[RP] Longue vie au Roi !
#91
Elene leva la tête vers Selinde et plongea son regard dans le sien. La détermination, la colère, la provocation, tant de sentiments qu'elle lut dans ses yeux noisettes. Il n'y avait plus de place pour l'amitié ou pour un sentiment plus fort...

Elle avait rejeté la pyromancienne, se cachant derrière un devoir royal, et pourtant, pas un seul jour ne passait sans qu'elle ne regrette ses propos. Par leur position respective, leur amour leur était interdit, et pourtant, la princesse voulait y croire. Si son père se remettait de sa maladie, il reprendrait les rênes du royaume et elle pourrait laisser libre court à ses sentiments abandonnant son statut d'héritière au profit d'une vie d'aventure avec celle qui faisait chavirer son cœur. Et même si le roi désapprouvait.

Seulement, les fins heureuses n'existent que dans les romans pour enfants. Elle avait le devoir d'assumer sa position, de rester au côté de son père pour reprendre le rôle de souveraine. Elle avait le devoir d'engendrer un héritier pour pérenniser leur lignée. Un mariage sans amour pour consolider une alliance, une obligation maritale, un enfant. Cette vie ne lui convenait guère.

Au moins, les derniers propos de la pyromancienne scellait son avenir. Elle la défiait, s'opposant à elle sans une once de regret, même après avoir fait tous les efforts pour la séduire. Avec la dernière phrase de Selinde s'envolaient leur avenir heureux.

Si vous menez un assaut contre Balard, mon devoir royal m'oblige à m'y opposer. L'héritier du Caldras est légitime à la succession, contrairement à vous. Seul le roi peut modifier la succession à la mort ou au refus du fils de Mierelli.

Elle avait relevé son défi, choisissant son statut à son bonheur. Mais la larme qui coulait sur sa joue prouvait que ce choix était contre son cœur.
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#92
“Vous êtes bien plus fébrile à défendre vos privilèges de naissance qu'à protéger votre peuple, Votre Altesse, alors même qu'une souveraine ne possède pas de plus grand devoir que celui-ci. Les Volaran en sont-ils seulement encore capables, eux qui n'ont su se préserver eux-mêmes des complots ? Je commence à sérieusement en douter.

Restez donc les bras croisés à pleurer sur votre sort, vous en avez l'habitude, après tout. Qu'importe si Balard et ses habitants sont laissés à la merci des holdars, après avoir souffert le martyr sous les ordres du scélérat. Qu'importe tous ces gens si l'on peut attendre cet héritier prodigue porté disparu depuis de longues semaines. Son sang est pur. Son sang est légitime.

Il est celui que vous voulez… Celui que vous choisissez....”


Au départ, sa voix se fit distante et cassante comme la glace et ne s'ornait que de pâles sarcasmes. Ce n'était que le calme avant la tempête. Avant que la rage qui parcourait ses veines ne se libère. Déjà, sa lèvre supérieure tremblait.

Peu à peu, ses propos se muèrent en un déferlement de corrosion ; la vérité n'était jamais aussi cruelle que dans les mots de la pyromancienne. Ils finirent par atteindre son paroxysme dans une explosion de colère. Les mains sur le bureau, Selinde se tenait, furieuse, face à Elene.

“Qu'a-t-il de plus que moi ? Dites-le. Est-il plus apte à diriger ? J'en doute. Plus intelligent ? Plus vaillant peut-être ? Non, rien de tout cela. Je le surpasse en tout, et vous le savez fort bien. Dites-le, bon sang ! Dites-le que ce qui le rend supérieur, ce ne sont pas ses qualités, mais celles de son ancêtre qui a su s'imposer au moment opportun.

Je vous pensais différente, vous n'êtes que décevante. Vous êtes, comme tant d'autres, asservie par ces normes sociales qui vous définissent dès votre naissance. Elles conditionnent vos actions, et vous confortent dans vos choix déloyaux et abusifs. Qu'importe d'avoir satisfait à vos exigences, je ne mérite rien selon vous. Ni estime, ni renom. Seulement le droit de plier sous le statut d'un autre moins méritant.

Jamais je ne m'y résignerai dussé-je payer le prix de cette audace. Jamais je n'accepterai d'être cette moins-que-rien que l'on a tant attendu que je sois.

Maudit soit cet ordre établi qui régit nos vies.”


Elle s'étouffa dans un sanglot, car elle pleurait à présent. Mais ses larmes n'étaient pas celles de la tristesse ou de l'apitoiement. Elles étaient celles de l'injustice qui la plongeait depuis son enfance dans une inexorable défaite. Selinde venait de perdre, à nouveau, face à son ennemi de toujours.

Elle serra le poing de frustration, offrant à son interlocutrice des yeux aussi rougis que furibonds. La mâchoire crispée, elle redressa le menton dans une attitude hautaine.

“Je présume que nous nous reverrons à Balard, pour mon mariage avec le fils Mierelli, d'où vous pourrez contempler la vacuité de vos lois.”

Enfin, s'il était encore vivant d'ici là.
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#93
Le visage de la princesse devint pâle, en proie à des émotions contradictoires, mais elle tentait de garder son sang froid. Non, ses émotions ne guideraient pas ses choix. Elle avait appris à se contenir depuis la première rencontre avec Selinde. Elle avait parcouru un chemin qui l'avait fait grandir, et même si son amour était sincère, sa position ne lui permettait pas d'accepter la demande de la pyromancienne. Du moins, pas tout de suite et sans accord officiel.

Elle marqua une pause avant de répondre au monologue acerbe et cruel de la sorcière. Son ton était posé et calme, et contrastait avec le maelstrom d'émotions en son for intérieur.

Il est fort dommage que vous le preniez sous cet angle. Vous êtes bien plus méritante que ce gamin né avec une cuillère en or dans la bouche, bien plus valeureuse que le rejeton immature d'un traître, ou à défaut d'un homme manipulé.

Je me suis renseignée pour savoir comment vous remettre les clés de Balard, en respectant les lois du royaume. J'avais espoir de vous nommer Caldras, dès que nous aurions retrouvé le fils de Mierelli, et que nous lui aurions demandé de renoncer à la succession. Le vie des gens de Balard est un sujet qui me tient à coeur, et je défendais votre demande auprès du conseil. J'espérais vous faire la surprise.

Mais votre vie intrépide d'aventure semble vous avoir fait oublier la patience. Et si des lois permettent de propulser vers les hauteurs, d'autres condamnent un comportement les défiant. Et je suis dans l'obligation de respecter les deux. Que serions-nous si d'une main nous imposions des règles, et de l'autre, nous serions les premiers à faire des entorses ?


Elle ferma les yeux un instant, cherchant à cacher les larmes qui continuaient de s'écouler. Le silence instaurait une ambiance lourde, telle la chaleur étouffante avant l'orage.

Je suis bien placée pour savoir que vous méritez le statut de Caldras, puisque vous ne me laissez pas indifférente.

En une phrase, elle avait expulsé toutes ses sentiments qui s'agitaient en elle. En une phrase, elle avait fait revenir le calme dans son corps. En une phrase, elle avait brisé son coeur.
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#94
La sorcière s'était figée, désemparée par la situation. Les convictions et les certitudes qu'elle avait forgées dans une amertume récurrente vacillaient dans son esprit. Ses sentiments pour la princesse l'avait menée à l'emportement tant elle avait craint le poignard dans la main de l'être aimé. A force de le craindre, elle y avait cru.
S'était-elle fourvoyée à ce point ? N'avaient-ils pas tous fini par la trahir ou l'abandonner, à commencer par cette mère absente ? Son dos portait encore les marques de son affection, et sa chair, le souvenir d'une vertue bradée.

Pendant qu'Elene parlait, son coeur s'envolait. Ses doutes s'estompaient, mais les remords s'immisçaient dans son esprit. Selinde avait tout gâché. Il n'y aurait probablement pas de retour en arrière possible. Quelle idiote.

Alors, mue d'un désir irréfléchi, elle s'élança vers Elene et déposa ses lèvres contre les siennes. L'une de ses mains glissa derrière sa nuque tandis que la seconde se lova dans le dos de la princesse. Après quelques secondes hors du temps, elle recula son visage pour admirer celui de sa belle, s'attardant sur ses boucles rousses.

“Je doute que vous puissiez jamais pardonner mes paroles, mais au moins garderai-je le souvenir de vos lèvres du fond de ma geôle. Je vous aime, vous pouvez en avoir l'assurance.”

Oui, Elene le pouvait, tant l'adoration se lisait dans le regard mélancolique de la commandante.
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#95
Le geste, irréfléchi et guidé par un désir brûlant, surprit la princesse. Elle s'était imaginé mille scénari, sans concevoir un instant que la discorde entre les deux femmes muerait l'espace d'un instant en passion.

Le baiser ne la laissa pas indifférente, et suscita en elle un désir qu'elle contint tant bien que mal. Mais elle devait garder son calme et son masque froid de figure royale. Ni son statut, ni la divergence d'opinion ne pouvaient lui faire oublier les paroles de la pyromancienne même si une petite voix intérieure lui susurrait de s'abandonner à cette passion...

Lorsque Selinde recula, elle put lire sur le visage d'Elene, un mélange d'étonnement, d'envie et d'indifférence. L'aventurière effrontée avait outrepassé le protocole pour dévoiler ses véritables sentiments, et pour ce geste, elle méritait le cachot. En même temps, elle n'avait aucune envie de lui supprimer sa liberté, sa franchise, sa volonté, ses convictions, tant de qualité qui avait fait chavirer son cœur.

Le dilemme qui s'agitait en elle devenait insoluble. Devait-elle se laisser guider par ses sentiments et affronter au grand jour le regard du conseil voyant d'un mauvais œil sa liaison avec une roturière, ou couper court à cette idylle pour garder son autorité et sa réputation froide auprès des classes privilégiées taliennes, tout particulièrement les caldras ?

Selinde s'était livrée à elle, avouant sa faiblesse, et attendait son verdict. Elene disposait de sa vie, de son amour.

Les autorités royales vous jetteraient au cachot pour bien moins que ça. Je ne puis agir selon ma raison en ignorant mon cœur...

Elle lutta contre sa volonté de lui rendre son baiser, d'oublier une nouvelle fois le monde qui l'entoure pour n'obéir qu'à ses sentiments.

Je ne puis passer outre vos paroles blessantes. Je... nous sommes dans une impasse. Que dois-je faire si je veux garder un semblant d'autorité ?

L'interrogation avait sonné comme un appel à l'aide, et le visage mélancolique soulignait cette détresse. Si au moins, Selinde avait un titre, la situation serait tout autre...

Citation :HRP : toutes mes excuses pour cette réponse tardive !
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#96
“Vous n'avez nul besoin de ce prétexte pour me retirer vos faveurs… Mais est-il réellement question de votre autorité, Votre Altesse ? Nous sommes seules, si bien que vous n'avez à craindre de mes insolences aucune conséquence fâcheuse pour votre aura royale.”

Ce n'est qu'après une longue inspiration que Selinde se décida à continuer. Ses mots peinaient à sortir, tels les douloureux reflets de sa fierté rabaissée qu'ils étaient. Ses yeux, débordant d'habitude d'un aplomb arrogant, fuyaient son interlocutrice et s'attardaient honteusement sur des objets du quotidien, comme si ceux-ci avaient soudainement hérité d'un attrait hors du commun.

“Si votre désir est dans ma soumission, peut-être devriez-vous envisager de rattacher la Salamandre à votre garde personnelle. Même si vous muselez son indépendance, son ardeur serait, pour toujours, vôtre.”

Elle ferma les yeux et inspira de nouveau, avant de s'agenouiller devant la princesse, à qui elle venait d'offrir son unique bien. Cet unique trésor qu'elle chérissait plus que sa vie. La tête baissée, Selinde reprit la parole d'une voix presque éteinte.

“A vrai dire, il est heureux que vous renonciez à votre projet initial. Il vous aurait été dommageable à terme et n'aurait fait qu'éroder la patience des caldras à votre égard. Pensez-vous qu'ils auraient apprécié découvrir que vous aviez forcé l'un des leurs à l'abdication pour placer votre favorite, une roturière sans droit de naissance de surcroît ?

Votre manoeuvre aurait été assimilée à de la duperie. Pire, à une menace latente à leur encontre. Que vous usiez des lois du Royaume pour y parvenir n'aurait pas rendu cet acte moin népotique à leurs yeux, et cela même, s'ils sont, eux aussi, récurrents dans ce type d'ouvrage politique. Comment pourraient-ils seulement supporter l'idée d'être privé de leurs privilèges selon votre bon vouloir ?

Cela étant, si vous entendiez régner en inspirant la crainte plutôt que la loyauté à vos vassaux, cette voie ne vous est pas impossible à la condition que vous la précédiez de tout le décorum nécessaire. Mais je ne vous crois ni prête, ni préparée aux épreuves relatives à l'exercice d'un tel pouvoir.

Puisque mon avis est requis, je me contenterai de vous conseiller de vous montrer pragmatique. L'épine que je suis en cet instant n'est rien en comparaison de celle que Balard sera si vous laissez une situation vénéneuse dégénérer drastiquement. Votre priorité est de restaurer l'ordre dans ce caldrasir, avec ou sans le fils Mierelli.

Plus tôt vous agirez en ce sens, moins de sang sera versé.”


Le raisonnement de Selinde était simple, de cette logique si particulière à ceux qui ont grandi au sein des ruelles où nuls gardes n'osent s'aventurer. Balard était le grenier à céréales du royaume. Si son monopole céréalier lui garantissait une économie florissante, son instabilité politique risquait de générer des troubles dans le fonctionnement traditionnel du commerce. Sans personne pour l'administrer, les ressources viendraient probablement à la merci de quelques contrebandiers ambitieux et opportunistes et ne se verraient plus échangées que sur les marchés noirs à des prix abusifs.

La famine ne tarderait pas.
Le mécontentement des masses suivrait.
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#97
La princesse s'autorisa un sourire. Selinde se montrait plus calme et ouverte depuis qu'Elene avait assumé sa fonction. Elle avait montré sa faiblesse, montré son coeur. Mais sa franchise lui manquait.

Loin de moi de vous sommettre à ma volonté alors que votre effronterie m'a séduite. Cette liberté de parole est bien une chose que je ne pourrais jamais me permettre.

Et pour cette franchise, vous méritez votre ascension sociale peu importe les petits nobliaux gâtés qui détestent les changements de leur quotidien. Seulement, je ne souhaite pas vous nommer sans l'appui du conseil. Certains membres me soutiendront dans ce choix si cette décision est prise dans les règles.


Elle se leva et posa ses mains douces et chaudes sur le visage de la pyromancienne. Elle tourna délicatement sa tête pour la regarder.

Vous devez votre mérite qu'à vous même, et je souhaite vous récompenser malgré mes mains liées.

Un sourire illumina son visage, et elle sut à ce moment précis, que sa détresse avait fini de faire chavirer son cœur.
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#98

Les mains douces d'Elene s'arrêtèrent sur les joues de la sorcière, qui eu bien du mal, à ne pas en frissonner de délectation. Elle posa à son tour sa main sur l'une d'elles, fixant incrédule, les yeux gris-verts qui lui faisaient face. Ce n'est que pour examiner ces doigts graciles qu'elle les abandonna.

“Je ne vois pourtant aucun lien qui entrave ces mains, Votre Altesse. Au contraire, elles me paraissent libres de forger l'avenir dont elles aspirent et d'offrir le présent dont elles désirent.”

Selinde y déposa ses lèvres avant de relever la tête et de continuer d'une voix amère.

“Je crois que bien souvent, nous menottons nos actions par le seul fait de nos appréhensions profondes. Nous sommes probablement nos geôliers les plus intransigeants.

Vous parliez, plus tôt, d'impasse, mais ce n'est jamais le cas. Il existe simplement des passages que nous refusons de voir, consciemment ou non. Vous savez, il est plus commode de se résigner à une situation que de lutter contre le courant lorsque tous, d'une même voix, entonnent la fatidique ritournelle “c'est ainsi, tu n'y peux rien”. Enfant, on m'en a chanté tous les couplets…”

La pyromancienne se releva, prenant appui sur sa main inoccupée pour arriver d'un élan agile à hauteur de la princesse. D'un geste tendre, elle se permit de glisser une des mèches indomptées derrière l'oreille de sa rousse propriétaire, dont elle approcha sensuellement ses lèvres rosées, déjà teintée d'un sourire lascif.

“Il aurait été si apaisant pour moi d'y croire et de m'y résigner portée par ce flot entêtant. Mais je lui ai préféré un autre refrain, et me voici près de vous, loin de ces sirènes du destin qui n'ont d'autres ambitions que de nous noyer dans la fatalité.

Qui l'aurait parié ?”


Plus qu'un murmure, la question rhétorique avait été soufflée comme une caresse dans le cou de la jeune souveraine. Selinde resta quelques secondes ainsi, en suspension, hors du temps, avant de reculer d'un bond aussi impromptu que frustrant.

A présent, elle se tenait bien droite, le poing fermé contre coeur dans un salut militaire et parlait d'une voix blanche.

“Je vous remercie pour votre confiance et m'en montrerai digne. Mes hommes ont déjà été avertis et sont prêts à se battre pour ramener la paix à Balard. Je reviendrai, d'une façon ou d'une autre, avec le fils Mierelli dont le sort sera, alors dans les mains du Conseil.”

Elle s'imposa un silence pour contempler Elene.

“Vous pourrez manoeuvrer ce dernier à votre guise.

Cependant, restez consciente que pour gouverner, il ne suffit pas qu'une poignée de privilégiés accorde une magnifique couronne sertie de pierreries à un de leur pair. Il faut aussi qu'il obtienne l'assentiment de ceux qui deviendront ses sujets. Tel est le véritable artefact que je convoite dans cette campagne.”

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#99
Selinde jonglait entre les gestes tendres et une attitude plus honorable, plus digne, plus brusque, faisant vivre à la princesse un véritable ascenseur émotionnel. Elle avait tant de liberté, de franchise, de bonté, de conviction, d'ardeur, elle avait tout pour plaire, et pourtant, elle lui avait offert son cœur. Méritait-elle cet amour alors qu'elle ne pouvait en retour ne satisfaire aucune de ses demandes ?

Son sourire resta figé sur son visage et elle savoura chaque instant de ce moment hors du temps, se délectant de ce visage merveilleux, expressif, parfait, inoubliable. Décidément, elle ne manquait pas de mots élogieux pour la décrire, et elle souhaitait au plus profond d'elle-même arrêter le temps pour l'admirer éternellement.

Quelle déchirure lorsque Selinde s'écarta d'elle, adoptant une stature de soldat au rapport ! Pourquoi rompre cet instant si merveilleux ? Le cœur d'Elene lui criait de tendre le bras, de la retenir, de la garder contre elle, mais son corps n'en fit rien. Elle se contenta d'écouter les dernières paroles de la pyromancienne.

Au fond d'elle, elle savait qu'elle avait raison, que le pouvoir appartenait au peuple, et non à une poignée de bureaucrates aux poches remplies d'or. Sa réponse fut rapide soufflée par ses émotions et sa position royale.

Et c'est pour cela qu'il me faut m'entourer de personne digne de confiance me conseillant sans vouloir défendre ses propres intérêts, m'insufflant le courage pour défendre le peuple contre ceux qui abusent de leur position sociale. C'est pour cela que j'ai besoin de vous auprès de moi.
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“Ne vous y trompez pas, Votre Altesse. Mes intérêts ont beau se confondre dans une certaine mesure avec ceux du peuple, ils n'en sont pas moins réels. Je ne suis pas dénuée d'ambition, encore moins un parangon de vertus et d'héroïsme. Laissons ces piètres illusions aux paladins et consorts.”

Selinde avait envoyé bien des âmes rejoindre Anastraph en son royaume souterrain. Elle le ferait à nouveau. Un meurtre restait un meurtre qu'importe au nom de qui ou de quoi il était accompli. Qu'importe la manière dont il était glorifié par les bardes et ménestrels par la suite.

Un sourire bienveillant éclaira ses traits jusqu'alors impassibles. La sorcière lui tendit la main.

“N'ayez crainte, je resterai à vos côtés tant que vous me le permettrez. Je vous en ai déjà offert le gage, vous savez. La broche… Elle n'avait d'autre objet que de vous signifier mon désir de vous soutenir en ces temps troublés...”

N'y tenant plus, Selinde s'approcha d'Elene et l'enlaça tendrement, portant sa main derrière son crâne pour amener le doux visage de la princesse contre sa poitrine. Elle se permit de fermer les yeux, portée par ce parfum enivrant qui aiguisait son désir comme jamais. Sa belle était si proche d'elle et de son coeur agité… Et pourtant, elle restait si loin en définitive.

Ce n'est qu'au bout de quelques secondes qu'elle murmura d'une voix inquiète.

“Soyez prudente en mon absence, Elene. Méfiez-vous de l'Inquisition elfique. Je vous en prie, n'approchez pas cette institution de malheur.”
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Citation :HRP : ce topic initialement sur le forum d'une alliance relate des événements liés à Pryd, et peuvent être utile à la compréhension du scénario final.
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