Lettre a écrit :Aux commandants Selinde Belroza et Dione Belroza de la Salamandre,
Les agars se pavanent, humiliant toujours plus elfes et hommes du sud. Le clan de brigands des "Trappistes", après leur raid sur la ville de Tilador Erdanna, a enlevé des citoyens elfes pour les réduire en esclavage. C'est une condition indigne de tout elfe ou homme.
C'est un insupportable et ultime affront de la part de ces sauvages. Après la forteresse du Skövendor,
et après les actions douteuses de l'égide, nous ne pouvons plus tolérer cette fierté déplacée. Nous ne pouvons pas attendre que nos bureaucrates se décident à agir, nous devons le faire pour eux. Nous devons montrer la voie aux autres citoyens du Concordat, qu'ils fassent connaître à nos rois et reines qu'il est insupportable que notre liberté soit bafouée.
Si malgré les différents entre les Sentinelles et la Salamandre, je vous contacte, c'est car vous avez à cœur la défense des opprimés et que vous avez été témoin de la brutalité et la stupidité des nordistes. Vous savez bien que si elfes tombent, alors les taliens seront les prochains à subir les exactions de ces sauvages.
Je vous enjoins à correspondre et partager avec moi une solution pour libérer les captifs des Trappistes.
Je vous enjoins à, si cette solution passe par la prise des armes, tirer votre épée à notre côté.
J'attends avec impatience votre réponse,
Lenwë Ezellohar, Dirigeant des Sentinelles d'Argent.
[RP] Le Phénix toujours renaît
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15-09-2017, 11:16:41
15-09-2017, 22:06:42
Les flammes ronronnaient en consommant lentement l'écorce d'une bûche. Un tisonnier vint raviver quelques braises que Dione observait calmement rougeoyer dans les cendres.
Tout cela ne nous avance pas beaucoup, poursuivit-il d'une voix calme, sans tourner le visage. Nous devrions laisser la traque des esprits et des gardiens à d'autres. C'est fort dangereux et ne nous ouvrira pas pour autant les portes du pouvoir. Un petit rire surgit derrière lui, taquin. Certainement pas aussi dangereux que notre dernière venue aux abords des collines sanglantes. Un silence. Une déconfiture qui ne nous a apporté que tourments, sans une once de renommée. Je me souviens encore de ta capture, de l'angoisse de t'avoir perdu... Dione releva la tête en soupirant. Nous avons souvent risqué de nous perdre, d'une façon ou d'une autre. Pourtant ce lien intangible dont notre naissance nous a fait cadeau n'a jamais été brisé. Quand aux évènements dont tu parles... Il plongea sa main dans un repli de sa mante rouge sombre et présenta un étui en cuir qui contenait un message. Quelqu'un a bel et bien remarqué notre obstination. Elle haussa un sourcil surpris, avant de se redresser de son fauteuil avec la gracieuse paresse d'un félin aux aguets. Bien que défait, le sceau des Sentinelles qui l'ornait, restait identifiable. A cette vue, les flammes dans l'âtre prirent de la hauteur. Cette lettre mérite-t-elle vraiment plus que d'être jetée aux braises ? Il croisa le regard curieux de sa soeur avec une certaine nonchalance, et ne sembla pas un seul instant considérer de lui tendre le document. Sans doute pourras-tu le décider quand tu seras venue la lire. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Selinde. Ses pas la menèrent bien vite auprès de son frère. Elle était si près que son souffle en caressa sa nuque, si près que ses mains s'attardèrent autour de sa taille avant de s'emparer du précieux courrier. Au fur et à mesure de sa lecture, le feu perdit de sa furie. Je vois. Comme elle était toute proche, il parla d'un ton plus murmuré. Nous ne sommes finalement plus les seuls à refuser de nous en tenir à la politique de nos souverains. La tempe contre les cheveux de sa soeur, il sembait songeur, Et nous en tenir à quoi, au juste... L'absence de Leonar, pour quelque raison qu'elle soit, nous conduira bientôt au chaos. Ashtalia est pieds et poings liés, dans l'incapacité de riposter directement aux multiples humiliations faites à son peuple. Stirling n'a pas plus fidèle alliée que la soif de sang des Trappistes dont il use pour affaiblir les frontières elfiques sans en prendre la responsabilité. Lenwë en est tout aussi conscient que nous. Quant à notre roi, laisse moi encore quelques jours pour en démêler les intrigues. Le fameux bal approche... Les manigances de cour ne déstabiliseront pas davantage notre royaume. J'agirai en conséquence. Mais les Sentinelles sauront-elles en faire autant ? La victoire contre ces barbares n'est pas dans l'honneur. Ne l'ont-ils pas rejetée dans la forteresse, courbant l'échine pour un couvre-chef ? Il s'enfonça doucement dans le confort du tissu, en entourant sa soeur du bras. Il ne sera jamais question d'oublier les trahisons que nous avons subies. Nul ne sera en mesure de nous restituer ce que nous avons perdu à Skovendör. Nous avons fait route vers le Nord sous le couvert de cette expédition pour retrouver le chemin de nos origines, mais nous savions que nos racines seraient tranchées quoi qu'il arrive... Sa mâchoire se crispa. Cependant, notre réelle défaite n'est pas celle-là. Nous avons perdu parce que la conspiration d'un paladin a scindé les forces de notre nation dans une haine viscérale et que cette division nous empêche de vaincre nos autres ennemis. La commissure des lèvres de la jeune femme se rehaussa pour appuyer son sarcasme. S'il y a bien une chose pour laquelle tous seront capables, c'est de me mener à l'échafaud. Elle reprit un air sérieux. Si nous accordons notre confiance aux Sentinelles, le risque d'un second coup de poignard est grand. Mais si nous restons sur cette défiance, les sauvages nous détruirons à coup sûr. Il n'est pas question de confiance, mais d'un serment. Nous agirons parce que l'intérêt de la Salamandre l'exige ici. Néanmoins, ils seront prévenus d'une chose... La prochaine fois que nous aurons à déplorer une de leurs manigances, l'affaire se règlera dans le sang. L'évidence même. Soit. Nous ferons ce qui doit être fait pour l'emporter. La Salamandre marchera donc côte à côte avec les Sentinelles. Notre ouverture ne consistera pas forcément à engager un combat, ni même à nous rassembler. Il se mit à jouer délicatement avec une mèche des cheveux de neige de la commandante. Pourquoi ne pas commencer par enjoindre les engeances de Skovendor à venir recevoir le jugement pour leurs crimes ? Ils ont toujours opté pour le choix des armes avant le choix des mots. Faisons l'inverse si nous devons les anéantir. Elle hocha la tête, songeuse avant de la relever vers son frère dévoilant une farouche résolution. Leurs larmes couleront bien avant leurs sangs. Je crains néanmoins qu'ils n'affutent que leurs haches pour se défendre de vérités qu'ils ne savent assumer.
20-09-2017, 17:32:03
Citation :A l'attention de Lenwë Ezellohar des Sentinelles d'Argent
29-09-2017, 14:40:34
Citation :A l'attention de Selinde Belroza, Commandante de la Salamandre
02-10-2017, 20:29:59
Citation :A l'attention de Lenwë Ezellohar des Sentinelles d'Argent,
17-11-2017, 16:13:08
Le cheval piaffe d'impatience, mais la diligence n'est toujours pas prête. Cendre attends. Dans sa main le parchemin froissé qui lui annonce les bonnes et les moins bonnes nouvelles. Ses yeux mordorés sont plantés devant elle, dans le vide. Elle attend simplement que le cocher arrive avec son dernier bagage. Elle jette un dernier regard vers la neige, vers Cyrijäl qui s'étends dans le décor brumeux. Il neige. Ça signifie qu'à Nitraën il doit pleuvoir des cordes. Ce n'est pas plus mal, pense-t-elle, alors qu'elle repousse les mèches humides qui lui couvrent les yeux. Elle frisonne, mais le froid n'a pas d'emprise sur un corps qui a toujours été plus chaud que les brasiers eux même.
« Mademoiselle Meneldä ! » La voix la sort de sa torpeur et elle tourne la tête vers l'elfe qui s'approche à pas vifs vers elle. « Nous allons toujours à Nitraën ? » Ses phalanges fines serrent davantage le parchemin qui ne ressemble presque plus à rien. Elle esquisse un petit sourire et hoche la tête, fatiguée mais toujours debout. « Oui, Nitraën. » Elle aurait pu aller à Kandrian, mais elle n'avait pas le cœur à ça. Les retrouvailles avec sa mère lui avaient laissé un drôle de goût, une saveur étrange entre l'amertume et la joie. Pas de bonheur cependant. Elle l'avait écrit quelques fois dans des lettres à Lenwë. Pourquoi ? Pourquoi n'arrivait-elle tout simplement pas à être heureuse ? Elle avait couru si longtemps après cette image au loin, avant de se rendre compte que tout ce dont elle rêvait n'arriverait jamais. Il n'y aurait jamais de foyer heureux, de rires autour du feu. La seule chose qui la rendait vivante, qui l'animait, qui chassait cette mélancolie perpétuelle, c'était la guerre. C'était les Sentinelles, leur moment léger autour des flammes, leurs rires, mais aussi leurs cris. « Nous devrions y aller avant qu'il ne fasse nuit, Miss. » Sortant de ses songes, la rousse hoche la tête et grimpe dans la diligence sans plus un mot. * * *
Citation :« Lenwë, * * *
Un petit silence dans les rangées, comme à chaque fois qu'on attend de voir ce qu'il se passe. Cendre sert davantage l'orbe qui s'enflamme légèrement, par anticipation, par envie aussi. La bise balaye la plaine, mais aucun mouvement à l'horizon, si ce n'est un éclaireur en approche. Elle sert les dents, et puis finalement lève les yeux au ciel. « Incroyable. Pour des barbares ils sont plutôt… mous. » Elle grimace. La patience n'a jamais été le fort de la sorcière, et encore moins quand elle se croit suffoquer au milieu des autres. Elle s'écarte un peu d'ailleurs, laissant la foule faire son office. Ici et là on soigne les blessés, on enveloppe de magie les autres. Elle surprend même Selinde qui « rassure » Lenwë du coin de l'œil. Avec un sourire en coin, elle ne peut pas s'empêcher d'esquisser le sourire le plus moqueur de sa vie. Lenwë ne le verra pas, car elle leur tourne le dos, faisant face au front qui n'avance toujours pas. Figés dans cet entre-deux, elle finit par lâcher à Elena qui est à sa gauche : « Après mon frère, la Commandante a l'air de s'intéresser à Lenwë. Je suis certaine qu'elle n'a pas de petite culotte… » Elle a un petit rire, puis finit par se calmer, inspirer et reprendre sur un ton plus neutre : « Il était bon ce vin ? »
17-11-2017, 20:32:47
Un doux et agréable souffle, presque chaud, certainement issu des mages elfiques à ma proximité, jouait avec ma chevelure aussi blanche que la neige. A l'idée que toutes deux seraient bientôt maculées du sang de nos ennemis, j'esquissai une moue empressée bien vite remplacée par un soupir. Qu'importe la rage qui brûlait en moi de les exterminer sans la moindre miséricorde, je n'étais pas femme à sacrifier celles et ceux qui m'avaient placée à leur tête pour cette pulsion, bien que démesurée, de violence.
24-11-2017, 12:40:28
Je levais mes yeux de la carte de la région que j'examinais avec attention, pour regarder sur Cendre.
A la pique de jalousie ciblant Selinde, je regardais cette dernière, en pleine discussion justement avec Lenwë. Je les observais quelques instants, indifférente, puis détournant mon regard je dis avec une pointe d'ironie : "Oh, elle est sûrement en train de lui apprendre que c'est son cousin éloigné ou que sais-je. Après tout, il semblerait qu'elle soit affiliée avec la moitié de la population du continent, donc ça ne m'étonnerait qu'à moitié. Mais si c'est le cas tu devrais en effet te méfier, vu comment elle est proche et attentionnée avec sa famille... " Je lançai un coup d'oeil valide vers Dione non loin de là pour accompagner ma phrase pleine d'allusions, marmonnant quelque chose d'inaudible qui se perdit dans le vent rugissant et glacial. Puis je reportais mon attention sur le document topographique, tout en demandant, faussant l'innocence et l'ignorance et répondant à la question de la jeune femme : "Le vin ? Le fameux dont tu parlais dans ta lettre à Lenwë ? Je ne l'ai pas reçu si tu veux savoir, et cela ma grandement agacé : Dyanese pourra en témoigner... La bouteille a dû se perdre dans la livraison. Tu n'as visiblement pas d'autres choix que de m'en faire parvenir une nouvelle. J'espère que tu en avais gardé en réserve." Sur ces mots je pris congé, prétextant devoir engeu- entraîner mon élève avant l'affrontement, mais me dirigeant réellement vers ma tente pour mieux dissimuler les preuves -à savoir: cacher le cadavre de la bouteille-, espérant que la rousse n'avait pas remarqué la légère teinte bleue de ses lèvres. Je ne pus cependant m'empêcher de ressentir un frisson en repensant à l'arôme exquis de ce spiritueux exotique. Non mais, quel vin ! |
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