[RP] Animation : Aiguemirail
#1
Plusieurs cadavres s'entassaient dans la dernière garnison encore debout de l'égura. Evaline, le visage sombre, observait les blessures profondes et les cadavres d'ennemis qui avaient été retrouvés sur place.
Derrière elle, la prêtresse de Cleya serrait entre ses doigts un petit chapelet fait de bois et de riz.

« Il faudrait déployer les quelques hommes qu'il nous reste dans l'égura pour fortifier les dernières places fortes et protéger les citoyens, mais avec le drainage en cours en Ténagos, on n'aura jamais assez de soldats pour détruire les nids des saurotarques... »

L'air de la redresseuse de torts était ennuyé.
La prêtresse de Cleya, qui était un personnage important de l'égura d'Aiguemirail, très porté sur les croyances de la terre et des champs, semblait peinée quant à elle. Elle connaissait beaucoup de ceux qui étaient morts ou au moins leur famille. Dans tous les cas, ce n'était pas habituel pour elle.

« Il faudrait peut-être demander de l'aide alors ? » osa doucement la prêtresse.
« Ça sera fait, Prêtresse. Mais ça demandera un peu de temps. Du reste, vous avez mes soldats pour protéger les derniers rescapés. »

La redresseuse de torts sortit finalement de la garnison et prit son cheval afin de faire son rapport.

- - - - - - - - - - - - -

Une petite tête brune, d'une quinzaine d'années peut-être, entourée de deux hauts gardes, se pointa le lendemain matin sur la place du village, perchée sur un étalon alezan.
Elle tira d'un étui de valeur un parchemin marqué du sceau d'Evaline la Redresseuse de Torts d'Yris.
La jeune fille portait sur elle le blason des Luciferi – et pour cause, il s'agissait de l'écuyère d'Evaline.

Citation :« Oyez, oyez braves gens !

Je sais pour l'heure que vous êtes tous occupés, mais je n'en ai que pour une simple minute.

Evaline Luciferi, Redresseuse de Torts d'Yris, appelle tous mercenaires bons à la tâche et pas trop feignants à la rejoindre à l'égura d'Aiguemirail, qui est le plus au sud du territoire talien, au sud d'Yris.
Une fois là-bas, vous trouverez le campement, celui marqué par les drapeaux verts du bon Caldras, le seigneur de Balard.
Elle y a une mission d'une très grande importance !

C'est une tâche ingrate et dangereuse, aussi les faibles et les couards, passez votre chemin !

Vous avez trois jours pour vous rendre à Aiguemirail, tout au sud d'Yris. »
La jeune fille referma son parchemin et repartit, rênes en main.
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#2
Deux possibilités d'aventures. Les deux étaient intéressantes, de différentes manières. L'exploration pour laquelle les autorités Elfiques demandaient des aventuriers leur permettrait de voir de jolies et anciennes architectures Elfiques, voire de gagner des subventions sous forme de "butin de guerre" manifestement. Mais l'appel de la Redresseuse de Torts était pour lui plus alléchant. Moins d'or peut-être, mais il aiderait son peuple, et il pourrait parfaire sa maîtrise du combat. Bien qu'il s'était amélioré depuis qu'il était parti de Malmont, il avait encore du chemin à faire, et il le savait parfaitement.

En parlant de Malmont, il n'avait finalement pas pu y passer. Entre le temps perdu à la ferme du pauvre bougre que des bandits avaient tué et celui passé ici à Nymeria... Mais tant pis, il le ferait au retour de ses aventures dans les marais de Ténagos. Il enverrait une lettre en attendant.
Ah oui, le point négatif de cette future expédition dans les marais, puisqu'il s'agissait bien de ça d'après la rumeur de problèmes saurotarquiens rencontrés... Le lieu, tout simplement ? L'odeur n'était une fois encore pas des plus merveilleuses. Mais ça ne pouvait pas être pire que les égouts.

Écoutant à peine l'énième dispute entre Dyanese et sa tutrice, il dit au revoir à tout ceux qui partait pour les ruines Elfiques et leur souhaita bon courage, apostrophant notamment son cousin.

" Evrard, attention à où tu mets les pieds ! "

Après un sourire, il prit la tête du groupe se rendant au sud d'Yris, marchant rapidement. La prêtresse qui l'avait soigné à Nymeria l'avait interdit de combattre, mais faire de la marche forcée n'était heureusement pas exclu.
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#3
C'est vers Nyméria que le groupe se sépare.
Cendre jette un petit regard derrière elle, avec un sourire, salut Elena qui suit Dyanese en vociférant quelques jurons. Un dernier petit rire, et finalement les pas de la sorcière se tournèrent vers Yris.

« Je passe devant, on se rejoint au campement Lenwë ! » souffla la jeune sorcière, tirant sur le haut de sa robe pour avancer plus vite, « fais attention à toi. »

Le regard doré en coin, Cendre se faufila entre le groupe, passant devant le nez d'Illaria l'éclaireuse et même devant Lenwë. Avec un petit sourire victorieux, elle arriva à Yris en seconde. Victor avait été un peu plus rapide qu'elle, mais avec sa cervelle de moineau, il ne pouvait pas vraiment se permettre de trop s'éloigner, au risque de périr bêtement et seul.
Père lui en voudrait sans doute, encore plus pour Belle-Maman, mais l'idée valut un petit sourire malicieux à la sorcière aux cheveux de feu.

Finalement sortie d'Yris après avoir demander son chemin à un garde de la cité, elle s'arrêta faire une petite pause, reprenant son souffle.

« Courir avec une robe de ce temps là, c'est pas humain... » maugréa la jeune fille.
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#4
Assez tôt le matin, au sens de Bombus, au centre de tir de la Confrérie du Griffon.

- Bonjour Bombus, tu es bien matinal !
- 'Jour maître
- J'ai entendu des rumeurs selon lesquelles tu avais pu mettre à profit mes enseignements dans les égouts d'Asteras !
- Les nouvelles vont vite...


Midi sonna.

- Tu as entendu parler de la nouvelle besogne ? Tu devrais leur prêter main forte pour aguerrir ton tir.
- J'ai entendu ça, mais c'est pas mal de taf faut croire, pas trop pour ma bedaine et moi.
- Défendre les couleurs de la Confrérie ? Avoir des tas de groupies à tes pieds à ton retour ? Gagner beaucoup d'or ? Visiter les marais ?
- Les marais c'est un peu comme des égouts ?
- Oui on peut dire ça.
- Grumph faut que j'y réfléchisse. Ok, j'y vais. Tu peux m'apprendre encore deux trois trucs ?
- Oui j'ai justement quelques petites œuvres d'art martiales dont je voulais te parler, tu pourras t'entraîner en route. Il s'agit de tirer plusieurs flèches en une salve et d'encore plus pour faire tomber des flèches comme s'il en pleuvait. Ça va te consommer pas mal de flèches, il faudra que tu penses à en emporter un bon paquet!


Un peu plus tard, chez son pseudo-frère jumeau le vendeur d'armes (tout le monde le bassinait avec une certaine ressemblance, alors que sa panse avait bien plus de style).

- Jour , vous vendez des filets ?
- Ah j'ai ouï-dire qu'une bande d'aventuriers avait tué des contrebandiers car il manquait un filet...
- Les nouvelles vont vite -
- ... vous en étiez, il me semble ? Il est vrai que c'est plus ch… embêtant de les capturer que de les occire. Mais tout de même, comme c'était courageux de votre part, moi derrière mon comptoir je rêve tous les jours d'accomplir de tels exploits, et…
- Grumph, nan, c'est pour me faire un hamac de voyage.
- Ah. Désolé. Mais j'ai de magnifiques bottes de messager pour les long trajets, trois cent pièces seulement.
- Vous me faites crédit ?
- Uheuh… disons que pour un voyage qui risque d'être sans retour, je ne préfère pas trop, vous comprenez…


Le soleil commençait sa descente lorsqu'il arriva à la herse sud, où il vit une troupe de Taliens et de Taliennes qui faisaient déjà route sous les remparts.

- Eh m…. les flèches !

Ne voulant pas provoquer le hasard de ne pas rencontrer quand il en aurait besoin un arnaqueur itinérant comme ceux sur la route elfique bien plus fréquentée quand il n'en avait pas besoin, il en fut quitte pour retourner au magasin.

Encore un peu plus tard, plus au nord, au magasin où se tenait une ravissante vendeuse.

- 'Soir, vous vendez des filets ?
- Non, désolée, vous...
- Ah ! Vous avez aussi entendu parler de mes exploits ?
- Euh, non, désolée.
- Grumph. M'faudrait des flèches. Beaucoup de flèches. Celles-là m'ont l'air bien pour débuter
- Ce sont les plus cher


Après d'âpres négociations, et l'échange de presque tout ce qu'il possédait, Bombus finit par obtenir les flèches convoitées. Il traversa la ville, passant dire au revoir a ses parents inquiets, enfin à sa mère inquiète et à son père qui lui commanda de ne pas oublier cette fois quelques spécimens qu'il désirait voir rapportés du marais.

Le soleil se couchait presque lorsqu'il arriva – pour la seconde fois - à la herse sud, où il vit une troupe d'Elfes et de Taliens qui faisait déjà route sous les remparts.

- Grumph, et dire que j'vais d'voir coucher par terre. Et que j'lui ramène un œil de basilic sans le regarder… puis quoi encore ? 'Vais lui ramener des yeux de moustiques oui, ça suffira bien pour faire une boule à facettes.
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#5
Il était près de l'heure du Dragon.

La Tour de l'Ordre Flamboyant me surplombait de toute sa hauteur. Monumentale et écrasante, elle me rappelait sans cesse que je me devais de m'incliner régulièrement face à elle et ses occupants. Je soupirai. L'entretien avec mon tuteur de l'Ordre ne s'était pas si mal passé. Quelques sermons humiliants. Et deux-trois brûlures superficielles. Bien mieux que la dernière fois à n'en pas douter. Mais un jour… Oui, un jour. Je secouai la tête, dégageant mon esprit hors de ces chimères oniriques.

Désireuse de quitter les lieux dans les plus brefs délais, je m'engouffrai d'un pas frénétique, jouant du coude lorsque nécessaire, au milieu de la foule qui s'affairait, bruyante et agitée, sur la place principale d'Yris. Le tumulte, plus empressé qu'à l'accoutumée, semblait trouver son origine auprès d'une jeune cavalière à la monture alezane. La jouvencelle, d'une voix fluette, arborait les armoiries de la Maison Luciferi. Je laissai trainer mes oreilles distraitement tandis que je continuais mon trajet vers le quartier du Port.

Il était question d'une mission dangereuse dans l'Egura d'Aiguemirail, aux portes du marais de Tenagos. Bien loin d'appâter les mercenaires par un gain substantiel et facile, seule la promesse d'une tâche ingrate était faite. Peu de précision sur la menace à affronter. Qui donc serait assez fou pour risquer sa vie de la sorte ? Entre ma patrie et ma fratrie, j'aurai vendu la première pour sauvegarder la seconde du besoin sans le moindre scrupule. Pourtant…
Pourtant, il fallait se rendre à l'évidence. Je n'ambitionnais guère à vivre de nos petits braconnages aux abords d'Yris. Les quelques patrouilles que nous confiait la Garde Talienne suffisaient à peine à améliorer notre quotidien. Et si nous tentions ? La famille Luciferi possède une grande notoriété et une influence suffisante pour espérer au moins une recommandation.

Evaline Luciferi, la Redresseuse de Torts. Ce nom ne m'évoquait que de prestigieux faits d'arme, relatés par les rumeurs et sublimés par les bardes. Je n'en avais peut-être cru qu'un quart lorsqu'ils me furent narrés. La véracité de ses actes de bravoure m'importait peu. La gloire n'est bien souvent qu'un leurre. S'il nous suffit de combattre un temps à ses côtés pour bénéficier de son aura, alors nous irons à Aiguemirail la tête haute.

Toujours dans mes pensées, j'aperçu à quelques pas de moi, sur le perron d'une auberge particulièrement fréquentée, la crinière laiteuse de mon frère. J'accélérai le pas pour me planter devant lui d'un sourire malicieux :

« Dione, finis d'un trait ta coupe de vin. Nous partons sur l'heure pour Aiguemirail. »
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#6
Comment ça on part à la guerre ? Depuis quand on est des soldats ?

Des mercenaires ! Et puis il nous fait bien gagner notre vie. Vendre nos services en tant que mercenaire paye bien.

On n'aurait peut-être pas eu besoin d'aller risquer notre vie si tu n'avais pas depensé tout notre or !

Notre or ? Je ne me rappelle pas que tu ai fait grand chose pour le gagner, cet or. Et puis on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. Je t'ai déjà dit que si l'on voulait gagner de l'or il fallait d'abord en investir. Personne ne voudrait employer des mercenaires équipés comme des paysans.

J'veux pas qu'on soit mercenaires !

J't'ai pas demandé ton avis ! Nous partons en guerre, c'est décidé.
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#7
La soit-disant cervelle de moineau continuait à suivre la route avec hâte, voyant Yris grossir petit à petit devant lui. Il avait laissé derrière lui les autres, un peu trop lents à son goût. Oh, bien sûr, il n'avait pas beaucoup d'avance sur le reste du groupe. Ils le rattraperaient s'il s'arrêtait. Mais il ne s'arrêtait pas.
Il le fit pour une pause lorsqu'il fut à Yris pour dormir un peu. Au petit matin, il admira les bateaux dans le port, mais repartit peu après, le sourire aux lèvres. C'était peut-être enfantin de vouloir arriver le premier, comme s'il avait gagné une course. C'était une des rares possibilités d'amusement sur le trajet, alors autant en profiter. Et puis, il n'y avait que lui pour le savoir de toute manière, n'est-ce pas ?

Il sortit de la capitale en saluant les gardes et traversa les collines pour arriver dans la plaine s'étendant jusqu'à Aiguemirail. Il laissa à d'autres le loisir de mettre à mort un lézard géant qui avait le malheur d'être là, n'ayant toujours pas dépassé le délai donné par la prêtresse pour combattre. Il préférait scrupuleusement le respect afin de s'éviter des dommages irrécupérables alors qu'il n'avait que la vingtaine.
Il observa le combat de courte durée, puis fit la connaissance des personnes présences. Notamment Selinde avec lequel il discuta un peu de ce qui allait suivre, essayant de compléter leurs informations. Il avait conclu que la Redresseuse de Torts ou son émissaire leur expliqueraient tout en détail le moment venu.
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#8
Un cheval à la robe gris souris s'avance. Sur lui, un petit bout de femme – une enfant même – d'une quinzaine d'années est perchée, le regard fier, et porte sur elle un surcot noir. A la couleur de son blason, vous savez qu'il s'agit d'une chevalière, et peut-être même pouvez-vous reconnaître Ezella, la jeune écuyère de Dame Evaline.
Elle est accompagnée de deux autres gardes, eux-même perchés sur des canassons.

« Vous êtes déjà nombreux ! » se réjouit-elle arrivée à hauteur, ayant dépassé depuis quelques minutes quelques voyageurs qui convergent tous par ici, « et beaucoup arrivent encore. Il est plaisant de voir que des hommes et des femmes ont encore le coeur noble ! »

Oh, Ezella n'est pas dupe, et se doute que dans l'attroupement il y a quelques belliqueux, mais elle n'y fait pas attention.

Elle ajoute aussitôt, préférant ne pas perdre de temps :

« Je vous montre le chemin jusqu'au campement. Dame Evaline vous y attends. Le voyage sera rapide, ne vous inquiétez pas. »

Aussitôt dit, aussitôt fait : d'un petit coup de bottine, son cheval se met à trotter devant le groupe et les conduit jusqu'au campement.
De nombreuses tentes sont plantées auprès de ruines. Elles sont violettes, signe qu'elles appartiennent aux troupes de l'égura d'Aiguemirail. La plus grande des tentes, elle, est brodée de blasons verts représentants le Caldras de Balard.

« Evaline vous attends dans la tente du Caldras » prévient Ezella en s'éloignant vers les écuries rudimentaires du campement.

Citation :HRP: les TP sont ouverts. Bon courage !
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#9
Alors qu'il continuait de faire connaissance avec ses camarades des combats à venir, il remarqua que des cavaliers approchaient depuis Yris. Lorsqu'ils furent proches, il reconnut l'écuyère de la Redresseuse de Torts et les deux gardes qui étaient venus jusqu'à Nymeria propager son appel. Il la salua en inclinant la tête lorsqu'elle passa près de lui pour se diriger vers le Sud.

Sur ses talons, ou plutôt sur les sabots du cheval, il reprit donc la route. Comme l'avait dit Ezella, ils ne mirent pas longtemps avant d'arriver en vue du campement. Il passa entre les tentes en saluant de petits signes de tête les soldats qui les regardaient passer, son habituel sourire poli aux lèvres. Il remercia d'un mot la jeune chevalière pour leur avoir indiquer le chemin et se dirigea donc vers la tente. Il était quelque peu nerveux à l'idée de se trouver face à face avec la grande Evaline Luciferi. Décrispant sa main qui s'était peu à peu serrée sur la lanière de son épée au court du trajet, il inspira profondément avant d'entrer dans la majestueuse tente du caldras.

Saluant comme précédemment les soldats qui se trouvaient là, il fit preuve d'un peu plus de respect vis-à-vis de l'ecclésiaste qui se trouvait là. Son regard se posa finalement sur l'endroit qu'il avait jusqu'alors fuit, quand bien même sa vision périphérique l'avait vu. La Redresseuse de Torts se tenait là, attendant qu'ils entrent tous. C'est Victor qui avait fait en premier son entrée dans la tente, alors, pour ne pas gêner l'arrivée des autres, évidemment, il s'approcha. Alors qu'elle n'avait rien dit, la prestance de la dame avait sans doute laissé apparaître un instant un air un peu intimidé sur le visage du jeune guerrier.
Reprenant contenance dans la seconde, les lèvres fermées et un air sérieux faute de mieux, il s'avança finalement jusqu'à elle et s'inclina profondément devant elle.

" Bonjour dame Luciferi. Je me nomme Victor Di Velija et je viens apporter mon bouclier et mon épée afin d'aider. "

Sa fin de phrase pouvait sembler incomplète, bien qu'elle sonna terminée. Il se redressa lentement, relevant les yeux sur elle, et s'écarta un peu.
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#10
La journée avait passé. Les guerriers s'amassaient à proximité du campement de la Redresseuse de Torts, échangeant salutations et présentations. Je les observais d'un œil inquisiteur. La troupe m'apparaissait fortement éclectique, issue aussi bien d'Asteras que d'Yris et ses provinces, issue de bien des milieux sociaux différents. La Redresseuse de Tort avait su attirer sous son giron aussi bien les miséreux des bas quartiers que les représentants de la noblesse talienne. Cette mission n'avait pourtant rien d'enthousiasmant.

Sans m'appesantir plus longtemps sur les motivations de ces probables compagnons d'arme, je tâchais de les interroger. C'est avec un certain Victor Di Velija que j'ai brièvement conversé. Un noble. J'en aurai mis ma main au feu. Sa démarche. Ses atours. Ses armes. Tout désignait en lui un homme bien-né, à l'éducation choyée. Quoiqu'il en soit, il se montra aussi ignorant que moi sur les réels enjeux qui nous avaient réunis ici. Nous saurions en temps voulu.

Je regardais avec amusement ma petite sœur, Lev, s'agiter sur le dos de Dione pour saluer les nouveaux arrivants tandis que trois cavaliers s'approchaient de nous au petit trot. Je reconnaissais la demoiselle au blason pour l'avoir entraperçu au moment de son annonce. Deux gardes l'escortaient. Elle nous invita à la suivre jusqu'au baraquement où Dame Luciferi nous attendait.

Je lui souris, bien qu'elle ne le vit certainement pas, avant d'enfiler mon heaume et de la suivre. Le camp semblait composé principalement des troupes de l'egura. J'avançais d'un pas assuré vers l'immense tente, brodée de vert sans me soucier des murmures qui s'élevaient à mon passage. D'un geste, je rejetai en arrière la teinture pour pénétrer à l'intérieur.

Des hommes armés y montaient la garde. La prêtresse qui se tenait dans un coin avait les traits tirés par l'anxiété et la gravité. Et enfin, la Redresseuse de Torts et un de ses chevaliers nous attendaient. Je savais ce que j'avais à faire, telle une comédienne qui, après de nombreuses répétitions, se trouve face à son public. Mon texte était su. Mon rôle connu. Je devais avancer. Sans hésiter.
Je me suis avancée vers la Dame, enlevant mon heaume pour dévoiler un visage que je souhaitais impassible. J'ai posé le genou à terre, tête inclinée vers le sol :

« Dame Luciferi, je me nomme Selinde.
Mes flammes sont vôtres. Puissent-elles vous assister dans votre victoire. »
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#11
C'est qui elle ?

Je sais pas, probablement notre employeur.

Ah bon ? C'était pas la gamine ?

Non, elle ça devait juste être le messager. Regarde comme celle-là est habillée. Et vois comme les autres font des manières devant elle. Elle doit être importante.

Ouais tu as raison. Bon on fait quoi du coup ? On se prosterne nous aussi ? On sort une phrase qui en jette ?

Je sais pas. Y'a rien qui me vient là. Restes tranquille, on va attendre de voir la suite des événements.
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#12
Erenir suivit discrètement ses ex-compagnons, ou plutôt une partie, en direction du sud d'Yris.
Parait-il une histoire de mercenaires, de gros sous, mais de tâche ingrate.
Ni une ni deux il commença à se glisser juste derrière l'espèce de schizophrène à l'arbalète et susurra:


Nul ne peut résister à l'appel de la gloire... Et de la fortune.
Si toi aussi tu en as assez de brasser de l'air pour quelque pièce d'or ? Alors suis moi...
Oui, toi aussi Daeron. A qui crois-tu que je parle ? Je ne suis pas comme d'autres...


Et il pénétra à l'intérieur de la tante pour se mettre dans un coin.
Ces personnages de bonnes naissances sauraient bien quoi dire et quoi faire en attendant les gueux avide d'or.
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#13
Certains couraient devant, d'autres traînaient au milieu, Bombus roulait derrière. C'est qui arrive quand on s'assied sur une vipère. Et pas une prêtresse en vue pour le soigner… Cette affaire commençait mal et dans la douleur. Cela ne pouvait tomber que sur lui, trente quidam qui marchent sur un nid de vipères, mais c'est le dernier de la file qui se fait mordre. En plus ce truc ne devait vraiment pas être comestible. Il poursuivit donc son chemin en grumphant et en laissant la bête retourner à la nitée qu'elle devait défendre. Il faut dire qu'il y avait de quoi râler, elle n'avait pas dû voir une telle masse de pieds depuis belle lurette au sud d'Yris.

Que de monde. Il ne s'attendait pas à voir autant d'aventuriers mettre leur vie en péril pour si peu… Signe de noblesse de coeur des Taliens… ou de la dureté des temps.

Le venin l'obligea a poser son séant, aggravant encore son retard déjà considérable. Et il n'avait plus rien pour se soigner, les bandages apaisant ayant été échangés bêtement contre des flèches aiguisées.

Le dernier mercenaire avait déjà disparu depuis longtemps sur le chemin d'Aiguemirail.

Manifestement son maître avait présumé de ses capacités pour cette mission - et bâclé son entraînement – le futur archer adipeux n'avait pas les qualités requises. Peut-être était-il mieux de renoncer, et de mieux se préparer pour la prochaine fois. Avec un grumph de résignation, ll usa de ses forces déclinantes pour revenir clopin clopant vers la capitale, maudissant les scorpions sans pattes.

Mais comme il adressait cette louange, le vilain animal revint à la charge, voulant certainement clouer sur place le talien rondouillard avec ses crochets imposants. Peut être même pondre ses œufs dans son corps sans vie. Il faudrait qu'il interroge son père sur le mode de reproduction des sacs à venin. Ou peut-être un dieu taquin avait décidé de le chasser vers le sud...

Moitié marchant, moité rampant, moitié roulant, il finit par arriver devant un vaste chapiteau dont il aurait bien emprunté un pan pour se faire un hamac. Une prêtresse ! Masielle soit louée ! pensa t-il en pénétrant à son tour la tente.

Il expliqua à la sainte restée silencieuse qu'il avait trébuché sur une racine et qu'il était malencontreusement tombé assis exactement sur un serpent, d'où cette morsure à un endroit si peu glorieux – il n'allait pas dire à une dame aussi pure qu'il s'était bêtement fait avoir en baissant son pantalon pour la commission – malgré une mine peu avenante, la magie imprégna son cors endolori, dessinant sur son visage un sourire qui contrastait avec les mines d'enterrement environnantes.
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#14
Lorsque suffisamment d'aventuriers furent entrés dans la tente, Evaline Luciferi, Redresseuse de torts d'Yris et Paladin de l'Ordre du Griffon prit finalement la parole. Son regard clair était déterminé, son ton assuré, et elle avait le port noble de ceux qui ont choisi la voie des Justes.

[Image: 91132.png] « Vaillants aventuriers,
Je suis soulagée de voir que tant d'entre vous ont répondu à mon appel. C'est grâce à de nobles âmes telles que vous que nos royaumes connaissent la paix et la prospérité.

Malheureusement, comme certains d'entre vous le savent peut être, cette paix et cette prospérité ont été mises à mal pour les braves gens d'Aiguemirail. Des troupes de saurotarques, ces lézards humanoïdes habitant le marais de Ténagos, ont saccagé ces terres et massacré les habitants. Ceux qui ont pu s'enfuir sont désormais protégés par mes soldats, mais tant que nous n'aurons pas réglé la source du problème, ils ne pourront retourner à la vie paisible et laborieuse qui est la leur.

Ces événements sont surprenants de bien des façons : tout d'abord, parce que nous n'avons jamais subi de tels assauts par le passé, tout au plus des bandes qui effectuaient des raids sur les fermes isolées. Ensuite, parce que la saison des pontes est tout juste passée, et qu'à cette période, les saurotarques ont tendance à se replier au cœur du marais pour protéger leurs œufs.

Mes hommes ne sont pas suffisamment nombreux pour à la fois protéger les civils et s'aventurer dans les marais à la recherche des nids d'où viennent ces créatures sanguinaires. C'est ce second rôle qui vous échoie. Vous devrez vous aventurer au cœur de Ténagos, à l'Ouest, à la recherche de leur tanière, et mettre fin au conflit, d'une façon ou d'une autre. Je crains que la violence ne soit la seule issue, car jamais nous n'avons pu communiquer avec ces bêtes. Si vous découvrez les raisons derrière leurs agissements, tant mieux, mais le plus important est que vous mettiez fin aux attaques. »


Tomilia, la prêtresse de Cleya qui se trouvait dans la tente, s'avança alors.

[Image: opt113690.png]« Fiers Taliens, amis Elfes d'Asteras la Blanche, je vous remercie de venir en aide au peuple en cette heure funeste. Je vous en prie, ne prenez pas de risques inconsidérés. Nous avons déjà perdu bien assez de monde, et mieux vaut un héros vivant que mort. »

Evaline acquiesça à ces paroles, puis adressa un signe de tête aux aventuriers : l'heure était venue pour eux de se mettre en route.
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#15
La paladine d'Edar finit par prendre la parole, d'une voix claire, ferme mais indéniablement bienveillante. Je l'écoutais avec attention. Les événements tragiques survenus précédemment à Aiguemirail l'inquiétaient : ses hommes n'étaient pas en nombre suffisant pour à la fois assurer la sécurité des rescapés et partir affronter la menace que représentaient les nids Saurotarques. Cette seconde tâche nous revenait. Hélas.

Nous n'échapperions donc pas à une virée marécageuse dans la boue de Ténagos pour rechercher ces sauriens sanguinaires. Par ailleurs, les circonstances de l'attaque, dont la singularité avait été mise en avant par Dame Luciferi, ne m'inspiraient guère. Bien que j'ignore tout des mœurs de ces lézards, il me surprenait de les voir négliger la survie de leur propre espèce. Même Mère s'était donnée plus de mal à nous maintenir, ma sœur, mes frères et moi, en vie malgré une absence d'instinct maternel. Qu'est-ce qui avait bien pu inciter un aussi grand nombre de reptiles à s'enfoncer aussi loin dans les terres humaines en abandonnant leurs progénitures ?

A la vérité, les raisons sous-jacentes au massacre de ces paysans m'importaient peu. La mission était claire : les arrêter par tous les moyens en notre possession. Ce serait par les armes à n'en pas douter, et j'en éprouvais une certaine satisfaction malsaine.

Après un dernier salut à la Redresseuse et à la Prêtresse, je remis mon heaume et emboita le pas aux divers aventuriers qui se dirigeaient déjà vers les frontières des marais de Ténagos.

Au fur et à mesure que je marchais vers l'ouest, vers le marais, je pouvais observer les ravages perpétrés par ces créatures. Des fermes dévastées. Des tours taliennes en ruine. Si j'en avais pris le temps, j'aurai certainement découvert des corps en putréfaction à l'intérieur des bâtiments.

L'odeur de la désolation planait sur Aiguemirail.
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#16
Ça se passe plutôt bien.

Pour l'instant...

On avance vite.

Peut-être trop...

T'es jamais contente hein ? Qu'est-ce qui te perturbe ? On a un guerrier qui prend les coups devant et nos ennemis tombent comme des mouches.

C'est justement ça le problème ! Nos ennemis tombent trop vite. Du coup nous avançons trop vite. Et nous manquons de cohésion, d'organisation.
Ce guerrier... Victor je crois, il fait du bon travail mais...


Mais quoi ?

Mais il commence à fatiguer. Et je ne vois pas dans l'immédiat qui le remplacerait. Nous avons avancé trop vite. La plupart de nos guerriers sont restés derrière et peinent à suivre. Sans compter que certains combattant ne respectent pas les consignes et s'exposent de manière inconsidérée alors qu'ils devraient rester derrière le guerrier. A cause de ça, lui est obligé de prendre encore d'avantage de risques.

Tu te fais trop de soucis. Ce ne sont que des sauvages en face. Ils sont éparpillés et désorganisés.

Espérons que tu as raison... Espérons qu'ils ne soient que des sauvages comme tu le penses...
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#17
Victor observait les personnes rentrées les unes après les autres dans la tente, certaines se plantant au milieu du passage, d'autres faisant un arc de cercle pour passer derrière tout le monde, presque comme s'ils ne voulaient pas être vus. Il esquissa un sourire pour Illaria lorsqu'elle vint se positionner à ses côtés, puis reporta son regard vers la Redresseuse de Torts, qui prit grand soin d'attendre que le plus de personnes soient là pour parler. Il avait l'impression qu'elle avait presque un halo lumineux autour d'elle, mais ça devait simplement être un effet de son armure blanche.

Il écouta avec soin le monologue, notant bien qu'il fallait tenter de découvrir pourquoi les saurotarques étaient aussi véhéments envers les Taliens en cette saison, alors que ce n'était habituellement pas le cas. Quelques possibilités cheminaient déjà dans sa tête, mais il faudrait vérifier ça sur le terrain.
Il acquiesça aux paroles de la prêtresse qui se trouvait là, se promettant mentalement de veiller à ce qu'aucun des combattants présents ne tombent face aux saurotarques. Il fit volte-face après le signe de la paladine et se dirigea jusqu'à la sortie de la tente, évitant de bousculer les gens en travers de son chemin et préférant les contourner.

« Allons-y. »

Il ne l'avait pas forcément dit très fort, mais il l'avait dit d'une voix assurée que les oreilles proches avaient entendu. Peut-être l'avait-il dit pour lui-même également. Il était heureux que l'appel ait été entendu par de nombreuses personnes. Plus ils étaient nombreux, plus ce serait simple.

Prenant la route des marais en tête de la troupe, il put constater que les fermes des environs étaient bel et bien abandonnées. Siadhal, un de ses jeunes camarades des Sentinelles, le dépassa pour jouer les éclaireurs. Il lui lança de faire tout de même attention à lui. Après avoir marché un moment et défait un loup qui avait eu la mauvaise idée de le prendre pour cible, il parvint aux abords des marais. Se retournant pour vérifier que tout le monde était là, il remarqua qu'il manquait presque la moitié des effectifs d'auparavant. Et bien quoi, ils s'étaient perdus en route ?
Alors qu'il allait proposé une halte pour attendre que tous les retardataires arrivent, il aperçut du coin de l'oeil Siadhal se faire attaquer. Il ne l'avait pas vu repasser devant, et ce moment d'inadvertance avait coûté à l'archer quelques coupures. Il grogna une injure et se précipita à ses côtés pour frapper le saurotarque, puisqu'il s'agissait bien de ça, et lui intima de reculer. Heureusement, il ne semblait pas avoir été blessé grièvement. Il fit face au saurotarque le temps que tous les compagnons de mission les plus proches le rejoignent pour en finir avec celui-là. Le temps aussi pour qu'un autre lézard bipède armé d'un arc ne lui tire dessus. Des chocs et des égratignures plus ou moins profondes, mais toutes secondaires, voilà ce dont il écopait.

Une fois l'archer défait, il ne semblait pas y avoir d'autres ennemis en vue. Un archer qui s'était aventuré un peu plus loin signala toutefois un alligator, auquel il faudrait prêter attention. Le temps des combats, un peu plus de monde les avait rejoint, et cela le rassurait. Il remercia les mages pour leurs sorts d'un mot et d'un sourire, et s'avança juste devant la première ligne qui s'était formée... Mais pas avec des guerriers. Il fronça un peu les sourcils mais ne dit rien.

Apercevant un autre guerrier lézard, il avertit les autres de sa présence, regardant du coin de l'œil le gros saurien quadripède plus au nord. Attendant qu'ils s'approchent pour ne pas se mettre plus en danger, puisqu'ils pouvaient y en avoir d'autres plus loin, il observa un instant ce qui se passait au sud de sa position.
... Siadhal ! Il n'avait pas compris la première fois ? Le jeune guerrier saurotarque qui l'avait attaqué ne suffisait pas ? Il remarqua autre chose : l'archer était plus proche du lézard que lui-même. Finalement, il devrait s'approcher. Ce qu'il fit, en ne manquant pas d'apostropher son compagnon.

« Siadhal, bon sang ! Recule tout de suite près des autres ! »

A peine avait-il fini sa phrase que le guerrier se jetait sur lui, suivi de l'alligator... Et que l'archer ne se faisait lui-même fléché par un ennemi qu'il ne voyait pas. Au moins, il ne resta pas un instant de plus à sa position et fila rejoindre les rangs arrières. Cela ne commençait pas très bien pour lui.
Victor était mi-exaspéré par son comportement, mi-énervé. C'est encore lui qui se prenait les coups ! Il n'allait pas continuer comme ça longtemps. Heureusement que son oncle Léonide et Dione l'avait rejoint, bien que ce dernier était resté un peu derrière. Martin était toujours un peu à la traîne derrière. Et s'il y avait d'autres guerriers dans la tente, il les attendait toujours ici.
Il poussa un léger soupir et lança à la cantonade d'une voix forte :

« Le prochain qui veut jouer aux éclaireurs, qu'il veille à revenir derrière les guerriers ! Je ne pourrais pas le sauver s'il se donne aux saurotarques.
Et SURTOUT, que tout le monde fasse attention à lui, et aux autres. »


Il abattit sa lame par deux fois sur le guerrier face à lui avant d'ajouter une dernière phrase.

« Siadhal, je ne veux plus te revoir devant l'un d'entre nous [guerriers], compris ? Repose-toi un peu. »
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#18
Lenwë peinait à rejoindre la troupe. Même sous l'effet de vents porteurs, la course le fatiguait au point de régulièrement prendre des pauses. Le mage en profitait pour relire quelques notes sur des sorts de magie pure qu'il ne maîtrisait pas encore. La capacité à faire entrer en résonance une arme avec l'énergie psychique lui semblait tout simplement fascinant. La maîtrise du vide se révélait un sujet d'étude récent chez les elfes, bien que ce domaine se basait sur un ancien sort nommé "inversion du mana". Un interlude à lire bien trop long pour quelqu'un de pressé, alors Lenwë pressa le pas.

Après les égouts, les diverses annonces amenèrent la guilde à se séparer en deux groupes. La manœuvre élaborée par les Sentinelles impliquait de montrer de la présence et de l'efficacité auprès des divers gouvernements. Le "chef" s'occupait des soucis à Asteras , tandis que le bras-droit rejoignait le sud d'Yris. Une répartition intéressante, si Lenwë était à Asteras ou Yris, pas à Nymeria, l'obligeant à traverser tout le royaume des Tal'Ayen.
Cendre, Illaria, Victor, Léonide et Siadhal se dirigeaient également vers Aiguemirail pour prêter main-forte au caldr

Le jeune arriva à l'arrière du contingent d'hommes et d'elfes de la manière qu'Israfel arrivait au cours de magie pure : en retard. Un désagrément dont Lenwë se serait bien passé, et comme pour faire pardonner ce manque, il ne perdit pas de temps dans ses incantations pour soutenir ses alliés. En premier Theobald, un brave guerrier croisé dans les égouts et qui méritait d'écouter ce qu'on lui dit et d'être sympathique. En second Victor, un autre guerrier qui méritait d'être "Celui qu'on envoi devant prendre les baffes" dans la guilde et d'être le frère de Cendre, bien que ce point là se montrait rarement un avantage. La mine gênée du retardataire laissa place à un sourire, satisfait de son oeuvre.

Maintenant, Lenwë pouvait jeter un coup d'œil aux alentours. Devant les guerriers semblait se dresser un marais. L'elfe soupira, exaspéré de devoir crapahuter une nouvelle fois dans un lieu poisseux et nauséabond. Loin d'être précieux, il espérait tout de même éviter de plonger dans un eau noirâtre.

D'ailleurs, ceux qui traînaient dans l'eau semblaient bien le regretter. Lenwë n'en voyait encore rien pour le moment, mais aux cris que beuglaient les guerriers, les saurotarques se défendaient avec rage, dans l'espoir de ne pas finir en sac. Victor grondait Siadhal, qui inconscient du danger, s'avançait bien trop de celui-ci. "Des inconscients" pensa Lenwë en se préparant à plonger dans la boue. Cela ne lui inspirait pas confiance mais il devait bien suivre le petit groupe et essayer de participer à la survie de ses camarades. Déjà que faire confiance à des inconnus était compliqué, rien ne les empêchaient de s'enfuir face au combat, si en plus ses propres alliés se montraient incompétent...
Pendant un instant, Lenwë ressentait toute l'exaspération que pouvait contenir Elena face à Dyanese. La pensée lui arracha finalement un petit rictus.

En repensant aux inconnus, le jeune en profita pour observer la troupe environnante. Quelques taliens aux cheveux de feu, quelques elfes -certaines déjà croisés dans les égouts-, une folle qui conversait seule avec un certain "Léo". La troupe paraissait bien hétéroclite mais surtout dépourvue de commandement cohérent, bien que Victor essayait actuellement de donner de la voix. Se jugeant mal avisé de jouer les moralisateurs, à cause de son retard, Lenwë préféra se taire pour le moment et observer comme se déroulait cette petite excursion en territoire hostile.
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#19
Martin Bêcheur serrait les dents pour éviter de se retrouver la bouche pleine des innombrables insectes volants qui grouillaient autour de lui. Il n'était pas familier des marais, et il ne s'attendait pas à ce que cet endroit soit aussi riche de vie. Avancer au milieu d'une nuée de mouches, moucherons, moustiques et taons était une véritable épreuve. Et les croassements incessants des batraciens qui résonnaient de plus en plus fort dans sa tête allaient finir par l'achever psychologiquement s'il ne se reprenait pas.

Il décida donc de s'arrêter un moment pour essayer de reprendre ses esprits. Il s'assit sur un rocher recouvert d'une mousse bleue et se détendit enfin. Lorsqu'il se sentit mieux, il prêta attention aux autres aventuriers missionnés comme lui par la Redresseuse de Torts. L'un d'entre eux était en train d'hausser le ton pour essayer d'organiser le groupe. Il s'agissait de Victor Di Velija qu'il avait déjà croisé dans les égouts d'Asteras lors d'une précédente mission. Martin écouta attentivement ses propos, il préférait ne pas avoir d'ennui avec ce guerrier qui portait l'épée de Tywin, l'ancien chef contrebandier défait des égouts.

A l'annonce des positions ennemies données par les éclaireurs, Martin mit fin à sa pause et se dirigea vers un archer saurotarque pour preuve de sa bonne volonté à aider le groupe.
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#20
Martin Bêcheur n'était pas familier des marais et n'avait jamais été confronté aux créatures reptiliennes qui les peuplaient. A la vue d'un archer saurotarque, il se surprit à frissonner… non pas de peur… mais d'un mélange de plaisir et de nostalgie. En effet, la vision de cette peau écailleuse lui raviva les bons souvenirs procurés par Naja La Charmeuse, une des effeuilleuses du Cheval Rouge, cabaret artistique situé dans les bas-quartiers d'Yris.

Naja La Charmeuse portait toujours lors de ses représentations de superbes jambières moulantes en peau reptilienne, dont les écailles étincelantes procuraient à elles seules un véritable plaisir visuel. Lorsqu'un spectateur éméché se permettait de lui demander en plein spectacle de quelle matière étaient faites ses jambières, Naja prenait toujours le temps de raconter leur histoire.

Les jambières avaient été confectionnées à partir de la peau d'un vigoureux guerrier saurotarque qu'elle avait dépecé elle-même. Le reptile l'avait coursée et attrapée dans les marais, mais elle avait réussi finalement à l'étrangler à mort de ses propres cuisses après qu'il l'eut ligotée et placée à califourchon sur ses épaule, dans le but probable de la ramener à son nid et l'offrir vivante à ses rejetons affamés.

A ceux qui doutaient de cette histoire, Naja la Charmeuse répondait en riant que les gentlemen dont la bourse était bien garnie pouvaient la rejoindre dans sa loge après le spectacle, pour venir vérifier de près d'une part l'origine de ses jambières et d'autre part la fermeté de ses cuisses.
Martin Bêcheur était bien trop fleur bleue pour approcher l'intrépide Naja, mais il n'avait jamais douté de son histoire.

Transcendé par ces doux souvenirs, Martin esquiva assez facilement les flèches décochées par l'archer ennemi. Mais il revint durement à la réalité lorsque surgirent brusquement deux guerriers saurotarques. Rossé de coups, il parvint à reculer et se réfugier derrière son groupe dont il n'aurait pas dû s'éloigner seul.
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#21
L'exaspération. Ou bien la consternation. Plutôt les deux ? C'est ce qui était lisible sur le visage du guerrier qui se démenait depuis qu'ils avaient pénétré dans ces marais pour structure quelque peu leur chasse - pour ne pas dire tuerie - aux lézards, et surtout pour garder tout le monde en vie. Il n'avait pourtant pas rêvé : il avait mis en garde plus d'une fois le groupe sur le fait de ne pas s'éloigner, de ne pas partir seul. Encore plus si on avait à peine une armure pour se protéger, et pas d'épée (ou d'arme de corps à corps plus généralement) pour parer des attaques, ou de boucliers pour ne pas se faire perforer par des flèches.

Globalement, ses compagnons l'avaient bien compris. Les non-guerriers restaient derrière eux et lançaient leurs sorts ou tiraient leurs flèches ou carreaux tranquillement. Victor jetait parfois des coups d'œil à Siadhal, mais celui-ci semblait bien avoir retenu la leçon. Heureusement d'ailleurs.
Pourtant, d'autres... Il ne comprenait pas leur comportement. Jusqu'à preuve du contraire, ils n'étaient pas sourds, donc ils avaient dû entendre la mise en garde. Et quand bien même ils n'avaient pas entendu ou écouté, cela restait logique. Logique de ne pas trop s'éloigner du groupe sans revenir ensuite si l'on voulait survivre ici, non ? Alors pourquoi, à peine armés et protégés, allaient-ils se planter au beau milieu du marais, s'offrant pour ainsi dire aux saurotarques, tandis que les guerriers combattaient toujours derrière ?!
Le seul acte de la sorte compréhensible était celui de Martin, qui était parti à l'assaut d'un archer sans voir deux autres saurotarques plus loin. Ces saletés ne se détachaient du paysage environnant qu'à une courte distance. Au vu de leur nombre, l'Elfe ne s'en était pas trop mal sorti finalement, seulement blessé. Enfin, heureusement que d'autres, dont Victor, avait rapidement réagit, sinon...

Voilà l'impression que lui laissaient ces combats. S'ils arrivaient à défaire sans trop de peine ces pauvres lézards bipèdes en sous-nombre, il ne restait au jeune homme que le sentiment de courir après quelques uns des aventuriers pour leur empêcher une mort stupide. Sentiment mélangé au fait d'être l'un des rares à vouloir avancer de façon un tant soit peu organisée - de ce qui paraissait.
Mis à part ce fait, il trouvait les autres membres des Sentinelles présents plus silencieux que d'habitude. Mais avec tout le tumulte autour de lui, cela ne devait être qu'un ressenti... Bien que son oncle aurait pu les aider à s'organiser, lui qui avait déjà vu des combats dans sa vie.
Il se demanda un instant si le groupe d'aventuriers qui était allé explorer les ruines elfes ne se débrouillait pas mieux niveau organisation. Pour de simples fouilles, cela état sans doute plus facile. Il espérait qu'ils ne rencontraient pas de problèmes. Comparé à un marais infesté de saurotarques, une visite de ruines étaient une partie de plaisir… N'est-ce pas ?

Victor sortit de ses dernières pensées n'ayant durées finalement que quelques secondes et se reconcentra sur l'action... Génial, et voilà qu'un autre archer avait eu la bonne idée de foncer devant ! Mais oui, quelle bonne idée, il ne l'avait pas suffisamment dit ! Vociférant une fois de plus qu'il n'avait rien à faire là, l'énervement ayant pris la place de l'agacement. Peut-être l'avait-il crier un peu trop fort. Il se précipita vers l'agonisant et le tira un peu en arrière avant de se mettre entre lui et le lézard qui l'avait attaqué.

« Manifestement je n'ai pas été suffisamment clair... Reculez avant de mourir bêtement. »

Quelques instants plus tard, il était rejoint par la plupart des guerriers et la bestiole rendit l'âme. Mis à part un dernier saurotarque à l'arc visible plus au nord, qui n'allait pas tarder à périr non plus, il ne semblait pas y en avoir dans les environs.

Victor observa les environs avec attention. Peu à peu, de combats en combats, le groupe s'était enfoncé dans les marais. Ils étaient sales et certains mal en point. Il jeta un coup d'œil à l'archer qui avait manqué d'y passer et qui recevait quelques soins.
Lui-même avait finalement pris de nombreux coups au court du parcours. Mais grâce aux sorts des sorciers et mages, il avait pu faire face sans trop de problèmes. Il n'aurait pas du tout été dans cet état actuellement sinon. La bouche pâteuse, il sortit sa gourde et se désaltéra un instant, reposant son regard sur le paysage.
Petit à peu, ils avaient quitté les terres pour patauger dans la vase, certains essayant de ne pas trop se salir, peine perdue. Ils avaient avancé sur le territoire de ces saurotarques. Leur nombre grandissant se corrélait avec quelques "signes" semblant indiquer ce qui était leur secteur. Quelques pics qui se dressaient ça et là sur les rares bouts de terre ferme du marais, le plus souvent arborant un cadavre humain plus ou moins en décomposition. Ravissantes décorations.

Il fallait faire attention. Si jusque là ils avaient avancé sans trop de difficulté, nul doute qu'ils s'approchaient du cœur de leur territoire. Il n'avait été passionné par toutes les créatures vivantes dans ce monde, mais il lui semblait que les saurotarques qu'ils avaient croisé jusqu'ici étaient plus petits que ce qu'on lui avait raconté plus jeune. Peut-être ceux-ci étaient-ils jeunes ? Ou peut-être qu'à l'époque, ça lui semblait si grand qu'il l'avait vu dans un autre rapport de taille. Toujours est-il qu'il fallait redoubler de vigilance, si tant en pour certains qu'ils aient été vigilants jusque là.

Le jeune homme se retourna vers l'endroit où se trouvait la plupart du groupe et leur demanda de se rapprocher un peu. Puis il parla d'une voix assez forte pour être entendu.

« Puisqu'il n'y a plus de saurotarques dans les environs pour l'instant, nous devrions nous reposer un peu après tous ces combats. Certains ont besoin de soins, et je pense que nous avons tous besoin d'un peu de repos avant de poursuivre.
Cependant, j'aimerais que les combattants les plus en forme restent sur leurs gardes. Comme vous avez pu le remarquer, nous sommes sur leur territoire...
Il faudra être plus ordonné et organisé lorsque nous poursuivrons notre chemin. Vraiment, ne mettez pas votre vie en danger inutilement et laisser ceux qui peuvent combattre au corps à corps passer devant. »


Il serra un peu sa main sur la garde de son épée pour s'empêcher de trembler. C'est bon, il avait dit ce qu'il avait à dire pour le moment, il n'y avait pas de raisons de se crisper.
Il tenta de se détendre un peu et se retourna vers l'ouest avant d'ajouter d'une voix plus basse :

« Et il faudrait que quelqu'un parte en éclaireur en attendant. Quelqu'un de discret et qui ne resterait pas planté au milieu des ennemis, mais qui reviendrait rapidement et sans ennemis à ses trousses. »


Citation :HRP : Je fais comme si le dernier archer a été abattu, puisque ça ne saurait tarder et que sa vie ou mort n'aura normalement aucun impact sur le rp.
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#22
Au départ c'était une troupe hétéroclite d'inconnus circonspects, se jaugeant les uns les autres.
Mais bien vite l'action l'avait transformée en factions piaillardes, se jugeant les unes les autres.

"Guerrier" était devenu synonyme d'ordre, d'efficience au combat, de rigueur dans la position et d'honneur, sauvant, rempart faisant de leurs corps, les néophytes qui ne savaient où étaient leur marques.
"Archer" était devenu une insulte. Un genre de branquignol dont on aurait dû spécifier la présence dans le contrat en vue de verser des dédommagements pour handicap subi lors de la mission.

Bombus soupira pour lui-même "quelqu'un aurait une épée et un bouclier à me prêter ?"


Avec tout ça, l'archer fautif ne pouvait se vanter que d'avoir percé deux chétifs ennemis, là où la bonté opportune des guerriers qui se portaient vaillamment en avant en avaient trucidés huit ou plus, et il ne restait déjà plus personne.

Ah si, un crocodile dont personne ne voulait. Peut-être pourrait-il l'adopter ? Ah non, le temps de porter la main à son carquois, la bête était prête pour être chaussée.

Tiens, peut-être que cette étrange mousse bleue pourrait intéresser son père ?
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#23
Les cris, les larmes, les claquements de crocs et de métal. La cacophonie ambiante se montrait exécrable aux douces oreilles elfiques de Lenwë. Une franche impression de désordre transpirait de ce tableau chaotique, et le paysage n'était point responsable de ce malaise. Les gens avançaient inexorablement, sans prendre garde. Ils se pensaient en sécurité et qu'ils avaient le temps de courir à l'arrière pour se réfugier en cas de soucis, mais les flèches et les coutelas des embusqués ramenaient ce petit monde à la dure réalité. Tout ne se passe pas comme prévu, et la prudence était de mise dans un environnement aussi hostile.

Dans cette confusion incroyable, un individu s'exprimant partiellement par des borborygmes et des grognements se montrait même plus sage et avisé que les écervelés qui se jetaient en première ligne, un individu fort intéressant, sommairement croisé dans les égouts (mais grâce à la garde d'Asteras, les égouts étaient devenus un lieu de rencontre prisé de la capitale, l'espace d'une mission). Lui-même semblait un peu déconcerté par l'incompétence des autres archers.

Cela se calmait un peu. La faune locale se retrouvait pacifié à grands renforts d'acier et de magie. Cela ne déplaisait pas à Lenwë, lui-même se destinait à débarrasser une zone du monde de sa souillure. Il restait bien quelques gros reptiles dans les environs, surement les chiens de garde des saurotarques, mais ils faisaient déjà l'objet de l'attention de nombres.

Victor en bon chef malgré lui, annonçait la suite du programme
- "Puisqu'il n'y a plus de saurotarques dans les environs pour l'instant, nous devrions nous reposer un peu après tous ces combats. Certains ont besoin de soins, et je pense que nous avons tous besoin d'un peu de repos avant de poursuivre.
Cependant, j'aimerais que les combattants les plus en forme restent sur leurs gardes. Comme vous avez pu le remarquer, nous sommes sur leur territoire...
Il faudra être plus ordonné et organisé lorsque nous poursuivrons notre chemin. Vraiment, ne mettez pas votre vie en danger inutilement et laisser ceux qui peuvent combattre au corps à corps passer devant. "


Au moins, les ordres méritaient d'être clairs ! En espérant que tout le monde écoutait. Victor n'était peut-être pas si incompétent et niais qu'on le décrivait, enfin, que le laissait entendre Cendre. Lenwë ne savait pas vraiment si Victor se trouvait dans les sentinelles grâce ou à cause de sa demi-soeur, bien que cette dernière tendait à se montrer un peu dure envers le "bâtard". Du point de vue de Lenwë, Victor subissait la colère de Cendre envers son père.

Le groupe se massait à l'entrée du repaire des écailles cruelles, les chasseurs se reposaient et se préparaient. Lenwë avança jusqu'à Victor, l'apostrophant "Besoin d'une bénédiction ?"
Question rhétorique, l'elfe posa sa main sur le bouclier de Victor, imprimant un enchantement temporaire dans le bois. Un instant, le vent se leva, tourbillonna, et se reposa.
- "C'est tout ce que je peux faire pour le moment" déclara Lenwë, "ma mana se tarit à force de puiser dedans, mais je devrais être capable de maintenir les enchantements, du moment que je ne te perds pas trop de vue et que je ne m'épuise pas à tuer un nuisible ou à sauver quelqu'un d'autre. En tout cas, félicitation pour ton implication dans l'opération ! Avec un peu de chance, ils finiront par t'écouter et comprendre que ce tu dis est pour leur bien."

La suite s'annonçait plus corsé. Ce n'était quelques guetteurs et éclaireurs, en avançant, ils risquaient de se confronter à un chef de guerre ou à un chaman. Les deux cas se révelaient particulièrement déplaisants. Un chef saurotarque se révélait souvent bien plus gros et menaçant que ses congénères, un chaman apportait un soutien magique non négligeable, fusse-t-il primitif. La pire éventualité était de tomber sur les deux en même temps, alors là, les inconscients et les guerriers les plus fragiles risquaient d'y rester. Des héros morts dont on chanterait les louages avant de les oublier.
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#24
Les voilà enfin dans le repère des écailles cruelles ! De la boue à perte de vue pour le grand déplaisir de tous ! Illaria fureta à l'entrée de ce lieu nauséabond, relevant les positions des "gardes" à l'entrée. Quelques guerriers, peut-être plus coriaces que les précédents ? Les plus gros devaient défendre le nid. Un chaman, ce qui arracha une grimace à Lenwë, se questionna sur la magie qu'ils devaient défaire. Rien d'autre d'intéressant dans le rapport de la talienne, hormis quelques cailloux couverts de mousse qui pouvaient cacher un ennemi.

La décision était prise : ils s'avançaient. Le temps de reprendre leur souffle, de se préparer, et Victor ouvrait la marche suivit par Cendre et Lenwë. Le guerrier enchaîna quelques habiles bottes contre le lézard, le feintant pour passer un coup une frappe qui fit voler quelques écailles. Le mage et la sorcière déchaînèrent un torrent commun de magie, mêlant flammes et vents sur le malheureux. Lenwë leva la main pour projeter de puissantes lames de vent avec une courte incantation, tandis que Cendre fit preuve de trop de zèle en déchargeant une boule de feu qui éclata en soufflant des flammes sur son frère.
- "Cendre, fais attention à tes sorts !" sermonna Lenwë, "t'es plus à l'école à prouver que tu es aussi forte que les autres !"

Une archère débarqua durant tout ce raffut, décocha deux traits avec précisons et acheva ainsi le guerrier écailles-cruelles. Un moins de rien. La troupe se positionna sur un petit pan de terre dans les marais, les pieds au sec et bien ancrés. Ils observaient en attendant la réaction des saurotarques face à cette assaut.

- "Ils vont venir" marmonna l'elfe en serrant les dents, comme pour se rassurer. Quelques crânes décoraient des piques, des ossements blanchis jonchaient le sol. Lenwë escomptait bien ne pas faire partit des spectres qui hantaient ces marais.

L'ambiance paraissait même plus calme qu'avant. Un accalmie presque étrange, de tout les côtés.
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#25
Le marécage était le territoire particulier des saurotarques. Quand les taliens étaient arrivés, ils avaient eu la même idée que les elfes à leur époque avec les orques. S'en était suivie une guerre farouche pour s'approprier les terres déjà occupées.
Les peuplades primitive s'étaient alors retrouvées acculées dans un coin de Tenagos, faute de véritables armes et de stratégie efficace.

Ce petit bout de marécage profond était tout ce qu'il leur restait. Voir des hommes de nouveau dessus excitaient les saurotarques qui se réveillaient, sortant des niches creusées dans le sol où ils s'allongeaient afin de se réchauffer, eux et leur sang froid.

Entre les touffes de bruyère sales, on trouvait à même le sol des cadavres, tantôt d'hommes, tantôt de saurotarques.
Certains des humanoïdes reptiliens veillaient d'ailleurs les cadavres déjà rigides de leurs congénères quand ils virent les aventuriers.

Tous les regards se tournèrent vers les mercenaires.
Les saurotarques montrèrent leurs dents aiguisées et empoisonnées, leur longue langue vipérine sifflant entre leurs crocs, menaçants.

L'explosion d'une boule de feu excita davantage certains spécimens de la race. Des sifflements bruyants et perçants se firent entendre.
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#26
Alors que le jeune guerrier soufflait un peu en continuant de surveiller les environs, il entendit Lenwë lui parler et se tourna donc vers lui. Il écouta tout ce qu'il avait à dire, et esquissa un sourire.

« Merci Lenwë. »

Pour l'enchantement de son bouclier, ou bien les paroles qui avaient suivi ? Sans doute les deux.
Victor observa Illaria et un autre archer, dont la chevelure égalait celle de Cendre de part sa flamboyance, partir en reconnaissance. Il valait probablement mieux ne pas être seul pour une tâche comme celle-là. Ainsi, si l'un se faisait attaquer, l'autre avait toujours la possibilité de l'aider. Alors que seul... Et puis, cela permettait qu'ils couvrent un peu plus de terrain, et que la description des lieux qu'ils leur donneraient serait plus complète.

Il resta donc le regard figé vers la direction dans laquelle les deux éclaireurs étaient partis, l'inquiétude montant un peu. Mais c'était normal qu'ils ne soient pas de retour, il devait donc se calmer.
Dès qu'ils refirent leur apparition, il poussa un petit soupir de soulagement et leur offrit un grand sourire, qui était peut-être plus destiné à une personne qu'à l'autre. Il appela le reste du groupe pour que tou.te.s viennent écouter, et prêta particulièrement attention à leur rapport. Il fronça un peu les sourcils lorsqu'Illaria mentionna des cadavres humains et saurotarques. Était-ce d'autres mercenaires qui avaient tenté d'en finir avec cette espèce de lézards primitivement intelligents ? S'ils avaient été envoyé par la Redresseuse de Torts, elle ne leur avait pas dit. Cependant, il ne doutait pas de son honnêteté, aussi penchait-il vers la possibilité d'un groupe indépendant. Ou bien de malheureux cadavres de paysans qui serviraient de brochettes sur des pics, mais ça n'aurait pas expliqué les cadavres de saurotarques.
Dans tous les cas, cela pouvait être une hypothèse de l'explication des attaques des lézards sur les terres humaines en cette saison. Il trouvait sans doute plus d'informations en se penchant littéralement sur les cadavres... Et pour cela, il devait avancer.

Le guerrier jeta un coup d'oeil panoramique sur le petit groupe pour vérifier que tout le monde avait plus ou moins récupéré de la fatigue ou des blessures, et il s'avança dans le cœur du territoire des Écailles-cruelles. Il était suivi de près par Cendre, Lenwë et Siadhal, mais il savait sans même regarder que tout le reste du petit groupe s'était mis en marche, au vu du bruit qu'ils faisaient.
Ils ne tardèrent pas à arriver à l'endroit décrit par les deux éclaireurs, et Victor fondit sur un saurotarque tout proche sans qu'il est vraiment le temps de comprendre ce qui se passait. Après quelques secondes, son corps sans vie tombait sur le sol boueux... Et le jeune homme se tournait vers sa demi-sœur, quelque peu roussi par le souffle de sa boule de feu. Heureusement qu'il s'était protégé le visage de son bouclier enchanté par le mage Elfe ! Puisque ce dernier avait déjà apostrophé Cendre pour la maîtrise de son sort, il se contenterait juste de rajouter une petite phrase. Souriant un peu, il lança donc :

« Et bien... On peut dire que j'ai eu chaud ! »

Cependant, le moment n'était pas à la plaisanterie, et il se reconcentra sur les ennemis qui les fixaient de plus loin. Qu'allaient-ils faire ?
Il balaya la zone du regard, remarquant effectivement ce qui s'apparentait à deux cadavres humains, et deux autres sauriens. Dès qu'il le pourrait, il irait les voir de plus près pour comprendre ce qui avait pu se passer. Mais avant ça, ils devraient faire face à un autre guerrier, un chaman, et sans doute d'autres saurotarques qu'ils ne pouvaient pour l'instant pas voir.
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#27
Bombus s'imaginait le marais bien plus arboré. Il avait espéré voir d'admirables voûtes arborescentes finement ciselées comme dans les égouts d'Asteras. Mais tout n'était que fange putride et tourbière nauséabonde.
L'eau infecte devait croupir sans avoir été renouvelée par les ondées depuis belle lurette. Une note salée laissait deviner que certaines résurgences auraient pu provenir de la mer.

A cette désolation naturelle s'ajoutait le scénario des êtres vivants, encore plus effroyables. Têtes empalées, corps déchiquetés, statues -si l'on pouvait ainsi nommer ces pierres hérissées de mycètes – lugubres, odeur de cadavres en décomposition. Entre autre.

Quelques massettes à la fourrure voluptueuse tranchaient avec la désolation ambiante, dont certains plumets s'envolaient dans le vent telles des fées guidant les voyageurs égarés… vers une mort certaine.

Il restait au sein du peloton comme on le lui avait recommandé, d'autant qu'il n'avait pas encore récupérer du combat précédent ni du trajet. Il faudrait qu'il envisage un régime. Ou un repas pour prendre des forces. Ou les deux. Visiblement, un combat avait déjà eu lieu ici. Certainement les vagues précédentes de l'armée qui s'était cassé les dents, c'était peu encourageant pour une troupe moins entraînée.

Voilà qui laissait présager un mobile facile pour les incursions accrues de saurotarques sur les fermes Taliennes dénoncée par le Redresseuse de torts, et devrait freiner l'élan de la troupe : leur territoire avait été attaqué par des vilains qui avaient raté leur coup et s'étaient fait tuer, les lézards s'étaient vengés sur les fermes. Donc techniquement, ce n'était pas leur faute, et on allait les massacrer injustement. Ou se faire massacrer. Justement.
Avait elle sciemment attaqué leur terres, et dépassée, recouru à ce stratagème ? Non. Trop peu d'honneur à cela. Et de plus, à y regarder mieux, ce n'étaient en tout cas pas des soldats qu'ils avaient côtoyés dans les tentes, ni les paysans qu'ils avaient vu auparavant près des fermes. Peu importe pour l'heure… Comment reconnaître mieux des cadavres à moitié enseveli dans la vase ou une tête fichée sur une pique ?

Elle avait utilisé le terme de bêtes. S'ils était capable des actes de conscience comme la vengeance ou l'intimidation de leurs ennemis par l'empalement, ce n'étaient pas des animaux, mais des êtres plus proches des humanoïdes, et on devait pouvoir s'expliquer avec les intéressés, proposer une trêve pour comprendre… Au détail près que personne n'avait d'après ses dires pu jusqu'ici communiquer avec eux.

Peut-être pourrait-il tenter, lorsqu'il verrait près de lui un être écailleux de lancer un amical et naïf " Toi parler langue moi ? " ? Il aurait dû demander à son père s'il avait un manuel d'écailles-cruelien en stock...

Une boule de feu résonna comme un écho au pessimisme de de l'issue de son idée, suivie des cliquetis d'armes. Le combat était engagé, il était visiblement trop tard pour essayer d'expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit.

Grumph.

Fatalité.
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#28
Victor prenait des airs de chef.
Avec Cendre, ça ne marchait pas. Ni le fait de crier des ordres, ni le fait de se croire supérieur à elle. Ses chances de survie étaient certes réduites si elle se retrouvait seule, elle n'en restait pas moins assurée qu'avec son nouveau sort dernièrement appris - qui matérialiser alors un bouclier de mana résistant autour d'elle - elle triplait des chances de survie.
Elle aurait eu assez d'orgueil pour assurer à Victor qu'elle avait même davantage de chance de survivre que lui, et qu'à sa différence, son feu brûlait et transperçait sans mal les écailles des reptilien.

Elle persifla mais ne prononça pourtant pas un mot. Elle lui apprendrait plus tard qu'une armée qui traîne les pieds derrière son chef à bien plus de chance de le poignarder dans le dos que celle qui, galvanisée par ses paroles, s'élance dans le combat le cœur rugissant comme un lion.
Pour sa défense, Victor avait fait des armes auprès de leur père qui lui même faisait reposé tantôt son autorité sur la crainte, tantôt sur sa force.
Rien de bien brillant en soit.

Soupirant face à la situation qui se tramait, elle lança un sort revigorant sur l'archer qui se trouvait à sa droite.
Bombus la remercia mais cette fois, elle ne répondit pas. Elle ne dut pas même fait attention à lui.

Elle avançait vers le repaire tout en se rapprochant de Lenwë, avec son petit air renfrogné.
“J'en ai déjà assez des marécages” grogna-t-elle, ses talons s'enfonçant dans la boue.

Un saurotarque sortit de nul part.
Elle leva les mains et fit feu. Victor était déjà sur le pauvre reptile dont les écailles brûlaient sous la chaleur des traits de feu de la sorcière.
Dans un élan de furie, alors qu'elle sentait son sang bouillir dans ses veines, elle lança une boule de feu. La puissance de l'explosion toucha Victor également. Elle ne le comprit qu'une fois la boule lancée et se pinça les lèvres, d'un air désolé.
La voix tombante de Lenwë ramena sur le minois de la rousse son petit air sauvage et farouche :

“Je n'ai rien à prouver depuis longtemps!” siffla l'hybride, “je ne suis pas aussi forte, je suis plus forte que les autres !”

Son petit air rageur sur le visage, ses yeux dorés semblaient jeter des éclairs à l'encontre de Lenwë.

Cependant, elle fut rapidement surprise par deux flèches. Elle n'eut pas le temps de lever son bouclier de mana et sentit la morsure des pointes en os s'enfoncer dans son épaule.
Pas assez profond pour être mortel, assez profond pour être douloureux. Elle recula d'un pas, vacilla, jeta un regard à Lenwë, un regard terrible. Comme si c'etait de sa faute à lui. Pour sur que ça l'était. Il l'avait déconcentré!

Elle grogna et recula en voyant se précipiter sur eux une masse de muscle plus grande que les autres : un Champion saurotarque.
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#29
Le deuxième guerrier ? Mort. Le chaman ? De même. Un autre guerrier qui avait eu la mauvaise idée de s'approcher également. L'effet de surprise avait sans aucun doute joué sur la rapidité d'exécution des lézards.
Mais à présent... Cela se corsait un peu pour les aventuriers Taliens et Elfes s'étant aventurés jusqu'ici. Un autre jeune saurotarque avait fait son apparition et leur fonçait dessus, tout comme un archer avait pris pour cible Cendre plus tôt. Victor n'avait pas eu trop de mal à parer les projectiles du chaman excepté un et s'en était donc sorti quasi indemne. Mais la petite brûlure que lui avait laissé la boule de feu de sa chère demi-sœur et le reste des blessures des combats précédents le faisait se sentir affaibli.

Alors qu'il s'apprêtait à charger sur un autre fichu lézard, il ne put réprimer un mouvement de recul. Un grand saurotarque. Une montagne comparé aux autres. Leur chef ? Réprimant un frisson le long de son échine, il examina la bête. Il possédait une longue dague qui ne semblait pas faite d'un alliage métallique... De l'os ? A cette distance, il ne pouvait être sûr de rien. Et à vrai dire, ce n'était pas vraiment le moment de réfléchir à la matière qui composait cette arme.

Jetant un coup d'œil sur l'ensemble des environs, il constata que Dione était aux prises avec un autre guerrier sortit de nulle part et qu'un autre archer s'était approché des combats. Reportant son regard vers le gros saurotarque après à peine cinq secondes, il découvrit avec horreur qu'il s'élançait vers la troupe en faisant claquer sa mâchoire. Comprenant rapidement qu'il n'était pas la cible, il n'eut pas le temps de faire plus de quatre pas avant que son oncle ne se retrouve très mal en point après trois coups de dague portés avec rage. Léonide reçut en vitesse deux trois sorts, mais il devait reculer immédiatement. Victor n'était pas sûr qu'il puisse supporter un autre coup. Mais il faut dire que sans l'archer qui avait tiré sur son oncle alors même que le champion saurotarque lui fonçait dessus, il irait mieux...

Le jeune homme resserra sa prise sur son épée alors que sa main tremblait un peu. Ce n'était pas le moment d'avoir peur, bien qu'il y avait de quoi. Vraiment. Il serra les dents au même moment qu'un Talien signalait la position d'un autre chaman, plus loin, et qu'il voyait un autre jeune guerrier rejoindre ce qui devait être leur chef.
Il s'élança à son tour vers ce dernier et arriva sur son côté droit. Il laissait le soin à ses compagnons d'abattre les autres... Ou bien de donner tout ce qu'il avait pour défaire rapidement celui-là, comme ils le préféraient.
Il ne lui laissa pas vraiment le temps de se retourner et le feinta dans le fol espoir de toucher sa main et de lui faire lâcher sa dague. Sans celle-ci, peut-être auraient-ils déjà moins de problèmes à lui faire face... Malheureusement et malgré sa feinte, son ennemi para son attaque. Qu'est-ce qu'ils allaient s'amuser...
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#30
Ce qui pue, ce n'est pas que l'odeur, mais la situation... rétorqua l'elfe au chef Talien.

En effet, cette masse écailleuse était assez résistante et semblait taper aussi fort qu'une hydre.
Heureusement que ce n'était pas sur un elfe se dit-il, sinon s'en serait fini de la même manière que les cadavres d'aventuriers.

Cadavres qui était encore frais. Quelqu'un allait bien les fouiller... Mais ce ne serait pas Erënir. Quoi que l'envie ne manquait pas mais ce monde l'aurait déjà remarqué.

Espérons que lorsque ce monstre sera à terre, les jeunes s'enfuiront ou se rendront. Ne pas vendre la peau du lézard avant de l'avoir tué...
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