[RP] Animation : Sogno di Volare
#61
La peur ne semblait pas avoir donné assez d'ailes au fuyard, car à peine sorti de l'entrepot, ce dernier prit une flèche glaciale venue de nulle part. L'air ébahit, le garde regarda à droite, puis à gauche, puis en l'air afin de trouver le tireur mais l'archere était trop loin pour lui. Le temps qu'il perdit à regarder autour de lui fut du temps de gagner pour les enquêteurs. Lorsque le fuyard reprit sa course, il fit une chute, la flèche de glace avait traversé sa jambe, après avoir coupé les extrémités mais tout en laissant la flèche dans la jambe, il reprit sa course. Mais un des elfes l'avait déjà repéré, ce dernier semblait un peu sonné, une aubaine pour le garde. L'empressement d'attaquer l'inquisiteur fut une erreur de plus de la part du garde, l'inquisiteur para tous les coups du garde. A chaque parade, la peur se lisait dans le regard du garde, sa fin était proche.
Alors qu'il commençait à reprendre ses esprits, son corps fut projeté au sol pour le maître lame, le combat devenait inégal avec une flèche dans la jambe, une tireuse embusquée, et les deux elfes fouineurs. Regardant derrière lui, voyant que sa destination était trop loin pour être atteinte vivant. La tête baissée, le garde s'adressa à Nerye.


Ne me tuez pas, je ne suis pas un combattant, j'étais juste là pour surveiller un entrepot avec l'autre bestiole bizarre.
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#62
Neryë s'approcha du garde terrifié, allongé au coin d'une des bâtisses et craignant manifestement pour sa vie.

Fléau à la main, il lui fit :

- Dis-nous ce que tu sais sur cette créature et, peut-être, qu'on te laissera partir .

Puis regardant au loin et apercevant poindre la lueur de la torche d'un vigile au-delà d'un autre bâtiment.

- Mais d'abord on se met au chaud ! Et attrapant le mercenaire par la camail, il le releva et avec Ossë dirigea l'homme vers l'atelier des cheminées.

- Pas un bruit, pas un pas de travers, sinon c'est fini pour toi, ajouta l'elfe avec un regard sévère, qui avec son oeil unique faisait toujours son effet.
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#63
Le garde ne faisait pas de bruit, convaincu de mourir dans l'heure de toute manière, mais il était visible, tout comme les mercenaires, et il ne pouvait plus bouger.
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#64
Le transport du blessé ne fut pas une mince affaire, mais ils parvinrent finalement à regagner l'atelier des cheminées.

Un dernier garde qui n'avait pas eu le temps de se barricader se jeta sur eux dès leur arrivée. Pas de chance pour lui, ce n'était pas le moment d'énerver la fine équipe.

Quelques coups d'armes tranchante et contondantes plus tard, ils se retrouvèrent à 6 dans la pièces, les quatre mercenaire, le garde et la "chose".

- Dis-nous ce que tu sais !, fit Neryë d'un ton non moins menaçant que la boule parsemée de pique au bout de sa chaine.

- ffllffllfl, répondit le garde haletant.

- Je crois que t'y as été un peu fort, j'ai l'impression qu'il a avalé trop de dents pour parler, constata Ossë.

Il était vrai que le garde n'avait pas belle allure depuis sa rencontre inopinée avec la troupe : des cures dents dans les mollets, des taillades sur les bras, le visage couvert d'echymoses et l'odeur de poulet caractéristique des gars qui ont voulu jouer avec une sorcière talienne.

Les regards se tournèrent vers Hélea qui, levant les yeux au plafond et soupirant, fit :

- D'accord, d'accord j'ai compris...

Aussitôt un halo de lumière blanche éclaira la pièce. Les brûlures de l'homme s'apaisèrent et son visage retrouva une teinte un peu plus lie de vin que violette, ce qui, selon la soigneuse, était bon signe.

Le maître-lames reprit :

- Mon gars, on est pas là pour toi, on est là pour ton patron et tout ce qui se passe ici. On a vu des fantômes dégoulinants de sucre, plus ici un monstre en forme de sucrerie et d'après ce qu'on a pu apercevoir à côté il y en aurait d'autres.
Qu'est-ce qui se passe ici ? C'est quoi vos expériences ? Dans quel but vous faites ça ? Et c'est quoi cette chose caché au fond?


Le regard du garde se posa sur l'arme de l'elfe, comme paralysé par l'éventualité d'en subir encore les assauts.

- J'ai plus prévu de m'en servir contre toi si c'est ça qui te dérange. On est pas des mauvais bougres, on veut juste des réponses, et si possible avant la fin de la nuit. Tu nous les donnes et tu restes en vie, pour nous c'est simple. Tu as compris ?

La troupe comptait secrètement sur la couardise du personnage pour en apprendre plus sur ce qui les attendait par la suite.
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#65
Oui, des questions, il en trottait tout un tas sous les caboches des quatre acolytes tant les créatures croisées dans les différents ateliers sortaient de l'ordinaire. Ossë ne put s'empêcher de prendre à son tour la parole à un moment où Neryë secouait un peu moins le garde...

- Qui est le patron de cet entrepôt et où se trouve-t-il ? Dans quel bâtiment se cache-t-il ? On aurait deux mots à lui dire à celui-là...
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#66
En s'approchant des caisses qui barraient le chemin vers la pièce au nord ou se trouvait encore le dernier garde, des grondements sourds se faisaient entendre. La créature grotesque état juste à côté, tapie dans l'ombre, et seul l'éclat de ses crocs blancs comme neige ressortait de l'ombre épaisse de ce coin sombre de la pièce. Ossë, la joue encore endolorie fit signe à Mia, et pointa son doigt dans la direction du sucre candy. Cette dernière encocha une flèche à son arc...

Le combat fut cette fois rapide, la bête apeurée n'avait offert que peu de résistance. Ossë contempla nerveusement le cadavre improbable qui laissait suinter un liquide blanchâtre et visqueux, en son for intérieur il aurait parié que s'il avait osé le goûter, ce liquide serait sucré...

L'inquisiteur se dirige ensuite vers les caisses entassées devant l'accès à la pièce nord et s'arqueboutant sur elles de toutes ses forces, il entreprend de les faire glisser pour dégager un passage. De l'autre côté, il reste un garde à faire taire.
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#67
La créature étrange et difforme n'avait finalement opposée que peu de résistance.

Neryë éprouvait un peu de compassion pour cette bête qui manifestement ne voulait pas leur nuire, pourtant il comprenait aussi la réaction de l'Inquisiteur : on ne pouvait laisser une telle aberration en vie.

Malgré son dégoût, l'elfe plongea la main dans les restes agglutinés du monstre, un objet brillant s'en dégagea.

[Image: 609526rag.jpg]



















Aussi étrange que cela puisse paraître, l'ectoplasme sirupeux semblait être l'animal de compagnie du propriétaire des lieux, c'est du moins ce que laissait supposer ce collier de grande valeur gravé d'un nom.

- Qu'est-ce que tu peux nous dire sur ce Ragold?, demanda le maître-lames au garde fuyard.

La théorie de l'alchimiste fou prenait de plus en plus le dessus dans son esprit. Si c'était le cas, mieux valait connaître son adversaire avant de l'affronter.
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#68
La créature avait tenté de fuir quand on l'avait agressée, sans succès.
De son coté le garde, un peu remis de son passage à tabac, commença à parler. Il partageait la grimace de dégoût des autres présent devant les restes, dilatée en une grande flaque collante, de la dernière victime des intrus. Ils ne l'avaient pas aimé, et apparement lui aussi n'était pas trop dans leur grâce, un manque d'espoir quand à son avenir se devinait à son balbutiement.

- C'es-est un de-des responsables. Ragold c'est le se-second, il n'est pa-pas là, je devais m'occ-ccuper de la bestiole. Ne me réduisez pas en charpie aussi, pitié. Il fait des cr-créatures, il a ab-bandonné les confiseries depuis que le nouveau directeur est là. C'est le di-directeur qui s'en occupe maintenant, il a changé p-plein de choses, il voulait faire remplacer les créatures par des gardes taliens, ils les trouvent dangereuses mais il n'a pas eu l'ar-argent... alors pour l'instant, on doit vivre avec. Elles me font peur, peur, et on sait pas ce qu'elles pensent. Mais c'était un atelier de BONBONS, de BONBONS ! Qu'est ce que vous faites là, qu'est ce QU'ON fait là, aussi nombreux... ?

Le di-directeur a son bureau au sud, coté est, celui marqué nou-nou-nougat.
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#69
La compagnie en avait assez entendu, comme quoi avec un peu de motivation cet homme avait su se rendre utile.

Manifestement, ces gardes armés jusqu'aux dents étaient autant là pour protéger l'atelier des menaces extérieures que des dangers venant de l'intérieur. De simples mercenaires prêts à se faire payer grassement, du moment que leur silence était acquis.

Le témoignage de l'un d'eux lors d'un éventuel procès à venir pourrait être un élément déterminant.

L'elfe borgne s'approcha de l'homme et lui dit :

- Je n'ai qu'une parole. Tu resteras en vie. Mais après ce que tu viens de nous dire ta vie est menacée.
Voilà ce qui va se passer...


Le maître-lames se rapprocha de ses compagnons et en cercles il discutèrent à voix basse du sort qu'ils réservait au garde terrifié. Les petits rires s'échappant de la conversation n'étaient pas pour rassurer l'intéressé qui se recroquevilla sur lui-même.

Finalement, les quatre compères se tournèrent vers le couard et Neryë prit la parole :

- Bon voilà le plan. Tu te désapes, on te baillonne, on t'attache dans un coin et si quelqu'un te trouve tu dis qu'on t'a assommé et piqué tes habits. Pour s'assurer de ta coopération, mon amie ici présente, fit-il en désignant la sorcière, va t'appliquer une marque magique. Celle-ci nous permettra à tout instant de savoir ce que tu fais, où tu es et avec qui. En temps utiles nous viendrons te trouver pour que tu puisses témoigner de ce qui se passe ici. Compris?

Le garde opina du chef, avec un sentiment mêlé de gratitude et d'appréhension.

Ossë releva l'homme, on défit sa côte de maille, sa camail et on le priva de ses armes.

- Tient, ça pourrait faire un joli déguisement!, proposa Mia toujours à l'affût d'une manœuvre subtile.

- Encore faut-il que ce soit à notre taille
, ajouta le prosaïque inquisiteur.

Sitôt préparé le garde fût placé dans un coin, ficelé comme un jambon par Mia, qui se targuait d'avoir un père marin, puis Hélea plaça sur le front du garde une marque incandescente qui fit s'évanouir le pauvre homme.

Citation :Hélea Mortanil a lancé le sort Marque mortelle sur Garde fuyard [Sort normal] Jet 69/109 - Contre 78 => 7 dégâts
- Bon au moins il ne nous dérangera plus pour un moment, constata le vieil elfe. Après quoi, ouvrant la porte de la bâtisse, il se jeta dans la nuit en direction de leur prochain point de chute, l'atelier des calissons
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#70
L'atelier des calissons était une petite bâtisse qui ne devait être qu'une étape rapide entre l'atelier des cheminées et l'atelier des nougats, où la troupe espérait bien trouver ce Ragold et lui expliquer deux ou trois trucs sur la vie.

Mais la réalité fut bien différente. Sur place un seul garde vigilant les attendait. A la différence du précédent entrepôt, il ne semblait pas craindre les abominations collantes qu'il avait la charge de surveiller.

Neryë, le premier à pénétrer dans la pièce, chargea bille en tête le talien, sans se soucier des étranges petites créatures docilement allongées dans un coin et l'autre de la pièce.

Quelle ne fut pas son erreur ! Sitôt le premier sang versé, les bêtes se réveillèrent en sursaut et portèrent sur le guerrier des regards à vous glacer l'échine. Le surveillant se fendit d'un sourire narquois et s'adressa à l'elfe en ces termes :

- Nous sommes de retour pour vous jouer un mauvais tour ! Chatmour, vas-y ! Rond'El à toi !

Le maître-lame accusa un regard médusé face à l'inanité du discours de son adversaire.

- C'est qui ce type ?, se dit-il intérieurement. Il est de retour de où? Ces bestioles bizarres lui obéissent vraiment?

Sa dernière interrogation trouva rapidement une réponse quand le garde invoqua le premier monstre de poche, en forme de pâte crémeuse rosée.

Rond'El ! Force de l'ours !
Rond'El ! Métabolisme de la salamandre !
Rond'El ! Fureur de la bête !


Celui-ci semblait avoir une parfaite maitrise du mana et de son usage. Il invoqua une série de sorts qui ragaillardirent son maître et lui conférèrent une vigueur surdéveloppée.

Le second, étrange chimère mi-chat, mi-pomme d'amour de fête foraine, avait un regard horrifiant. Il utilisa l'arcane pour blesser Mia qui venait à peine d'entrer dans la pièce, et maudire Neryë qui avait osé s'attaquer à son protecteur.

Chatmour ! Main spectrale sur l'archère !
Chatmour ! Flammes bleues !
Chatmour ! « Peur » sur le guerrier !
Chatmour ! Neutralisation !

Ossë se précipita sur la première créature rose et la défit avec aisance. Il était manifeste qu'en tant qu'Inquisiteur il ne pouvait supporter un tel usage dévoyé de la magie.
Hélea franchit la porte, talons hauts à la main et visage écarlate, elle remit sur pieds son amie ainsi que Neryë qui ne s'attendait manifestement pas à un tel coup de semonce.

Il fallait à coup sûr en finir au plus vite avec ces dresseurs de créatures gélatineuses. Qui sait ce qui se passerait si ces aberrations venaient à sortir d'ici ? Sans doute que beaucoup aimeraient leurs courir après dans la rue pour s'en faire des animaux de compagnie ou exploiter leurs pouvoirs !

Quand Ossë leur dit : "Attrapez-les tous !" , le borgne ne pouvait qu'acquiescer, il fallait que cette folie et ses conséquences cessent au plus vite !

Citation :Annexe : Mise à jour du recueil de croquis de l'Inquisition « Ossëdex ».

[Image: 91165.png] Chatmour et Rond'El
[Image: 91167.png]
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#71
- Ça me gratte !

- Mais non c'est dans ta tête...

- Si je te dis que ça me gratte, c'est que ça me gratte !
, pesta Neryë en tirant sur toutes les coutures de son justaucorps.

- C'est peut-être ton embonpoint ?, lança Ossë admirant sa propre silhouette.

Encore une fois le maître-lames était pris au mot, le seul qui lui venait était celui d'un autre compagnon de route :

- Grumph !
, fit-il en souriant.

- J'espère que les autres vont bien, reprit plus sérieusement l'inquisiteur.

- Mais oui te fais pas de bile, tu sais bien qu'Halko est une vraie mère poule. Le seul truc qui me fait vraiment peur c'est la bouffe de Bombus... Ah c'est bon j'en peu plus ! Je l'enlève !

Joignant le geste à la parole, l'elfe déchira sa tunique outrancièrement moulante.

- Passez-moi ça, exigea-t-il bougon tout en pointant du doigt la côte de maille du couard croisé un peu plus tôt.

Mia lui lança l'habit d'un air détaché, en revanche le regard d'Hélea s'arrêta avec plus d'inquiétude sur le guerrier.

Elle s'approcha de lui alors qu'il se débattait avec les restes de son habit de camouflage.

- C'est quoi vos marques dans le dos ? La formation des sorciers blancs est extrêmement poussée mais là je dois avouer que je n'ai jamais vu ça... les elfes ne sont-ils pas sensés guérir plus vite, d'où vos airs d'éternels jeunes premiers?

- J'ai vraiment une tête de jeune premier? , reprit le borgne. Puis apercevant que sa remarque avait pu blesser un peu la talienne, il se sentit obligé de préciser : C'est quelque chose d'ancien, et je peux vous dire que ce genre de choses, vous le retrouverez sans doute jamais sur qui que ce soit d'autres...

Voyant que l'elfe au corps scarifié ne souhaitait pas en dire plus, elle détourna habilement la conversation :

- Et bien au moins ça fait de vous quelqu'un d'unique, comme ce fléau, c'est bien la première fois que je vois un elfe en porter un !

- A une époque certains des miens portaient des masses de ce genre mais ça c'est perdu... on dira que je suis une relique du passé, fit-il avec un demi-sourire en finissant d'enfiler l'armure du garde.

- Alors je ressemble à quoi ?, essaya-t-il maladroitement devant la jeune femme.

Elle sourit et avec un charme désarmant lui dit :

- Pour votre dos je ne peux sans doute rien faire, mais pour votre arme je peux certainement vous aider un peu.

Saisissant l'objet laissé à l'abandon sur l'une des caisses de l'entrepôt, la magicienne incanta un mélange de magie du feu et de la lumière. Un flash bref fit cligner l'oeil unique du propriétaire de l'objet. Étonnamment le fléau paraissait plus mate et légèrement plus lourd.

- Euh t'as fait quoi là?

- Vous me direz merci plus tard, répondit la talienne avec un clin d'oeil appuyé, elle reposa l'arme et se dirigea vers son amie.

- Direction l'atelier du nougat !, annonça Ossë à l'assemblée.

La nuit avançait plus vite qu'ils ne le souhaitaient, il ne fallait plus trainer ici très longtemps. La famille Hràvan voulait des réponses. Foi de Neryë, elle en aurait.
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#72
Arrivés dans le nouvel atelier, le cauchemar sucré semblait se répéter, comme une pièce de théâtre qui se jouerait à l'infini. Des gardes armés jusqu'aux dents, accompagnés de monstruosités gluantes et collantes fruits d'expérimentations douteuses.

Sans plus de palabres les aventuriers éliminèrent la créature et les taliens qui consentaient à protéger cet ignominieux travail d'alchimie.

Maniant de toutes ses forces sa masse dans la mêlée, Neryë remarqua quelque chose d'étrange. Alors que la hampe de son arme et la chaine qui la prolongeait semblaient prendre la direction inexorable des chairs de son adversaire, la boule ornée de pointes à son aboutissement se mouvait comme dotée d'une volonté propre, tantôt vers la cuirasse, tantôt vers le casque de ses assaillants.

Il était bien conscient qu'être doté d'un seul oeil rendait plus complexes certains mouvements, sa rigueur de guerrier lui fit malgré tout comprendre que le maléfice d'Hélea ne devait pas être étranger à cette déconvenue.

Ci-tôt le dernier garde achevé il se tourna avec véhémence vers la sorcière :

- Qu'est-ce que tu as fait à mon fléau ?! Si tu voulais me ridiculiser avec ta copine, le justaucorps suffisait largement ! Rends-moi mon arme comme elle était !


Mia émis un léger gloussement comprenant la situation, mais la magicienne s'adressa avec plus de douceur à l'elfe :

- Excuse-moi, je n'ai pas eu le temps de t'expliquer plus tôt. Ton arme n'est pas possédée je te rassure, il s'agit simplement d'une nouvelle découverte pyromantique, nous appelons ça : la sensibilité septentrionale.

Devant le regard vide de son interlocuteur elle poursuivit :

- Les sorciers flamboyants les plus puissants arrivent à manipuler le métal de manière à le rendre incandescent, ça tu le sais?
L'elfe opina du chef. Et bien, lors de ces manipulations nos plus hauts pairs se sont aperçus que manipuler la température de certains métaux les rendaient influençables ou sensibles en présence d'autres métaux et avaient une tendance naturelle à les orienter vers le nord, d'où le nom de cette technique.
Mon père étant un des pionniers de cette technique expérimentale, il me l'a enseignée. D'habitude on s'en sert à la maison pour retrouver des aiguilles perdues ou des pièces glissées sous les meubles. Avec l'entraînement, et ma manipulation de la lumière j'ai réussi à amplifier ce phénomène.
Désormais, ton arme est donc légèrement attirée par les autres métaux, ce qui pourra t'éviter de battre trop l'air... enfin d'être encore plus efficace face aux adversaires lourdement armés, je voulais dire.


Le regard du maître-lames passa successivement de sa masse à la talienne, tout en restant toujours aussi dubitatif.

- Bon ben merci alors... faut que je m'entraine un peu avec c'est ça? Ça va durer combien de temps ton truc?, fit-il inquiet.

- Oh quelques années je pense, mais si tu veux annuler l'effet une très forte chaleur peut dissiper cette manipulation.
Dans le cas contraire, tu peux aussi l'augmenter en entourant de cuivre ton arme et en la soumettant à une puissante décharge d'énergie.


- Si tu lui avais dit que c'était de la magie talienne ça lui aurait suffit, reprit Ossë avec un léger sourire devant l'air éteint de son ami. Merci en tout cas de votre aide, elle nous est précieuse dans cette enquête. Désignant un escalier menant à un sous-sol sombre il ajouta : Dernière ligne droite, si nous voulons des réponses à nos questions il y a de grandes chances que ce soit ici que nous les trouverons.

La fine équipe se dirigea alors de concert vers l'escalier, Neryë fermant la marche en s'amusant à coller et décoller son arme de sa côte de maille.

- Une boule en métal sombre qui bouge toute seule, si avec ça j'arrive pas à délier la langue de ce Ragold...
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#73
- Minute !

Alors que la petite troupe se dirigeait vers l'escalier sombre qui s'enfonçait dans ce qui semblait être une cave ou un sous sol en dessous de l'atelier des nougats, le regard d'Ossë fut attiré par des rayonnages au fond d'une pièce qu'ils n'avaient pas encore explorée.

- On dirait un bureau.

Ossë, quelque peu éprouvé par les combats qui viennent de s'achever et redoutant ceux à venir, car si le garde qu'il avaient interrogé disait vrai, le responsable de tout ce bazar devait se trouver dans ce bâtiment et cela n'allait pas être une partie de plaisir... Qui sait quelle abomination sucrée allaient-ils encore trouver là-dessous ? Après tout, l'inquisiteur n'était pas si sûr d'être si pressé de le savoir...

- Nous devrions examiner cela, on dirait une bibliothèque avec un bureau couvert de parchemins par ici, et la une table avec des grimoires. Cela vaut le coup d'inspecter ce fatras, on y trouvera peut-être des indices sur ce qui se passe ici et des preuves à emporter pour appuyer nos dires ! Fouillons cette pièce !

Ossë se dirige vers le bureau puis la table pour en examiner le contenu.

Pendant ce temps Mia se poste en surveillance près de l'escalier, l'oreille aux aguets.
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#74
Bazar, bazar, quand il y réfléchissait bien, c'était sans doute un brin exagéré. Il n'avait encore vu que des créatures étranges, rien de très exceptionnel, on parlait tout de même de l'exubérance talienne, qui sait ce sur quoi ils pouvaient encore tomber.

Contrairement aux autre pièces, le bureau était clairement agréable, une salle de travail et de reflexion où l'âme avait toute liberté pour donner libre court aux pensées les plus incroyables, les plus innovantes. Des composants de tout type et tout état, des livres aux titres souvent étranges, dans des idiomes parfois inconnus.

Certains, ouverts sur la table, présentaient des schémas d'alchimie bien au dela de leur compréhension.

Mia, en gardant un oeil sur son compagnon ainsi que sur les deux corps désormais immobiles au sol, approcha sa main de la poudre d'or, plongeant un doigt dans le petit tas. Les grains réagirent immédiatement en se carbonisant, avec des étincelles qui enflammèrent une fiche tombée à terre.

Ok, ok, ne rien toucher... compris ! Ah, je déteste ces endroits où tout risque de te pêter à la tronche au moindre pas... Tu veux vraiment rester fouiller ? Je vais rester près de l'escalier, on sait jamais.

Pendant ce temps, Össe avait commencé à regarder le bureau et la table, où de nombreux ouvrages étaient ouverts, en évidence. Sur le côté, des cartes étaient posées dans un panier, l'une d'elle en évidence sur la table représentait la nation talienne avec quelques annotations.

Un rapide coup d'oeil à un des grimoires sur le bureau mentionnait les principes actifs nécessaires à la neutralisation des effets biologiques des ingrédients à charge arcanique dans la composition méta-alchimique.

Un autre ouvrage, posé sur sur la carte, était titré : "Les frontaliers, source d'équilibre ou force chaotique, analyse politique et historique de l'Ordre". Il était ouvert sur l'introduction d'un chapitre sur les interactions du mouvement avec les holdars.

Un petit manuel, d'un rose pailleté, était intitulé : "Procédures et bonnes pratiques de recherches et concoctions, GCCO". Un marque page marquait le chapitre Logistique et approvisionnements.

Un dossier dans un coin regroupait diverses articles de journaux concernant l'Ordre de la Gloire Suprême.

De très nombreux ouvrages sur la magie pure, de diverses races, et sur l'alchimie étaient éparpillés un peu partout, mais il faudrait sans doute un peu plus de temps avant d'en tirer une ligne conductrice.

Pendant ce temps, en bas, Neryë et Héléa s'avançaient avec prudence, en discutant à voix basse de l'ambiance étrange. Le lieu était plutôt spacieux pour une cave, assez sombre, et beaucoup moins... propre qu'en haut. Une poussière verte suspecte tapissait par endroits les murs, tendit qu'une odeur rance reignait, avec une calme vague de chaleur souffrée qui remontait l'escalier.

Des bruits de pleurs se firent alors entendre dans le fond de la pièce.
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#75
Le borgne avançait à pas de loup au travers de ce qui ressemblait davantage a une grotte aménagée qu'un véritable sous-sol.

Le fatras alchimique, les mares de sang et l'odeur des lieux ne laissaient rien présager de bon sur ce qui se pratiquait ici bas.

Il entendit indistinctement une voix qui venait du fond l'antre malsain de ce Ragold, il prit le parti d'avancer malgré l'ambiance pesante des lieux.

Bien que sa vue ne soit pas excellente, il distingua au coeur des volutes de fumées le visage émacié d'une elfe. Lorsque celle-ci l'aperçu son visage s'anima :"Aidez-moi par pitié, aidez-moi!"

Ses regards se tournaient vers sa droite, où une créature étrange la scrutait d'un regard à terrifier un troll, et l'inquiétude était palpable chez la jeune femme. Sans compter le cadavre d'un elfe décharné et d'une étrange teinte rouge qui lui tenait compagnie.

Neryë s'approcha à portée de voix : "Ecoutez-moi, nous sommes venus vous aider. Dites-moi comment vous vous êtes retrouvée ici et ce qui s'y passe. Qui vous a fait ça ? Pendant ce temps je vais chercher de quoi vous libérer."

[Image: 855849nougat.jpg]
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#76
La jeune femme semblait terrorisée, les mots qui sortaient de sa bouche étaient quasiment incompréhensibles.

Monstrrrrrrr... tu..é... ai... de

D'un geste, lent et manifestement douloureux, peu évident par ailleurs avec les entraves qui lui emprisonnaient les bras, elle indique cependant une table, sur laquelle Neryë peut apercevoir un jeu de clés.

A côté, la créature, blessée et à l'agonie, s'approche de la grille, semblant vouloir dire dégager le bâillon qui lui couvre la bouche. Mais le mouvement d'approche déclenche immédiatement un recul, comme instinctif de la jeune elfe.

En haut, Össe devait se décider sur ce sur quoi il voulait investiguer plus avant, face à tant de documents... ou rejoindre son camarade.
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#77
Le bureau était visiblement un lieu de travail propice à la recherche et à la réflexion, dénotant d'une activité fébrile de la part de son propriétaire. Quelqu'un menait ici des études, consultait des ouvrages spécialisés, menait des expérimentations... Et ce qui ressortait de manière frappante d'une première inspection rapide, c'est que ces études semblaient autant porter sur de la géopolitique que sur de la magie et de l'alchimie...

En passant en revue les ouvrages qui trônent sur la table et le bureau et certains attirent plus particulièrement l'attention d'Ossë. Ce dossier concernant par exemple l'Ordre de la Gloire Suprême... L'inquisiteur avait déjà entendu parler de cet Ordre lors d'un séjour à Tilador Erdana en discutant avec des frontaliers. Composé de fanatiques, ces hurluberlus rêveraient de restaurer la grandeur des Hauts Elfes dans un monde dénué de magiciens. Un monde sans magie... Mine de rien fallait-il voir là un lien entre cette secte et ce qui était arrivé au jeune Il'Nael Hràvan ?

Et cette carte talienne annotée... Ossë se saisi de celle-ci,t tentant de déchiffrer l'écriture et de décoder les inscriptions quand...

- Psstt !

Mia attire l'attention de l'inquisiteur pointant du doigt le bas de l'escalier...

Cela faisait effectivement plusieurs minutes que Neryë et Hélea s'étaient engouffrés dans les sous-sols du bâtiment et il devenait urgent de les y rejoindre...

Lançant un regard vers les rayonnages de la bibliothèque qu'il n'avait pas pu inspecter, Ossë se résout à stopper sa fouille. L'urgence se situait en bas. Ils auront sans doute le temps de revenir ici un peu plus tard pour effectuer une inspection plus poussée mais il leur fallait maintenant rejoindre leurs deux compères.

Ossë glisse tout de même le dossier sur l'ordre suprême, la carte annotée et l'ouvrage sur l'ordre frontalier dans son sac à dos avant de s'engouffrer à la suite de Mia dans les ténèbres de la cave de l'atelier...
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#78
Instinctivement la méfiance de Neryë prenait le dessus, il avait vécu trop de situations troubles de ce genre pour se jeter tête baissée face au danger. Néanmoins, il fallait agir et vite. Le maître des lieux n'était visiblement pas présent, deux jeunes femmes étaient en détresse, c'était sur elle qu'il fallait concentrer ses efforts.

N'écoutant que son bon coeur, le maître-lames tendit une outre d'eau aux deux prisonnières afin qu'elles puissent éclaircir leurs gorges asséchées par l'âcreté de l'atmosphère des lieux.

A la seule lumière des alambiques et autres tonneaux dont le contenu était chauffé par une flamme vive, le borgne s'évertua un long moment à trouver la clé du trousseau qui ouvrirait la geôle des demoiselles en détresse.

Il entendit derrière lui Ossë et Mia qui descendaient les escaliers menant à l'antre infâme de l'alchimiste. L'éclaireuse faisant manifestement extrêmement attention à ne toucher aucun des objets présents dans la pièce.

L'elfe chuchota à son ami : "Viens m'aider on a des blessés ici".

Alors que l'inquisiteur approchait avec cette barre entre les sourcils caractéristique de sa réflexion intense, on entendit un *Clic* sonore indiquant l'ouverture de la porte.

- Vite ! Venez ! Ne restez pas là-dedans, fit le guerrier tendant la main aux deux jeunes femmes.
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#79
Chargé de plusieurs ouvrages entassé dans le sac tout en descendant les escaliers, Össe arrivait dans la pièce.

Observant la scène, il vit deux jeunes femmes sortir de la cage, les bras encore enchaînée, son ami lui tendant une gourde pendant que les deux mercenaires gardaient toute leur attention sur la bête toujours emprisonné.

[Image: 26.jpg]Oh p*****, c'est un...



[Image: 91171.png]... holdar, et un monstre, une abomination !



La jeune elfe venait de confirmer l'intuition qu'avait eu l'inquisiteur, avant d'essayer de boire à la goudre, n'étant malheuresement capable que d'en verser la moitié à terre... toujours enchaînée, regardant avec frustration l'eau s'écouler.

Il n'en avais jamais vu un si... réel, en face de lui, à quelques pas, retenu par quelques barreaux de fer, un baillon, et... de bonnes chaînes solidement fixées au mur.
Cela restait impressionnant, bien plus que tout ce à quoi les joyeuseutés de ces derniers jours avaient pu lui préparer à affronter.

Les deux mercenaires se regardaient elles intensément, comme indécises quand à l'attitude à adopter.

Pendant ce temps, l'holdar enchaîné semblait s'énerver, tirant de plus en plus fort sur ses chaînes.
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#80
Neryë se figea l'espace d'un instant, le temps de se remémorer une époque depuis longtemps révolue où les holdars avaient dépossédé son peuple de sa toute puissance et accéléré d'autant sa décadence. Il ne connaissait personne à Casandor et il avait peu d'amis dans l'armée qui avait combattu à Lütha, lui était bien loin de ces considérations.

A l'époque il s'en était voulu, mais le temps avait fait son œuvre, comme toujours.

Mais celui qu'il était hier, n'était pas celui qu'il désirait être aujourd'hui. Alors que les deux prisonnières foncèrent droit sur leurs homologues de sexe féminin, une réaction somme toute des plus normales, l'elfe choisit d'imposer sa carcasse entre le holdar et les deux jeunes femmes.

La créature se déchainait telle une bête enragée et fixait de son regard reptilien le maître-lames bien décidé à ne montrer aucun signe de terreur.

- Je ne sais pas ce que tu fais ici, ni quelles expériences ont été menées sur toi, mais je te conseille vivement de te calmer.

En posture défensive, le borgne ne savait trop à quoi s'attendre. Les holdars avaient la réputation d'avoir une armée composée de mages puissants et de guerriers robustes aux capacités de régénération impressionnantes. A quelle catégorie appartenait celui-ci ? A vrai dire, il espérait ne jamais avoir à le découvrir.

Attentif à tout ce qui se passait autour de lui, son regard se porta de manière plus précise sur le cadavre dans la cellule des deux femmes. Ce n'était clairement pas, ou plus, un elfe.

- Viens voir Ossë, tu reconnais ça toi?
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#81
Les deux prisonnières se heurtèrent à deux murs de glace. Bien loin de la convivialité dont elles avaient fait preuve sur la route vers Blancastel, les deux mercenaires étaient sur le qui-vive, et lorsqu'une des prisonnières tendit sa gourde à Mia, elle fit une moue avant de la faire boire, sans quitter des yeux le dernier prisonnier.

La tension était palpable, les seules qui semblaient heureuses étaient... Oh surprise les deux demoiselles en détresse, qui se remettaient peu à peu de leurs triste sort. L'elfe, visiblement plus en forme que sa compagne, se tourna vers elle et lui fit signe de se lever, avec compassion et un sourire triste.

Nous la ramenerons chez vous, à coté du grand chene, c'est ce qu'elle aurait voulu, avant que... C'est ce qu'elle aurait voulu.

Lui tenant la main, elle la dirige vers la cage, où, avant de rentrer, la talienne pris une grande inspiration et carressait les joues de sa défunte compagne, pudiquement couverte par son capuchon qui n'arrivait pas à cacher la trace des résultats des expériences innomables qu'elle avait du subir avant d'y succomber.

La jeune elfe, elle se tourna vers Nerye en tendant les bras enchainés comme pour lui réclamer les clés qui entravaient ses mouvements.
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#82
Neryë était surpris de l'attitude de Mia et Hélea, mais il comprenait également leur inquiétude.

Peut-être pour compenser l'attitude des deux mercenaires, ou simplement par charité d'âme, il troqua son abord habituellement difficile contre un sourire affable et encourageant.

Saisissant les clés qu'il avait gardé à sa ceinture, il défit les chaînes des bras décharnés de l'elfe avec une infinie précaution et des gestes mesurés.

- Voulez-vous que je vous aide à porter votre amie ?, fit-il aux deux femmes.

Il tourna la tête vers Hélea, et d'un regard tenta de lui faire comprendre qu'il serait des plus convenables qu'elle vienne en aide à ces deux pauvres malheureuses.
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#83
Héléa fit une moue très clair en réponse au signe de Neryë. Etait-ce de la jalousie ? Nooooooooooon, elles n'oseraient pas ! Sérieusement ? Avec un holdar dans la pièce ? Quand il y repensait, Neryë se souvint des regards appuyés de deux femmes sur les deux séduisants combattants qu'ils étaient. Il faut dire que le côté un peu bad boy de Neryë devait clairement en faire frissonner certaines, il le savait. Et là, plus il y réfléchissait, plus tout s'éclairait : les petits gestes, les regards, les petites phrases... Aaaaaaaaaah, c'était bon de se sentir désiré, et si ces damoiselles lui permettait de jouer le chevalier servant... il n'allait pas s'en priver !

Suivant la jeune elfe, il se dirigea vers le corps, près à montrer à la gente féminine sa puissance !

C'était sans compter sur Össe, ce traître, qui s'était déjà avancé pour faire la cour à la talienne, lui détachant le mains avec douceur, presque amour. Le chien ! Elle était à moi. Oh... Oh... Oh, mais non ! Ce n'était pas lui la menace, le mâle dominant ! Il n'était rien, un simple insecte, dans son costume d'inquisiteur coincé. L'holdar, lui, d'une race grandiose, qui avait vaincu les puissants haut-elfes, grand, fort, même dans la défaite, c'était lui la menace !

De son côté, Össe semblait en être arrivé à la même conclusion, à savoir que Neryë n'était qu'une brute répugnante couverte de cicatrices repoussantes qui ne valait même pas le titre de concurrent au titre du meilleur mâle de la pièce face à un Grand Inquisiteur, dur et ferme, autoritaire et fort ! L'étranger, lui, avec son exotisme... sa grande taille, la puissance de ses bras... il ne devait y en avoir plus qu'un !

HRP : vous avez les idées de ce qu'il se passe sur le plateau, je vous laisse raconter wink
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#84
Soudain Neryë se réveilla comme après un cauchemar, tremblant et en sueur.

Pour ce qui était de la transpiration, il comprit vite pourquoi, deux succubes jouaient les pyromanciennes sur son armure toute neuve.

A côté de lui, Ossë les cheveux ébouriffés et le regard vide avait un regard menaçant et méfiant à la fois, tiens il y a une trace d'impact sur son beau bouclier.

Et au sol gisait le holdar sans vie, couvert de son propre sang sombre et épais, le même qui couvrait la lame de l'elfe...

- J'en ai connu des mauvaises cuites, mais alors celle-ci c'est encore un autre calibre
, soupira le poivrot repenti.

- Hé Ossë, ça va?, fit-il à son ami qui lui aussi avait eu un coup de chaud et semblait reprendre ses esprits.

Neryë pensait maintenant à voix haute :

- C4ESTQUOICEBAZAR?? QU4EST6CEQU4ONFOUTL0??, le langage de l'elfe était étonnamment chaotique et, très étrangement, les lettres et les chiffres se mélangeaient dans sa bouche.
Puis reprenant haleine il poursuivit : On vient chercher un alchimiste, on tombe sur un holdar, puis deux filles se transforment en succubes et d'un coup on sent le poulet grillé, sans compter le mal de crâne qui va avec!
Hé les filles !
, s'adressant à Hélea et Mia, vous pouvez nous dire ce qui vient de se passer là ?

Pour toute réponse, le maître-lames eu droit à un regard furieux de la sorcière qui, sans dire un mot, lui prodigua un soin de premier secours, puis orienta son bâton vers les deux créatures démoniaques.

- Bon manifestement, on a des choses à se faire pardonner..., fit le borgne en avalant goulument le contenu d'une potion de soin.
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#85
C'est comme si un voile rouge venait de se lever de devant ses yeux...

Ossë recule d'un pas incertain. Face à lui un corps s'affaisse lentement, l'épée de l'inquisiteur enfoncée jusqu'à la garde dans sa poitrine. Le cadavre glisse comme au ralenti à terre, se libérant progressivement de la lame tandis que des flots de sang giclent en bouillonnant de son poitrail perforé... L'holdar finit par s'écrouler au sol en hoquetant...

- Mais ?

Ossë ne comprend pas ce qu'il se passe, jamais encore il n'avait ressenti une telle furie mêlée à un désir irrépressible. Jamais il n'avait expérimenté une telle perte totale de contrôle si contraire à tout ce qu'il avait jamais appris. Il ne comprenait tout simplement pas ce qu'il faisait dans cette cellule...

- Hé Ossë, ça va ?

La voix vient de son dos. Aussitôt l'elfe fait volte face, et une bouffée de rage l'envahit à nouveau. Agrippant de toutes ces forces la garde poisseuse de son épée, il se tient prêt à en découdre avec le géant menaçant et couturé de cicatrices qui se dresse devant lui.

Puis sa vue se brouille et il chancelle. Lorsque sa vue se fait nette à nouveau, c'est son ami Nerÿe qui se tient devant lui, l'air tout aussi penaud que lui. Mais pas le temps de s'interroger plus en avant de ce qui vient de se passer, un projectile ardent file droit sur eux et derrière, deux succubes partent d'un rire strident et moqueur...
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#86
Le combat était âpre et les succubes semblaient jubiler de la réussite de leur subterfuge.

Ossë et Neryë, piqués au vif, fondirent sur leur proie aussi brutalement que leurs forces le leur permettaient, forçant les deux maléfiques créatures à s'enfermer à nouveau dans leur propre cage.

Tous deux avaient une rancune particulière envers les engeances démoniaques qui tentaient de s'approprier les terres d'Ecridel.

Bloquant la porte, leurs coup de boutoir firent plier genou à leur premier adversaire qui couru instinctivement se protéger derrière sa congénère. D'un coup d'épaule, l'Inquisiteur fit reculer leur démoniaque ennemie, dont le rire sarcastique s'était tu. Pénétrant dans la cage, ils infligèrent de lourds dommage à la blessée.

Se sentant acculées, elles imitèrent la tactique des deux elfes et avec agilité parvinrent à s'échapper de la cellule. Talonnée par les flèche de Mia la mercenaire, la créature la plus abimée expira avec force cris stridents.

Sans plus de simagrées, la dernière succube partie à toutes jambes, non sans lancer un trait enflammé sur la côte de maille beaucoup moins neuve du maître-lames.

Vite ! Il fallait l'arrêter avant qu'elle ne s'enfuit !

Dans un sursaut d'orgueil, sentant ses cicatrices le brûler tel un feu dévorant, le vieil elfe se débarrassa du filet enflammé lancé en désespoir de cause par son adversaire. Dans son esprit affluèrent les images terribles des batailles passées livrées faces aux démons Xanthes. Jamais il ne laisserait ces créatures arriver à leurs fins.
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#87
Décidément, soit ils étaient tellement impressionnants que leurs ennemis préféraient fuir que de les affronter, soit il était temps pour notre troupe de prendre un bon bain chaud. En tout cas, il devenait vraiment pénible de devoir sans cesse faire la course après tous ses adversaires.

C'est donc avec une rage non contenue que les deux elfes se jetèrent sur la succube en fuite. Les deux taliennes rirent presque en les voyant se débattre avec la créature, qui manifestement avait trop chaud pour porter ne serait-ce qu'un semblant de tenue décente. Mais malheureusement, la situation ne prêtait pas à rire. Une usine de bonbon avec des holdars et des démons enfermés dans ses caves ça ne présageait rien de bon pour la suite.

Neryë tachant de fixer la créature dans les yeux lui asséna :

- Parle immonde créature ! Qui t'a amené ici? Est-ce ce Ragold qui vous a enfermé là ? Que faisiez-vous en bas? Parle ou meure sur le champ!

Réfléchissant à la situation, le maître-lames se dit que le garde qui leur avait indiqué l'endroit, voulait plus certainement les mener à leur perte qu'à son alchimiste de chef.
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#88
Tout en disant ces mots, la succube sembla s'écrouler, sous les coups répétés des 4 combattants.

Le combat avait été éprouvant, et les avait sans nul doute pris de court, un holdar, des belles jeunes femmes qui se transforment en créature des enfers....

A peine était-elle tombée que la porte s'ouvrit calmement pour laisser passer un homme. Le visage et les pétillements de l'oeil en faisait quelqu'un de plutôt jeune, mais la peau pâle, couverte de tâches sombres et de rides semblait usée par une exposition prolongée à la chaleur de l'alchémie et aux différents ingrédients.

Sa manière de se déplacer, inhabituel pour un rat de laboratoire, trahissait une histoire sans doute plus complexe. Il était également évidemment chez lui, habitué à ce qu'on lui réponde, il était sans aucun doute le maître de l'endroit.

L'arrivée peu après d'une jeune apprentie mis fin aux derniers doutes : "Un problème, chef ?"

Manifestement oui, ces fous ont libéré une succube... Au moins, ils ont eu la décence de ne pas la laisser s'échapper... enfin...

Mais vous vous rendez compte d'à quel point ces créatures sont difficiles... et cher à trouver ! Et qui vous a laissé entrer Inquisiteur ? Savez-vous qui je suis ?
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#89
Le fait est que le combat contre les deux succubes avait été rude et avait laissé les quatre visiteurs nocturnes de la plus étrange des confiseries de tout Écridel à bout de souffle. L'espoir d'avoir enfin un instant de repos avant de reprendre en les fouilles de ce curieux atelier fut cependant vite douché par l'arrivée inopportune du maître des lieux et de l'un de ses sbires...

Le fait est aussi que leur enquête sur les lieux n'avait que guère avancé jusqu'à présent. Ils n'avaient été que de surprise en surprises sans avoir encore réellement percé le secret de ce qui se tramait en ces lieux.

Aussi lorsque le maître alchimiste apostrophe Ossë et l'invite à le suivre alors que ce dernier s'attendait à devoir livrer un combat de plus lors de cette folle nuit, ce dernier reste un instant hésitant sur la marche à suivre, la main encore crispée sur la garde de son épée, interrogeant Neryë du regard. Le grand elfe lui aussi semblait dubitatif, tendu, tandis que l'alchimiste passait devant eux et descendait les escaliers menant à la cave aux cellules sous l'atelier...

Après un long silence, Ossë se décide à emboiter le pas... prudemment... mais ils devaient découvrir ce qui se trame ici.

- Mes compagnons et moi-même enquêtons sur les agissements de la Grande Confrérie des Confiseurs de l'Ouest. Un jeune noble haut elfe d'Asteras a perdu la vie des suites de l'ingestion de confiseries issues de la GCCO qui ont perturbé ses capacités à user de ses pouvoirs magiques. Et ces confiseries proviennent de cet entrepôt à Blancastel.

Ce que nous avons découvert cette nuit ici nous confirme que les expériences qui sont menées en ces lieux n'ont pas pour but de mettre sur le marché de nouveaux parfums pour la sucrerie à la mode !

Que faisaient ces deux succubes et cet Holdar dans ces cellules ? Quelles expérimentations menez-vous ici et dans quel but ?


L'inquisiteur avait décidé de questionner l'alchimiste de manière frontale. Car des questions, il en trottait par dizaines dans sa tête pour trop peu de réponses... Ce faisant il observe attentivement le maître des lieux au teint blafard et cendreux de rat de laboratoire, tentant d'identifier la race à laquelle il appartient et ses caractéristiques physiques...
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#90
Encore une fois les événements prenaient une tournure des plus inattendues, avec une nouvelle rencontre improbable à mettre à l'actif de cette nuit qui promettait d'être mémorable.

Il était difficile de coller une étiquette à ce nouveau protagoniste. Son aspect était étrange, il semblait être humain, ou du moins l'avoir été, mais sa démarche témoignait d'une sorte de puissance contenue. Quant à son accoutrement, tant son bâton de sorcier truffé d'épines, que ses fioles alchimiques au contenu douteux, étaient davantage la marque d'un mage maudit prêt à en découdre que d'un confiseur jovial et facétieux.

Malgré sa méfiance, mainte fois éprouvée lors des dernières heures, il emboita le pas de son ami et plongea à nouveau dans le sous-sol enténébré de l'atelier.

Les questions se bousculaient dans sa tête, il en apprécia d'autant plus la franchise de l'inquisiteur. Entre fausses pistes, faux semblants, attitudes troubles et manigances, le borgne en avait assez de se faire balader et voulait des réponses autant pour lui que pour la famille Hràvan désormais.

- Tien, elle est passée où la sous-fifre?, se dit intérieurement Neryë. Fichu angle mort...

Avançant dans le couloir qui menait au laboratoire, tout en manipulant compulsivement son arme de vérité, il se posta à côté de l'alchimiste qui marquait un temps d'arrêt avant de répondre aux interrogations soulevées par l'elfe.
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Atteindre :