Bestial
#1
Il courait droit devant lui a en perdre haleine. Ses blessures n'étaient pas soignées et le faisaient ressembler à un cadavre ambulant. Mais aucun cadavre ne se déplaçait aussi vite et n'avait des yeux tels que ceux de l'ancien guerrier. Il reflétait la profonde folie pour ceux qui était doué de raison. Mais en fait cela n'était ni plus ni moins qu'un état sauvage pur.

Il n'y avait plus rien du Sylvain, chef de Guilde et fier défenseur de son Peuple. La seule chose qui permettait de l'identifier comme autre chose qu'une bête, était ses bottes de forestier. Pour quelle raison étaient-elles encore à ses pieds, nouées comme le faisait ses anciens congénères.

Quelques rumeurs firent force de proposition afin d'expliquer cet événement. Les nombreux coups et sorts reçus au cours des explorations et des batailles; la magie corrompue de Deimos, le dragon l'ayant pris pour cible favorite; les diverses potions prisent comme du petit lait; les 2 allers à travers la forêt de korri, les esprits totem l'ayant peut-être rendus à l'état de bête.

Laquelle ou lesquelles de ces raisons étaient là bonne? Nul ne savait. Chaque fois qu'il rentrait au temple, il s'enfuyait aussi vite plein est, griffant et mordant les prêtresses qui souhaitaient le soigner. Seul la première fois vis une pause pour cet esprit dérangé, il s'était débarrassé de son équipement comme les serpents le font avec leur peau.

La seule chose se sûr, fut ses derniers mots adressées à sa sœur Findanel : "je pars pêcher tranquillement quelques jours".
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#2
Cundonya s'éloigna trop vite pour que Findanel n'ait le temps de réagir. De toute façon, il était déjà bien trop tard pour apporter une quelconque aide au guerrier.

Un long processus avait doucement fustigé l'âme du frère de l'enchanteresse.

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De déceptions en désillusions, sa santé mentale avait basculé dans les méandres de l'auto malédiction ; une puissante magie que chacun possède en soi, plongeant le sujet dans la folie de son vivant et emprisonnant l'esprit dérangé sur les lieux de son supplice.

Il ne serait pas étonnant que les générations futures croisent à nouveau le fantôme de Cundonya ; l'éternel visiteur pointant vers le voyageur de passage un doigt accusateur, hantera-t-il les lacs ? S'attaquera t-il aux commerçants, aventuriers et baladins sur une route ?

Le lieu de son trépas le déterminera peut-être, si les vents astraux n'emportent son essence spirituelle au gré de leurs souffles vagabonds, si son corps reste abandonné aux bêtes ou à pourrir sans cérémonie funéraire…

Peut être qu'un jour, Findanel croisera l'âme tourmentée de son frère. Rien ne dit qu'il la reconnaitra, ni qu'elle sera d'humeur dansante.
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#3
Il avait enfin bientôt atteint son but. Il ne restait plus que la rivière à traverser et il serait dans la forêt. Sauf si un quelconque aventurier lui tombait dessus.

Il faut dire que les nombreuses tentatives lui avaient encore plus enfoncés dans sa folie. Chaque tentative l'avait ramené directement au temple. Combien de fois avait il tenté d'aller jusqu'ici? Au moins une bonne dizaine d'échec. Mais qui pouvait bien vouloir abattre un pauvre fou comme lui sans arme ni armure et donc sans danger ?

Mais ces questions étaient derrière lui maintenant. Bientôt il pourrait fouler la grande forêt de Korri. Déjà il s'était arrêté de courir comme un chien fou et il prêtait plus attention à son environnement.


Bientôt la forêt. ..
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#4
Observant l'elfe depuis un buisson à l'orée de la forêt, bien à l'abri des regards, deux hommes-bêtes en patrouille s'apprêtaient à donner l'assaut. Au dernier instant, un des compères stoppa l'élan de son acolyte, lui demandant d'observer avec plus d'attention.

Le sylvain était vêtu d'une simple tunique, avec des bottes, qu'on pouvait qualifié d'elfe poté, peut-être même empoté. Les hommes-bêtes avaient un code d'honneur, et on ne gagne aucun prestige à triompher sans gloire. Même si cet intrus était puissant, il ne tiendrait pas longtemps face à deux adversaires bien armés en embuscade.

D'un accord tacite, un des gardes émergea à découvert devant l'elfe, et le second tint en joue l'ennemi. On ne se méfie jamais assez des mages, qui même dans leur plus simple appareil peuvent causer des dégâts monstrueux.

Se postant devant l'elfe pour freiner son avancée, l'arme brandie devant lui, le patrouilleur baragouina dans un langage mi-elfique mi homme-bête (NDR : l'option langue étrangère n'est pas au programme des formations militaires, mais je retranscris ses paroles dans un langage convenable)

[Image: 100497.jpg] Tu n'as aucune chance ici loin de chez toi. Comme tu es sans arme, je préfère te prévenir avant de te rouer de coups. Fais demi-tour avant que je ne change d'avis !
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#5
La flèche lui arriva droit dessus.



Lorsqu'il entendit l'ordre de l'homme-bête, Cundonya sentit enfin que son voyage prenait fin. Les voies dans sa tête s'étaient déjà estompées au fur et à mesure qu'il rentrait dans la forêt de Korri. Il avait caressé la terre, les arbres, les feuilles et les fougères qu'il avait naguère traversés sans prendre le temps de les apprécier. Il faut dire que les meutes ne lui avaient pas laissé de choix mais c'était sans doute la magie de la forêt qui avait eu raison du sylvain.

Ses yeux, encore empreins de folie quelques jours plus tôt, reprenaient vie. Sa respiration haletante auparavant se clamait et prenait le même rythme de la sève nourricière. Ses muscles se détendaient et son corps criaient enfin au repos tant mérité.

Le guerrier se tourna vers le gardien, lui fit un sourire, un léger geste de la main en signe de paix et commença à lui parler

Je suis ……



La flèche lui arriva sur la poitrine.



Il n'avait pas vu qu'à l'autre extrémité de la forêt se tenait un autre gardien qui avait déjà encoché et avait surement pris son geste pour un signe d'agression. Il n'avait fait que son devoir, d'autant plus que les temps étaient à la guerre et que nul merci ne pouvait être désormais accordé.

Sans protection et dans l'état où il se trouvait, ce coup lui serait forcément fatal. Nul magie elfique ou de la nature ne pourrait le protéger. Il était loin des siens et mourait tel quel. Il avait toujours était seul et mourait tel quel.



La flèche lui transperça le cœur.



Quelle ironie du sort que l'endroit du corps où le Sylvain perdit la vie soit l'organe qu'il avait toujours voulu protéger où faire taire.

Cependant et contrairement aux précédentes fois où il était tombé face à ses adversaires, car ils devaient toujours s'y mettre en meute, une chose étonnante se passa. Durant le très court instant entre la vie et la mort, le Sylvain eu le droit de revoir l'intégralité de son existence.

Hélas pour lui, se ne fût pas les meilleurs moment de sa vie. Son premier échec d'honneur et sa promesse faite de ne plus aimer à cause de son doudou. La constitution de la Guilde des Quendis avec sa famille, dont il perdit les membres un par un, incapable de les protéger malgré ses promesses. La perte de sa bien aimée Kira, qui lui déchira le cœur définitivement. L'incapacité de mener à bien des opérations militaires face à des ennemis qu'il avait espéré honorables mais finalement pour la plupart, ne s'étaient révélés être que des assassins et des brutes. Sa Reine, qu'il abandonnait dans l'adversité. Et pour finir, sa folie et le fait que l'histoire ne retiendra uniquement cette image du guerrier.

Avant, il se serait battu auprès des prêtresses pour que son corps revienne à la vie. Mais cette fois-ci était la bonne. Il ferma doucement les yeux et se laissa aller. Il rejoindrait surement ses ancêtres et les siens tombés aux combats. Ils lui pardonneraient tout et il pourra alors redevenir ce qu'il avait refusé d'être : un enfant espiègle et joyeux.



Le corps tomba par terre, sans vie.
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