Un passage aux enfers
#1
La décision.


Le temps est venu. Le temps de revenir sur mon passé, de dépasser mon échec. Cet échec si humiliant et si douloureux qui a semé le doute dans mon esprit durant si longtemps. Un échec qui reste et resteras une plaie béante dans mon cœur, une blessure qui saigneras à jamais. L'échec d'être un enfant à jamais, ou du moins durant la moitié d'une vie. Un échec inimaginable, imprévisible. Un échec sans grande importance en fait, ou du moins qui aurait dû être sans importance. Un échec qui a dévoré une vie, ma vie en un clin d'œil. Mon échec, mon grand échec.


Tant de saisons ont défilé depuis le début, depuis le premier sang. Ce sang versé qui a changé ma vie, qui l'a faites basculer. J'avais une famille, des amis, un avenir, j'avais une vie à apprécié, j'étais heureux. Puis le désespoir a pris toute la place suivis de la rage aveugle, de la folie sanguinaire. Un jour j'étais un enfant comme les autres et le lendemain j'étais un monstre dément. Je n'avais plus de famille, plus d'amis, plus d'avenir, je n'avais plus rien car j'avais tout jeté. Dans ma folie j'avais tout détruis. Tous ceux qui m'aimaient, qui tenaient à moi m'avait vu partir pour ne jamais revenir.


Tant de saisons ont défilé, chacune apportant un peu baume sur ma plaie. Tant de temps pour trouver le chemin vers la lumière et le suivre. Des années que je n'ai pas comptées, des années pour renaitre. Si longtemps pour que ma conscience repousse la folie. La bête que j'étais a faiblie, une nouvelle conscience a lentement percé sous la fureur qui m'habitait. Un jour j'étais un animal et des années plus tard j'étais quelqu'un. Certainement pas le même qu'avant, juste une nouvelle personne. Une personne violente guidée par une soif inextinguible, une envie de sang et de meurtre. Je n'étais qu'une brute mais j'étais quelqu'un.


Tant de saisons ont défilé pour que je réapprenne à être un homme. Tellement d'années pour que la mémoire me reviennent. Je n'avais pas oublié, du moins pas vraiment. Je refusais simplement de voir les faits, je niais mon passé. J'ais caché au plus profond de ma mémoire cet épisode sanglant, le premier d'une série sans fin. Le pire, le plus violent, le plus lourd de conséquence. Celui qui avait mené à tous les suivants. Tant de temps pour refouler la colère, pour la restreindre au combat. Des années pour apprendre à vivre en société, découvrir et supporter les autres. Il m'a fallu si longtemps pour devenir ce que je suis aujourd'hui, pour accepter mon passé. Pour devenir un Kori à part entière ou presque. Un Kori solitaire, un Kori sans totem. Un enfant, un enfant sans sa famille, sans son clan, sans rien. Ou presque sans rien car j'ai trouvé une nouvelle famille, étrange et dangereuse mais qui m'a accueillis. Un enfant plus vieux que bien des adultes. Je suis devenu Shraleith.


Aujourd'hui j'ai finis par accepter ce qui c'était passé, et je vais faire plus, je m'en vais corriger mon passé. Je pars retrouver mon totem !
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#2
Le temps des rires


Je ne suis pas le seul à être sans totem, loin de là, mais je suis sans doute le seul à l'avoir jamais perdu. Non, si je n'ai pas de totem ce n'est pas parce que je suis lié à Estalia, c'est parce que je l'ai perdue, je l'ai laissé filé. Tout a commencé quand je n'étais qu'un enfant, c'était il y a si longtemps.


Je me souviens; j'étais un enfant plein d'énergie et de fougue, vigoureux et en bonne santé. Une longue vie me tendait les bras, une vie débordante de joie. J'étais un enfant comme les autres, je m'amusais avec les autres enfants, je travailler un peu et je commençais à m'intéresser aux filles. J'avais un clan, des parents, une grande famille et même une sœur. Une grande sœur attentionnée qui me surveillais de loin, couvrait parfois mes bêtises, me grondait parfois. Elle me guider sur le grande chemin de la vie, je pouvais avancer sans danger car je savais qu'elle serait toujours là pour me sauver. J'avais aussi un ami, un complice, un compétiteur avec qui je profitais de la vie. La vie était belle et j'entendais encore le doux chant des oiseaux.

Je me souviens des rires, de la bonne humeur et des fêtes. Je me souviens de la première fois où j'ai bu. Le monde tournait dans tous les sens et le sol c'est précipité vers ma tête, peut-être était-ce l'inverse. Ca n'avait guère d'importance. Je me souviens des feux de joie, et de la viande rôtie. Ces banquets, ou l'on ne comptait pas la nourriture. Les danses endiablées et toutes ces festivités qui se poursuivaient tard dans la nuit.

Je me souviens des caravanes hélionnes, des grandes foires qui avaient alors lieu. Les étals étaient plein de marchandise, nourriture exotique, arme, outil, vêtements, il y avait de tout. Ha ces pâtisseries, l'eau me vient à la bouche rien que d'y songer. C'était à chaque fois une période faste, mon père vendait os, bois et parfois des défenses des animaux de Korri, ma mère et ma sœur vendait des vêtements soigneusement décorée que s'arracher les marchands.

Je me souviens d'une maison à la lisière ouest de Korri. A moitié construite sur des ruines anciennes, mon père l'avait réparée et complétée. Je me souviens de la douce chaleur qui y régner à toute heure, je m'y sentais en sécurité là-bas. La seule maison que j'ai jamais connus, peut être qu'un jour j'en construirais une autre. Mais que vaut un toit sans famille à abriter ?

Je me souviens de Korri, la forêt n'à pas tant changer depuis mais elle me semble si différente désormais. Elle était accueillante mais aussi dangereuse, nous y trouvions notre place, vivant en harmonie avec faune et flore. Je me souviens des chasses avec mon père. De ces heures passer à pister les animaux, des quelques fois ou je ramenais quelque choses.

Je me souviens de tant de choses et dans chaque souvenirs je vois des sourires, j'entends des éclats de rires.
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#3
Le temps de L'Okh Ankhô



Le temps s'écoulant plus vite qu'on ne le voudrait, je me suis retrouvais bien rapidement au portes de l'enfance. Je n'avais que treize ans quand mes parents me proposèrent de passer l'Okh Ankhô car ils avaient confiance en moi. Eux même l'avait passé jeunes et ma sœur également, il n'y avait jamais eu de problème jusqu'à présent. Ce n'était pas une chose aisée mais acquérir son totem est plus long que difficile. Ou tout du moins en général.

J'étais émerveillée à cette idée. Comme la majorité des enfants, j'étais aussi impatient qu'un jeune chiot de savoir quel était mon totem. Ce n'est ordinairement pas une surprise, mes parents et ma sœur ayant des félins pour totem je pouvais être quasiment certain d'en avoir un également. Mais il y a toujours l'incertitude, cette petite ouverture qui laisse les enfants façonner les rêves les plus fous sur leur futur. Je rêvais d'avoir un oiseau, d'obtenir des ailes et de pouvoir voler. Un rêve bien puéril sans doutes mais c'était ainsi.

On me prépara à l'Okh Ankhô mais aussi au Khagan Arrhos, tant sur le plan physique qu'intellectuel. On m'abreuva de conseil, on me donna des armes et de la nourriture pour les premiers jours même si j'aurais dû me débrouiller seul pour la suite de toute façon. Je me sentais prêt, j'avais l'habitude de la forêt, je savais chasser, trouver de l'eau et reconnaitre les plantes comestibles. Je pouvais aller vivre au milieu de Korri. Je me croyais aussi prêt sur le plan mental même si je me fourvoyais.



Le jour fatidique arriva enfin et je partis seul m'enfoncer dans les recoins les plus sauvages de Korri. Ma famille se réveilla avec moi à l'aube et sur leurs souhaits de chance je commençais à marcher.

C'était quelque chose d'étrange, je connaissais les lieux où je marchais car je venais à peine de partir et pourtant je me sentais exposée. Pour la première fois j'allais seul, je n'avais ni amis, ni membres de familles pour m'accompagne. Je me plongeais pour la première fois dans la solitude et elle serait très longue. Je marchais ainsi toute une journée avant de trouver un coin sauvage mais agréable.

L'endroit était magnifique, un petit coin d'eau au pied d'un des plus grands arbres que j'avais jamais vu. Dès que je le vis je décidais de m'y installer, ce n'était sans doute pas bien prudent car un point d'eau attire souvent de nombreuses bêtes mais captivé par la beauté de l'endroit j'y restais tout de même. Repérant rapidement les environs je m'installais pour la nuit et choisis une imposante branche pour lit.

Je n'avais plus rien à faire quand le soleil se coucha et que les ombres commencèrent à prendre possessions de la forêt. Rien d'autre à faire que de réfléchir, la tension montait doucement en moi et je décidais alors de manger pour passer le temps. Des œufs fraichement ramassés par mon père à l'aube, accompagnés de quelques fruits et d'un morceau de viande séchée. Ce n'était pas exceptionnel mais je goutais à la liberté, une liberté solitaire mais que je commençais à apprécié.

Lorsque j'eus finis mon repas la nuit était alors noire et je rejoins la sécurité de ma branche. Incapable de dormir je me mis enfin à prier Wismo. Le temps passait lentement et je n'avais pas l'habitude de prier longtemps, je me contentais habituellement d'une petite prière ou plutôt d'une imploration. Je remerciais donc Wismo pour tout ce qu'il m'avait accordé au long de ma courte vie. Pour les petites choses comme pour les grandes ces remerciement dura jusque tard dans la nuit.

Je dormis d'un sommeil agité, au cœur de la forêt, avec tous les sons qui parvenait jusqu'à moi, mon angoisse était décuplée. Quand le soleil montant finit par me réveiller je me dirigeai vers le sol. Buvant l'eau de la source et grignotant des baies sortis de ma besace je réfléchissais à ma journée. Je décidais de me promener aux alentours jusqu'à ce que le soleil soit au plus haut dans le ciel puis je reviendrais à la source pour prier Wismo. Je partis donc sans objectif particulier si ce n'est d'admirer le paysage. Je n'étais qu'un enfant encore capable de m'émerveillé devant la moindre petite chose. Je croisai quelques animaux lors de mon escapade mais rien de plus dangereux qu'un renard lorsque soudain un puissant rugissement parcourut la forêt. Je n'avais jamais croisé un animal capable de pousser de tel hurlement, à en croire les dires de mon père ce ne pouvait qu'être un imposant félin, peut être un tigre ou une panthère. Ce rugissement rappela à mon esprit les raisons de ma présence, je m'arrêtais donc net là où je me trouvais et m'assis pour prier Wismo. Commençant par réciter des prières que l'on m'avait apprises je finis par me laisser emporter par mon inspiration.

Ce fût la lumière déclinante qui me ramena à la réalité avant même la faim ou la soif. Plongée dans ma méditation je n'avais pas vu le temps passer. Ramassant ma lance je rentrais donc à mon campement, une fois arrivé je remarquais de larges et félines traces de pas en direction de l'étang. La créature que j'avais entendu plus tôt avait dû passer par là. Epuisé et commençant à m'habituer à la forêt je dormis cette nuit-là d'un sommeil paisible.

Pour la seconde fois le soleil me réveilla, sautant au pied de l'arbre je me dirigeais vers l'eau pour me désaltérer quand alors je le vis.
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#4
Le temps du sang


Un ours se tenait droit devant moi sur ses quatre pattes. Immense pour le garçon que j'étais, il me fixait sans ciller. J'étais totalement hypnotisé, sans réfléchir un seul instant je me dirigeai droit vers lui. Sans aucune hésitation, sans la moindre crainte j'avançais vers le mastodonte qui me faisait face. L'ursidé se mis à grogner et à racler le sol à l'aide d'une de ses pattes. Réalisant que quelque chose clochait je m'immobilisais à l'instant même où l'ours se mit à courir.

A l'admiration qui me paralysé succédas la peur, la mort filait droit vers moi et j'attendais immobile. Un coup dans mon dos me projeta à terre. Je m'éveillai alors de mon cauchemar, levant les yeux je vis une forme orangée faire face à l'ours. Les deux imposants animaux s'observaient sans que l'un ou l'autre n'attaque. Le tigre qui me tournait le dos m'avait frappé sans m'infliger la moindre blessure. Je compris pourquoi l'ours avait fait preuve d'une telle colère, il n'avait voulu que me protéger. Saisissant ma lance je me relevai tant bien que mal en m'appuyant dessus. J'hésitais à fuir, mais je ne pouvais me résoudre à abandonner mon totem. Je rassemblai donc mes forces pour frapper. Le coup partit en direction du félin et l'atteint au flanc droit. Le félin réagis prestement en jetant de côté mais grâce à la surprise je parviens à le blesser. L'ours réagit immédiatement et se précipita … vers moi. Interloquée je reçu un puissant coup de griffe qui m'envoya valser et déchira ma chair. Cette fois-ci mon sang se mit à couler abondamment, j'atterris brutalement au sol et me recroquevilla en attendant que le coup suivant ne m'achève. Une seconde s'écoula puis une deuxième suivit d'une troisième sans que je ne reçoive la moindre frappe. Relevant les yeux je vis tigre et ours dans un combat sanglant.

J'assistais à la scène sans bouger en enrageant de ne pouvoir aider mon totem mais je refusais de prendre la fuite. Le combat s'arrêta rapidement, l'ours prit la fuite après avoir sévèrement blessé son adversaire. Profitant de l'occasion pour prendre ma revanche sur cet ignoble animal je me dirigeai vers le tigre. Mais si celui-ci était meurtri je l'étais également. Incapable de courir correctement je me trainais vers l'imposant félin. Je n'avais pas parcourus la moitié de la distance qu'il se retourna et me fixa droit dans les yeux. Loin de vouloir m'attaquer il semblait calme et se mit à boiter vers moi. Guidé par la rage je préparai mon coup, le félin s'inclina et poussa un feulement lancinant. Sans faire preuve de la moindre pitié ma lance s'abattit sur le tigre immobile. Enchainant les coups, je m'acharnai sur cette créature qui refusait de bouger jusqu'à ce qu'elle rende enfin son dernier râle.

M'effondrant, je revoyais les événements défilé devant mes yeux. L'ours chargeant dans ma direction, le tigre me projetant à terre toute griffe rentrée, l'ursiné m'attaquant de nouveau, le tigre se jetant sur l'ours et me sauvant ainsi de ce dernier …


Je regardai le corps ensanglanté du tigre, mon totem, le vrai et me mit à pleurer.
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