Le jour le plus froid
#1
HRP a écrit :Un énorme merci à Proserpine, pour avoir fournit toutes les informations nécessaires pour mon RP et celui de Cendre. Smile

Je suis né dans la partie la plus froide du continent. Une terre glaciale, recouverte en permanence d'une neige épaisse qui dégèle à peine lors de la saison estivale, de pins majestueux aux épines d'un vert éclatant. De grands cerfs foulent ce sol inhospitalier, chassés par des loups féroces, et des tigres aux dents longues comme des dagues.
Là les miens s'établirent, des millénaires auparavant lors de l'apogée de l'empire elfique. Nous étions bûcherons, chasseurs, et trappeurs, des gens simples, bien loin du faste d'Asteras. Nous apprécions notre vie, même si les citadins nous jugeaient comme des sauvages.

Cela changea quand la peur envahit le monde. Une pluie d'étoiles bleues fracassa le ciel pour laisser derrière des cristaux d'une rare puissance, les pierres de pouvoir. Rapidement, elfes et nains convoitèrent et utilisèrent le pouvoir de ces pierres, qui réagirent en créant de petits vortex d'énergie. Les vortex convergèrent vers le nord, s'agglomérant pour former un immense portail, dont émergea la première grande invasion démoniaque connue par Ecridel. Les démons de feu, nommés Khörg, s'abattaient sur le monde en une vague de haine et de fureur. Les petits villages du nord furent les premiers touchés, autant pour les nains que les elfes. Les rescapés jurèrent une haine farouche et éternelle aux démons, et se lancèrent dans la bataille.

Face au désespoir de cette attaque, Karad et Asteras signèrent une alliance temporaire, et envoyèrent leurs hommes au front. Une petite arpenteuse, fille des étoiles, venait même aider cette terre pour laquelle elle s'était prise d'affection.

Les armées tenaient pénible le choc mais les soldats soutenus par leurs héros comme Almis Fildor ou Orryk Lourd-martel provoquèrent la chute de grands seigneurs démons, une infime lueur d'espoir rayonnait, avant de se faire briser par l'arrivée du seigneur des Khörgs, le prince démon Golgorosh. Créature titanesque ressemblant à une vague silhouette humaine nimbée de flammes mourantes et portant un harnois et une masse de médénite pure, le prince démon sema la mort en faisant tomber en pluie battante des météores enflammés, plus gros et violents que ceux invoqués par le meilleur géomancien. Sa masse faucha en un instant la vie de l'arpenteuse et de nombreux héros.
Le combat vira au massacre, le flot continu de démons venait à bout des guerriers épuisés, le sang souillait le sol, des hommes tombaient en sol, en proie à la terreur, pleurant et suppliant pour leur vie. Le roi des elfes et le Thain réalisaient qu'ils assistaient à la fin du monde.

Jusqu'à l'arrivée des dragons. Les huits primes dragons, gardiens de la magie et de Synca, volèrent en Ecridel pour stopper cette folie. Ils redonnèrent l'espoir aux elfes et aux nains, combattant à leurs côtés. Myrin, gardienne de l'eau, excella face à cet adversaire de feu, et étouffa à jamais le seigneur démon. Le portail créé par Golgorosh se brisa peu après sa mort, piégeant les démons restants sur ce monde. Emplis de haine, les elfes et les nains se transformèrent en chasseur et vengèrent les leurs. Certains villages du nord de l'empire revinrent à la vie, habité par des elfes d'Asteras qui renonçaient à tout pour se venger.
La terre du portail, la terre où Golgorosh commença son invasion était souillée pour l'éternité. Cet endroit maudit portait désormais le nom de corne de Melfred, et à ses portes se dressa Cyrijäl, la cité de ceux qui dédiaient leur vie à la destruction des créatures impies.

Petit à petit, la menace se ressentait de moins en moins.

Les nains loin de leurs territoires quittèrent les lieux quand des années passèrent sans que le moindre démon fut découvert. Ils préféraient chercher ailleurs.
Les elfes restaient persuadés que des démons se terraient encore et que la corruption de l'endroit pouvait attirer une seconde invasion.

Au sud, débarquèrent les holdars, des étrangers qui provoquèrent la chute de l'empire.
Dévasté par cette nouvelle guerre, Asteras eut besoin de deniers pour s'occuper des réfugiés et de soldats pour protéger les territoires intérieurs.
Des bastions, des avant-postes entiers furent vidés par ce besoin, laissant les elfes aux limites de l'empire sans défenses. Les elfes au bord de la forêt ne tardèrent pas à s'enfoncer dans les bois et à renier l'empire.

Nous dûmes aussi affronter les orcs, les gobelins, et les trolls. Les tempêtes de neiges se firent plus violentes, les routes se coupaient. Nous fûment isolés de l'empire.

Anasteriä, fille de la famille Alcascyr nous guida en ces temps troubles, devenant notre reine bien-aimée. Nous étions perdus aux yeux de la couronne.
Pourtant notre souvenir persista, avec Anialir, Archimage du nord, et Nélind Fewind, disciple de la conseillère Ajila.

C'est pendant cette époque troublée, nommée des siècles plus tard “le déclin” que les démons firent de nouveau surface. Nahgoth, ou d'Urul “le khörg” frappèrent le monde mais pendant ce temps, la corne s'agitait, les spectres se faisaient plus forts, nous dûment tenir bons en silence, coupés du monde, jusqu'à que la présence des esprits éveille la curiosité d'aventuriers d'Asteras, qui purifièrent la corne de Melfred, une nouvelle fois.

Cela nous offrit un répit, pendant lequel nous reconstruisions nos forces.
Les hauts-elfes formèrent une inquisition, chargée des affaires démoniaques internes aux elfes. A ce moment, Anasteriä renoua contact avec la couronne d'Asteras. Plutôt que de déclarer l'indépendance à la manière des Bruseins, notre reine préféra garder des liens avec l'empire, sous la forme d'un protectorat.
Nous étions à la fois libre de nos choix et de nos lois, tout en conservant une lointaine appartenance à l'empire, permettant à Asteras de s'enorgueillir de toujours posséder des terres au nord.

Un arrangement qui convenait aux deux partis. Quelqu'uns des nôtres oublièrent leur devoir et retournèrent à la capitale, bien que certains n'étaient que des citoyens piégés en même temps que notre reine. En échange, quelques inquisiteurs s'installèrent définitivement chez nous.

Nous avons mené la chasse aux démons, notre éternel tâche ne prenait jamais fin. Les esprits torturés de soldats elfes ou nains formaient des légions immortelles qui prenaient beaucoup de temps à purifier. Les esprits se montraient à un à uns, assez forts pour tenir en échec une patrouille entière.

Pourtant, quoique pourrait dire la reine Mélyrielle, notre plus grande menace n'était plus les démons depuis longtemps, mais les hommes.

Avides de pouvoir, les skeldens clamaient que les terres enneigées était leur droit, un don de leur dieu et de leurs ancêtres. Nos rencontres se réglaient avec toute la diplomatie que pouvait offrir nos haches à ces prétentieux sauvages.
Ainsi commença un long conflit. Les escarmouches se poursuivaient, en silence, nous étions trop fiers pour demander de l'aide à Asteras, et les agars craignaient qu'une guerre ouverte n'amène le courroux d'Asteras.
Notre fierté nous offrit de nombreux guerriers et guerrières morts, des villages brûlés, des reliques dérobées, des femmes enlevées.

Nous nous souvenons tous de ce jour fatidique où on annonça à la reine Mélyrielle que sa soeur avait été enlevé.

J'étais jeune, mais je me souviens encore de la colère dans ses yeux, de la fureur qui déformait son visage.
Je me souviens quelques mois plus tard du chant funèbre entonné à l'annonce de la mort de Mélanwë.

Je n'avais jamais croisé un agar, mais pourtant, je les haïssais déjà tous.

Ces chiens méritaient tous de mourir.



HRP a écrit :Pour ceux que ça intéresse, une partie de mes sources :

Forum
Les pierres de pouvoir
Evil dead
Le conseil
Situation politique elfe(Forum des hauts-elfes)

Histoire
Ere du déclin
Hauts-elfes
Elfes sylvains
Agars
L'Ingemann

Règles
Inquisiteur
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#2

Je suis né pendant le jour où la nuit est la plus longue de l'année, glacé et pauvre de vitalité.

Le blizzard soufflait fort, mais les cris de panique de mes parents réussirent à attirer Sylleüs. La flamme de ma vie vacillait, et chaque vie d'enfant elfe était un trésor rare dispensé par Fryelund.
Je reçu nombres de prières, de sorts, de bénédictions, de potions, jusqu'à que je m'accroche péniblement à la vie peu avant minuit. Le prêtre me confia enfin à mes parents avec un sourire.

Mon père, Eden Ezellohar, servait les esprits sous la tutelle de Sylleüs. C'était un père attentionné, qui sacrifia une grande partie du temps qu'il passait jadis au temple, auprès de moi.
Il avait de longs cheveux blonds dorés, exceptionnels pour un elfe des neiges, que j'aurai tant aimé avoir, et des yeux céruléens qui brillaient dans la pénombre d'un éclat mystique.
Auprès de lui, j'ai appris, l'histoire, les sciences, la religion, les chants, la musique de notre peuple, tout ce qui pouvait faire de moi un fier elfe du nord.

Ma mère, Linea Ezellohar préférait s'en tenir aux armes et servir directement notre reine.
Prête à tout donner pour son peuple et sa famille, faisant toujours preuve d'une grande abnégation et d'un grand courage, sa force de caractère m'a toujours marqué, et j'espérai avoir le centième de sa droiture.
J'ai hérité des beaux traits de son visage et de ses yeux gris comme l'acier.

Tous deux faisaient preuve de zèle envers leur tâche, bien que j'accaparai une bonne partie de leur temps.

Ils me nommèrent Lenwë, car j'étais ce qu'ils avaient de plus précieux.
Un enfant chétif qui ne tarda pas à rester cloîtré chez lui. Je tombais souvent malade, cela durait des jours, parfois des semaines, pendant lesquels mes parents affolés tentaient de combler mes maux et mes caprices.

Comme tout enfant malade, je m'intéressa à la littérature. Les romans comblèrent mes attentes pour des années, à défaut de jouer dans la neige avec les autres enfants, qui avaient de toutes manières vingt à trente ans de plus que moi.

Cela ne m'empêcha pas de sortir à un moment, faire le tour de la ville, de ses magnifiques bois glacés. Je me liai d'amitié avec Ahliara, la fille de nos voisins qui avait 18 ans de plus que moi, et avec Faldor, le petit-fils du vieux forgeron.
Faldor était toujours gentil, et était un peu comme un grand-frère pour moi, avec ses cheveux bruns et sa forte carrure, il tranchait avec la plupart des autres elfes, il avait cette droiture et cette force des chevaliers de légende, et il pensait sérieusement à de demander à Lösse Anardil de le prendre comme apprenti, une fois adulte.

Ahliara se tournait plutôt vers la voie des éléments, elle s'idéalisait comme mystique et prêtresse de Fryelund.
Elle était mignonne et intelligente, j'ai eut le béguin pour au moins 10 ans mais elle préféra que nous restions amis. Cela me déchira le cœur pendant un moment, puis finalement comme toute blessure, cela vint à guérir.
Je suis resté ami avec elle et finalement, je ne le regrettais pas.

J'ai vécu ainsi pendant presque un demi-siècle, dans la maison construite par mes parents, avec l'aide de mes grands-parents, presque 300 ans plus tôt, avant de s'unir devant Fryelund.

L'édifice était en majorité constitué de bois, mais s'enorgueillissait des exigences et des prétentions de toute maison elfique : suffisamment grande pour accueillir un hall d'entrée, un salon, une bibliothèque, une salle de bain, une cuisine, et trois chambres. Chaque pierre était finement ciselé, chaque plaque était parfaitement découpée, chaque poutre était soigneusement sculptée.

Naturellement, avec le temps, ma famille porta des espérances sur des talents magiques. J'étais plutôt fragile et intellectuel, des traits partagé par une grande partie des plus brillants mages qui vivaient à Asteras.

Cela s'avéra désastreux, je n'avais que peu d'affinité avec la magie élémentaire.
L'eau et l'air se trouvaient à des lieux de mes capacités. Je désespérai d'être utile, d'avoir ma place au village. Je ne voulais pas être un poids, un fardeau.
J'ai travaillé jour et nuit pour maîtriser petit à petit l'aéromancie. Je m'enfermais de plus en plus à l'intérieur de la bibliothèque, m'entraînant sans relâche, sacrifiant tout le temps et l'énergie que j'avais.

Cela m'a rendu malade, de nombreuses fois. Je terminais mes journées avec des migraines horribles, qui forçaient mon estomac à épandre son contenu. Tout cela pour avoir le plus petit résultat.

Lentement, je maîtrisais le vent, pour déplacer de petits objets dans un premier temps, puis à imprégner du tissu de l'essence de l'air pour le rendre plus léger. A défaut, je tenta également de maîtriser la magie pure avec un vieux grimoire.
Mes résultats ne brillaient pas plus dans ce domaine, mais la magie pure me semblait plus sereine à l'utilisation, plus logique.

Débarrassé de mysticisme, de religion, et de superstition, l'arcane me semblait plus simple et épurée.

Si au début je pouvais être un très médiocre mage, à force de travail, je vins à mieux maîtriser la magie que mes plus jeunes aînés.

Je me souviendrais toujours de Ahliara s'exclamer combien j'étais doué en me voyant créer une orbe de feu bleu.

Cela me surprit.
Depuis des années, je n'étais que l'enfant frêle et malade aux yeux de Cyrijäl et à cet instant, j'étais devenu un prodigue. Je m'étais réfugié difficilement dans la magie car elle me donnait un espoir, et je finissais par avoir un don. Je remerciai la magie, je l'aimai pour m'avoir apporté de la reconnaissance auprès des miens.

Je persévéra pour maîtriser tous les sorts du vieux grimoire, j'en suis resté sur ma faim, car les secrets du grimoire ne représentaient qu'une infime partie de l'arcane.

Je devais progresser, je devais aller plus loin.

J'amassais chaque pièce d'or que je trouvais dans l'espoir de pouvoir rejoindre Asteras et un académie de magie.
Je m'aventurai en forêt pour chercher les fleurs nécessaires aux apothicaires. J'aidais comme je pouvais au village en prenant les courses, les petites livraisons, les petits courriers.

A 65 ans, je ressemblais à un frêle humain qui n'avait guère que 13 hivers, je pouvais à peine aider aux travaux les plus éreintants comme le transport du bois ou du gibier avec ma maigre force, mais j'essayai.

Tous les villageois se rendaient compte que je travaillais pour rejoindre une école de magie. Les elfes du nord formaient une grande famille, et il y avait cette folle idée que le nord accueille un nouvel archimage.
Ils offrirent à mes parents une grande partie de l'or nécessaire.

Je ne pouvais pas assez les remercier. Je ne pourrai certainement jamais.

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