[RP][PvP] Animation : Horreurs dans la nuit

[Erhan]

La guerre civile attendue par les agars était enfin arrivée. On le criait, on le placardait, on le murmurait.

Un jarl avait officiellement déclaré la guerre à Stirling Fradjornson.

Broder Aaren affirmait que Stirling était faible, et que ses hommes reprendraient Björnhill à ce lâche. Les elfes menaient des incursions librement dans les terres du nord, et le jarl des jarls ne faisait rien pour les arrêter.
La lignée d'Aaren tenait une forteresse dans le Markenseim, pour lui, c'était une insulte.

Le temps que le message arriva jusqu'à la capitale, les maraudeurs du jarl Aaren commençaient à s'attaquer aux garnisons de Fradjornson et aux convois de marchands en provenance du sud.

Tous pensaient que c'était une manigance d'Ulrik pour déstabiliser le jarl des jarls, mais une nouvelle plus surprenante balaya cette thèse.
Ulrik Sigvald menait ces hommes sur le terrain, contre ceux de Broder Aaren, avant même que Rygen Helm n'ait la chance de se jeter dans la bataille.

Mais une seule heure après avoir apprit cette nouvelle, Rygen rassemblait déjà des hommes, et les crieurs annonçaient que tout valeureux pouvait le rejoindre dans son combat contre Aaren.

[Einar Hvedrung]

Einar marchait dans les rues de Bjornhill, il ressassait le message qu'il avait lu.

- "La guerre civile, les Agars allaient s'entretuer. Comment une telle chose était possible???

Il n'acceptait pas cet état de fait.

- "La guerre était déjà chose horrible, mais faire la guerre à ses propres frères... et tout ça pour une once de pouvoir... Quelle bande d'idiot, n'ont-ils pas compris que la puissance réside dans les anciennes traditions, celles que les dieux nous ont légué... Malheureusement, trop ont oublié ses dieux et le respect qu'ils leur doivent...

Il s'arrêta soudainement, remarquant que plusieurs personnes semblait le regarder. Il compris alors qu'il avait pensé à voix haute... Il les regarda quelques secondes puis pris la parole, cette fois, volontairement.

- "Quoi n'êtes vous pas d'accord avec ce que vous venez d'entendre? Cela fait bien trop longtemps que les Agars se divisent. Une telle situation devait finir par se produire... Des temps troubles se profilent pour notre peuple, et le sang de nombre des notres tombera avant la fin de cette guerre, une guerre faite pour assouvir l'appétit de pouvoir de quelques aristocrates. Agars, il faut revenir aux anciennes croyances, revenir à une époque ou l'honneur avait un sens, un vrai sens. Aujourd'hui chacun prétend avoir de l'honneur mais en réalité, peu d'entre nous peuvent se vanter d'être honorable. Je vous le dit, seules les anciennes croyances nous sauveront car elles seules peuvent amener le peuple Agar sur la voie de la réconciliation.

- "Toi!" dit-il en désigna un homme au hasard dans la foule. "N'es tu pas d'accord avec ce que je viens dire? Souhaite tu que les Agars s'entre-tuent? Veux-tu mourir dans un combat contre un autre Agar?

Einar repris de plus belle après une brève pause durant laquelle il scrutait les réactions des uns et des autres.

- "Avez vous oubliez ces démons qui nous ont chassé de nos foyers? Notre ennemi est là, il n'est pas Agar et tous ceux qui le prétendent ont tord. Il y quelques semaine, avec mes amis de l'Egide, nous avons combattu un puissant démon. Ils sont là, ils nous poursuivent et veulent nous soumettre. Ce n'est pas le moment de nous diviser, il nous faut trouver un Jarl qui fera l'unanimité et qui sera capable de nous guider dans le combat qui s'annonce et je ne parle pas de cette querelle de pouvoir!"

Il regarda le Corbeau sur son épaule.

- "Qu'en penses-tu? On part pour le Markenseim pour comprendre ce qui se trame??"

- "CROAAAAA..."

Il scruta encore une fois l'assemblée. Il savait que ce qu'il venait de dire ne plairait pas à tous et encore moins certaines personnes bien placée, mais il n'en avait cure...

[Morane]

Perdue dans les montagnes, la rumeur était déjà là, au milieu des ours, des aurochs, des tigres des neiges. La nouvelle se répandait, de berger à fermier, de chasseur à trappeur. Des "histoires de politique", chacun avait son petit avis, mais tout se mélangeait, il était difficile de distinguer le vrai du faux, les faits des romances, la source de l'exagération.

Jarl Aaren, Jarl Aaren, de qui s'agissait-il ? A l'aide d'une gourde d'hydromel, Morane, avide de savoir, interrogeait un chasseur dont elle partageait le camp et le feu, surtout, par ces nuits glaciales, tout en comptant minutieusement les carreaux qui lui restaient.

Ce Jarl, Aaren, le nom me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à mettre une tête sur le nom, ce n'est pas celui qui contrôle le passage des marchandises vers les elfes, et qui s'est considérablement enrichi ces dernières années, grâce à ça ? Ou attends, ce n'est pas celui qui a fait un espèce de scandale à torturer un chef de raid d'Asteras avant de réaliser qu'il s'agissait aussi d'un noble de la famille royale de chez eux. Oh le scandale que ça avait fait à l'époque. Quand on leur a renvoyé, il faisait plus le malin le gaillard, avec la joue fendue d'un côté. Parait que là bas, ça fait pas sérieux, mais plutôt affreux. Ils avaient pas adoré, il parait. Ca ne te dit rien ce gaillard ?

[Erhan]

Le chasseur acquiesça. Broder Aaren n'était pas du genre à aimer les elfes et encore moins à faire dans la subtilité. Ses hommes s'attaquaient régulièrement aux elfes des neiges et sa forteresse était pleine de leurs reliques, prises comme trophées de guerre.

Finalement, il avait été un loyal sujet du jarl pendant des années, sur ce point du moins. Pourquoi se rebeller contre Stirling ? Son manque d'action envers les hauts-elfes ne pouvait pas tout expliquer.
Une guerre ouverte avec Asteras était suicidaire, aussi fou qu'assiéger une citadelle naine. Essayait-il de justifier son ambition ? Possible.

Comme pour donner raison aux revendications du jarl Aaren, les elfes se massaient au sud, vers Tilador. Des chariots d'armes et de soldats se préparaient à la guerre, et laissaient les agars dans une position particulièrement inconfortable.

Des crieurs et affiches venaient confirmer cette mauvaise impression. Broder Aaren aurait trouvé un espion elfe rôder autour de son château. Un éclaireur de l'armée des hauts-elfes, dont la tête a terminé au bout d'une pique, s'intéressait de trop près aux fortifications des agars.

La situation était confuse et nombre d'agars ne parvenaient qu'à peine à comprendre le problème.

Une seule certitude, Rygen rassemblait ses troupes à Ermelinde pour rejoindre le combat qu'a commencé Ulrik Sigvald.

[Sighild Asgaril]

Sighild escalada la côte qui menait au refuge du louveteau, ses pieds crissant dans la neige et de la fumée sortant de sa bouche à chaque expiration. Elle arriva devant la porte en bois qui servait d'entrée au refuge, et la poussa avec soulagement. La journée avait été glaciale et elle n'était pas mécontente de regagner ce qui était devenu une nouvelle maison pour elle et ses compagnons. Cette bâtisse n'avait rien d'un palais avec sa taille modeste et sa charpente grinçante, mais avec du temps et des efforts, ils pourraient en faire un lieu plus chaleureux.

La jeune femme referma la porte derrière elle, posa ses affaires dans un coin et s'approcha de la cheminée. Elle étendit ses mains au-dessus des bûches, ferma les yeux et psalmodia quelques mots d'Agarim. Une flamme timide naquit au creux du foyer, lentement, telle une marmotte sortant de son hibernation et hésitant à quitter la sécurité de son terrier. Sighild se détourna, sachant que cette flamme n'avait plus besoin de son aide pour devenir une bonne flambée. Elle tira le banc qui se trouvait sous la grande table qui occupait fièrement le centre de la pièce et s'y installa. Elle se pencha pour attraper la besace qu'elle avait posée en arrivant et la tira jusqu'à elle. Elle en sortit une poignée de plantes médicinales qu'elle commença à piler dans un petit mortier en bois.

Le jour commençait à décliner lorsque Sighild entendit des pas à l'extérieur. Quelques instants plus tard, la porte du refuge s'ouvrait, laissant pénétrer un courant d'air froid des plus désagréables. Une petite silhouette emmitouflée dans sa cape et portant dans le dos une arbalète qui semblait démesurée au regard de sa porteuse entra avec un soupir de soulagement.

Sighild se leva pour accueillir sa sœur d'armes.

"Morane, viens donc te réchauffer près du foyer.
- Avec plaisir. D'autant que j'ai pas mal de choses à te raconter."

Le sourire de Sighild s'évanouit : le ton avec lequel Morane avait prononcé ces mots ne laissait rien présager de bon. Tandis que l'arbalétrière s'installait, elle alla décrocher des morceaux de viande séchée suspendus au fond de la pièce, revint s'installer en face de Morane et déposa la viande entre elles. La jeune fille accepta la viande de bon cœur et commença à en grignoter une lanière.

Après quelques instants d'un silence seulement brisé par le crépitement des flammes, Morane annonça à Sighild les nouvelles qu'elle avait récoltées.

"Le peuple agar est officiellement en guerre. Le Jarl Stirling mobilise ses troupes depuis quelques jours."

Sighild eut une grimace de dégoût.

"Contre les Elfes des neiges je suppose ?
- Tu supposes mal. Contre d'autres Agars."

Le dégoût laissa instantanément place à la stupéfaction.

"Une guerre civile ?
- Ouais.
- Et merde ! Ça nous pendait à la gueule mais je pensais que le Jarl avait tissé sa toile plus finement et qu'on n'arriverait pas à de telles extrémités avant un moment.
- Je pense que la toile du Jarl n'est pas complètement déficiente : Sigvald a pris les armes aux côtés de Fradjornson ! Autant te dire qu'il doit bien le tenir par les couilles.
- Sigvald se bat pour Fradjornson ??? Cette guerre risque d'être terminée rapidement... tu sais qui est le taré qui a décidé de se rebeller ?
- Un certain Broder Aaren. Une brute, de ce que j'ai compris. Si j'en crois les rumeurs, ses premières offensives dans ce conflit ont été orientées contre des civils. Ce serait aussi un passionné de la chasse aux Elfes. Des Elfes des neiges en particulier.
- Je ne le connais pas, et je ne crois pas avoir entendu parler de lui auparavant. Mais si ce que tu me dis de lui est vrai, je pense qu'il ne vaut pas mieux que Fradjornson.
- Je n'ai jamais prétendu le contraire..."

Il y eut une pause dans la discussion tandis que Sighild digérait les informations qu'elle venait de recevoir.

"Une guerre civile... reprit-elle, il ne manquait plus que ça ! Et pour une fois qu'une occasion de déstabiliser Fradjornson se présente, il faut qu'elle soit menée par un Jarl potentiellement aussi malavisé que lui... cette guerre sera finie en quelques semaines. Plusieurs mois tout au plus, à moins que cet Aaren soit particulièrement coriace. Et lorsque Fradjornson aura mis cet imbécile au pas, il n'en sera que renforcé dans sa position de Jarl des Jarls. Cette révolte est une nuisance pour l'instant, mais s'il joue finement - et les dieux savent qu'il excelle dans ce domaine - elle devrait lui bénéficier à long terme."

Sighild marqua une nouvelle pause. Elle semblait réfléchir, le regard perdu dans le vague et ses doigts pianotant sur le bois de la table dans un roulement régulier. Elle reprit :

"Toute guerre apporte son lot de désolation là où elle se déroule. Surtout si des civils doivent en faire les frais. Je partirai demain pour mettre mes talents de guérisseuse au service des victimes. Il n'est pas question que je prenne parti dans ce conflit, mais je ne peux pas faire comme s'il n'avait pas lieu. Connais-tu les projets de nos frères trappistes ?
- Pas du tout. Tu es la première que je rencontre depuis que j'ai appris la nouvelle.
- Je vois... c'est une situation délicate, et vu les forces en présence, j'ignore s'ils voudront s'en mêler.
- Ils risquent de s'y sentir forcés. On dit que les Hauts-Elfes sont sur le sentier de la guerre. J'ignore s'ils ont des comptes à régler avec Aaren ou s'ils profitent de la situation, mais des éclaireurs auraient aperçu des signes laissant penser qu'ils sont sur le point de nous attaquer..."

La jeune chaman ne sut que répondre. Elle prit sa tête entre ses mains comme si cet assaut de mauvaises nouvelles lui donnait la migraine.

"Quel merdier... mais quel merdier... bien sûr qu'ils voudront s'en mêler. Nous ne pouvons pas laisser les Hauts-Elfes ravager nos terres. Soigner risque de ne pas être ma seule occupation. Mais si nous allons combattre les Elfes, j'ai peur que notre présence donne à Fradjornson l'occasion de nous forcer à nous battre sous sa bannière.
- Fradjornson ira se faire foutre !
- Oui. Et Aaren aussi. Si les circonstances le permettent...
- Si elles ne le permettent pas, nous saurons nous montrer dociles. Le temps qu'il faudra..."

Sighild sourit à cette remarque. Elle ignorait comment allait se dérouler ce conflit, mais elle était sûre qu'il aurait lieu non seulement sur le champ de bataille, mais aussi sur l'échiquier politique qu'elle méprisait tant. Il allait falloir danser sur la musique des uns et des autres, donner l'impression de suivre le pas de chacun, tout en défendant les terres du peuple agar contre les Hauts-Elfes - et probablement quelques Taliens. Les jours à venir s'annonçaient éprouvants.

"Tu sais qui je serais curieuse de voir là-bas ? demanda Morane, tirant Sighild de ses pensées. Ton vieil ami Thorleif... il semblait déjà parler d'une guerre civile à l'époque. Je me demande s'il est impliqué de près ou de loin dans celle-ci...
- Thorleif... répondit Sighild en passant machinalement la main sur son ventre, là où la cicatrice laissée par la lance de givre du soi-disant éclaireur revenait régulièrement l'élancer. Oui, moi aussi je serais curieuse de le voir. Mais je n'en serais pas ravie, tu t'en doutes.
- Pffffff, t'es pas objective la taquina Morane, tu ne lui as jamais laissé sa chance de se justifier.
- Mouais. Et bien s'il veut se justifier un jour, il aura intérêt à être vachement persuasif.
- Plus sérieusement, je serais curieuse de voir ce qu'il aurait à me dire maintenant ce froussard. Morane eut un sourire carnassier. J'ai un truc à lui rendre, au passage."

Les deux trappistes discutèrent encore une bonne heure avant de décider d'un commun accord qu'il était temps de dormir. Si elles voulaient partir au plus tôt vers l'ouest le lendemain, elles auraient besoin d'une bonne nuit de sommeil. Surtout si elles voulaient d'abord retrouver leurs frères trappistes pour faire la route avec eux.

[Gared la Finesse]

Gared faisait le tour des tavernes en espérant tomber sur quelques hommes désabusés ayant connu le Jarl Aaren. Le nuit tombait lorsqu'il rentra dans une gargote miteuse. Il croisa au hasard de la boisson deux compères tout couturés qui lui chantèrent les louanges d'Aaren, tout en gardant la voix basse. Ils avaient l'air un peu trop enthousiastes.



- En savez-vous plus sur le lieu de rendez-vous? Ce qui est indiqué dans les annonces est très vague, ça va être difficile de le retrouver!
Et puis, pourquoi devrais-je me relier à lui? En quoi représente-t-il un avenir de courage et de fierté plutôt qu'un autre?

Cette annonce de guerre tombait bien, Gared en avait marre de l'état végétatif dans lequel se trouvait le Jarl actuel, et il fallait un bon coup de pied dans le tas de fumier pour tout remettre en marche. Il n'était pas sûr dû côté à choisir, le plus sage était peut-être de ne pas choisir justement. Fradjornson n'était pas très populaire, et Gared ne le portait pas dans son coeur pour son amour du commerce avec les elfes, mais Aaren n'avait rien prouvé. En tout cas rien qui aurait pu arriver jusqu'à ses oreilles. Il espérait vraiment que les deux loubards de l'auberge pourraient le renseigner.

[Yarik]

La neige avait rougi. Le sang déversé n'était heureusement pas le sien. A quelques pas, la carcasse encore chaude de l'auroch finissait de se vider de sa vie. Yarik était pourtant tout aussi figé que la bête ensanglantée, le regard immobile, perdu dans le vide.

Le message qu'on venait de lui transmettre semblait l'avoir pétrifié. Une guerre civile ? Bien que cette éventualité était présente dans les esprits de nombreux Agars depuis bien longtemps, il faut admettre qu'une fois survenue, elle restait déstabilisante même pour tous ces Agars avertis. En tout cas il en était ainsi de Yarik.

Son regard se réveilla enfin et pointa vers l'est. La capitale était trop éloignée pour être visible, mais l'explorateur imaginait la situation. La population devait être en effervescence. L'armée régulière devait s'amasser aux portes de la grande cité. Peut-être même que les portes de la forteresse du Jarl des Jarls s'étaient-elles entrouvertes ? Ou peut-être pas ? Stirling était si égocentrique et paranoïaque que rien n'était moins sûr.

Yarik ne le tenait pas haut dans son coeur. Bien sûr il n'étalait pas ce genre d'opinion en public, pas devant n'importe quel public tout du moins, uniquement avec des personnes de confiance. A bien des reprises il avait pensé qu'un autre Jarl à la tête des peuples agars serait bénéfique. Mais quel successeur en serait digne ? Le rebelle Aaren qui se démarquait aujourd'hui n'était pas très connu. Le peu d'informations qui transpirait de lui dans les événements actuels ne le rendait pas meilleur que Stirling.

Les yeux de Yarik se tournèrent finalement vers ses compagnons de route, et sa voix trancha dans l'air froid.

- Ces nouvelles sont alarmantes mais manquent cruellement d'exhaustivité. Je ne pense pas que l'Egide prenne position, en tout cas pas dans l'état actuel des choses.

Son rôle de Triarque le plaçait sur l'une des trois plus hautes marches de l'organigramme de l'Egide. Il cru donc bon d'ajouter :

- Vous êtes libres d'agir selon votre sensibilité, en votre nom propre, c'est-à-dire sans représenter la guilde d'une quelconque manière que ce soit... Sauf indication contraire à venir.

Un léger sourire nerveux arqua ses lèvres. On ne pouvait pas faire plus vague en terme de recommandation. Mais il s'élevait au même niveau que sa perception de la situation. Il conclut ainsi :

- Pour ma part, je vais pour le moment me contenter de voir comment évoluent les choses.

Il activa tout ses sens et mit son réseau de messagers en alerte afin de puiser le maximum d'informations.

[Erhan]

Les gars à l'auberge apprécièrent l'intérêt que portait Gared à leur cause.
- "Ah voilà un guerrier futé, assis-toi avec nous et partage donc un peu de notre hydromel !"

Ils dégagèrent une chaise et laissèrent le "fin" gaillard s'installer.
- " Tu veux savoir ce que notre Jarl a de différent de ce lâche de Stirling ! Écoute bien : Aaren refuse toute connivence avec ces bâtards d'elfes. Les trésors de notre peuple ne serviront pas de monnaie d'échange avec les oreilles pointues pour enrichir quelques gras marchands ! Si nous voulons quelque chose des elfes nous nous servirons dans leurs maisons pleines d'or."

Son camarade enchaîna.
- " Ouais, même que notre Jarl a trouvé un moyen de tenir ces bâtards en respect ! J'ai pas tout comprit mais un type en noir avec un masque s'est pointé à la forteresse, je me souviens plus de son nom mais il avait une audience. Apparemment, il a donné à notre jarl de quoi vaincre la magie des elfes ! "

[Einar Hvedrung]

Après un long voyage, Einar pénétra dans une taverne. Il s'était assis dans un coin sombre, préférant observer les réactions des uns et des autres, surtout après avoir quelques jours auparavant parlé ouvertement de ce qu'il pensait. Il ne pouvait toujours pas croire à cette guerre civile. Quelle folie venait de s'emparer du coeur des Agars au moment ou les démons sortaient de l'ombre millénaire dans laquelle ils étaient tapis. L'élémentaliste a été fortement marqué par l'aura et la force du démon qu'il avait combattu avec ses frères d'arme à Forge-Glace. Si les Agars étaient divisés, jamais ils ne pourraient résister à une offensive maléfique et les agars connaîtraient alors un deuxième exil. Les hommes n'apprennent pas de leurs erreurs, ils ne font que les répéter inlassablement...

Il prit sa chopine et la porta à la bouche pour en vider une partie. C'est alors que la porte de la taverne d'ouvrit, laissant entrer le froid, la neige et... un guerrier qu'il ne connaissait trop bien. Il ne l'appréciait guère, c'était de notoriété publique. Gared le loup comme il aimait à l'appeler cherchait visiblement des informations sur Aaren. Einar, tout en restant tapi dans l'ombre, écouta Gared interroger les clients de l'auberge. Il fallait reconnaître qu'il se posait les bonnes questions... Qui était donc ce Jarl sorti de nul part? Avait-il le charisme pour unifier les Agars? Serait-il un bon jarl des jarl ou alors se montrerait-il aussi corrompu que l'actuel?

Le chemin vers la vérité sera difficile et trouble... comme les temps qui nous attendent si jamais ce qu'il avait lu dans la lettre qu'il avait reçu plus tôt se confirmait. Il faudra être clairvoyant et savoir sur qui compter. Il glissa donc une pièce à une serveuse pour aller servir une chope de bière à Gared... la finesse.

[Gared la Finesse]

Les yeux de Gared brillaient. L'alcool montait et il s'enthousiasmait du discours des gars de l'auberge. Sa haine viscérale des elfes découlant de son histoire personnelle avait pris un tournant frénétique dans les années précédentes et un tel discours le fit monter sans peine dans un registre terrible où tout n'était que carnage et dévastation...



- Oui! Ouiii! OUI! J'aime ce que vous me dites là! Je suis votre homme! Ces rapaces aux oreilles pointues vont payer! Nous détruirons leurs villages, brûlerons leurs maisons, pillerons leurs richesses, festoierons sur leur bétail, humilierons leurs chef!! Oh oui je suis avec vous!
Et comme vous soutenez les raids, au moins dans leur principe vu ce que vous me racontez là, les trappistes suivront probablement!
Buvons à cette bonne nouvelle, vive Aaren!

Gared ignorait qui était ce type en noir qui semblait tirer les ficelles, mais à vrai dire, il s'en foutait. Il aurait pu être un foutu démon que ça n'aurait pas compté devant ce qu'il proposait : un moyen de vaincre la magie des Elfes. Par les dieux, un tel cadeau ne se refusait pas. Gared se fiche de la provenance de ces gens et des moyens utilisés, seule compte la fin!

Quand Gared eu fini sa chope, la serveuse lui en apporta une autre, à l'oeil. Ce gros balourd de Gared cru qu'il lui avait tapé dans l'oeil, jusqu'à ce que outrée, elle montre du doigt un homme silencieux.



Gared le reconnu.

- Ah mais cette soirée est parfaite! Alors Einar, t'es tu bien remis de notre histoire? Nous allons pouvoir oublier cette affaire et je pourrais te montrer comment se comporte un guerrier sur un vrai champ de bataille! Nous allons bientôt affronter les elfes d'après la rumeur, et si ils ne viennent pas à nous, nous irons à eux! Joins toi à nous, pour les Dieux, et pour la gloire!

[Tasr'Amuk]

Ces derniers temps, Tasr'Amuk parcourait l'Ingemann et visitait les différentes villes et villages Agars a la recherche de nouveaux indices.

Il s'était joint à un groupe de voyageurs qui avaient accepté sa présence sans poser trop de questions ni sur son masque ni sur son passé. On l'avait engagé pour ses talents à la lance, afin de renforcer la protection de cette petite compagnie constituée d'élémentalistes, de rangers et d'archers.

Le marchand hélion qu'il fut autrefois voyageait souvent seul par habitude, et de temps en temps dans des convois.

Mais son instinct lui soufflait qu'il était à présent trop imprudent de faire la route seul. Les contrées sauvages du grand nord ne lui étaient pas familières et les rumeurs de guerre civile ne cessaient de prendre de l'ampleur. Sans compter encore l'hostilité de certains agars envers les elfes qu'ils soient du nord ou du sud, et la probable réciproque.

Il appréciait donc d'être en compagnie de ces aventuriers qui respectaient son besoin de discrétion.

Il n'avait de toute façon pas encore de nouvelles pistes susceptibles de remonter jusqu'à Loggi, la dernière en date ayant été cette incursion dans un cimetière nain qui n'avait au final rien à voir avec le gothar et sa disparition.

Tous les peuples du nord semblaient avoir des affaires internes tumultueuses récemment. Tasr'Amuk avait eu un aperçu des manœuvres qui pouvaient avoir lieu au sein des maisons naines et cette annonce de guerre civile était une preuve que la situation des clans Agars ne valait guère mieux.

Il se demandait dans quel clan se rangerait la famille Edenlock ?

Le père aurait dû se ranger du cote du jarl des jarl, certainement, tant que ce dernier restait soutenu par Scyld et l'église d'Asagerim … mais comment savoir dans les fait puisque le mystérieux personnage était parti sans raison officiel.

Son départ avait-il un rapport avec la fracture qui se dessinait à présent ? Sa quête avait-elle un lien avec la situation politique ? Son intérêt suspect pour les cultes oublies avait-il abouti à une forme d'acte de rébellion envers son église ?

Difficile à dire.

Quant à la fille, il n'avait pas reçu d'instruction particulière au sujet de l'une ou l'autre des factions.

Indécis, Tasr'Amuk avait quand même l'intention de faire un tour par Ermelinde, l'avant-poste le plus proche, afin de se renseigner.



Alors qu'ils approchaient par la route principale, ils croisèrent quelques hommes d'armes probablement aux ordres de Rygen qui dévisagèrent Tasr'Amuk avec circonspection.

Alors qu'ils s'éloignaient, les soldats le suivaient encore des yeux.

Ils n'osèrent intervenir, mais sans-doute l'auraient-ils interpellé s'il était venu seul. Accompagné comme il l'était, il échappa à un interrogatoire gênant.

Cet étrange comportement était certainement dû au masque que portait le lancier.

Un masque qu'il ne pouvait malheureusement pas retirer.

Il se contenta de faire profil bas.

Si les gardes de Rygen avaient des raisons particulières de se méfier des hommes masqués, alors Tasr'Amuk courrait droit vers les ennuis.

[Hodor Hodörsson]

De retour de sa chasse à l'auroch, Hodor fit une brève halte à Havard.

Se réchauffant dans l'auberge, il tendit l'oreille pour écouter les dernières rumeurs.

Hmmm, on dirait qu'il va y avoir de l'action, j'en connais que ça va intéresser... Ils sont sûrement en train de retaper le Refuge du Louveteau à l'heure qu'il est, je les trouverai sûrement dans le coin...

Hodor ressortit de l'auberge et se remit en route, un sourire aux lèvres. Il croyait reconnaître une odeur de sang dans l'air, à moins qu'il ne s'agisse de son imagination...

[Mûnr]

Quelques membres de la guilde des Trappistes étaient réunis dans le refuge du Louveteau, rendu méconnaissable par les récentes rénovations. La discussion portait sur les nouvelles récentes et, évidemment, une en particulière.

"Se battre pour le Jarl Stirling ? Pouah ! Je préfère encore chasser et attendre qu'ils aient fini de s'entretuer !"

"Un vrai combat me manque ! Comment prétendre à la gloire et la reconnaissance des Dieux si l'on esquive la bataille ?"

"Moi, c'est pour Aaren que je voudrais me battre ! Au moins lui nous permettrait de raider les Elfes !"

"Ulrik est le seul Jarl qui a des c***lles dans ce pays ! Je rejoindrai sa banière."

Floki prit la parole.

Les amis, il s'agit d'un problème politique, et nous ne sommes après tout qu'un groupe d'amis et de frères de chasse... ou d'armes pour certains. Chacun est libre de son choix dans cette affaire, mais il serait désolant de voir un trappiste abattre la hache sur un autre trappiste !

Je rejoindrai l'armée de Rygen, et je vous encourage à faire de même... Nous pouvons ici gagner l'appréciation de Stirling, et même si vous n'admirez pas l'homme, c'est bien lui qui détient le vrai pouvoir. La cause d'Aaren est perdue, il n'a pas d'alliés, le rejoindre serait folie !

Pour les nostalgiques du grand Raid, nous pourrons utiliser ce soutien d'aujourd'hui à Stirling pour organiser demain des raids, avec sa bénédiction.

J'entends que l'armée de Rygen se rassemble à Ermelinde ; je la rejoindrai d'ici quelques jours... J'ai quelques amis à visiter dans la steppe. Si elle se met en marche avant, rassurez-vous, je la rattraperai sans peine.

[Hemdl]

Une fois n'est pas coutume, Hemdl était aussi au refuge.
Mais comme à son habitude cependant, il parlait peu.
Il parla après Floki de sa voix calme et grave.

Je crois depuis toujours que la reconnaissance des Dieux va aux vainqueurs de raids en petits groupes, où le nombre ne permet pas de dissimuler ses peurs, pas aux batailles rangées et aux armées des Jarls.
Mais je ne laisserai pas mes frères aller seuls au combat.
Je m'en remet donc à la sagesse de Floki.
Je serai à ses côtés, quel que soit son ennemi.

Ramassant ses affaires, il partit sur le champ au devant de ses amis, comme il se doit d'un éclaireur.

[Einar Hvedrung]

- "Salut Gared. Nos routes s'entrecroisent diront-on... Un signe des dieux. Peut-être ne veulent-ils pas que nous nous entre-tuions finalement"..


Einar eut un petit sourrire. En effet quel ironie pour 2 hommes qui ne s'apprécient guère que de se retrouver côte à côte sur un champs de bataille.

- "J'avoue que je ne sais que faire dans cette étrange affaire. Il y a des zones d'ombres. Le Jarl actuel n'est pas digne de confiance mais Aaren l'est-il? Et comment se nomme celui qui l'accompagne, l'homme encapuchonné? Tout semble nous pousser à une guerre contre les elfes, mais je n'en comprends pas bien les raisons et je n'aime pas être manipulé. Fais attention, ton histoire personnelle peut t'aveugler. Reste bien vigilent. Je la sens mal cette histoire..."

Einar resta quelques instants sans rien dire, comme perdu dans ses pensées puis se reprit

- "Mais ce soir, il faut faire la fête et boire de tout notre saoul car demain nous serons peut être mort!"

Il prit sa chope et la bu d'une traite

- "Tavernier, une autre!"

[Gared la Finesse]

La soirée se finit bien entre Einar et Gared, les multiples bières effaçant les différents du passé. Ils se séparèrent en se donnant rendez-vous à Ermelinde.

Gared ressorti gonflé d'enthousiasme de cette rencontre avec les hommes d'Aaren. Cependant à l'intérieur de sa guilde, Aaren était loin de faire l'unanimité. Sighild avait l'air convaincu que ses alliés étranges n'étaient pas recommandables, d'autres disaient que ce rebelle recrutait large et sans distinction. Floki avait presque fini par convaincre Gared qu'il était possible d'échanger notre soutien au Jarl en place contre l'autorisation de faire des raids sur les détestables créatures du sud.

Arrivés à Ermelinde, ils se retrouvèrent autour d'un feu de camp :


- Bon, nous sommes sur place, mais pas trace de la rébellion...



- A la bouffe!



- Haha, ils sont bien beaux les hommes d'Aaren!



- Mmmh, cela ne me dit rien que vaille, ils doivent être cachés quelques part...



- Nous sommes dans une position compliquée...



- Passe moi le poulet.



- ...si nous ne découvrons pas rapidement ces hommes, il ne nous restera plus qu'à nous rallier au Jarl



- Humrpf grouich mmmh! Terrible ce pâté de foie!



- Gared, ça devrait te concerner cette discussion non?



- Ah mais tout à fait, la confiture de groseilles et les rillettes vont vraiment bien ensemble!



- ...



- Laisse le manger, aucune chance d'avoir son attention pendant qu'il se baffre.

Plus tard, il fut convenu qu'on partirait le lendemain à le recherche des troupes d'Aaren, et que "on verrait bien". Sur ces paroles philosophiques, le groupe s'endormit d'un sommeil sans peur, Gared montant la garde avec assiduité en roupillant les mains posées sur son gros ventre repu.


Le lendemain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, ils partirent. Voyez-vous, ils cherchaient ces gens. Ils allèrent pas la forêt, allèrent pas la montagne, et battirent le pays bien longtemps. Ils se dispèrsèrent pour couvrir plus de terrain. Alors qu'il passait à côté d'un bosquet de houx vert et de bruyère en fleur, deux flèches se fichèrent soudain dans l'épaule de Gared. Elles étaient barbelées et du sang gicla haut lorsqu'il les arracha d'un geste rageur.

- Grblbll, si c'est ça les maraudeurs d'Aaren, on ne va pas bien s'entendre!

[Erhan]

Les troupes n'étaient pas aussi nombreuses que Rygen l'espérait mais le bras d'un vrai agar valait au moins trois bras de ses parjures. Rygen Helm observait donc l'arrivé des soldats et du matériel à moitié satisfait. Jusqu'à l'intrusion d'un homme dans le camps, un rôdeur habillé de blanc pour se fondre dans le décors hivernal de l'Ingemann.

-"Seigneur Rygen ! Je viens vous transmettre des nouvelles sur la situation !"

-"Parle."

-"Des lézards ailés volent autour de la citadelle de Broder Aaren ! Nous pensons que ce sont des Skilithes, des créatures utilisées par les Holdars pour mettre en pièce les armées elfique à l'ère du Déclin."

-"Des holdars, hein ? Ce maudit Aaren est aller quémander de l'aide pour renverser notre jarl. Quel lâche. Il préfère provoquer une guerre plutôt que d'affronter en combat singulier Stirling, et s'allie aux Holdars pour arriver à ses fins."

-"Ce n'est pas tout... Ulrik Sigvald a établi un campement non loin, ses troupes vont se joindre au combat avec les nôtres."

-"Au moins, Ulrik sait où sont les intérêts de son peuple..."

-"Et les elfes sont aux portes de la forteresse du Jarl Aaren." ajouta finalement l'éclaireur la mine un peu déconfite, redoutant l'annonce de cette information.

-"COMMENT CA" vociféra le colosse "Comment ces chiens osent se mêler d'affaires qui ne les concernent pas !"

-"Ils s'attaquent aux Holdars. Pour eux la forteresse un avant-poste de leurs ennemis."

-"Ils n'ont pas à se mêler de ça ! La tête de Broder Aaren termina au bout d'une pique, et ce sera moi qui l'empalera ! Sonnez le cor de guerre, nous partons !"

[Yarik]

Le message avait été écrit dans la hâte par un vieil agar qui expliquait l'illégitimité de la rébellion de Broder Aaren. Ce courrier que Yarik avait reçu il y plusieurs jours l'avait mis en état d'alerte. Le vieil homme n'était certes pas une connaissance proche, mais Yarik le considérait (pour le moment) comme sérieux, rationnel et bienveillant.

Si le message était vrai, alors Aaren s'était soit rangé à la solde d'une puissance étrangère, celle d'Andoras en l'occurrence, soit dans le meilleur des cas, était sous l'emprise d'un sortilège lancé par cette même puissance. D'autre part, les Hauts-Elfes et Taliens semblaient vouloir profiter de la situation pour assaillir les positions agars.

Yarik avait donc propagé cette alerte parmi ses compagnons de guilde, puis s'était mis en direction d'Ermeline pour tenter d'en savoir plus. Là-bas s'étaient regroupés les hommes de Rygen, pour se préparer à combattre Aaren le séditieux.

***

Yarik, accompagné de plusieurs compagnons de l'Egide de Myrinn, arrivait à Ermelinde au moment où Rygen appelait ses hommes à lever le camp pour faire route vers le sud.

Yarik se dépêcha d'aborder Rygen pour s'entretenir avec lui.

- Mes hommages, Seigneur Rygen. Je suis Yarik, Triarque de l'Egide de Myrinn. Plusieurs membres de notre guilde sont arrivés ici, mais nous nous présentons en tant que simples combattants agars, agissant pour défendre notre peuple.

L'Agar resta aussi vague que possible dans ses propos, la guilde n'ayant pas officiellement pris position dans cette guerre civile. Puis il poursuivit :

- Je vous prie de bien vouloir pardonner ma quête d'informations, mais avant de nous battre à vos côtés, nous avons besoin de savoir dans quoi nous mettons les pieds. J'ai donc quelques interrogations auxquelles, je l'espère, vous aurez les réponses...

Avant même d'avoir une première réplique, il ajouta sans attendre :

- Le temps est précieux en ces heures sombres, mais je vais être bref. Tout d'abord, quelles sont vos informations au sujet d'Aaren ? Pensez-vous qu'il traite librement avec les Holdars ? Ou lui aurait-on fait perdre toute possession de ses facultés ?

Ces questions étaient dirigées avec soin pour mener la discussion sur les mêmes points que ceux évoqués dans le message que Yarik avait reçu. Si Rygen disposait lui aussi d'informations à ce sujet, alors probablement qu'il comprendrait où son interlocuteur voulait en venir. Yarik tentait ainsi de vérifier la véracité du message, tout en essayant d'en savoir davantage.

- D'autre part, savez-vous où se trouve Ulrik et combien de combattants sont avec lui ?

Il aborda un troisième sujet tout aussi sec :

- Pour finir, quelles sont vos intentions concernant les troupes de Hauts-Elfes et Taliens qui se sont amassées un peu plus au sud ? Vous êtes à coup sûr un meilleur stratège que je ne le suis, et je me doute que vous y avez déjà pensé… Mais si ces peuples du sud cherchent à nous attaquer aussi, alors j'imagine qu'il serait judicieux de les laisser s'enfoncer dans nos contrées enneigées. Nous y gagnerions l'avantage du terrain que nous connaissons mieux… Surtout que, selon les derniers échos, ils semblent bien plus nombreux que nous !

HRP : je ne suis pas encore dans Ermelinde, ni au sud de cet avant-poste. Mais je suis tout proche. Je n'ai donc pas encore vu de PNJ « Rygen », mais Je me suis quand même permis ce petit RP.

[Hönir Martelune]

Tout avait commençait pour Rurik alors qu'il rejoignait la capitale Agar après un terrible, et certes pitoyable, affrontement avec un Auroch d'une bonne tonne et demi. Les crieurs publics annonçaient le début d'une guerre civile. Rien de bien motivant pour l'artilleur mais bon, de nature plutôt curieuse il décida d'aller faire un tour à Ermelinde.
"Ah j'aime cette ambiance ! S'écria-t-il. Y a du bruit, de la bière et des chansons paillardes. On s'croirait presque à Karad. Allons voir ce qui se passe dehors mon cher Thrainsa, et essayons aussi de comprendre ce qu'il se…"
Il fut coupé court par une flèche se fichant à ses pieds. Les combats étaient proches, très proches.
"Mais c'est quoi ce bordel ! Comment on sait qui sont les renégats. Et meeeerde, ils sont tous grands ces pignoufs."
Un Agar qui passait par là lui indiqua qu'il « suffisait » de regarder l'insigne des ennemis, celui d'un certain Jarl Hareng.
« Comme le poisson ? » Mais il n'obtint aucune réponse. Bon, il allait tirer sur les mecs louches venant du sud et tant pis s'il y avait des balles perdues, il mettrait ça sur le compte de la précision toute relative de son arquebuse.
Repérant une petite bute à l'orée de la forêt, il installa son matériel, réorganisa ses sachets de poudre et arma son bâton de feu. Après la première détonation et une fois l'épais nuage de suie retombé, il remarqua que les alliés autour s'étaient un petit peu écartés.
« Bon, tant mieux, ça évitera les accidents collatéraux ». L'arme commença à chauffer. Les tirs se firent plus précis.
"Prenez ça bande de Harengs !" Gueulait-il après chaque tir. A moitié sourd, il sentit un Agar lui tapotait l'épaule.
« Pas l'temps grand dadais ! Y a des mecs qui attaquent mon pote ».
L'Agar continuait à lui parler en lui faisant des grands signes mais le nain pigeait rien.
« Quoi ! Gueula-t-il. Mais bordel arrête de murmurer ! Je comprends pas un mot. Parle comme un Homme ! »
L'Agar, passablement énervé s'approcha de son oreille et lui cria qu'un Loup à tiques (le nain ne comprenait pas en quoi ce détail était d'une quelconque utilité) attaquait les soigneurs en arrière garde. Relevant ses lunettes, il aperçut le « terrible » prédateur, probablement tout aussi déboussolé que les combattants aux alentours.
« Tu pouvais pas l'dire plus tôt ! »
L'Agar répondit quelque chose mais le nain ne comprit rien. Pas grave, ça devait pas être important. Faudrait peut-être qu'il réfléchisse à se protéger les oreilles un jour, il risquait bien de devenir sourd. Mais ça, ce serait un problème du Rurik du futur. Le problème actuel fut lui descendu de trois balles dans le poitrail.

[Einar Hvedrung]

Après quelques jours d'attente à Emerlinde, la petite armée se mit enfin en marche. Pour être plus précis, cette "armée" ressemblait davantage à une brochette d'hommes dépareillés, chacun ayant des motivations différentes. Non ce n'était pas une armée, pas même une troupe. Einar était pessimiste. Oh il connaissait nombre d'eux, mais aucun n'avait de réelle expérience de la guerre et ici on parle d'une guerre contre des frères Agars, c'est bien différent!

Les premières échauffourées ne tardèrent pas à lui donner raison. Les hommes qui l'accompagnaient, étaient valeureux, bon combattants mais désordonnés. Lorsque les hommes d'Aaren attaquèrent par surprise, deux des notre tombèrent rapidement.
Cette "armée" qui devait pacifier les velléités d'Aaren semblait bien mal partie... Einar sentait la colère l'envahir... Il prit une grande inspiration et cria d'une voix forte :

- "Mes frères ne nous laissons pas impressionner, c'est ce qu'ils veulent. Les dernières nouvelles sont mauvaises. Aaren aurait fait alliance avec les Holdars pour prendre le pouvoir par la force. C'est indigne d'un Agar et cela va contre toutes nos traditions et croyances. Ce faisant Aaren s'est exclu de fait de notre communauté au même titre que tous ceux qui acceptent de se battre pour lui.

A nos adversaires, écoutez moi, Aaren vous manipule, il vous dit ce que vous voulez entendre pour arriver à ses fins et derrière votre dos fait alliance avec les démons. Avez vous donc oublié le pourquoi de l'exode de notre peuple? Les dieux vous observent et vous jugent alors revenez à la raison, cessez le combat je vous en prie. Ne nous forcez pas à tuer des frères Agars!

A mes frères qui combattent à mes côtés, unissez vous et agissez de concert pour tuer tous ceux qui n'entendraient pas raison et qui refuseraient de suivre nos coutumes ancestrales. Nous n'avons pas le droit d'échouer dans cette tâche!".

Il regarda autour de lui et incanta une malédiction sur un maraudeur d'Aaren, lui givrant les pieds pendant que ses veines le brûlaient violemment... Est-ce que son discours aura servi à quelque chose? Il ne le savait pas. En revanche il savait désormais que Aaren n'était pas un homme fiable, pas l'homme qui permettrait un retour aux anciennes traditions. Non c'était une menace qu'il fallait stopper le plus rapidement possible avant qu'il ne fasse plus de mal qu'il n'en avait déjà fait à son propre peuple!

[Einar Hvedrung]

Les Maraudeurs ne furent pas émus par le discours de l'élémentaliste et se ruèrent sur lui, le lardant de nombreux coup. La neige rougissait à vue d'oeil... Einar titubait, tentant de rester fièrement debout, jusqu'au bout. Il attendait que Asàgerim l'accueille dans son palais de glace éternelle...

Il eu la force cependant de susurrer quelques mots avant de tomber à genou :

- "Asàgerim, libère Grunnîr afin de sauver ton peuple de la folie d'Aaren..."

Puis se fut le trou noir... l'inconscience peut être, la mort sûrement...

Un corbeau se posa sur le coprs inerte

- "CROAAAAA, CROAAAAA..."

[Erhan]

Rygen évoluait sans gêne dans la bataille. Il s'était jeté sans ménagement dans le capharnaüm pour abattre son terrible marteau de guerre sur les maraudeurs qui venaient harceler les forces du Jarl Stirling.
Les mercenaires éprouvèrent quelques difficultés mais affrontaient avec vaillance les bandits du jarl Aaren.
"Des braves" pensa rapidement Rygen en abaissant une nouvelle fois sa masse sur un maraudeur. Ses propres hommes venaient d'intervenir pour sauver l'arrière-ligne des mercenaires. Un marcheur boréen sauva de l'agonie un de ses confrères, tandis qu'un berserker et un sorcelame repoussèrent tant bien que mal un maraudeur qui enfonçait les lignes agars.

-"Guerriers" beugla le grand stratège de Björnhill "l'avant-garde de Broder Aaren n'est bientôt plus ! Votre force a triomphé de leur perfidie ! Mais un ennemi plus coriace nous attend.
Broder Aaren a pactisé avec les Holdars, s'attirant ainsi les foudres hauts-elfes.

Leurs armées s'amassent au sud pour s'emparer de la forteresse.

Ce bastion est une ligne de défense contre les agressions du sud, qu'elles soient de bandits, de monstres, ou d'elfes. Nous ne pouvons pas le laisser tomber aux elfes. Des reliques sacres de notre peuple, destinées à protéger nos terres, sont contenues entre ces murs. La défaite du jarl Aaren va de notre honneur de guerrier et nous ne pouvons faiblir.

Une fois les maraudeurs en déroute, nous établirons notre camp, prendrons notre dernier festin et irons au combat massacrer les bâtards elfiques et les traîtres !

Les dieux nous regardent !"

[Einar Hvedrung]

Après le noir, Einar aperçut une lumière, une lumière éblouissante. Etait-ce le palais de Glace d'Asagerim? Puis sa vision se troubla et le blanc se mua en bleu-gris... le ciel, il regardait le ciel.

- "CROAAAAA, CROAAAAA..."

- "Frowyn???"



Il vit alors le corbeau s'envoler et ses souvenirs revinrent. La bataille, les espadons fondant sur lui et tranchant ses chaires, la neige rougit par son sang... Il tourna la tête difficilement et aperçu autour de lui tous ses compagnons qui faisaient barrage de leur corps pendant que les marcheurs Boréens incantaient des sors de soins. Les nombreuses blessures qu'il avait reçu commencèrent à se refermer lentement mais sûrement. Il était fier d'eux, ils avaient agi de concert pour lui sauver la vie. C'est comme cela que nous aurons une chance de vaincre...
Il se releva difficilement, s'appuyant sur un de ses frères agars. Il regarda la cime glacée des montagnes environnantes quelques instants puis tous ses frères agars.

- "Merci Asàgerim, encore une fois tu es intervenu pour sauver ton humble serviteur. Je saurai me montrer digne de ta grâce. Merci à vous aussi mes frères. J'ai cru mon heure arrivée mais il semble que j'ai obtenu quelques répits grâce à votre courage et votre abnégation. Je vais vite reprendre du poil de la bête, tuez ses fanatiques, ils n'entendront jamais raison, c'est là la volonté d'Asagerim!"

Einar entreprit quelques incantation afin d'accélérer sa guérison... La bataille n'est pas finie se dit-il et je suis toujours là!

[Dragon]

Le danger des frappes des maraudeurs commençaient un peu à se réduire . L'alliance entre les guildes et les indépendants se mettait en marche doucement. La discipline était une nécessité pour éviter des morts.

Cependant le danger était encore très présents : les maraudeurs étaient de farouches et puissants combattants téméraires .

Dragon acheva un maraudeur . Einar respira d'un coups .

[Gared la Finesse]

Il n'avait fallu à Gared que deux flèches et une saine sobriété pour revenir sur l'avis qu'il s'était fait lors de cette discussion de soulards à la taverne. Le camp de Stirling discutait avant de tuer, ils avaient un minimum de savoir-vivre. En tout cas dans le nord, les affaires du sud étant parfois sujettes à un peu plus de violence gratuite...



La bataille avec les maraudeurs du Jarl Aaren s'était engagé, l'issue était indécise. Les bougres étaient rude à l'ouvrage et bien coordonnés. On sentait la discipline militaire, ce Jarl devait les mener fièrement. Cependant l'absence de leur chef allait les mettre en difficulté face à la tactique de Rygen. Malgré leurs assauts dévastateurs mais suicidaires, la bataille tournait à l'avantage des troupes de Striling.

Les archers d'Aaren avaient préservé un lourd tribut d'hommes en visant vicieusement les mages des lignes arrières.

- Scrouitch! Et un qui nous laissera tranquille maintenant! fit Gared à Floki en achevant un archer d'un coup de fléau.
- Lui là-bas, on le charge! cria Floki en montrant un autre archer derrière un bosquet.

Pendant ce temps, de puissants épéistes d'Aaren tailladaient dans un dernier assaut les lignes de Stirling. Einar emporté dans un enthousiasme débordant qui l'avait fait trop s'avancer se trouva fauché d'un coup d'épée, dans un état critique.

Des cris fusèrent de tout côté :
- Protégez le!
- Repoussez moi ces épéistes!
- Couvrez Einar!
- Einar, replie toi!

Chacun travailla de concert, l'un repoussant les maraudeurs, les autres formant une vrai garde rapprochée à Einar, le temps de l'évacuer.
Pendant ce temps, Gared et Floki faisaient un sort sanglant au maraudeur qui menaçait d'achever Einar d'une flèche bien placée.
La bataille se termina rapidement, l'attaque suicide des maraudeurs ayant exposé leurs défenses. Rygen était largement victorieux!

Tous ces gens qui ne se connaissaient pas venaient de sauver l'un des leurs avec une coordination digne d'une véritable armée! Ce groupe était en train de se souder dans la bataille, qui avait révélé le meilleur de chacun. Malgré la menace de l'alliance talio-elfique et leurs troupes près de deux fois plus nombreuses, cela laissait augurer du bon pour la suite. Un homme du Nord aguerri à l'hiver et au combat vaut bien deux sudistes!
[---]

Une fois arrivé au campement, il furent content de pouvoir se reposer sur l'organisation de Rygen et tout son convoi d'armée. L'accès à la forteresse était tout proche. Rygen étant absent, Gared fit de son mieux pour organiser le camp pour ses compagnons de campagne :
- Si il vous manque des objets, allez voir les artisans. Mettons en commun nos ressources pour forger en urgence les équipements manquants. Un mini-marché s'organisa dans un coin du camp.
- Faisons un point sur ce que sait faire chacun, pour mieux nous connaître et nous organiser efficacement!
Forts de ces informations, les stratégies improvisée fusaient, mais l'intérieur de la forteresse était trop incertain.

Le lendemain, Gared s'entraîna avec Hodor, fils d'Hodor. Fléau contre hache, Gard fut surpris de la facilité avec laquelle Hodor esquivait ses attaques. Un sacré guerrier celui-là, se dit-il. Ils finirent la demi-journée par des étirements. Le deuxième moment préféré de la journée de Gared arrivait (après la castagne) : c'était l'heure du déjeuner...

[Sighild Asgaril]

Sighild était furieuse. Elle avait traversé la moitié de l'Ingemann à marche forcée pour deux choses : aider à soigner les victimes de la guerre civile, et s'opposer à l'incursion elfique sur les terres de son peuple. Désormais, c'était elle dont les soigneurs devaient s'occuper, et les blessures qu'elle arborait n'étaient même pas dues aux Elfes, mais aux Agars renégats qu'elle avait espéré ne pas combattre. Les dieux avaient décidément un sens de l'humour bien particulier.

Elle se trouvait dans la salle commune de l'auberge d'Emelinde, qui avait été réaménagée en hôpital de fortune. Les tables avaient été sorties et remplacées par une quarantaine de lits de camps quasiment tous occupés. L'ambiance était moite et malsaine : l'atmosphère étouffante, l'odeur sordide du sang et de la sueur mêlés, les volets fermés laissant passer de fins rais de lumière pâle, les gémissements des blessés ; tout dans cette pièce donnait envie de sortir en courant. Aussi désagréables soient-ils, les courants d'air glacés qui s'engouffraient dans l'auberge à chaque fois que quelqu'un en franchissait le seuil semblaient accueillants et pleins de promesses.

La jeune femme se tortilla sur son lit dans l'espoir de chasser les démangeaisons qui, bien à l'abri sous plusieurs couches de bandage, menaçaient de la rendre folle. Elle regretta instantanément ce mouvement lorsque celui-ci vint tirer sur une longue estafilade encore mal cicatrisée qu'un ruffian d'Aaren lui avait infligée à la cuisse à l'aide d'une rapière aussi élégante qu'acérée. Elle étouffa un grognement de douleur et se força à rester tranquille. Ce qui était particulièrement difficile lorsqu'on était soumis simultanément à une demi-douzaine de blessures, à l'inconfort de bandages trop serrés, à la contrariété générée par la situation et au spectacle insipide que constituaient les planches vermoulues du plafond.

Sighild pesta en imaginant ses frères et sœurs agars combattant les rebelles pendant qu'elle était alitée ici, réduite à l'impuissance. Elle aurait aimé effacer le sourire insolent du nobliau qui l'avait blessée de son épée, ou celui -plus bovin- du colosse qui avait manqué de la fendre en deux de son énorme estramaçon avant qu'elle ne se résigne à battre en retraite, couverte par ses pairs et se vidant de son sang. Elle trouvait néanmoins une certaine consolation dans l'idée que ces deux-là avaient fini avec le fléau de Gared dans les rotules, un carreau de Morane dans le torse, ou une hachette de Floki entre les deux yeux.

"Patience, lui avait répété un guérisseur le matin-même, pour la quinzième fois en deux jours, vos plaies doivent encore cicatriser. Et au-delà de ça, vous avez besoin de repos."

Des instructions qui ne lui convenaient guère, mais qu'elle s'était résolue à suivre (un temps du moins) en constatant que celui qui les lui prodiguait savait ce qu'il faisait. Ce qui n'était malheureusement pas le cas de tous ceux et celles qui passaient de lit en lit pour prendre soin des blessés.

De la patience, elle n'en manquait pas. Et elle comptait bien être sur pied très bientôt. Quitter cette salle maudite où les blessés s'entassaient à toute vitesse, pour ne sortir le plus souvent que pour leur dernier voyage. Aller aider ses frères et sœurs Agars à préserver l'intégrité de leurs terres. Elle était encore faible, mais elle serait bientôt prête à partir. Le guérisseur n'aimerait pas trop ça, mais elle n'en avait cure. Si elle devait filer en cachette au cœur de la nuit, elle le ferait. Ce n'était pas raisonnable, mais elle ne pouvait pas rester inactive plus longtemps. Ses propres dons de guérison l'aideraient à se remettre sur pied lorsqu'elle serait repartie. Du moins l'espérait-elle...

Elle ne ferait pas attendre Aaren.
Ni les Elfes et les Taliens qui fondaient sur leurs terres tels les vautours sur une charogne.
Ni les Holdars, dont les complots avaient causé tout ceci, et dont la présence lui avait été confirmée par les lointaines silhouettes de skilithes qu'elle avait vues planant autour de la forteresse du jarl rebelle, ombres menaçantes dans le ciel gris des grandes steppes glacées du nord...

[Dragon]

Dragon n'aimait ni le sang , ni la violence. Il préférait l'amour et l' art sous toute ses formes . Cependant les elfes hostiles avaient pénétré le territoire des Agars et étaient prêts à tuer .

Dragon attaqua Guryknahag et l'envoya dans le royaume des elfes .

Dragon était ni fier, ni joyeux mais bien triste que la violence s'abatte sur les royaumes .

Myrin !!!

[Einar Hvedrung]

L'attente, l'attente était longue. l'armée était cantonnée dans le camp formé pour l'occasion. C'était une vraie fourmilière. On pouvait y voir les artisans qui s'affairaient pour fournir les meilleurs équipements possibles aux hommes et aux femmes qui avaient répondu présent, mais aussi des soldats qui s'entraînaient au combat, quelques filles de petites vertus venues offrir aux soudards un dernier petit plaisir au prix de quelques pièces d'argent...

Par la grâce d'Asagérim, Einar s'était bien remis de ses blessures, mais maintenant il trépignait d'impatience, il voulait entrer dans cette forteresse et la défendre contre les envahisseurs du Sud et la folie des Agars du Markensheim. A côté de lui, un autre Agar semblait dans le même état d'impatience. Il s'agissait de Floki Skarsgärd, un fier guerrier Agar. Les deux hommes se regardèrent et d'un commun accord quittèrent le camp pour se diriger vers la forteresse. Ils furent rejoint par Nabuk, un sorcier des glaces. Devant l'entrée de la forteresse une elfe montait la garde. Elle avait une petite arbalète dans chaque main. Einar et Nabuk s'approchèrent rapidement tout en incantant. Des éclairs de glace et de foudre vinrent frapper l'elfe en pleine poitrine, le tuant sur le coup. La guerre était belle et bien commencée...

Einar savait qu'Asagérim était avec eux, il avait ressenti sa puissance lorsqu'il avait été soigné. Les Agars ne pouvait pas perdre cette bataille, c'était la volonté divine! Il était maintenant de leur devoir de ne pas décevoir leur dieu tutélaire.

[Mûnr]

Ma foi, j'dois dire qu'je n'sais pas trop bien combien t'faire payer, mon beau. D'ordinaire j'demande vingt pièces...



Floki, allongé sur la paillasse de fortune, fait semblant de ne pas entendre. Son regard est fixé sur la toile crasseuse de sa tente. La fille cherche son regard, n'y parvient pas, semble hésiter. Elle aperçoit finalement, nonchalamment ouverte sur une minuscule table ronde, une bourse ouverte et bien garnie.


Bon comm' ça s'dit, j'ai pas tout' la matinée. Et ptet' mêm' un ou deux gars à lever du bon pied, si tu vois c'que j'veux dire ! Ha ha ha !



Floki, toujours muet, se redresse et fait un geste de la tête quasi imperceptible, en direction de la bourse.
Prends tes pièces et fous le camp, par pitié.


Si j'écoutais ma conscience professionnelle... j'prendrai qu'cinq pièces, et encore... Mais tu comprends, mon beau, faut ben vivre, non ? En tous cas c'te nuit, j'la racont'rai à personne, t'fait pas d'bile, tiens.


La catin pioche dans la bourse, sous le regard vitreux du chef des Trappistes.
Soixante pièces, la garce !
Elle jette un dernier coup d'œil vers le guerrier Agar, qui acquiesce en fermant les yeux. La fille décampe finalement, en sifflotant.
Comment gâcher sa journée...

[---]
Floki ouvre la voie dans la fine poudreuse qui recouvre la plaine, telle un doux manteau. À quelques pas derrière lui, Einar suit ses traces sans prononcer un mot.
Le compagnon idéal...
La neige tombe à gros flocons, et un vent glacé tente de s'insinuer au travers des vêtements des deux marcheurs. La forteresse du jarl Aaren est une masse informe, à travers le rideau de neige qui tombe inlassablement. Malgré la faible visibilité, l'éclaireur détecte une présence, et s'en approche discrètement, hache à la main, suivi d'Einar.
Toi, éclaireur imprudent, tu vas me servir de défouloir.
Arrivé à quelques mètres de la silhouette, Floki reconnaît toutefois son ami Nabuk, le sorcier de glace, qui semble parfaitement à son aise au milieu du blizzard.

Ah, les amis, vous tombez bien. J'ai repéré un elfe égaré dans la tempête... Il ne doit pas être habitué à la neige ! Einar, viens m'aider à le neutraliser...



Laissant ses compagnons à leurs occupations, Floki reprend, seul, sa route. Il lui semble entendre quelques explosions de magie, vite emportées par le vent, accompagnées de flashs de lumière bleue. À une centaine de toise de la porte de la forteresse, il commence à distinguer plusieurs formes qui s'affairent au pied des remparts.

Des suderons... Elfes, Taliens... Ils semblent en tous cas bien pressés de rentrer dans ce nid de vipères. Parfait, comme prévu, ils affaibliront la garnison d'Aaren et nous pourrons prendre à revers leurs troupes fatiguées.

Floki se remémore la discussion de la veille, dans la tente de Rygen et en compagnie de quelques membres choisis parmi les porte-lames qui avaient répondu à l'appel du Jarl Stirling. Gared et lui avaient défendu la stratégie de laisser les suderons entrer les premiers dans la forteresse d'Aaren. Il y avait eu quelques protestations, mais le plan avait finalement été approuvé par le Stratège de Björnhill. Après ça, ils avaient mangé et bu pour célébrer, et les filles avaient commencé à déployer leurs charmes...

Une silhouette, qui avance dans sa direction, l'arrache à ses pensées.
Un éclaireur... je ferais mieux de me planquer.
Avec un savoir-faire tout nordique, Floki se confectionne un petit igloo, qui le protège aussi bien du froid que de la vue des ennemis. Il laisse son esprit vagabonder.
J'avais pourtant pas choisi la plus moche...

[Hönir Martelune]

Rurik l'artilleur se reposait dans le camp de fortune des Agars. Les nordiques étaient particulièrement efficaces pour installer rapidement un camp de fortune. Les choses avaient pourtant tellement mal commencé. Les troupes nordiques étaient particulièrement désorganisées, au début. Chacun travaillait dans son coin. Un joyeux bordel pour rester poli. Mais, très vite, il avait fallu se rendre à l'évidence, s'ils voulaient vaincre le Jarl Renégat et les Holdars, ils allaient devoir se serrer les coudes et se battre comme une armée unie.
Et le revirement était arrivé. Les soldats, s'étaient tous portés au secours d'un des leurs, formant un véritable barrage de leurs corps. Rurik avait été impressionné. Et maintenant, dans le camp régnait une véritable harmonie. Chacun s'entraidait, donnant aux autres ce qu'il leur fallait, aidant certains à réparer les armes ou à récupérer des munitions. Un sentiment étrange parcourait le nain. Il n'était pas particulièrement sentimental mais il était fier de faire parti de ce groupe. Et pourtant, abattre des Agars, des Elfes et des Taliens ne lui plaisait pas outre-mesure. Mais, visiblement, la diplomatie était compromise et les frontières bafouées.
Un mouvement de foule attira le regard du nain. Le début des hostilités allait commencer...