Cendre et poussière
#1
Ma tante m'a dit un jour que rien n'était pire qu'un Jarl cruel, sinon un Jarl cruel désœuvré. Les rumeurs qui courent sur certains de nos dirigeants, Stirling en particulier, ne m'ont jamais donné raison de la démentir. Mais ma tante n'a jamais vu de quoi sont capables les habitants d'Isaroth. Puissent les dieux, dans leur miséricorde, lui épargner un spectacle comparable à celui qui m'a été infligé.

J'ai vu des Agars commettre l'infamie indépendamment de leur volonté. J'ai vu des corps désarticulés animés par un simulacre de vie et se jetant sur les vivants pour en dévorer les chairs. J'ai frôlé la mort derrière les murs glacés de la forteresse du Jarl de Skövendör, et n'ai pu affronter le monstre qu'il est devenu. Mais les récits de mes frères et sœurs Trappistes évoquent des horreurs sans nom. Une âme et un corps pareillement corrompus par les maléfices holdars.

Aujourd'hui, Broder Aaren est mort. Mais ses terres portent encore les stigmates de la guerre. Et chaque jour qui passe apporte son lot de blessures nouvelles au peuple de Skövendör. Les rebelles ont été vaincus ; les Elfes et les Taliens chassés. Mais il reste de petits groupes de pillards et d'opportunistes en tous genres pour venir prélever un tribut toujours plus lourd sur la région.

J'ai quitté mon lit d'hôpital dès que j'en ai eu la force, et j'ai voulu voir de mes yeux ce que prétendaient les rumeurs. Encore faible, j'ai parcouru les routes, suspendue au bras de Gared ou de Floki pour préserver mes forces. Ce que j'ai vu n'était que ruine et désolation. Nous avons traversé des villages dont il ne restait que les fondations. Nous sommes passés devant de sinistres arbres aux branches desquels pendaient les corps de malheureux, le corps brisé et les yeux arrachés par les corbeaux. Nous avons vu des troupeaux entiers égorgés au milieu de pâturages, en si grand nombre que loups et chiens errants étaient incapables de tous les dévorer. Le vent froid du nord ne portait guère à nos narines que des odeurs de mort et de pestilence.

Les vivants ne faisaient guère plus envie que les morts. Réunis dans les quelques villages épargnés par le conflit, le regard vide et le visage émacié, ils avaient à peine la force de nous demander notre aide. Affamés, épuisés, ils offraient une proie facile aux épidémies auxquelles les guerres sont si propices.

J'ai passé des heures innombrables au chevet de blessés et de malades. J'ai échoué à sauver tant de vies que je peine à trouver du réconfort dans celles que j'ai su préserver. Leurs visages rongés par la peur, la fatigue et le chagrin restent gravés dans ma mémoire. Je revois ce fermier dont les mains furent tranchées et les yeux brûlés, retrouvé sur la route, déambulant au hasard et complètement déshydraté. Je revois cette jeune fille à peine en fleur, violée par les maraudeurs d'Aaren avec tant de férocité que ses organes reproducteurs n'étaient plus qu'une bouillie infâme. Ses seins avaient été coupés avec méthode. Je revois ce vieillard, témoin du massacre de toute sa famille et laissé pour mort avec les jambes et les bras brisés à coups de masse. Tous sont partis rejoindre les dieux alors que j'essayais de les sauver.

Non, ma tante n'a jamais vu les horreurs que j'ai vues ces derniers jours. Nous pensions avoir repoussé les ombres d'Isaroth, mais c'est des conneries ! La souffrance est toujours là, plus forte que jamais. Et notre victoire sur Andoras n'en est que plus amère. Skövendör ne se remettra pas avant longtemps de cet épisode sanglant. Les terres et les mémoires garderont pour des années les traces de l'horreur qu'elles ont subie.

Nous ne pouvons pas rester assis à regarder la région se reconstruire lentement. Les villages doivent être reconstruits, les routes réparées, les familles mises à l'abri du besoin. Il faut trouver de quoi remplacer les réserves de nourriture perdues, renouveler les cheptels, refaire les semailles.

Les habitants ne pourront jamais faire tout ça seuls avant l'hiver. Dans notre malheur, nous avons de la chance : les premiers frimas sont encore loin devant nous. J'ignore ce que l'Althing a prévu pour tous ces gens, mais nous n'attendrons pas les bras croisés que Björnhill prenne des décisions. Je parlerai ce soir à mes frères et sœurs Trappistes. Nos talents sont nombreux, et nous pouvons faire beaucoup pour le peuple de Skövendör. Et nous bénéficions désormais de l'ingéniosité de deux Nains. Thrainsa et Rurik Brassefer. Je suis curieuse de savoir ce qu'ils seraient capables de faire pour venir en aide à ces gens…



J'approche, et à travers les brumes je devine
De noirs corbeaux survolant désormais les ruines
De cette petite ville jadis si fière
Dont ne subsistent aujourd'hui que cendre et poussière.
- Extrait de La Geste de Rygwir par Alfkyr Faroë, barde agar -
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#2
La guerre est finie… La joie aurait dû revenir dans ces contrées et pourtant…. Les peuple Agar nous prend pour des insensibles, nous les nains. Mais même nos cœurs de pierre peuvent se fendre face à tant de détresse. Il y a quelques semaines, j'avais traversé ces terres sans y faire attention tant la guerre nous appelait. Mais maintenant que l'Abomination était morte et les Elfes chassés, j'ouvrais enfin les yeux sur ces terres dévastées. Ces personnes, ces réfugiés n'étaient pas de notre sang et pourtant, c'était tout comme. Rejoindre les Trappistes, c'était un peu aussi se lier au peuple Agar. Et ce peuple souffrait. Dans les grands récits de guerre des temps jadis, on n'évoquait que la défaite ou la victoire, les mouvements armés et la solidarité des habitants de Karad. Mais presque jamais n'étaient évoquées les populations touchées. La plus atteinte de notre groupe était sans conteste Sighild. Je ne la connaissais peu malgré sa convalescence, elle s'activait pour aider les blessés.

Moi, je ne savais rien d'utile pour les soigner. Je me contentais de regarder les populations affamées revenir vers leurs villages brûlés, pour constater de leurs propres yeux ce que les messagers avaient dû leur transmettre. Tant de morts innocents pour la folie d'un homme. Mais la folie de cet être n'était pas la seule responsable. Je ne pourrai pas oublier cette femme âgée, en larmes devant une chaumière à moitié carbonisée. Les gens autour d'elle maudissaient le Jarl corrompu. S'il savait… Quelques jours plus tôt, j'avais tiré une charge explosive sur le toit de la bâtisse pour déloger les renégats. Je pouvais encore voir les impacts des balles perdues. Le toit de chaume s'était embrasé en quelques instants. J'étais tout aussi responsable de la destruction de cette maison. Et pourtant, les habitants m'avaient chaleureusement remercié.

« Merci seigneur nain » alors que je n'avais rien d'un seigneur. J'étais simplement un fou qui manipulait une poudre dangereuse sans y perdre mes propres doigts. Et que dire de cet autre moment, alors que j'observais mes compagnons aider les habitants à déblayer une maison, où je sentis quelqu'un tirer sur ma cape. Je m'étais retourné pour observer une gamine d'une dizaine d'année, le visage crasseux. Ses grands yeux noirs m'avaient fixé quelques secondes. Elle était aussi grande que moi mais si frêle. Je lui avais alors tendue la seule chose que je pouvais lui donner : mon repas. Elle l'avait dévoré. Littéralement dévoré. Pas une miette n'était tombée par terre. Puis, malgré la terre sur ses doigts, elle se les était léchés et pourléchés. Avant de partir, elle avait hésité, dansant d'un pied sur l'autre.
« Moi c'est Rurik et toi ? »
« Vahna »
« Où sont tes parents ? »
« Je ne sais pas… C'est vrai que les nains vont venir nous aider à tout reconstruire ? »

C'était ainsi que j'avais appris les rumeurs qui circulaient. Le peuple de Skövendör espérait l'aide de Karad. En vain probablement. Mais s'ils voulaient l'aide des nains, ils auraient au moins l'aide de certains. Nous découpâmes des troncs pour fabriquer des palans. L'ingénierie naine au secours des Agars. Nos frères.

Mais après chaque charnier viennent les charognards. Dans le monde des bipèdes, ils s'appelaient Orcs. Leur campement avait été repéré après la découverte de huttes pillées. Quelques Trappistes s'y dirigèrent pour nettoyer la place. Ce fut l'histoire d'une journée. Mais ils devaient bien pouvoir servir à autre chose. Ceux qui savent détruire doivent savoir rebâtir. Et c'est dans cette optique que Sighild nous réunit cette nuit là. Pour parler de la reconstruction du Skövendör et de son avenir.
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#3
Nous avons eu la première réunion avec les hommes et les femmes que les habitants de Folgör ont désignés pour les représenter. Floki, Nabuk, Rurik et moi avons rencontré ces délégués dans la maison du Thing. Nous avons été reçus par son jeune fils, Kovar, le Thing lui-même étant mort pendant le conflit. Il était accompagné d'un gothar et d'une cueilleuse d'herbes.

Nous avons discuté des heures durant. Pour essayer d'identifier les besoins des habitants. Faire l'inventaire de ce qu'ils avaient perdu, et plus important, de ce qu'il leur restait. Hiérarchiser les besoins pour ne pas perdre temps et énergie dans des broutilles. Nous avons une grosse vingtaine de villages à aider, et on ne peut se permettre de gaspiller nos forces à offrir plus que le nécessaire aux uns tandis que les autres n'ont pas le minimum vital.

La principale difficulté de cette discussion, celle qui a causé le plus de frictions, a été de faire comprendre à nos interlocuteurs que certains besoins, qu'on pourrait légitimement considérer comme essentiels en temps de paix, étaient désormais de l'ordre du luxe.

Gared a interrompu notre réunion peu avant l'heure de la chouette. Avec Hodor et Morane, ils s'étaient levés aux aurores et avaient passé la journée à traquer un petit groupe de pillards qui avaient profité du chaos des dernières semaines pour mettre la région à feu et à sang. La traque avait visiblement été fructueuse : à genoux devant nous, aux pieds d'Hodor et Morane, deux hommes d'une vingtaine d'années et une femme à peine plus vieille. Tous trois portaient des traces de coups récents.

Nous les avons exécutés dans la nuit, après un simulacre de procès qu'aucun d'entre nous n'a pris plaisir à jouer. Nous n'avons aucune légitimité pour rendre la justice. Cette question a fait l'objet de nombreux débats lorsque nous avons discuté de ce que nous pouvions faire pour Skövendör. En cette période de transition, la justice du jarl n'est plus exercée. Et les besoins en nourriture des innocents sont trop grands pour garder les coupables en attendant qu'une instance légitime les fasse pendre. J'ai moi-même voté à contrecœur pour que nous endossions cette responsabilité. Nous ne pouvons pas prendre le risque que les criminels agissent impunément d'ici la restauration du pouvoir judiciaire, puis se fassent oublier et échappent au châtiment qu'ils méritent. Nous ne pouvons pas soigner cette région si nous ne chassons pas les maux qui l'affligent. A quoi bon reconstruire s'il se trouve des hommes et des femmes pour ruiner nos efforts dans la foulée ?

Kovar s'est insurgé contre ce qu'il a appelé un abus de pouvoir. On ne saurait le lui reprocher.

- Et les complices de ces trois salopards ? lui a demandé Floki. Ceux qui sont morts dans l'attaque que mes hommes ont menée contre leur camp. Eux n'ont même pas eu l'opportunité de répondre de leurs actes. Vas-tu crier à l'abus de pouvoir pour eux aussi ?
- Ça n'a rien à voir. Ils…
- Ça a tout à voir, par les dieux ! Aurait-il fallu tuer tout le monde là-bas plutôt que de s'emmerder à ramener des prisonniers ? Les passer au fil de l'épée est-il plus juste que de les pendre après avoir fait notre possible pour leur donner un procès équitable ? Ce procès n'était pas légitime, mais la traque menée pour retrouver ces hommes ne l'était pas plus ! Aucune autorité compétente ne l'avait ordonnée et pourtant vous y étiez favorable. Nous avons fait ce qui était nécessaire pour assurer la sécurité de la région, et croyez-moi nous avons répugné à le faire ! Si nos méthodes ne vous conviennent pas, nous partirons. Nous avons trop à faire pour perdre notre temps à savoir qui aurait dû prendre une décision que nous savons tous être la seule décision possible !

Kovar s'est tu. Il a compris ce à quoi nous nous étions déjà résignés. Que la vacance du pouvoir local ne devait pas laisser le crime impuni. La puissance de notre groupe nous donne des responsabilités vis-à-vis de ceux qui ne peuvent se défendre seuls, et nous les assumerons jusqu'à ce que nous n'ayons plus à le faire. Même si cela nous dégoûte, même si cela nous empêche de dormir, et même si prononcer la sentence nous donne envie de vomir.

Je ne peux blâmer Kovar pour son idéalisme, mais le temps de l'idéalisme est révolu. J'espère qu'il saura ravaler sa fierté, malgré le ton que Floki a employé à son encontre, et qu'il ne refusera pas l'aide que nous pouvons apporter à son village.

Nous avons trop à faire, et trop peu de temps pour le faire…
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#4
Quelques jours ont passé depuis le « procès ». Je n'ai pas assisté à l'exécution. Ces histoires doivent rester entre Agars. Une certaine défiance est apparue dans les instances dirigeantes, si on peut encore les appeler comme ça. Kovar et sa prêtresse particulièrement. Mais ils ne peuvent non plus négliger notre aide. Et le reste de la population, bien qu'au courant de la punition ne semble pas se défier des Trappistes. Ils sont démunis et condamne donc rapidement les criminels. En tant de disette, il n'y a pas de place pour la vermine.

Chose étonnante, depuis cette affaire, Kovar n'est que rarement la première personne consultée. La plupart des habitants se tournent vers Floki ou encore Gared. Mais le colosse n'est pas l'être le plus accueillant du Septentrion et son aide est surtout demandée pour les gros travaux. Je souris dans ma barbe en observant le « Chef ». Ça lui va bien, cette position et je crois que ça lui plaît. Peut-être même que ça lui monte un peu à la tête. Sinon, les choses avancent doucement et chacun a trouvé un rôle dans l'organisation. L'équipe de reconstruction et réparation est dirigée par Thrainsa. Je bosse avec lui. On m'a interdit l'utilisation de la poudre après un léger incident. Mais le travail avance vite. C'est incroyable comme nos voisins sont en retard sur les règles élémentaires d'architecture. Et travailler avec seulement du bois, c'est une plaie. Mais bâtir en granit serait trop long. Heureusement qu'il y a aussi la réparation des « routes ». La place du marché a été pillée pour ses pierres et il est temps de la rebâtir. Il y a un point positif dans ce conflit, c'est que de nombreuses améliorations peuvent être faites… Ou au moins prévues.

Gared vient souvent nous aider avec Hodor mais ils ont aussi créée une milice pour protéger les travailleurs. Quelques jeunes recrues restent en admiration devant leur taille et se sont enrôlés. Les loups, les Orcs ou même quelques bandits tentent de profiter de la situation et la milice est là pour les en dissuader. Heureusement, depuis le procès, la zone est plutôt calme.
Sighild, quand elle n'est pas occupée au dispensaire de fortune s'occupe beaucoup de la communication. Elle appuie fortement Floki pour coordonner les efforts et, dans une moindre mesure, pour tempérer les ordres de Floki. Elle a un certain talent pour impliquer Kovar et sa famille dans la reconstruction, pour leur laisser croire qu'ils sont eux aussi en charge dans travaux. Pourtant, plus les jours passent, moins les gens ne sont dupes. Ce sont bel et bien les trappistes qui ont pris les rênes.
Hemdl et Morane disparaissent régulièrement. Je ne saisis toujours pas le comportement de l'arbalétrière. Toute la colère du monde semble l'habiter. Elle ne décroche jamais un sourire. Mais ils ramènent beaucoup de gibier et même du bétail égaré.
Quant à Nabuk, le mage, sa magie est là pour aider dans tous les domaines mais lui aussi est assez mystérieux.

Chaque jour des caravanes transitent entre les villages pour apporter ou emmener des matières premières. Une scierie a été aménagée le long de la rivière et nous avons même construit en une journée une scie à entraînement hydraulique pour débiter des planches. Malgré nos efforts, les plus petits villages sont moins bien lotis et en attendant, un camp de réfugié a été créé. L'entraide est réelle maintenant. C'est étonnant comme sentiment mais je me sens plus utile aujourd'hui que lors de la lutte contre le Jarl.

Quelques jarls alentours ont donné des ressources au peuple de Skövendör. Farine, nourriture et vêtements. D'ailleurs, une livraison plus importante doit arriver ce jour. Mais de Björnhill, toujours aucune nouvelle. Je crois que nous n'en attendons plus…
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#5
Floki était las de la misère, la crasse, la maladie. Las également du travail manuel, et de beugler des ordres à des gueux au regard vide. Tout cela lui rappelait les mendiants loqueteux de son village natal, ces moins qu'humains qui semblaient presque se complaire dans leur misère. Bien sûr, ces paysans du Skövendör n'étaient rien de comparable : ils étaient de braves travailleurs, que le sort - et la cruauté d'un homme - avait privés du fruit de leur labeur, de leurs foyers et de bien plus encore.

Du reste, les travaux ne semblaient jamais devoir finir. Les réparations avançaient lentement, les vivres étaient sévèrement rationnés et la main d'œuvre exténuée.

Floki réunit ses camarades trappistes, ainsi que les chefs locaux, et annonça son intention de partir à Björnhill, afin d'y plaider la cause de cette région oubliée et obtenir une aide substantielle du Jarl Stirling. Il fut décidé de réduire autant que possible la délégation, afin de ne pas dégarnir les rangs déjà trop maigres des travailleurs ; les préparatifs furent rapidement faits et Floki, accompagné du brave Gared, se mirent en route.

[---]

Le soir tombe et la pénombre gagne les steppes enneigées de l'Ingemann. Rapidement, le monde des deux voyageurs se réduit au bruit froissé des pas sur la neige, au cliquetis des mailles métalliques et aux formes noires des collines environnantes, qui se détachent du ciel bleu sombre, sans lune mais constellé d'étoiles. Ils voyagent à un rythme infernal depuis plusieurs jours, se reposant peu, marchant la meilleure partie de la nuit, faisant fi du froid de la steppe et des yeux brillants et affamés des bêtes sauvages qui les guettent constamment.

Au loin, une lumière vive se distingue, telle un phare guidant les deux marcheurs.

[Image: 138.png]Ha ! Ce doit être notre refuge ! Nous voilà presque arrivés !



Gared, plus lourdement équipé et rendu taciturne par la fatigue, répond d'un simple grognement.

Les deux trappistes atteignent leur refuge au milieu de la nuit. Logan Blackstone, une nouvelle recrue, veille sur le foyer. Ils échangent des salutations rapides, puis les voyageurs exténués prennent possession de deux paillasses et s'endorment immédiatement.

Le lendemain, ils iront demander audience au Jarl Stirling, et en profiteront pour glisser une lettre plus personnelle à l'influente devineresse Ermine.
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#6
Le soleil est encore montant quand la délégation Trappiste se dirige vers le palais du Jarl Stirling pour y demander une audience.

Gared, dit - ironiquement - "la Finesse" est équipé de pied en cap, portant à même la peau une armure complète de mailles dorées, derrière lesquelles se devinent ses tatouages tribaux. Il a remisé son redoutable fléau pour une superbe hallebarde, non moins meurtrière mais à l'aspect plus... noble. Si l'on devine la puissance et la rage du berserker prêtes à animer son corps musculeux à tout moment, le visage de Gared reste calme et solennel.

Logan Blackstone est loin d'être un nabot, mais peine à attirer le regard, à côté de l'impressionnant garde du corps. Habillé simplement, de cuir et de mailles sombres, haches à la ceinture, il porte à la main un rouleau, qu'il serre avec une certaine nervosité. C'est la lettre destinée à la devineresse Ermine, que Logan a la responsabilité de délivrer en mains propres à l'influente conseillère de Stirling.

Flanqué de part et d'autre des deux colosses, Floki semble presque petit et fluet, malgré ses épaules larges et ses muscles d'acier. Il arbore des atours beaux et raffinés, qui laissent toutefois entrevoir la maille aux reflets argentés qu'il porte par-dessous. Légèrement armé d'un arc, qu'il porte dans le dos, et d'une dague, à la ceinture, son attitude est celle d'un chef confiant, qui se sait bien entouré.

Les trois compagnons arrivent à l'entrée du palais et Gared annonce d'une voix forte, aux gardes :

[Image: 123.png]Floki Skarsgärd, chef des trappistes, accompagné de Gared et Logan Blackstone, demande une audience au Jarl Stirling Fradjornson. Il souhaite plaider la cause des habitants du Skövendör, qui vivent dans l'indigence la plus grande depuis la victoire remportée sur le Jarl-démon Broder Aaren.
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#7
Les grandes portes de bois s'ouvrèrent à l'annonce de Gared. Le Jarl Stirling venait d'accepter la demande des trappistes. Le petit contingent avança dans le palais du Jarl des Jarls.

Comme toutes les demeures nordiques, la lumière naturelle était presque absente. Les murs étaient épais, mêlant pierre et bois, les ouvertures dedans se faisant rares pour préserver la chaleur. De nombreux braseros illuminaient les lieux, lui donnant une douce ambiance orangée au sol, tandis que les piliers sculptés se perdaient dans les ténèbres.
L'endroit était une pièce maîtresse de l'art nordique. Tout ici était de matières brutes comme du bois, de la pierre, de la fourrure , travaillés avec le plus grand soin. Bien loin du raffinement pédant des elfes, les lieux imposaient à ses visiteurs la beauté sauvage et indomptée du peuple Agar.
En montant quelques marches cirées, les fiers trappistes arrivaient enfin dans la salle principale du palais : une grande pièce servant à la fois de salle du trône et de salle de banquet. Au centre brûlait une grande âtre, sur ses côté de grandes tables traversaient la pièce en longueur, à droite on devinait les cuisines aux bruits et aux odeurs, à gauche la lumière pâle et l'odeur acre évoquait l'alcôve d'un mystique, juste à côté un grand escalier menait aux étages supérieurs, et enfin au fond sur une esplanade d'une marche de haut se trouvait le trône du Jarl.

Stirling Fradjornson se tenait là, droit, debout et fier. Véritable incarnation du guerrier skelden, même derrière son épaisse et royale tenue, on devinait une musculature aussi développée et puissante que celle de Gared, digne de ses exploits guerriers. Le Jarl avait chassé les plus grandes bêtes de l'Ingemann et leurs trophées ornaient les murs. Tous les rivaux qui osèrent le provoquer en duel, connurent d'écrasantes défaites.
Loin d'être une brute épaisse, c'était un dirigeant ferme et autoritaire, qui menait une politique qui lui assurait la main-mise sur l'Ingemann. L'alliance avec les nains était tenue en haute estime, les elfes étaient tenus en laisse par le commerce. Il avait voyagé loin au sud, répondant favorablement à la demande du Cheikh de participer à la fête du soleil. Il rencontra également les sages du peuple de Korri, qui reconnurent en lui l'esprit féroce d'une bête.

Ce n'était qu'une fois face à lui, qu'on pouvait se rendre compte que toutes les mythes, que toutes les rumeurs, et que tous les dits, que tout pouvait être possible, tant l'homme était à la mesure de sa légende. Face à lui, on ne pouvait que se soumettre. Ou se rebeller, se battre contre son pouvoir tyrannique.

Le Jarl Stirling observait de son regard froid et implacable les arrivants. Ils venaient lui demander audience et -ironie du sort- cela concordait avec ses projets. A sa gauche, Rygen se tenait comme une sentinelle immobile. A sa droite en retrait, la devineresse Ermine attendait. Beauté aux yeux d'améthyste et aux cheveux platine usés, elle conseillait le Jarl, lui annonçait ses victoires, et lui susurrait la vérité des esprits. Elle surveillait l'Ingemann des yeux de sa grivre, grivre qui se tenait sur son épaule. Elle savait.

[Image: Ik2xuSr.png]-"Je vous attendais" annonça le Jarl des Jarls. Il semblait presque de bonne humeur. C'était difficile de le dire avec son air austère, mais son ton n'exprimait ni colère ni énervement ni lassitude.

Une bonne étoile souriait aux Trappistes en ce moment même. Le Jarl savait pourquoi ils venaient, le jarl savait quoi leur demander, le jarl savait comment les récompenser.

[Image: Ik2xuSr.png]-"Floki Skarsgärd, chef des Trappistes. Vous avez voyagé depuis le sud de l'Ingemann jusqu'à Björnhill pour réclamer audience et je vous accorde ce droit. Prenez donc une choppe d'hydromel sur une table, un morceau de viande et venez vous asseoir près de moi, je ne saurai tolérer que mes invités ne meurent de soif, de faim ou de fatigue dans ma demeure. Vos camarades peuvent également se servir."

Les tables se couvraient de mets depuis quelques minutes déjà, les domestiques prévenus de l'arrivée des visiteurs dressaient la table avec hâte. Ils amenaient alcools, viandes, fèves, et pains pour rassasier les guerriers qui se présentaient.
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#8
Stirling en personne, Jarl des Jarls ! Anticiper la rencontre, préparer ses doléances est une chose ; rencontre l'homme en chair et en os en est une tout autre. La présence de l'imposant suzerain irradie l'ensemble du hall, d'un charisme autoritaire et d'une supériorité sur le commun des mortels. Pas de doute, le chef c'est bien lui. Les trois compagnons, malgré leur bravoure et leur bravade, ne peuvent qu'être intimidés devant leur seigneur.

Tous se raidissent lorsqu'il prend la parole, comme attendant une sentence... et l'acceptant déjà. Une fois révélé les bonnes dispositions du Jarl, ils ne parviennent cependant pas à se détendre. Gared et Logan, pareils à la bête qui se sait dominée, courbent légèrement l'échine en suivant avec méfiance Stirling du regard. Floki tente d'adopter une posture plus décontractée, mais un observateur attentif pourra observer que d'infimes tressaillements le parcourent, et que sa voix se fait parfois chevrotante.

Imperturbable, Stirling semble ne pas remarquer la gêne de ses visiteurs, guère habitués à côtoyer des hommes de son acabit.

[Image: 138.png]Ô Stirling, Jarl des Jarls, merci de nous recevoir. Vous avez peut-être entendu chanter les exploits de Gared, qui a terrassé le traître et démon Aaren. Et voici Logan Blackstone, un fidèle compagnon qui a déjà su prouver sa valeur.


Floki s'incline et pose un genoux au sol, rapidement imité par ses deux compagnons. Il laisse passer quelques secondes et se relève, arborant un sourire qu'il veut sincère et confiant.

[Image: 138.png]Aucun honneur n'est plus grand que d'être invité à votre table, et il ne sera pas dit qu'un trappiste a refusé votre hospitalité. C'est avec plaisir que nous romprons le pain avec vous, Ô Stirling, mais non sans penser à nos compagnons et au... au peuple du Skövendör, qui doivent, hélas, rationner leurs vivres au moment où nous parlons.

Les trappistes suivent l'invitation de leur hôte et s'attaquent de bon cœur au festin qui leur est présenté. Il faut dire que le petit déjeuner, préparé par Padokais - une autre recrue récente, a démontré que les trappistes étaient sélectionné plus sur leur habileté aux armes et aux sortilèges que sur leurs talents culinaires.

Du coin de l'œil et en conversant avec Stirling, Floki surveille Gared et lui envoie un coude dans les côtes lorsque celui-ci se ressert de l'hydromel pour la troisième fois alors que chacun autour de la table n'a bu qu'une ou deux gorgées de sa corne. Il constate également que Logan a bien l'esprit à sa mission et s'entretient avec la devineresse.

Peut-être n'aurons-nous pas besoin de l'aide d'Ermine pour convaincre Stirling, après tout..., songe Floki, voyant le Jarl des Jarl en si bonnes dispositions.

Au fil du repas, Floki entretient son seigneur de l'état du Skövendör après la défaite de Broder Aaren, des travaux engagés et du besoin d'aide extérieure, distillant avec toute la subtilité dont il est capable - c'est-à-dire probablement trop peu pour qu'un politicien de la stature de Stirling ne voit clair dans son jeu - l'importante contribution des trappistes à la restauration de la région ainsi que, bien évidemment, les nombreux exploits guerriers de la troupe. Trahir un brin d'ambition ne peut pas faire de mal.

[Image: 138.png]Le peuple du Skövendör souffre, Ô Jarl des Jarls, et il est urgent de lui apporter une aide matérielle. Nous avons ratissé la région, ses forêts et ses carrières, pillé un camp orc, mais la reconstruction est lente : les bras valides manquent, ainsi que les matériaux... et les vivres, bien sûr. Chaque jour, le froid et la faim emportent les plus faibles.

Nous avons pour idée de récupérer chez les responsables de ce désastre les ressources qui manquent aux gens du Skövendör. Les Elfes d'Asteras, Nitraën et Tilador Erdana ont investi ces terres, et à n'en pas douter ont largement contribué à leur pillage.



Citation :HRP : étant donné les possibles pouvoirs de la devineresse, je décris brièvement ce que contient le rouleau à son intention, détenu par Logan : d'une part, une lettre de Sighild, engageant une discussion sur le chamanisme et les esprits (politiquement neutre) et d'autre part, un billet discrètement enroulé dans la première lettre, invitant la devineresse à partager un dîner à notre siège.
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#9
Le Jarl écoutait avec attention les doléances de Floki. Cela confirmait les échos parvenus jusqu'à lui, et encore une fois, la femme à sa droite lui avait murmuré la vérité.
Face à lui, c'était des guerriers agars, des vrais. Des héros qui venaient du plus bas de la société, ceux qui ont connu les épreuves depuis leur jeunesse , ceux qui n'ont pas connu le confort de ces nobles prétentieux.

[Image: Ik2xuSr.png]-"J'entends votre demande Floki." annonça-t-il avant de reporter son attention sur un autre géant dans l'assemblé, "Dites-moi, Gared, j'ai cru comprendre que vous étiez le fils d'Octor."


Stirling regardait l'homme, le scrutant, appréciant et jugeant ses tatouages. Aucun doute, c'était bien l'homme dont on lui avait parlé.

[Image: Ik2xuSr.png]-"Oui, votre père est une victime de ces lâches elfes. J'ai pris les terres de ces couards à l'ouest et plutôt que de m'affronter, ils ont préféré s'en prendre à des innocents. Je m'en souviens, Lennart Sigvald a utilisé sa mort comme prétexte pour stopper la conquête du Rippelsheim et du Rigulsheim." déclama le Jarl des Jarls, "C'est ainsi la façon de faire des elfes : attaquer de manière détournée, en se cachant derrière quelques mensonges pour garder la tête haute et leur précieuse dignité. Les Skeldens affrontent avec honneur leurs ennemis et prennent de force ce qui leur revient de droit. "

L'attention du Jarl revenait une nouvelle fois à Floki, et il le regardait avec un sourire presque moqueur. Un peu envers l'attitude de Floki, beaucoup envers Broder Aaren, son rival vaincu.

[Image: Ik2xuSr.png]-"Une place de Jarl s'est libérée si je me souviens bien. Dans le Skövendör si ma mémoire ne me fait pas défaut. Rappelez aux elfes d'Asteras leur échec d'il y a dix ans. Ils se pensent autorisés à parcourir les terres de mon royaume, à les piller de leurs ressources, et à menacer les agars, tandis que ces chiens de l'égide pactisent avec eux pour quelque diablerie. Rasez leur un village et envoyez leur un message : nul étranger ne traverse l'Ingemann sans mon autorisation. Réussissez et la forteresse de Skövendör et son titre appartiennent aux Trappistes."
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#10
Alors que Floki discutait avec le Jarl, Logan était perdu devant la Chamane. Il peinait à trouver ses mots. Il n'avait jamais eu de don pour communiquer avec les Esprits ou les Dieux, mais il avait toujours eu une très grand fois dans les oracles et les chamanes. Si bien, qu'avant chaque mission, même la plus anodine, il aimait à se faire bénir ses armes par toutes sortes de sacrifice animal ou autre don fait aux Dieux.
Il retrouva ses esprits lorsque Gared paru soudain pris d'une certaine joie, pour peu que l'on puisse lire la joie sur le visage d'un berzerker.
Il compris alors que le Jarl de Jarl avait accepté la demande de Floki.Alors qu'il relevait la tête pour écouter discrètement la discussion, il perçu la demande de son chef pour un drakkar afin de transporter troupes et matériel le long de la rivière.
Après tout, imaginerait on un raid Agar sans un imposant Drakkar?Avec ces bonnes nouvelles, le jeune berzerker se remis les idées en place, et compléta la mission que l'on lui avait confié.
Il repris sa discussion avec la chamane.

[Image: 256.jpg] - Donc, comme je m'apprêtai à vous le dire, voici une lettre de notre Chamane Sighild Asgaril. Elle souhaite s'entretenir avec vous des choses chamaniques et mystiques.


Alors qu'il lui remettait le message, que la chamane venait de le remettre sous une de ses fourrures, il repris presque immédiatement.
[Image: 256.jpg] - Vous saviez ? Vous saviez donc que nous vous demanderions ce raid. Il est important pour moi d'avoir la bénédiction des Dieux, pour mon arme et mon vaisseau. Me feriez vous l'honneur de bénir cette expédition par une bénédiction des Gotars ?


Gared, alors assis en bout de table se leva alors. Il semblait avoir pu reprendre une chope dans le dos de Floki, et s'exclama alors.

[Image: 123.png] - Jarl des Jarl, allons bénir ces Drakkars, allons bénir ces armes, que ces elfes soient chassés du Nord !
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#11
Se joignant à l'enthousiasme de ses camarades, Floki reprend l'exclamation de Gared.

[Image: 138.png]Ô, Jarl des Jarls, qu'en pensez-vous ?! Allons auprès des Gothars et implorons la bénédictions de Chil et Asagerim, que le Raid soit glorieux et le premier d'une saga digne des anciens temps !
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#12
Le jarl répondit enfin à la demande :

[Image: Ik2xuSr.png]-"Faites-donc bénir les fiers navires qui serviront votre attaque, et revenez victorieux, ou morts."


De son côté Ermine glissa un sourire à Logan quand il évoqua la lettre de Sighild, et quand il parla à demi-mots du don de voyance.
[Image: QJmVLfH.png]-"Les chamans n'ont besoin d'écouter que les esprits pour savoir. Tant que les esprits seront écoutés, les dessins des dieux se réaliseront. Tant que la trame divine ne sera pas terminée, il y aura des chamans pour guider les hommes sur leurs destins."
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#13
Un corbeau messager arrive des plaines d'Erioss et délivre au palais du Jarl Stirling un fragment de parchemin, d'une qualité elfique, sur lequel est griffonné d'une écriture serrée :

Tilador prise. Résistance vaincue. Pillage en cours. Ordres ? Raser la ville ou attendre renforts pour garder Tilador ?
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#14
Le Jarl des Jarl sourit avec fierté. L'écrasante victoire des peuples nordiques sur les elfes incapables de tenir une épée ne fut pas une surprise. La devineresse avait prédit une capitulation à la simple vue de leurs imposants navires. Les esprits avaient même évoqué un colosse indestructible braver sans broncher les renforts du sud. Témérité ou inconscience, son acte avait inspiré la peur, créant la confusion dans les rangs ennemis. Les trappistes s'étaient montré digne fils d'Asàgerim.

Le visage de Stirling s'assombrit. Cette victoire ne fera pas oubliée la corruption de Broder Aaren. La terre du Skövendör portait en elle sa corruption et la rancœur habitait désormais son peuple. Oublié de l'Athling, la région sinistrée avait connu des sévices à faire pâlir les plus valeureux guerriers : viols, tortures inimaginables et violence bestiale étaient leur lot quotidien. La souffrance répondait à la souffrance, sans aucune échappatoire possible. Difficile d'oublier cette sombre période sans aide de Björnhill.

La libération de l'oppression du ténébreux Jarl fut une lueur d'espoir, mais hélas, de courte durée. Le vide laissé par la disparition d'Aaren, les terres arides et un peuple au cœur empli de colère ne pouvaient engendrer une reconstruction pacifiste. On ne peut par simple claquement de doigts passer de la terreur à une paix durable. Pas sans une main de fer pour diriger. Pillages et vols étaient les seules options de survie des habitants livrés à eux-même - seulement les plus robustes - les plus faibles se contentaient de pleurer en attendant une mort inéluctable.

La région sombrait peu à peu dans le déclin. Pourtant, certains croyaient toujours en un avenir radieux et paisible, et murmuraient que la renaissance du Skövendör viendrait avec celle de héros. Les noms comme "Floki", "Sighild" ou parfois "Rurik" accompagnaient ce message optimiste. Ces murmures devinrent des rumeurs qui firent naître un nouvel espoir. Les trappistes pansaient les plaies et motivaient les semailles, la chasse des bandits profitant de cette anarchie (orcs, elfes, ou agars ), l'instauration d'une milice et une organisation sociale. Si cette guilde avait contribué à la reconstruction de villages, elle avait aussi inspiré les bourgades voisines. Sans oublier les horreurs passées, le Skövendör commençaient à entrevoir une rédemption.

Les rumeurs avaient circulé jusqu'à la capitale Agar : Stirling s'était réjoui du tournant que prenait la région. Avec la récente victoire sur les elfes, il put honorer sa promesse sans regret.

[Image: Ik2xuSr.png]
Citation :Floki Skarsgärd,

Par de nombreuses batailles, vous avez prouvé votre valeur,
Par votre comportement altruiste, vous avez contribué à la renaissance du Skövendör,
Le nom de votre guilde restera à jamais gravé dans la mémoire de son peuple.
C'est donc avec honneur, et sans doute possible, que je nomme Jarl Skarsgärd du Skövendör
Puissiez-vous rendre à ce fier peuple sa gloire d'antan.

Stirling, Jarl des Jarl.
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