu ce qu'elle était réellement, un appel au secours. Il aurait été bien surprenant qu'un génie, certes bien souvent incompris, comme cet insupportable énergumène, se contente d'un cri de détresse sans donner les moyens à son sauveur de le retrouver.

La solution devait être toute proche, entre ses lignes... Entre ses lettres mêmes ! Le tout était d'en trouver le sens, l'ordre.
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#84
Lire et relire la lettre n'y changeait rien. Les mots dansaient dans sa tête sans lui donner le rythme, les lettres virvoltaient devant ses yeux sans donner la chorégraphie.

Elle n'avait pas percé le secret de la lettre de Trevor. Il fallait se rendre à l'évidence qu'en dehors de sa précieuse petite personne, elle n'était qu'une incompétente.

Se résignant à chercher à l'aveugle, elle estime que visiter les lieux mal fréquentés lui permettrait de trouver des indices sur les ravisseurs. La noble opta pour une tenue moins voyante et bon marché pour se rendre dans les bas quartiers et garda son arme prête à être dégainée. Les visites dans les taudis servant de lieu de perdition et de consommation l'alcool, les discussions avec les marchands illicites ne lui fournirent aucun os à ronger.

Prévisible. Elle se doutait que les ravisseurs ne resteraient pas dans un lieu aussi peu contrôlé avec leur otage. Il fallait s'écarter de la ville et les fermes isolées pouvaient être une solution. Elle s'y rendit trouvant l'entrée d'un tunnel de contrebande menant à une cache secrète.

Par le plus grand des hasards, deux individus peu recommandables entouraient l'astrologue attaché et en piteux état.
Se glissant derrière eux, elle les interpella prête à s'interposer et défendre le scientifique.

Laissez le partir ou vous gouterez de mon arme. J'imagine que vous n'êtes pas les cerveaux à la tête du délit. Qui vous emploie ?

Défiant du regard les deux taliens, elle attendait des réponses avant de donner l'offensive
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#85
"Hmmppa pftro shto", barbouilla l'astronome ligoté à une chaise et un bâillon aux lèvres que l'arrivée de la chevalière avait fait se redresser sur son siège. Un espoir. Les deux hommes se retournèrent, un rire graveleux s'échappant de leur gosier à la vue d'une si ravissante elfe. Certes, armée, mais ils en avaient vu d'autres fanfaronnant vainement avec une lame.

[Image: 91325.jpg] Ma jolie, c'est toi que l'on va bien employer à nous rendre heureux...
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#86
Prévisible. L'étroitesse d'esprit des hommes est fortement corrélée avec l'importance qu'ils accordent à leur entrejambe. Les deux compères à l'oeil vicieux prévoyaient un scénario que la jeune femme n'allait sûrement pas satisfaire.

Voyant les frappes du gredin, il était préférable avant toute chose de faire chanter sa lame. Ensuite on interrogeait.
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#87
Inexpérimentés....

Les deux malfrats avaient opté pour le combat à distance dans un lieu exigü. Dyanese allait profiter de ce choix tactique inconsidéré. Ses mouvements précis, son agilité et l'allonge de son arme offraient un avantage plus considérable que leur supériorité numérique.

Évitant le premier projectile, la guerrière se jeta sur le premier ennemi. Avant qu'il n'ait eu le temps d'encocher une seconde flèche, son hallebarde fendit l'air et se fraya un chemin dans l'armure matelassée. Du sang coula, et le ravisseur hurla à la mort. Oubliant le second archer, elle fit tournoyer son arme pour frapper à un autre point sensible, créant une seconde entaille. Plusieurs coups furent nécessaires avant que l'homme ne s'effondre.

Se tournant vers le second ennemi, devenu pâle après le balai mortel de la demi-elfe, elle s'avança menaçante...

Ton acolyte est mort, parle si tu ne veux pas subir le même sort ! Qui t'emploie ? Ta mission ?

Elle jeta un œil vers la sortie, trop éloignée de sa position. Il fallait l'empêcher de fuir.
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#88
Le survivant recula, à présent terrifié par la chevalière et son hallebarde brandie. La mort de son comparse avait quelque peu refroidit ses ardeurs si peu cavalières envers la gente dame et craignait pour sa survie immédiate. Il posa son arc à terre, en signe de bonne conduite et leva les mains sous le regard menaçant de Dyanese.

"D'accord, d'accord... Rangez votre arme, je vais parler..."

La chevalière ne bougea pas d'un pouce, l'arme toujours en main, prête à pourfendre le vil maraud si la situation l'exigeait. Vaincu et convaincu de trépasser s'il se taisait, il s'exécuta à la hâte.

"On a été grassement payés par un enfariné elfique, bien sapé comme tout. Le genre à savoir ce qu'il voulait et à payer cher pour l'avoir. 400 écus d'avance pour enlever un plouc à lunettes et le double à sa livraison. Du pain béni pour des loqueteux comme nous. On pouvait pas refuser.

J'en sais pas plus, M'dame. Il a pas dit son nom l'autre bougre."
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#89
[Image: 7.png] "Lieu de rencontre ? De livraison ? Tous les détails sur l'affaire !"


Le malfrat sembla hésiter un instant pour évaluer ses chances de survis. Dans l'immédiat, elles reposaient sur le bon vouloir de cette femme qu'il lui fallait satisfaire par des informations... Mais il n'en avait que fort peu.



[Image: 91325.jpg] "On savait rien, M'dame. Il a surgit dans notre planque, un beau jour. Il le voulait vivant, lui et ses papiers incompréhensibles", répondit-il en pointant le menton vers Trevor. "Fallait que personne se doute qu'il était captif, au moins pour un temps.

C'est qu'on est malin. Alors on l'a forcé à écrire des lettres à ses proches régulièrement pour pas attirer leur attention. L'autre gars savait lire, un peu. Assez pour vérifier les entourloupes quoi.

'Fin, bref, le client devait repasser ici récupérer l'enquiquineur dés qu'il le jugerait bon."
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#90
Comment allait-il vous contacter pour l'échange ? Est-ce vous qui avez choisi cet endroit ?

En attendant la réponse, elle recula pour garder en visuel son ennemi et s'arrêta près de l'astrologue bâillonné et attaché. Un rapide coup d'oeil et un hallebarde virevoltant dans les airs permis de couper les liens qui le retenaient prisonnier d'un seul coup.

Sans quitter du regard le kidnapper, l'hallebarde tenue à deux mains, elle murmura à Trevor.

Votre maison est un vrai capharnaüm, et je me doutais que le rejet de votre théorie n'était pas volontaire. Je pense que vous avez des choses à me raconter, et noyez pas avare en détails...
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