[Fin de la Manche III] Une nouvelle aube.
#1
Fin de la Manche III - Une nouvelle aube

Introduction du scénario final - hélion


[Image: 90908.png]“Où en sont-ils ?” demanda calmement la jeune Chaki, alors assise dans un fauteuil haut comme un homme, dont les accoudoirs étaient faits d'un orme clair et finement taillé en arabesques élégantes.


[Image: 90853.gif]“Ils ont du mal à finir de forger ce qu'ils ont à forger. Le cœur des centaures se réjouit, mais les heures sont sombres, car l'élu tarde à venir devant son peuple pour le protéger” s'amusa une seconde voix qui cette fois-ci sortit des ténèbres même de la pièce.
Deux grands yeux d'or clignèrent entre les ombres, comme l'assassine en sortait. Quelques rayons découpaient des morceaux de peau tannée, et de là, la Reine de Babylios voyait enfin la chevelure lourde et bouclée de sa fidèle conseillère.


[Image: 90908.png]“Il faudra penser à frapper dès qu'ils auront la garde baissée alors.”

La voix était désinvolte, Israa resta silencieuse. Chaki s'attardait sur ses papiers, ses yeux ne semblaient pas porter le moindre intérêt au reste du monde. Depuis qu'elle était assise sur le trône, le pays finalement n'avait pas véritablement changé. L'assassine s'en rendait bien compte. Elle était restée trop loin pour susurrer de vilains desseins à l'oreille de l'élue de Solaris. Maintenant, il fallait redresser la barre, reprendre les commandes du navire avant le prochain récif.

[Image: 90853.gif]“Le peuple ne fait que ça depuis des lustres. Ils se battent, en escarmouches serrées, en bandes désorganisées. Les héros du pays suent sous le soleil qui plombe les terres autour de la ville. Le sang pisse à droite et à gauche, embaume de son odeur âcre le moindre coin de la capitale. On trouve plus de cadavres que de merde dans nos caniveaux. Il ne faut pas seulement frapper, Noor, il faut frapper fort et vite, une bonne fois pour toute. Il faut terrasser pour en finir.”

La jeune souveraine releva cette fois-ci ses yeux clairs sur son acolyte. Jusqu'à maintenant, elle avait suivi le moindre de ses ordres avec une docilité étrange, docilité exacerbée par le fait qu'Israa avait un charisme à toute épreuve. Elle n'aurait pas fait peur à un géant de glace de l'Ingemann si seulement il n'y avait pas une fureur froide dans le fond de ses yeux, un quelque chose de glaçant qui jetait comme des éclairs furieux. Israa aurait fait peur à n'importe quel homme s'il avait vécu assez longtemps pour la regarder dans les yeux.

[Image: 90853.gif]“Tu as déclaré la guerre. Maintenant, il faut la faire, vraiment. Il ne faut pas tenir de vaines paroles; le peuple s'en sentirait sali et outragé. Tu dois tenir chaque mot que ta bouche royale prononce, car ta parole sera prise demain comme évangile si tu tiens tes promesses. Si tu ne tiens rien de tout ce que tu dis, plus personne, plus jamais, ne t'écoutera.”

La blonde se pinça les lèvres, légèrement sur la défensive. Bien sûr la brune parlait souvent avec ferveur, car elle aimait son pays plus qu'elle n'aimait sa propre vie. Si pour donner la gloire éternelle à Babylios il avait fallu mourir, alors elle aurait donné cent fois sa vie, se livrant comme victime à cent ans de torture à n'importe quel bourreau peu scrupuleux, car ç'aurait été un prix doux à payer pour son rêve le plus cher.
Cependant, Chaki semblait dubitative.

[Image: 90908.png]“Un front contre les centaures serait fou, Israa…” Chaki se mordit la lèvre d'un petit air ennuyé.



[Image: 90853.gif]“Qui parle de tenir un front ? Les centaures sont bornés et vindicatifs, stupides comme des bourriquets, têtus comme des mules. Il suffirait d'un feu de forêt et que l'on brise en mille morceaux la statue d'Aletheria pour qu'ils se suicident encerclés par le feu !” ri Israa, d'un rire carnassier, “Non, ce qu'il faut faire, c'est les submerger. Ils sont peut être forts et résistants, mais nous avons un territoire qui s'étend sur plus de deux fois le leur. Agiles et rapides, ils ne nous arrêteront pas. Une fois que nous aurons piétiné tout ce en quoi ils croient, ils ne croiront plus. A ce moment là, on leur fera signer un papier de paix. On leur laissera leur forêt de cendre, et on oubliera à jamais cette guerre stupide, pour ne plus que se concentrer sur notre propre peuple.”


[Image: 90908.png]“Et si nous perdons ?” s'enquit Chaki, peu rassurée par la jolie vipère.



[Image: 90853.gif]“Nous ne pouvons pas perdre, Noor. Nous avons quelque chose qu'ils n'ont pas.”



[Image: 90908.png]“Et qu'est-ce ?” persifla la souveraine, ses yeux croisant le fer avec les billes mordorées de l'assassine.



[Image: 90853.gif]“Un plan

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#2
Miraak a écrit :Cinq mois étaient passés. Cinq mois que Miraak assistait à distance à une succession d'escarmouches.
Il y avait beaucoup de morts, beaucoup de sang versé de part et d'autre. Des morts en héros, des morts honteuses, des morts inutiles... Beaucoup de morts inutiles.

Miraak lui même avait fait les frais de deux batailles sans aucun objectif identifiable. Dans des terres disputées mais sans le moindre intérêt stratégique. Et elles l'avaient mené à une retraite et une longue méditation au temple de Solaris.
Cela faisait déjà deux semaines que ses blessures avaient fini de cicatriser, pourtant il n'était pas retourné au combat. A quoi bon ? Pourquoi se battre sans même un espoir qu'obtenir la victoire approche de la fin des hostilités ?

Alors qu'il se tenait dans les jardins de la Cheikh' en méditation, il vit un messager sortir du palais et l'interpella.

[Image: 67.jpg]- Des nouvelles mon ami ?
***********

Quand Chaki lui donna la lettre en main propre, le jeune homme était fier. Un peu trop même. Avec ses vingt-cinq ans, il était le plus jeune de sa troupe, et si les grands parfois se moquaient un peu de son manque de barbe ou de ses grands yeux en amande, Amekhir était un bon gars. Il aurait donné sa vie à n'importe quel moment pour sauver sa ravissante souveraine, et encore plus pour sauver son pays. Son père avait été militaire avant lui, aussi il nourrissait l'ambition d'une grande carrière, un peu comme celle du héros que représentait Miraak à ses yeux.
Il en avait entendu parler, de lui, de sa guilde. Il s'étonnait toujours de sa chevelure de feu, mais Amekhir était un excellent soldat, alors il ne réfléchissait pas vraiment.

[Image: 90957.jpg]“Des nouvelles, oui, et des pas très bonnes en plus” grommela le garçon, “Jada a envoyé une lettre hier dans laquelle ils disent vouloir monter un front. La Sultane Chaki y a répondu favorablement après concertations avec les Conseillers de la cour… Nous sommes bons pour la dernière bataille je crois bien” termina le pauvre garçon. Il n'avait pas trente ans, pas de femme et pas d'enfant. S'il mourait, ce serait son seul regret. Du reste il mourrait heureux, heureux d'avoir sacrifié sa vie pour son peuple et son pays.

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Miraak a écrit :

[Image: 67.jpg]" Un front... "

Cela faisait un moment que l'on avait plus eu quelque chose d'organisé, que la guerre se résumait à des combats dispersés. Lorsque les combats avaient pris la forme d'une ligne organisée, invariablement les centaures avaient sus tirer profit de leur carrure et de leur vitesse pour briser les lignes humaines. Les dirigeants de Babylios en être conscients, il n'y avait pas de doute, la force brute n'était pas en faveur de leurs troupes. Il devait y avoir quelque chose derrière cette décision... Quelque chose de nouveau.

L'Ordre de Solaris était dispersé depuis le début de la guerre. Son Ordre avait été constitué pour répondre à des missions simples, à soutenir son peuple au quotidien, pas comme une armée. Aussi ses membres avaient-ils fait leurs choix indépendamment quand à leur manière de participer aux évènements. Miraak était seul.

[Image: 67.jpg]" Dis moi, jeune homme, où dois-tu livrer ton message ? Je t'accompagne."

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[Image: 90957.jpg]“A Jada, Messire. Je dois le remettre à la sage Alba, ce sont les ordres” répondit simplement le jeune messager, sans oser refuser l'aide de Miraak. Il attendit que l'homme fut prêt et tous deux montèrent à cheval - de très beaux étalons dont le sang pur accentuait la silhouette fine et légère. C'étaient des chevaux de course tout droit sortis des écuries royales, dont les sabots connaissaient aussi bien le pavé souple de pierres que le sable brûlant du désert.

Ils se mirent rapidement en route, et le jeune Amekhir arriva bientôt à Jada en compagnie du chef de l'Ordre de Solaris. C'était la première fois qu'il entrait dans la cité de pierre, mais il ne sembla pas émerveillé ou fasciné. De fait, il s'enfonça rapidement parmi le peuple, reconnut celle qu'on lui avait décrite, et lui donna la lettre.

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Anwaar a écrit :[Image: 100252.jpg]" Il est parti en direction de Jada, maitre Lahad."

L'homme retourna à son travail, les caisses continuaient à s'empiler. Anwaar était venu prendre des nouvelles de Miraak, le chef de l'Ordre n'avait plus donné de signe de vie à la famille depuis un moment. Solaria devenait invivable.

[Image: 100252.jpg]"Il semblait pressé."

Le voisin du jeune guerrier regarda vers le mage, une interrogation dans le regard mais si Anwaar en savait plus, il s'était gardé de le dire. Miraak était introuvable à Babylios et il avait pris son équipement. L'homme ne se serait jamais inquiété outre mesure, s'il n'y avait eu cette ambiance étrange au palais. Une attente fébrile planait dans l'air.
De toute façon, il faudrait bien aller récupérer les commandes de bois et d'onguents...

Anwaar repassa rapidement par la maison, Khalid et Solaria étaient absents, ils devaient les prévenir. Un petit mot suffirait.
Il hésita un instant avant de décrocher son armure et l'arc de Julanr. Les routes n'étaient jamais sûres. Il se mit en quête de sa femme... puis en route pour Jada !
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#3
Introduction du scénario final - homme-bête

Avant que le messager n'arrive...

Le Grand Freux passa au milieu des huttes primitives et des ruines de la magnifique Jada. Son immense plumage bleuté était couvert d'une couche épaisse de crasse, boue mêlée de sang à l'odeur putride. Il tenait dans une main le corps d'un jeune garçonnet - il devait avoir une quinzaine d'années.
Chez eux, c'était déjà un homme. Chez leurs voisins du sud, il ferait affaire d'exemple, une simple victime d'un conflit qui le dépassait, qui les dépassait tous. Les yeux obscurs de Denthe se posèrent sur Alba qui arrivait à son tour, raccrochant à son épaule son immense arbalète, trop lourde pour être portée par un homme, mais assez légère pour tenir entre ses serres aguerries.

[Image: 90959.png]“Quand en aurons nous assez, Alba ? Quand est-ce que nous allons nous réveiller et prendre de véritables décisions ?” Le ton du géant claquait comme des coups de fouet dans les airs. La Chouette plissa les yeux, d'un air qui se voulait toujours combatif, mais le cœur n'y était pas, n'y était plus. “Encore des cadavreux, encore des morts-trop-jeunes, des tués sur un autel sans nom !”
Son cri était perçant et résonna tout autour d'eux. Il jeta sans ménagement le cadavre aux pieds de la jeune femme à la chevelure d'ébène. Elle posa ses yeux de rapace sur l'enfant et ne prit pas la peine de se pencher. Son cœur se serra dans sa poitrine et elle sentit toute la culpabilité du monde se poser sur ses épaules pour mieux la broyer. Elle était la Justice, mais se sentait salie.
[Image: 90959.png]“Regarde ce que toi et tes décisions ont fait. On se terre, on se terre, comme de pauvres rats !”

Alba s'accroupit et déposa tendrement, avec une douceur infinie, ses doigts sur le visage de l'enfant. Il était mort la peur dans l'âme. Elle lui ferma à jamais les paupières, avec lenteur, et releva vers Denthe ses yeux. A ses côtés, la terrible Atawoko bombait son torse, couverte d'un sang épais et sec déjà.

[Image: 90959.png]“C'est la guerre que nous avons déclarée. Il faut cesser ces enfantillage. La Vie est une chose, la Mort en est une autre. Chaque Vie qu'Estalia sème, elle la reprend. La Vie est faite ainsi, de mort, de naissance, de pleurs et de sang, Alba, ce n'est pas moi qui vais te l'apprendre.” Alba se redressa doucement, les yeux encore vides. Pour une rare fois, elle se montrait véritablement, perdue et fragile à la fois. “Si la Justice veut que nous regardions nos frères et nos sœurs tomber sous les coups, alors nous le ferons, car nous n'avons qu'une parole, pour un seul Klah. Mais si ton cœur te dit que le sang appelle le sang, si Wismo t'a bien appris la leçon, alors tu sauras qu'il faut parfois faire taire ta tête et n'écouter que ton instinct. Ils mordent, alors mordons en retour, aussi forts que nous le pouvons.”

Debout, Alba tenait dans ses mains le bracelet du chasseur qu'un jour cet enfant avait reçu, et aujourd'hui, elle le regardait avec une mélancolie incertaine. Si elle choisissait la guerre comme Denthe l'entendait, ils perdraient beaucoup d'hommes et de femmes, mais si elle la refusait, ils subiraient, jusqu'à ce que la fin de leur peuple arrive un jour ou l'autre. Elle se pinça les lèvres et finalement, croisant le regard de chaque membre du Conseil, elle hocha doucement la tête :

[Image: 90785.gif]“La Justice entend les pleurs de son peuple. Pour chaque goutte de sang versée de la main d'un elfe ou d'un centaure, ils paieront d'une gorge ou d'un cœur ce qu'ils ont volé. Ils ont voulu la guerre, nous y avons répondu, alors nous tiendrons parole. Que chaque homme, que chaque femme, que chaque enfant qui sache tenir une dague, un couteau ou une épée, se préparent. Les Tambours résonneront jusque dans les plaines, résonneront entre les bois bruns de Pelethor. Ils ont attaqué un grand prédateur dont ils ignoraient tout. Ils apprendront à nous craindre.”

Denthe eut un sourire, alors que Reda jetait un regard au loin, ses yeux perdus dans le vague. Un esprit semblait courir dans cet autre monde, lui chuchotant à l'oreille. Le Grand Freux n'y fit pas attention et se redressa de toute sa hauteur - ainsi déplié, il était immense.
[Image: 90959.png]“La Justice a parlé. Les autres doivent savoir.”



Atawoko s'approcha, mais Alba hocha aussitôt de la tête avant de murmurer :

[Image: 90785.gif]“J'en ferai part à la Reine” sans rien ajouter de plus. La panthère avait compris et recula aussitôt, sans mot dire.
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#4
Pendant ce temps, à Babylios...

Un message fut trouvé par Fandor au crépuscule. Il s'était levé pour aller satisfaire sa vessie. Quand il était revenu, une dague noire était plantée dans son sac et une lettre marquée d'une main d'encre y était apposée. Aucun doute sur la provenance du message.

[Image: 90853.gif]
Citation :Champion de Babylios, la Main Noire vous salue !

Je sais que vous attendez depuis bien longtemps que quelque chose se passe, aussi je vous l'annonce bien avant tout le monde, nous allons bientôt mené la dernière et la plus grande des batailles de Babylios !

Mais vous, Fandor, vous aurez un autre destin si vous l'acceptez. Rendez-vous au Palais, en toute discrétion, cela va de soit. Vous et moi, nous avons des mots à nous dire.

Et tu as une arme, surtout, à récupérer, Champion.

Venez avec votre ami Dark. Lui aussi m'intéresse.

Israa
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Fandor a écrit :Fandor lut le message, un sourire aux lèvres...

Enfin, le gouvernement de Babylios passe à l'action, espérons que le plan d'Israa soit parfait... Et son arme aussi!

Il se prépara méthodiquement, attendit que la nuit soit noire, et se dirigea vers le palais, non sans faire un crochet par chez son ancien apprenti...
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Israa était assise sur une marche du palais. Elle les vit arriver de loin, tous les deux. Il y avait Fandor, elle le reconnut à sa cape, et Darkvatar. Elle les avait vu il y avait longtemps, cela même plus d'un an, mais elle se souvenait toujours de tout. Ce n'était pas pour rien que c'était un Maître Assassin de renom.

[Image: 90853.gif]“Bienvenue, messires” siffla t-elle en se relevant, souple comme une vipère, “j'ai une mission pour vous, une mission de la plus haute importance, mais je ne saurais rien vous dire avant que vous acceptiez ou la refusiez. Si vous l'acceptez, vous ne pourrez plus jamais revenir en arrière, car une fois que vous saurez, je serais obligée de vous tuer si vous reculez. C'est une mission de la plus haute importance - une mission capitale, je dirais, même.”

Les yeux dorés de l'hélionne étaient terribles, mais ils ne mentaient pas.
Cela concernait bien tout le pays, et plus encore.
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Darkvatar a écrit :Darkvatar arriva devant le palais prestement. Il ne savait trop qui chercher mais il reconnu son vieux maître, celui qui l'avait formé aux techniques secrètes de la nuit, Fandor. Il était en train de parler avec une inconnu. Il s'approcha donc et les salua d'un signe de tête. il se savait pas qui était la jeune femme, il ne l'avait jamais vu. Lorsqu'elle prit la parole, il l'écouta avec attention...

La main noire, une mission capitale... la question ne se posait même pas. Il serra le poing et le porta contre son coeur.


[Image: 324.jpg]"Damoiselle, je vis pour servir et exécuter les desseins inavoués et secrets des puissants de ce monde. Lorsque j'accepte une mission, je la mène toujours à bien, quels qu'en puissent être les dangers. Je sais que vous faites partie d'une confrérie aussi célèbre que redoutée et cette appartenance me suffit à vous accorder ma confiance. Ma main et mon poignard sont vôtre. Ordonnez et vous serez exaucés."
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Fandor a écrit :La fougue de la jeunesse... Fandor avait écouté celui qui autrefois avait été son apprenti avec un mélange d'admiration et de fierté. En effet il menait toujours ses missions à bien, mais celle-ci risquait bien d'être la plus dangereuse de toute... Et donc la plus belle!

[Image: 94.jpg]" Vous nous avez conviés et nous voici, vous pouvez compter sur notre détermination sans failles pour mener votre mission à bien. Je joins à l'enthousiasme de Darkvatar mon expérience, et mes réflexes toujours affûtés, bien que vieillissants."
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Israa eut un petit sourire en coin, et ainsi, elle ressemblait à un renard sombre aux yeux d'or. Elle passa ses doigts à sa ceinture et la posa sur la garde d'une épée courte qui ressemblait à un magnifique khepesh dans son fourreau de cuir. La garde était noire.

[Image: 90853.gif]“D'ici peu, il y aura la guerre, sur un front qui prendra tout Cassandor et ses ruines. Il y aura du sang et des larmes, mais vous n'y serez pas. Vous aurez une toute autre mission, pas des moindres, bien au contraire…” L'assassine s'approcha à pas de velours, et en effet, elle ne fit aucun bruit. “La Grande Prêtresse. Je veux sa tête. Elle sera à l'heure du glas entourée de ses prêtresses, au sein du Temple dédié à Aletheria. Je veux sa tête sur un plateau d'argent, que toutes ses suivantes soient réduites à l'état d'un silence éternel et que leur temple brûle. Après cela, vous pourrez revenir sur le champ de bataille et nous montrerons alors quelle est la véritable puissance des enfants du sud.”

Elle sait qu'elle n'a pas besoin de leur en dire davantage. Ils sont dévoués corps et âmes à Babylios, elle le sait, elle le sent - elle même transpire cette odieuse dévotion.

[Image: 90853.gif]“Des questions ?"


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Fandor a écrit :Fandor n'esquissa aucun mouvement de surprise à l'annonce de la mission, cette convocation ne pouvait pas avoir d'autre objet.

[Image: 94.jpg]" Nous ne reviendrons pas sans la tête de la Prêtresse. Mais son temple est bien gardé, comme le sera le reste de la ville en temps de guerre, avez-vous repéré une faille qui nous permettrait de rentrer sans êtres vus?"
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Darkvatar a écrit :Darkvatar ne put s'empêcher de faire un petit rictus de satisfaction. En effet lorsqu'il avait monté son grand projet pour venger les destructions de Gario et d'Eltiri, il avait évoqué la grande prêtresse comme cible car les centaures se servent de leur religion pour expliquer leurs méfaits. Mais celle qui allait devenir sa souveraine, lui avait dit qu'une autre cible serait plus intéressante, le Roi. Il n'y connaissait pas grand chose en politique, mais il comprit. Le roi mort, les centaures ont du se tourner vers la Grande prêtresse. Si jamais nous réussissons, et nous réussirons, les centaures se retrouveront sans guide, ni Roi, ni Prêtresse, sans leur masse bénite, désormais fondue. ils auront vraiment tout perdu. Comment pourraient-ils alors continuer à combattre??? Cela va détruire une bonne fois pour toute leur certitude et nous apportera une victoire facile!

[Image: 324.jpg]- "Maître Fandor, je pense qu'il devrait être aisé d'entrer dans le temple. En effet, l'armée sera à ce moment sur le champs de bataille. La ville devrait être en grande partie déserte. Néanmoins y arrivé sera un parcours long et semé d'embûche. En effet la forêt est épaisse et nous ne sommes pas habitués à marcher de longues heures dans cette végétation. En outre, nos capacités de dissimulations sont certes importantes mais très limitée dans le temps..."

Il se tourna vers cette charmante mais également redoutable jeune femme.

[Image: 324.jpg]- "A-t-on une idée de la topographie des lieux? Un plan de la ville et du temple par exemple? Pourrait-on avoir accès à du matériel comme des couteaux de lancer, des potions...?
Lors de ma précédente mission qui m'a amené en terre centaurine, nous avions pu bénéficier d'une potion faite par nos alchimistes afin de nous dissimuler. En reste-t-il une once que l'on puisse utiliser?"


Beaucoup de questions, de plans, d'idées traversaient déjà l'esprit de l'assassin. Une seule erreur et c'est la mort assurée. Il faudra toute notre détermination pour atteindre notre but pensa-t-il alors.
***********
Dans les ombres, Israa eut un petit sourire. Quelque chose d'assez effrayant, mais à la fois rassurant.
Israa était la chose la plus dangereuse de Babylios. Avec elle, le risque n'était pas permis, l'erreur non plus.

[Image: 90853.gif]“Les détails vous seront communiqués le jour dit. Du moment que j'ai votre entière confiance, ça me va. Vous en dire trop maintenant, c'est se risquer à l'échec d'un plan si bien élaboré... Et puis, j'ai quelques derniers détails à régler."

Son sourire en disait long sur sa détermination.
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#5
Près d'une tête somnolente, une dague noire était plantée. Son croc d'acier mordait le cœur d'un parchemin sur le recto duquel il y avait encore une encre fraîche apposée en forme de main.
Le message disait :

[Image: 90853.gif]
Citation :Vous dormez bien profondément, Selim. C'est dangereux, en temps de guerre.

Mais je ne suis pas là pour vous faire la morale.
Je suis là pour vous réveiller, un peu, vous secouer.

Vous êtes un homme fait pour la guerre, fait pour le sang. Vos mains sont bien sales, mais ne vous inquiétez pas, les miennes aussi, et ça n'empêche personne de vivre.

J'ai besoin de vous cependant.

J'ai une lourde épée faite pour trancher à vif les ennemis de mon peuple, et j'ai besoin dans le même temps d'un homme ayant de la voix. L'honneur, je m'en fiche un peu, je dois avouer, quant aux méthodes, il n'y a que les pauvres pour avoir des principes.

J'ai cette épée et ce besoin d'un commandant, et je ne vois pas un seul homme face à moi, sauf vous.

J'ai cette proposition qui ne peut se refuser, mais je vous l'expliquerais en détails dans la taverne Aux Six Roses, à Babylios. Si vous y êtes ce soir, peut-être même que je vous offrirais le repas.

Israa
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Selim a écrit :S'étirant comme un chat sur sa paillasse, le jeune Hélion laissa son regard caresser les nuages. Le vent chaud et léger du désert commençait à entraîner le parchemin au loin, mais il n'en avait cure désormais. Il réfléchissait à son contenu. Pour une raison qu'il n'arrivait pas à s'expliquer, tous se fourvoyaient à son sujet. Le prenant réellement pour un guerrier. Le plus sage serait encore de reprendre son existence d'errance et de contemplation à travers les dunes. Une vie simple, pour ne pas dire facile. Mais d'un autre côté ... il ne pouvait ignorer la démangeaison de la curiosité.

Avec un soupir, il se releva, et s'apprêta à se mettre en route. Il irait à cette fameuse taverne. Ne serait-ce que pour clarifier une bonne fois pour toutes que, définitivement, il était quelqu'un qui n'aimait pas la violence.
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Assise au fond de la taverne, la jeune femme ne portait rien de particulier sur elle, rien qui ne puisse dissimuler véritablement son rang et son nom. Pour autant, elle misait sur la faible intelligence des quelques gaillards qui traînaient aussi tard dans la taverne pour ne pas la reconnaître d'un seul coup d'œil.
Elle avait devant elle une pinte mais elle était remplie d'eau clair et limpide. Une autre pinte attendait en face d'elle, un bière au miel comme on n'en faisait qu'à Babylios.

La jeune femme releva vers l'adolescent - qui avait grandi, un peu, du moins elle le croyait - et ses yeux mordorés le percèrent de part en part. On ne pouvait pas prendre Israa par surprise. Elle était un de ces jolis aspics du désert, dangereuse sous ses écailles brillantes.

[Image: 90853.gif]“Seul ?” Elle haussa un sourcil, d'un air amusé, “Je suis une assassine, tu devrais tout de même te méfier un petit peu…” se moqua t-elle gentiment. Elle ne semblait pourtant pas armée sur le moment.

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Selim a écrit :Haussant des épaules avec insouciance, celui qu'il fallait bien désormais appeler un jeune homme rétorque :

-Disons que je reçois suffisamment peu d'invitations de jolies jeunes filles pour oser prendre le risque de ne pas venir accompagné ...

Le sourire est invisible derrière le chèche, mais le regard est néanmoins éloquent de malice. Déposant ses armes contre le mur, il s'assoit et se découvre le visage. Ignorant la bière, il ajoute :

-Eh bien, me voilà, comme convenu.
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Un petit sourire se dessina sur le minois clair d'Israa. Son visage était rieur, et si elle n'était pas friande de compliments, elle remarqua l'effort.
Ses doigts caressaient simplement le rebord de sa pinte, son sourire était malicieux.

[Image: 90853.gif]“Comme convenu, j'ai une épée et un poste à la tête des armées hélionnes pour toi, si tu l'acceptes. La seule condition à cette soudaine nomination, c'est la tête de ce bon roi Miléüs. Je la veux, baignant dans son sang, fraîche, sur un plateau d'argent.”

Son ton avait été calme, un peu froid cependant, alors qu'elle se redressait.

[Image: 90853.gif]“Pour ça, je te donnerais les clefs des armées hélionnes doublées de celles des armées de Jada. Toutes les troupes seront derrière toi et t'écouteront. Tu seras le Général des armées. Tu seras le Général de Chaki de Babylios…”

Elle observa sa réaction, attentive à ses questions.

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Selim a écrit :Le visage basané de l'orphelin s'imprègne d'une espèce de moue dubitative. Baissant le regard sur la mousse de sa bière, il demeure silencieux un long moment. Mais à l'instant où le silence allait devenir gênant à force de s'éterniser, il le brise :

-Et ensuite ? Je veux dire, en admettant que nous réussissions à récolter ce chef royal, où cela nous mènera-t-il ? Car c'est une entreprise qui a déjà été accomplie par d'autres dans le passé, si je ne m'abuse. Or, à voir la situation actuelle, je n'ai pas vraiment l'impression que le poignard de Farouk ait eu un ... impact politiquement pertinent, disons.
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L'assassine eut un petit sourire. C'était vrai. Miléaneus était mort, mais rien n'avait changé. Cependant, l'enjeu était désormais différent.

[Image: 90853.gif]"Il ne reste plus aucun héritier centaure qui puisse succéder au trône. Et la dernière fois, nous avons oublié de couper la seconde tête de l'hydre. Cette fois, la Grande Prêtresse n'y échappera pas. Une fois qu'ils n'auront plus ces deux rats, leur peuple sera fini et perdu, au moins le temps d'un traité qui les fera taire pour quelques siècles."

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Selim a écrit :-Parce qu'il faudra aussi occire la Grande Prêtresse par-dessus le marché ? Heureux de l'apprendre. S'il y en a d'autres sur la liste, comme par exemple des reines enceintes ou des héritiers en bas âge, je préférerais le savoir d'entrée de jeu.

Il renifle, peu convaincu.

-Et pour ce qui est de parvenir à cet objectif, quelle est l'idée, au juste ? Prendre par la force la capitale centaure ?
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L'assassine resta silencieuse quelques secondes. Ses yeux dorés semblaient chercher quelque chose chez Selim, mais il lui était difficile de percer cette solide coquille. Il y avait des hommes faciles à lire, et puis, il y avait lui. C'était pour ça qu'il était parfait pour ce poste, argua t-elle intérieurement, sans se vexer de ne rien savoir de ce qu'il pensait.

[Image: 90853.gif]“Sans tourner autour du pot, ce n'est pas exactement toi qui tuera la Grande Prêtresse, Selim” termina la jeune femme, portant finalement sa pinte à ses lèvres pour rassasier son gosier asséché d'une seule gorgée, “Selon mes éclaireurs, madame la Grande Prêtresse est en froid avec le Roi. Miléüs est un mauvais souverain, il est orgueilleux et vaniteux. La Grande Prêtresse l'est aussi, et si l'ancien roi la laissait faire sa diva, celui-là lui cloue le sabot dès qu'il le peut. Elle ne bougera pas sa croupe d'un centimètre. Elle est contre cette guerre de front, et ne veut pas risquer la vie de tout son peuple en une seule fois. Miléüs lui pense qu'il est bon à conquérir tout Andoras grâce à Adrasté. Il y croit si fort que ça en devient ridicule. Il y croit si fort qu'il commettra forcément une erreur pendant la bataille.”

Elle repoussa simplement la pinte sur la table et croisa les jambes, d'un air plus froid et sérieux qu'avant.

[Image: 90853.gif]“Pendant que tu t'occuperas de tenir le front, j'enverrais mes hommes découper la tête de cette salope de Callicéa. Dès qu'on en aura fini avec leur idole divine, et qu'on aura détruit tout bonnement leur statue et leur temple de bois, mes hommes reviendront sur le champ de bataille. Si les centaures voient leur Grande Prêtresse morte et leur forêt brûlée, ils seront furieux, certes, mais désemparés. Si d'ici là tu as le temps de tuer Miléüs avant de mourir, alors tu auras rempli une grande part dans la victoire de Babylios face à Naël'Kaldora. Si tu es encore vivant… je te promet de te couvrir d'or et de t'offrir tout ce que tu veux et oses imaginer, quand bien même serait-ce la plus inaccessible des choses.”

Elle inspira profondément et jeta un regard dur à Selim, cherchant à comprendre ce qui se tramait en lui. Israa reprit cependant après un petit sursaut :

[Image: 90853.gif]“Oh, oui, et j'oubliais. Pour ça, nous t'avons forgé quelque chose. Pour remplir ta mission, tu auras en ta possession l'arme légendaire du dieu Solaris, Tekhlys, le Croc-du-Soleil.” Sa main restait fermement posée sur la longue épée - une imposante épée à deux mains - posée sur la table. Elle était couverte d'une couverture de cuir, mais même si bien couverte, elle semblait luire et dégager une certaine chaleur. “Enfin, si tu acceptes.”

***********
Selim a écrit :-Forcément.

Le ton était des plus sceptiques.

-Une arme légendaire, la direction des opérations, et des promesses de récompenses inimaginables ... c'est beaucoup d'honneurs pour un vulgaire gamin des rues. Mais j'imagine que si je dois servir de leurre royal, il ne faut pas lésiner sur les moyens.

Poussant un soupir de lassitude, il ajoute :

-Soit, j'accepte. Je doute que nous mesurer aux centaures de front aie un meilleur résultat que ... toutes les fois précédentes, en fait. Mais comme le dit mon maître : "si on ne tente pas l'impossible, qui le fera ?"
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#6
Introduction du scénario final - elfe sylvain


[Image: 90826.png]“J'ai reçu une lettre de la Grande Prêtresse. Elle y indique qu'ils en auront bientôt terminé avec la forge. Bientôt, ils voudront faire la guerre, ma Reine” prononça calmement le haut général Eriador, plié en deux en une révérence élégante quoi qu'un peu brute.

Assise sur son trône, la blonde Silmareïn restait peu loquace. Elle jeta un regard ennuyé à son ami et fidèle protecteur et eut une moue ennuyée, déformant son minois adorable en quelque chose d'encore plus adorable - c'était du moins ce qu'en pensait Eriador.

[Image: 90826.png]“Est-ce que…”



[Image: 112.png]“Je me porte bien Eriador, ne vous inquiétez pas inutilement” coupa t-elle sans douceur, “je suis juste ennuyée. Durant votre absence, les gardes ont ramené de la frontière ouest un espion de la main noire qui se serait pris dans les filets de notre troupe d'élite. Pas d'inquiétudes : l'homme n'a pas eu le temps de sourciller qu'il était déjà traîné par les pieds jusqu'ici, il n'a pas eu le plaisir de dire ou de faire grand chose, mais tout de même, cette situation devient de plus en plus gênante.”


[Image: 90826.png]“Vous êtes ennuyée car vous avez arrêté un espion ?” se moqua gentiment le chef des armées.



[Image: 112.png]“Non. Ça m'ennuie, car il portait un message important, Eriador.”


Un long silence s'installa dans la salle du trône. La jeune reine jetait de petits regards furtifs. Elle ne semblait pas craindre pour sa vie, pourtant une épée de Damoclès chancelait au dessus de sa nuque blanche depuis le début des affrontements. Comment faisait-elle, elle, une si frêle et fragile Dame ? Eriador se demandait toujours, et cela avait forgé en lui une certaine admiration vis à vis de la souveraine. Son sang royal n'était sans doute pas étranger à un caractère aussi posé.


[Image: 112.png]“Il portait un message inquiétant. Ils parlent de guerre, oui, mais surtout de grande bataille finale. Cet espion était venu pour compter nos troupes, nos hommes disponibles. Ils veulent submerger nos forêts, la brûler pour nous en faire sortir, pour mieux nous massacrer dans la plaine. Je ne comprends pas…” murmura la jeune reine, ses yeux clairs croisant les pupilles vives de son général des armées, “... comment peut-on en arriver à avoir tant de haine ?”


[Image: 90826.png]“Demandez aux centaures, ma Reine” souffla tout bas l'elfe sylvain.

Elle lui jeta un drôle de regard et finalement se redressa légèrement, un air profondément ennuyé peignait son beau visage.

[Image: 112.png]“Il faut prévenir le roi Miléüs. Envoyez quelqu'un, et je veux que l'on renforce nos rondes autour des frontières. Qu'aucun membre de la main noire, qu'aucun sauvage de Jada ou quoi que ce soit ne passe ces arbres. Qu'on les abatte à vue. S'ils veulent la guerre, qu'ils viennent. Nous irons jusqu'aux ruines de Cassandor s'ils le veulent, et nous leur prouveront que nos flèches sont plus rapides et plus perçantes que leurs ridicules harpons.”


[Image: 90826.png]“J'irai ma Reine” prononça simplement Eriador, frappant son cœur de son poing en gage de promesse. La visage de la blonde se rembrunit :



[Image: 112.png]“Faites attention à vous, Eriador. La couronne ne saurait perdre un homme aussi inestimable que vous.” Un petit silence. “Je ne saurais le supporter également.”


Le général releva ses yeux sur la jeune femme et eut un sourire en coin qui se voulait rassurant.

[Image: 90826.png]“Vous croyez bien trop en moi pour que vous déçoive, ma Reine.”

***********

Garendil a écrit :Il était temps de revenir à Mitriath. Cela faisait des mois que Garendil n'était pas revenu dans sa ville natale. Mais ce choix n'était pas le sien, la nécessité s'était imposée à lui de faire de la forêt de Pelethor une terre où les peuples de la forêt se sentiraient en sécurité.

Jamais il n'aurait imaginer affronter un dragon, jamais il n'aurait pensé affronter des statues vivantes, et au grand jamais voyager si loin de sa forêt jusqu'au royaume des nains. Toutes ses expériences l'avaient fait mûrir, l'avait changé, transformé en quelque chose, ou en quelqu'un de meilleur.

Le moment était venu de faire son rapport à la reine Silmareïn, le reconnaitrait-elle seulement tant il avait changé depuis leur dernière et unique rencontre? Il l'espérait secrètement...

Lorsqu'il pénétra dans l'Arbre royal, les gardes s'écartèrent avec respect, son allure de guerrier aguerri témoignait plus que des mots de son travail pour le peuple sylvain. La souveraine aux cheveux d'or achevait une conversation avec le chef des armées, que Garendil avait eu l'occasion de côtoyer lors de l'incursion d'hommes-bêtes et d'Hélion dans la forêt.

[Image: 649282Sanstitre.jpg]

Avec déférence il s'inclina devant ce noble comité et d'une voix claire commença:

[Image: 434.jpg] "Venta ma Reine, votre serviteur s'en revient de la mission que vous lui avez confié..."

S'apercevant du trouble dans son regard, il poursuivit :

[Image: 434.jpg] "... mais peut-être que d'autres affaires plus urgentes requièrentvotre attention. Ma lame peut-elle à nouveau vous servir?"

Garendil sentit à cet instant qu'il ne profiterait guère de la quiétude de sa ville maternelle...
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Ilmyr a écrit :Ilmyr fit un signe de tête aux gardes qui attendaient à l'entrée de l'Arbre Royal. Il continua son chemin à l'intérieur avec calme malgré le capharnaüm ambiant. On aurais cru une fourmilière et cette agitation ne présageait rien de bon.

Arrivant dans la Salle du Trône, il se mit sur le côté, les bras bien en vue pour ne pas inquiet les gardes. Il assistait de loin à des discussion animé surement d'ordre militaire. Dans ce tumulte, une seule personne affichait un calme et une volupté majestueuse : la Reine.

Ilmyr attendait. Comme Garendil, comme tous les Sylvains que la Reine ordonne afin de la servir.
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Linuviel a écrit :Depuis combien de lunes Linuviel n'était-elle plus retournée à Mitriah. Elle en avait perdu le compte mais les arbres changèrent plusieurs fois leurs feuilles durant son absence. L'odeur et la vue des siens ne lui manquait nullement bien qu'elle ne cherchait pas à les éviter consciemment. Non elle n'en ressentait simplement plus le besoin. Les contingences et problèmes de son peuple s'étaient peu à peu effacés. Le langage même de son peuple ne s'était plus fait entendre depuis longtemps. Les animaux emplissaient ses journées et des taches simples constituaient son ordinaire.

C'est au cours d'une de ces soirées sans but précis, qu'une hulotte se posa près de Linuviel. Ses grands yeux l'observèrent un long moment. "Hou, hou, hououououououou" se mit-elle à hululer. Linuviel tendit l'oreille car il lui sembla reconnaitre un appel particulier. En effet après quelques instants elle entendit distinctement 'rentrer ... rentrer'.. Linuviel ne pouvait entrer plus en contact avec la hulotte qui bien que de taille adulte n'avait pas plus de quelques mois et ne pouvait s'exprimer plus clairement. Seul un druide pouvait lui envoyer ce message mais pourquoi utiliser une hulotte si jeune. Une impérative urgence devait guider l'expéditeur pour prendre tant de risque.

Linuviel se devait d'éclaircir ce mystère. Elle décida d'utiliser sa pierre de retour pour retourner à Mitriah. Elle obtiendrait certainement des réponses une fois sur place. Une certaine effervescence animait la capitale elfique et Linuviel décida de ce rendre à l'arbre royal car elle entendit plusieurs elfes faire référence à la reine, au capitaine des armées et à la guerre
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Galadriel a écrit :Galadriel pensait ses blessures au temple, pendant que des sylvains commençaient à s'agiter devant l'arbre royal. Eriador était en discution avec la reine.
Des rumeurs parlaient d'espion, de guerre.

Comme toute bonne sylvaine, elle alla au plus près des ragots et se dirigea au niveau de l'arbre royal où elle trouvait déjà Garendil, Ilmyr et Linuviel. Il semblerait que la guilde des Quendi serait présent quelque soit la mission à réaliser.
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Hélias a écrit :Arrivant devant la porte de l'arbre royal, Hélias se sentait de plus en plus nerveux.
Habitué à vivre au grand air, l'idée même de se trouver au sein d'un regroupement important dans un milieu clos et qui plus est, à proximité de la reine et de son entourage, lui faisait déjà tourner la tête.

Seule la menace sur Mitriath et l'écho d'une bataille finale avait pu le faire revenir au pas de course à la capitale elfique.
Les différentes escarmouches auxquelles il avait pu participer lui avait permis de mieux connaître les ennemis de son peuple et de voir que cette guerre ne pouvait plus s'arrêter par la seule diplomatie.

Conscient que la bataille décisive qui s'annonce avait pour enjeu la survie des elfes dans la forêt de Pelethor, Hélias était prêt à sacrifier jusque sa vie pour que des elfes puissent encore vivre en harmonie au milieu des arbres qu'il aime tant.

Inspirant profondément, il franchit la porte de l'arbre royal.
Le hall principal était déjà bondé d'elfes ayant répondu à l'appel de la reine, voyant des visages connus, Hélias se faufila pour rejoindre ses amis.
Bien entendu, sa guilde, les QUENDI, avaient répondus à l'appel ainsi que les miséreux de notre Dame des larmes mais pas seulement.
Hélias savait que d'autres attendaient et surveillaient aux abords de la cité elfique.
Les craintes d'hélias s'envolaient au vu de la mobilisation de son peuple. Nos ennemis pouvaient venir, les elfes sylvains sauront les recevoir.
***********

Vylkine a écrit :* Vylkine avait entendu parler de certaines intrusions d'ennemis ou d'autres choses qui rôdaient dans la foret de Pelethor... Suite à ces rumeurs de nombreux Sylvains se rendirent à l'Arbre Royal afin d'y apprendre de plus sérieuses informations...

Certains compagnons de route décidèrent de former quelques groupes afin de protéger les accès de la ville et de collecter des renseignements...

Le rodeur dirigea sa course à l'Ouest de Mitriah...*
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#7
Introduction du scénario final - centaure

Un messager vient remettre un petit papier délicatement plié.
L'écriture était pourtant vive, nerveuse, presque trop.

[Image: 90886.jpg]
Citation :Adrasté,

Mes éclaireurs savent où vous êtes, aussi ne vous étonnez pas de voir qu'ils vous trouveront plus facilement qu'un rat ne trouve un grain d'orge dans une grange.

Je ne déblatérerai pas : l'Armure forgée pour le Champion d'Aletheria est enfin prête, polie et brillante. Elle vous est promise, en échange de quoi, il faudra me rendre un simple petit service. Rien de grave, rien de plus que ce vous faites en temps normal.
A cela près que je vous donnerai une armée entière.

Je veux la tête de Chaki de Babylios.
Si vous me la donnez, je vous offrirai tout ce que vous avez toujours désiré.

Roi Miléüs
***********

[Image: 90886.jpg]“Le bilan est plutôt réjouissant” murmura Miléüs en avançant sur la carte un pion blanc. La toile griffonnée représentait tous les recoins d'Andoras - du moins de l'ouest du continent d'Ecridel. Il y avait là les hautes murailles de la Cité Holdar, imprenable et inaccessible. Plus au sud, les hélions étaient encerclés. Les positions elfiques s'étaient renforcées, personne ne passerait.


[Image: 90414.jpg]“Ce n'est pas ce que j'appelle réjouissant” grinça des dents la Grande Prêtresse fraîchement arrivée. Derrière elle, deux prêtresses qui servaient le cortège saluèrent simplement le Roi et sortirent de la pièce en silence, refermant derrière elle la lourde porte de bois sombre.


[Image: 90886.jpg]“En quoi ne serait-ce pas réjouissant, Grande Prêtresse ?”

Un sourire malfaisant torcha le visage de l'équidé qui jetait dès lors un regard provoquant à cette dernière. Ces derniers mois, ils n'avaient eu cesse de s'entrechoquer. Depuis la mort de Milanéus, toutes les choses qui s'étaient bâties s'effondraient petit à petit. Elle n'avait pas confiance en lui. Ce n'était peut-être que de la jalousie, car depuis l'accession de Miléüs au rôle de roi, les choses allaient de mieux en mieux. Les centaures tenaient des positions de plus en plus osées sur la plaine. Jamais leur armée n'avait été si crainte, elle qui était si peu militaire à en regarder les corps elfiques.

[Image: 90414.jpg]“La forge est enfin terminée” finit-elle par répondre sans ajouter un mot, résignée d'une certaine façon.



[Image: 90886.jpg]“Par Aletheria, c'est par-fait !” répondit-il, mais il ne semblait pas étonné. Peut-être qu'il savait.

Du reste, la Grande Prêtresse ne partageait qu'assez peu son avis. D'ailleurs, elle se demandait même si Miléüs se rendait compte qu'à force d'orgueil et d'envie, ils finiraient par faire sombrer le peuple centaure tout entier. La Grande Prêtresse avait certes ce caractère dur des femmes qui en ont à revendre, mais elle voyait bien que le nouveau roi n'avait pas le caractère de son frère et qu'il était moins emprunt de la sagesse de la Déesse. Elle-même succombait au vil péché de la colère bien souvent, mais toujours elle s'en mordait les doigts et prier pour que son cœur se calme enfin, et une fois la tempête finie elle finissait par regretter amèrement.

[Image: 90414.jpg]“Il ne faut pas succomber à la haine et à l'envie” murmura t-elle calmement. Dans la nuit, elle avait rêvé d'une lune rouge. Elle n'aimait pas cette idée. Elle s'était sentie mal depuis, mais son autorité était en baisse, comme elle avait fait autant de mauvais choix qu'elle avait pris de décisions. “Si nous attaquons, nous perdrons Miléüs.”


[Image: 90886.jpg]“Pfft ! Foutaises !” Il agita sa main comme pour chasser les mauvais augures, “Nous gagnons sur le terrain, de plus en plus. Bientôt, nous détruirons les dernières forces hélionnes. Il suffira de trancher la tête à cette sale engeance de rat qu'est Chaki de Babylios, et il n'y aura plus rien pour la remplacer sur le trône. Leur petit pays de sable ne brillera plus jamais sous l'insolent Soleil et sera plongé dans une nuit obscure éternelle.” Les yeux du roi brillaient d'une lueur malsaine, “N'est-ce pas là ce que vous vouliez ? La fin des hélions et de leur culte stupide ? Que deviendra leur foi quand nous aurons tué leur Reine ? Que deviendra ce Soleil flamboyant dans leurs yeux quand on leur montrera que seule la Lune vainc, qu'elle éclipse tout, même les rayons de l'astre de midi ?”


[Image: 90414.jpg]“C'est ce que je veux, mais ce n'est pas votre vœu, Miléüs” rétorqua froidement la Grande Prêtresse. La colère montait en elle, si bien que ses mains tremblotaient. Ses yeux clairs étaient désormais noirs de colère et jetaient comme des éclairs froids.


[Image: 90886.jpg]“Le pouvoir” répondit le Roi, avançant cette fois un nouveau pion sur la grande carte, d'un calme sinistre, “le pouvoir est la seule chose qui m'ait jamais intéressé. Mais mes intentions ne vous intéressent pas. Seule la fin compte, Callicéa. Non ?”


[Image: 90414.jpg]“Votre soif nous mènera à notre perte” répondit-elle simplement.



[Image: 90886.jpg]“Et qui vous l'a dit ?”

La Grande Prêtresse le fixa, et ne répondit pas. Il devait s'en douter, mais aussi croyant était-il, Miléüs se fichait bien des mises en garde du pouvoir qui rongeait la moitié de ce qu'il aurait pu avoir. Elle était un élément gênant. Un second pouvoir, une seconde main. Il aurait pu vouloir la caresser dans le sens du poil, mais elle était une femme forte et indépendante. Elle avait cependant une faiblesse : elle était vindicative, trop pour résister à l'envie de parler quand il aurait mieux valut se taire.
Miléüs en avait profité. Elle avait fait des erreurs, de nombreuses erreurs. Elle payait le prix de sa naïveté.

[Image: 90886.jpg]“Les hélions comptent brûler la forêt d'ici peu. La Reine Silmareïn a attrapé un espion. Ils pensent attaquer dans deux semaines. Nous avons une armure de Champion à donner à un Champion dans le peuple et une armée à monter avant ça. Nous avons un plan de guerre à établir, et un peuple tout entier à écraser, à anéantir.”

Callicéa ne cilla pas. Ses yeux se portèrent sur la carte. Chaque position y était particulièrement bien notée.

[Image: 90414.jpg]“Pour votre Champion, se pourrait-il que…”



[Image: 90886.jpg]“Je vous avais demandé de lâcher la bride, je crois, Callicéa” il ne l'appelait plus par son titre. La Grande Prêtresse fronça légèrement les sourcils, ses joues rougissaient sous la colère qui grimpait en elle, “alors ne bondissez pas trop haut quand vous entendrez le nom du Champion.”


[Image: 90414.jpg]“Je ne comptais pas bondir” gronda t-elle.



[Image: 90886.jpg]“Adrasté.”


La Grande Prêtresse resta muette et ses yeux s'écarquillèrent sous la pression. Etait-ce elle ou son myocarde refusait de marcher ? Elle chancela mais ne tomba pas. Ses lourds sabots tenaient en place son corps immense de centaure, même si elle y sentait des fourmis, signes de détresse.


[Image: 90414.jpg]“Adrasté ? Mais elle est…”



[Image: 90886.jpg]“Elle s'est dressée contre la volonté divine, il est vrai. En ne respectant aucune règle, elle a violé ce qu'il y avait de pire ici bas. Mais… Soyons honnêtes, Callicéa, il n'y a qu'à elle que cette armure irait, n'est-ce pas ? Elle a la volonté dans les yeux et voue depuis le début un amour indéfinissable pour sa patrie. Elle vie au rythme de la guerre, donne la mort aux mécréants. Je suis certain qu'Aletheria comprendrait et lui pardonnerait ses erreurs, au nom du bien général.”

Le roi Miléüs venait de déplacer son dernier pion, mettant en échec et mat la Grande Prêtresse qui le fixa d'un air terrible. Sa gorge se serra brusquement, et elle sentait sa tête lourde. La Lune Rouge. Était-ce pour son peuple ou bien pour les ennemis ? Peut-être que la démone aux cheveux blancs arriveraient à massacrer un peuple entier. Peut-être que non. Peut-être que…

[Image: 90414.jpg]“Je n'ai pas mon mot à dire j'imagine” répondit Callicéa finalement, d'une voix basse et chargée de rancoeur.



[Image: 90886.jpg]“Aucun” rétorqua joyeusement Miléüs, guilleret et vainqueur, “Elle a été convoquée. Elles ne devraient plus tarder. Elle et l'armure, j'entends.”

***********

Adraste de Sid'Alteh a écrit :Depuis combien de temps maintenant ? Combien de mois passés aux frontières, au-delà des lignes ennemies, perdue dans l'enfer moite d'une jungle humide ou à s'enfoncer dans les sables rapides du désert hélion.

Partout elle avait vaincu. Face aux Miséreux, Hélions et Hommes-Bêtes tombaient comme des mouches. La guerre leur avait appris à être brutal, décisif, efficace. Et pourtant, toutes ces escarmouches n'avaient pas eu autant d'impact qu'escompté. Bien sûr, les aventuriers ennemis devaient commencer à être démoralisé de se faire casser les os sur base régulière, mais une guilde, aussi puissante qu'elle fût, n'avait pas les ressources pour à elle seule faire plier une nation.

Mais tout cela allait changer.
Elle allait enfin obtenir les moyens dont elle avait besoin pour mener à bien sa mission. Son long exil allait enfin porter ses fruits. Le Roi avait tenu parole.

Et c'est ainsi qu'Adraste l'exilée fit son entrée dans la capitale, impassible, dépassant garde et badauds jusqu'au Palais Royal. Une fois entrée, elle vint directement saluer le Roi.

« Sire, je suis honorée par la mission qui m'est confiée. Comptez sur moi pour vous ramener la tête de cette perfide hélionne sur un plateau »
***********

Dorémi a écrit :Dorémi était en ville depuis quelques lunes, suite à un combat contre une horde de Holdar. La cité semblait plutôt calme, la forge ne faisait plus de bruit, serait il possible que l'arme du champion soit enfin finie.
Le centaure se dirigea vers la forge lorsqu'il croisa Frerïn, ce dernier semblait plutôt fier de son travail mais il ne pouvait rien dire, la démonstration de son talent se fera sur le champ de bataille.

Dorémi se dirigea vers le palais afin de savoir quand la bataille allait commencer et quand l'arme du champion pourrait montrer toute sa puissance. Le centaure voulait voir ce qu'il avait aidé à construire.
Arrivé à l'entrée du palais, il se dit annoncer aux gardes afin de savoir s'il pouvait entrer ou si une réunion était déjà en cours.
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#8
Le silence plombait l'atmosphère. Les yeux d'ambre de la Grande Chouette transperçaient sans pitié les deux jeunes femmes qui se tenaient en face d'elle. Reda, la Lieuse-d'âme, se tenait aux côtés de la Justice de Korri. Toutes les quatre représentaient les hommes-bêtes et les hélions; elles avaient le pouvoir qu'aucun homme sur cette terre ne détenait à ce moment précis.
Celui de décider de la mort, ou non, de leur peuple.

[Image: 90961.png]“Il y aura d'ici une lune une grande bataille” commença simplement la Louve, “elle se tiendra sur les berges sud du fleuve qui sépare notre monde du leur. C'est au niveau de ce fleuve que sera versé le sang neuf et frais d'Andoras.”


[Image: 90908.png]“Au niveau de Cassandor, c'est une idée” reprit simplement la blonde qui apportait à ses lèvres une petite tasse de thé. Ses yeux magnifiques et bleus scrutaient en silence les trois autres têtes. “Mais cela risque de nous coûter beaucoup si l'on se trompe. Acculés contre le fleuve, nos hommes en armure couleront, et les autres, quant à eux, crouleront sous les coups sans retraite possible. Les centaures ont l'avantage de leurs corps de chevaux. Nous n'aurons l'avantage que d'une nage peu assurée.”

[Image: 90785.gif]“Nous n'aurons pas besoin de plus. Cet affrontement ne sera pas gagné. S'il a lieu, nous avons déjà perdu” parla calmement Alba, dont le sourire était triste, “si une guerre a lieu, nous perdrons ; même si nous gagnons la bataille, nous perdrons. Là n'est pas la question.”


[Image: 90961.png]“La question principale est de juger quand et où il faut frapper. Les hommes sont des moutons sans cervelle. Coupez une tête et vous gagnerez la guerre. Faites leur peur, et vous gagnerez leur respect.”


[Image: 90853.gif]“Vous proposez quelque chose d'autre que l'affrontement ?” murmura pour la première fois Israa dont la masse hirsute de cheveux noirs retombait mollement sur son front, cachant ses yeux d'or.


[Image: 90961.png]“Nous proposons l'intimidation. Nous sommes des sauvages aux yeux des autres, et nous serons des sauvages dans la bataille. Nous érigerons un champ sinistre, faits de pals de bois vernis de sang animal. Nous respecterons à la lettre les rites mortuaires, mais nous apporterons les ailes sombres du corbeau sur le champ de bataille, en espérant qu'il ne faudra pas plus pour les faire frémir de peur.”


[Image: 90853.gif]“Et vous pensez que cela suffira ?” se moqua gentiment la brune, devançant la reine blonde.



[Image: 90785.gif]“Je l'ignore. Seul le Grand Freux peut le savoir…” répondit sagement Alba.




(...)

Montée sur un immense Loup noir, Reda se tenait en arrière du cortège qui retournait à Jada. Des pas lourds de cerf se firent entendre, mais elle n'eut pas à tourner la tête. Elle avait entendu Alba arriver, et son parfum de groseille que la bise répandait comme un halo doux autour d'elle.

[Image: 90785.gif]“Quelque chose ne va pas ?”


La Louve ne répondit pas. La Lieuse d'âme regardait au loin, mais il lui semblait que quelque chose n'allait pas. Ses yeux dorés cherchèrent la lune, mais elle n'était pas ronde ce soir. Cela la rendit encore plus triste… Finalement, elle murmura :

[Image: 90961.png]“Celle à la couronne noire a le cœur d'un dragon, fort et majestueux, mais son âme est corrompue par l'envie. Elle prépare quelque chose de terrible que seules les ombres peuvent comprendre. Son cœur brille de bonté envers les siens, mais elle veut dévorer le monde en réalité.”


[Image: 90785.gif]“Tu t'inquiètes ?”



[Image: 90961.png]“Je ne m'inquiète jamais, je réfléchis seulement” répondit un peu plus durement Reda, “le destin est déjà scellé, qu'on le veuille ou non.”

Le loup noir reprit une allure décente, laissant Alba derrière, dans l'incompréhension.
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#9
Le palais centaure avait quelque chose de rustique, mais Eriador était venu de nombreuses fois, aussi ça ne le marqua pas vraiment. Ses yeux émeraude jaugèrent la fréquentation, et il se surprit à ne croiser que quelques gardes flanqués d'un sourire joyeux. Les choses allaient bien visiblement. Eriador aurait aimé que ça fut ainsi pour toujours.
Le général des armées elfique fut reçu par Miléüs plus tard dans la journée, si bien que l'elfe eut le malheur de trouver le temps long. Pour un être immortel, quelle ironie, pensa t-il.

[Image: 90886.jpg]“Enfin arrivé, mon ami!” s'exclama Miléüs, à peine le capitaine eut il passé le seuil de la salle du trône.



[Image: 90826.png]“Depuis peu de temps” mentit savamment l'elfe, “mais j'ai une nouvelle assez sinistre à rapporter. Une nouvelle qui ne nécessite aucun garde et aucune oreille attentive.”

Le roi-centaure agita sa main comme s'il avait été bon prince, et rapidement les gardes sortirent, refermant derrière eux les portes de bois gravées par les meilleurs artisans de la capitale. Toutes étaient décorées de fines feuilles d'argent déposées à même le bois.

[Image: 90886.jpg]“Qu'est ce qui peut bien vous faire si peur, Eriador ? Partout on vante votre cœur brave, et là, vous m'apparaissez bien pâle…” se moqua Miléüs dans son trône adapté.


[Image: 90826.png]“La guerre aux portes de mon pays, la mort au sein de mon peuple, seigneur, voilà ce qui devrait effrayer tout citoyen, tout général et tout bon roi d'une nation…” moqua en retour l'elfe.


[Image: 90886.jpg]“À quoi bon craindre quand on peut vaincre ?” rétorque aussitôt le centaure, son ton devenu plus dur.



[Image: 90826.png]“Les sentinelles du Sud ont mis la main sur un message de la Main Noire. Le message indiquait la volonté de mener un bataille dans la plaine. Une dernière bataille. Les troupes des royaumes vont sortir de leurs nids et comme une nuée d'insectes, nous submerger en nombre jusqu'à l'épuisement et la mort.”


[Image: 90886.jpg]“Pfft!” ricane le roi-centaure, “ils ne peuvent rien contre le Royaume d'Argent! Avec Adrasté en tant que championne et avec mon peuple assoiffé de victoire, que risquons-nous ?”


[Image: 90826.png]“La défaite, mon seigneur…” murmura tout bas Eriador qui comprenait enfin pourquoi la Grande Prêtresse n'était plus ici même.



[Image: 90886.jpg]“Vous me dites que je pourrais perdre ? Est-ce une menace ?”

Un long silence s'installa entre les deux hommes. Eriador serra les dents pour ne pas être cinglant et se redressa légèrement, se raclant la gorge, prenant le temps et le soin de peser ses mots.

[Image: 90826.png]“Loin de moi cette idée. Juste une mise en garde, Seigneur. Mais si vous êtes assuré d'une victoire écrasante, les elfes de Pelethor sauront respecter notre alliance.”


[Image: 90886.jpg]“Vous la respectez déjà à tenir un véritable siège à Babylios auprès des miens et je vous en suis reconnaissant.” Ses mots paraissaient difficiles à dire, à en voir par la grimace déformée de l'homme. “S'il y a une bataille au sein de la plaine, j'en serai. Nous nous y verrons.” termina finalement le roi-centaure, clôturant un dialogue qui semblait l'ennuyer.

Eriador fit une révérence et se retira en silence. Les portes s'ouvrirent de nouveau et le capitaine elfe tomba nez à nez avec le héraut du temple, Astréos, et la Grande Prêtresse, Callicéa.
La grande prêtresse salua l'elfe mais ne s'arrêta pas. Les portes se refermèrent derrière elle. Astréos attendit également son tour d'audience sans doute.

“Salutations à vous, capitaine de Pelethor !”

[Image: 90826.png]“Mes salutations, Astréos. Vous n'êtes pas au Temple ?”

“Non, les sagittaires sont partis vers les affrontements il y a deux jours. Les paladins du Temple et moi-même iront d'ici demain. Mais avant cela, j'ai besoin de m'entretenir avec le roi…” pesta le centaure qui ressemblait davantage à une montagne qu'à un homme dans son armure rutilante.

[Image: 90826.png]“Ils suivent la route de nos troupes également. Vous avez reçu le message de la Reine.”

“Oui. Cela a fait parler. Mais c'est ce que préfère faire Miléüs. Parler…” maugréa à voix basse le paladin.

[Image: 90826.png]“Hélas !” répondit sur un ton amusé le capitaine alors que les portes s'ouvraient de nouveau, “nous nous recroiserons sur le champ de bataille. En attendant, bon courage.”

“Vous également.”

Eriador s'effaça finalement sans un mot. Il ne comprit pas pourtant la capitale centaure était si calme, si paisible.
Le calme avant la tempête ? L'elfe ne prit pas la peine de se poser davantage de question et grimpa sur le dos de sa monture avant de disparaître.
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#10
Assise dans un fauteuil fait de cuir, Chaki jeta un regard à travers les grandes baies de Babylios. Au loin,on voyait la progression lente quoi que calculée des centaures et des elfes.
Pourtant, la Cheik'h ne semblait pas inquiétée. Tout semblait prévu.

[Image: 90908.png]“Est-ce que la situation ne pourrait pas être meilleure ? Nous n'aurons même pas vraiment à faire diversion, voilà qu'ils s'offrent à nous en bonne et due forme. Tu ne trouves pas ça ravissant ? C'en est presque trop… facile.” marmonna la blonde en refermant un livre antique de savoir hélion sur ses cuisses.


[Image: 90853.gif]“Il faudra penser à les remercier” rétorqua Israa, sur une note plus sobre.



[Image: 90908.png]“Nous n'en sommes pas encore là. Nous perdons du terrain, mais il faudrait ne pas en perdre davantage, avant que la situation ne nous étouffe. Dans le désert nous avons l'avantage… bien plus qu'en foret contre les elfes.”


[Image: 90853.gif]“Ne perdons pas l'avantage en attendant trop longtemps.”



[Image: 90908.png]“Tu as hâte?”



[Image: 90853.gif]“Plus que jamais je veux sentir le sang de leur pythie sur mes mains.”



[Image: 90908.png]“Alors va. Et ramène moi sa tête."

Un petit sourire passa sur les lèvres de l'assassine.


[Image: 90853.gif]“À vos ordres…”



***
*

[Image: 90886.jpg]“Alors ? Qu'en est-il ?”



“Les troupes reculent mon Roi” répondit platement Astréos, “elles nous rejoignent aux portes du désert afin que toutes les troupes soient réunies.”


[Image: 90886.jpg]“Adrastée est déjà sur les lieux ?”



[Image: 90826.png]“Dans le désert lui même” précisa Eriador.


Les deux centaures en armure marchaient paisiblement dans la plaine. Un long défilé étrange qui mêlait centaures armés et elfes montés pour certains sur des cerfs aux bois décorés de lierre et de fleurs, de véritables destriers de guerre.
Par ci, par là, les elfes guettaient la plaine mais rien ne bougeait. On entendait seulement le pas lourd des sabots forestiers et le cliquetis des fers d'argent bénis.
Il manquait la Grande Prêtresse dans le long défilé. C'était ce que nota Eriador, jetant un regard à la délégation centaurine. Était-elle absente volontairement ? Les centaures semblaient bien le vivre. Depuis la perte du champion, sa réputation était en berne. Une pauvre âme esseulée et endeuillée. Il y avait une certaine tension entre elle et Miléüs , tension que cherchait à apaiser Astréos sans succès.

[Image: 90826.png]“Callicéa ne se sentait pas l'âme du combattant ?”



[Image: 90886.jpg]“Cela fait longtemps que Callicéa n'a plus l'âme de rien. Pas même d'une grande pretresse” marmonna le roi-centaure sans ménagement. “Elle garde la cité avec les vieux et les enfants. Une aussi frêle femme ne devrait pas avoir à venir au front.”

Le capitaine ne répondit pas. Le ton était assez méprisant pour qu'il ne se sente plus si concerné par ces affaires.
Ses yeux émeraude se posèrent finalement sur le cerf blanc à l'allure princière. A l'image de son père, Silmareïn avait insisté lourdement pour participer à la bataille. Si sa vie était mise en péril, elle laisserait le pays entier sans héritier, aux mains de la suprématie d'Asteras. Eriador ne se sentait pas à l'aise mais il n'était qu'un simple soldat.

*
***

Drapée sous une longue cape brune, l'ombre avançait entre les arbres, suivie de près par deux autres ombres. Les pas étaient rapides et soutenus, comme s'ils avaient été coursés par quelques diables.

***
*

Tout le Conseil était là et plus encore, tout Korri attendait, tapie dans la plaine. Au dessus du ciel, un rapace tournait en rond de nuit, ses yeux noirs perçant l'obscurité pour mieux apercevoir en contrebas les troupes centaures.
Quand l'oiseau redescendit, ce n'était qu'un peu plus loin en arrière, disparaissant aux yeux des elfes pour mieux se fondre dans les ombres.
Avant de toucher le sol, les plumes laissèrent place à des pans de peau claire et deux grands yeux noirs de jais encadrés par une chevelure fine, une cascade d'encre abyssale.

[Image: 90785.gif]“Ils sont là. Le Roi, la Reine. Comme prévu, la Grande Prêtresse n'est pas là. Il faut attendre un signe, et ce sera le bon moment.”
Le Grand Freux eut un sourire en voyant la Justice de Korri remonter sur l'immense cerf blanc qui lui servait depuis toujours de monture. Sa robe parfaite jurait quelque peu avec les taches de la chouette.

[Image: 90960.png]“Que le Seigneur de Guerre se tienne prêt !” tonna la voix de la jeune Atawoko qui se tourna vers Eldritch.



Belial a écrit :Le tigre bleu se tenait aux cotés d'Eldritch, depuis son retour du laboratoire des morts où un ancien mal avait été vaincu, un tourbillon d'évènement semblait emporter tout sur son passage ..
Les feux des rancoeurs et de la guerres redoublaient d'intensité, et l'embrasement était devenu total

La situation était devenue totalement incontrôlable .. et c'est avec résignation que le Sage l'avait accepté.
C'est avec une grande tristesse qu'il apprit la mort du roi Mélénaus, il avait pu déceler un roi intelligent et avec une certaine modération.. sa mort n'aura que précipité le chaos en donnant la part belle aux fanatiques

En entendant l'appel Atawoko , l'ultime dénouement semblait proche... le conflit se terminerait il par cet assaut ?
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#11
Ça a commencé il y a longtemps, pensa Denthe en jetant un regard sur les hommes qui ne se tenaient désormais plus qu'à quelques dizaines de mètre, et c'est aujourd'hui que ça doit se finir, pour le bien de tous. De tous.

La charge furieuse des hommes-bêtes montés sur leurs immenses cavales s'empala de plein fouet dans le flanc gauche de la bataille.
Les centaures ne les virent pas venir, du moins pas assez vite, ce fut rapide et violent.
Il y eut un cri, puis un autre, et les corps des hommes et des femmes bientôt s'embrassèrent sans douceur, dans des chocs de chair et d'os, des gerbes de sang. Les muscles se bandaient sous chaque peau, fine ou tannée cela n'avait pas d'importance, mais il fallait frapper fort et juste dans tous les cas.

Les hélions étaient assiégés depuis une bonne heure quand le Seigneur de guerre, le loup Eldritch, prit la décision de lancer toutes ses troupes dans la mêlée, assuré qu'aucun renfort ne viendrait par derrière. Le peuple du désert attendait avec impatience le support de leurs alliés et c'est un grand regain d'énergie et de fureur qui traversa tous les enfants de Solaris quand ils virent la grande chouette blanche survoler la bataille.

Chaki, la première, leva sa main comme un salut, mais il se voulait sec. La jeune Cheik'h n'était pas au front, mais ses yeux clairs ne voyaient que trop bien ses soldats et les lames de ses ennemis. Deux fils de Solaris se tenaient autour d'elle et déviaient chaque projectile, formant autour de leur dirigeante des boucliers lumineux.
Rien ne semblait pouvoir l'atteindre. En contrepartie, elle rugissait comme une véritable lionne, encourageant et haranguant son peuple.

Elle contrastait bien trop avec la rigidité apparente de la reine elfe.
Silmareïn, son homologue elfique, se tenait bien droite sur son élan de guerre elfe et jetait régulièrement une salve de flèche dans les troupes ennemies, veillant d'un œil serein et doux son Général des armées.
Eriador, au coude à coude avec Astréos dans la bataille, ressemblait à un diable qui agitait sans mal ses deux lames d'agate. Aucun homme-bête n'avait su briser sa défense, et il ne faisait aucun cadeau. Son visage était bientôt si couvert de sang qu'il devait frotter ses yeux du dos de sa main pour y voir quelque chose.

Cassandor, à leurs pieds, regardait d'un œil blême la scène, qui ressemblait à s'y méprendre à un écho lointain, une scène bien familière et triste. Les ruines ne disaient rien, mais les murs, sans avoir de bouches, avaient des oreilles, et c'était encore là une mélodie sinistre et lugubre qu'elles entendaient, lasses et impuissantes.


* * *

« Nous y sommes presque » pensa l'ombre aux yeux d'or.
Derrière elle, deux autres ombres tentaient de suivre la ténébreuse, sans répliquer. Ils étaient obéissants comme des hommes dévoués à leur peuple et à la « bonne cause », et c'était justement pour cela qu'Israa les avait choisis.

Naël'Kaldora étendait ses hauts piquets de bois comme une forteresse d'une ancienne époque. L'assassine n'y prêta aucune attention. Elle contourna par à l'est, restant à couvert dans la forêt, et piqua vers le nord. Devant le visage surpris d'un de ses deux compagnons, elle ricana d'un air mauvais, dévoilant deux fines canines blanches :

[Image: 90853.gif]« Elle est en train de prier, comme n'importe quelle mère prierait pour son fils partit à la guerre. La seule chose qui diffère, c'est qu'elle ne s'attend pas à mener une bataille dans son propre temple et à y être défaite… »
Il y avait un quelque chose de jouissif à le prononcer. Un frisson remonta l'échine de la jeune femme qui se sentit de nouveau vacillante – l'envie de voir la bougresse vidée de son sang à ses pieds avait un quelque chose de fort prenant. Heureusement, Israa avait du contrôle sur elle-même, et notamment sur cette facette lugubre des meilleurs assassins.
« Il faut également se rendre au Temple, dans Naël'Kaldora. Il faut brûler leur temple. Les prêtresses à l'intérieur. »

Le regard de la jeune femme était soudainement dur, plus sombre, mais aucun des deux assassins ne broncha. C'était là un ordre, et la Main Noire n'avait jamais fait dans la délicatesse. Ils n'avaient pas pour habitude de faire dans la demi-mesure, aussi Israa se retourna et partit d'un pas vers la Colline qui abritait la statue nouvelle de la déesse lunaire.

[Image: 90853.gif]« Je vous fais confiance – ne me décevez pas. »

Les deux hommes observèrent Israa, et finalement se retournèrent comme un seul homme, disparaissant dans l'obscurité. L'assassine, elle, continua. Ses pas de chat se frayèrent un chemin jusqu'à la Colline de la Lune, et ses yeux de rapace brillaient dans l'obscurité comme deux lunes pleines.
L'atmosphère était fébrile. L'air était froid.
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#12
Leitha était sur le champ de bataille, avec les autres, mais elle ne voyait personne. Tout autour d'elle, le sang et les cris. Elle aurait aimé qu'il pleuve pour nettoyer son front et ses paupières des giclées chaudes d'hémoglobine, car à l'allure où allait le combat, elle ne verrait bientôt même plus le bout de son nez. Mais la Générale Hélionne était intouchable. Les elfes enviaient son style, ou du moins, l'auraient-ils envié si elle n'était pas en train de découper en tranches leur ligne de front à grand coup de cimeterre. Leurs flèches n'entamaient pas sa cuirasse frappée d'un Lion. Elle était terrible, comme des années auparavant.

Mais la fatigue allait la rattraper, comme elle commençait petit à petit à les rattraper tous. Rapidement, les cohues furent de moins en moins coordonnées, les assauts de moins en moins puissants. Rapidement, même, les hommes se mirent à hurler, pour se donner le courage et la force.
Eriador perça les lignes ennemies sans difficultés. En arrière durant tout ce temps, il n'avait pas eu le temps de se fatiguer. De même, Denthe avança, et personne ne pouvait rater sa progression tant il était grand parmi les hommes, et son aura de corbeau plombant le cœur de quiconque osait lui jeter un regard.
Le général sylvain y vit une occasion de mettre un coup dur aux hommes-bêtes : il dévia et commença à filer parmi les troupes vers le Grand Corbeau. Lope, rusé comme un renard, le vit également et fit signe à Alba de le suivre. La Chouette ne s'accorda pas une seule seconde et suivit le mouvement.
Eriador voulu frapper mais un carreau siffla à sa droite, tiré de la lourde arbalète que la jeune femme tenait fermement entre ses doigts. La Justice de Korri le fixait alors, de ses grands yeux noirs, et elle su à ce moment même que personne ici n'avait gagné.
Ils venaient tous de perdre.

Une aura chaude s'alluma au niveau de ses omoplates et de son plexus. Elle ne baissa pas les yeux, car elle savait déjà de quoi il s'agissait. Elle serra les dents, ses sourcils se froncèrent très légèrement, comme la sensation était désagréable, et darda ses yeux de jais sur Eriador. Le général sylvain la fixa, eut un petit signe de tête respectueux, alors qu'Alba Flèchelune tombait à genoux sur le sol, une flèche brûlante de magie plantée dans le dos.
Derrière elle, à une trentaine de mètre, perchée sur sa monture, la reine Silmareïn relâchait la corde, d'un air contrit. Elle était certaine qu'ils ne devaient pas en arriver là, mais si c'était nécessaire, alors elle s'exécuterait. Son peuple n'aurait pas à souffrir pour du vent.

[Image: 90960.png]« Alba ! » hurla Atawoko, qui s'extirpait d'entre deux colosses, un harpon dans une main, agile et sauvage à la fois. Elle se jeta à genoux devant elle et rattrapa la jeune femme, ses doigts serrant ses épaules. La Justice de Korri était déjà pâle et de sa bouche coulait un fin filet de sang, rouge et épais. Elle souriait.


[Image: 90785.gif]« Va et venge... »
Elle s'écroula sur Atawoko. La panthère releva les yeux, croisa les deux orbites embuées de Lope, ses oreilles de renard basses sur le haut de son crâne. Loin de pleurer, la guerrière se redressa et poussa un hurlement de rage tonitruant.


[Image: 90961.png]« Tu ne passeras pas » annonça Reda, dans le dos du général des armées sylvaines.
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#13
Devant eux, Denthe approchait furieusement du roi centaure. La bataille faisait rage, mais les yeux étaient fatigués, et aucun des hommes du roi ne le vit arriver. Denthe était une ombre parmi les ombres, et il avait juré sur sa vie de protéger Korri. Si mourir devait en être le prix, alors il le paierait.

[Image: 90826.png]« Je passerai, que tu le veuilles ou non » rétorqua d'un ton cinglant l'elfe.
La chamane ne cilla pas. Son sourire se fit plus large et elle lui jeta un regard terrible. Eriador sentit quelque chose se vriller en lui, mais il ne recula pas, et bondit sur elle. Ses deux épées tranchèrent le vent, et soudain, la foudre s'abattit sur lui. Brutalement cloué au sol, les poils de ses bras se dressèrent. Un projectile vola vers le visage de Reda mais un bouclier de vent balaya la pauvre flèche. Silmareïn, au loin, fronçait les sourcils.
[Image: 90961.png]« J'ai dit : tu ne passeras pas » reprit la Louve sur un ton calme, trop calme.



[Image: 90959.png]« Viens par ici, que je me repaisse de tes entrailles ! » vociféra le Corbeau, levant une faux immense qui n'avait de jolie que les quelques plumes attachées à sa tête. Miléüs fixa le Corbeau et ricana, reculant. En se cambrant, il obligea le Corbeau à reculer. Astréos voulut aider mais il était en prise avec trois hommes-bêtes qui le harcelaient de leurs harpons, les plongeant dans sa croupe.

[Image: 90886.jpg]« Recule, et retourne manger les cendres de ta forêt, sauvage ! »
Un coup de masse de la part du roi-centaure eut raison de quelques côtes chez le Freux. Denthe recula, titubant, mais se tint fermement sur ses pieds. Son air sembla s'assombrir et alors que le Roi s'approchait de nouveau, trop ivre de pouvoir et d'assurance, il lança à toute puissance ses deux bras dans un mouvement circulaire. Il tira franchement sur sa faux alors qu'elle fendait les airs, et la lame, fendant même les os et les vertèbres, sectionna proprement la tête du roi-centaure.
Cette dernière vola dans les airs dans une esthétique gerbe de sang. Une fleur rouge qui éclaboussa les alentours. Le corps eut des spasmes, le canasson piétina quelques secondes, avançant sans tête au milieu de ses hommes, avant de se vautrer sur le sol dans quelques derniers tressautements de vie.
Le Freux ricana. Ses poumons étaient douloureux, sans doute même étaient-ils percés par ses propres os, mais il était ravi, satisfait. Il empoigna fermement la tête du roi-centaure et la leva bien haut dans les airs, poussant un cri de rage.
Sa victoire ne fut pourtant que de courte durée ; dans la cohue, la masse d'Astréos ne rata pas sa tête et éclata en mille morceaux les os de son front.
Denthe tomba au sol, tenant dans sa main la tête de son meilleur ennemi.

Alors que les centaures apercevaient la fin de leur monarchie, car la mort de Miléüs n'apportait rien que des mauvaises nouvelles, comme il partait rejoindre Aletheria en laissant sur cette terre aucun enfant, ils redoublèrent de colère et de rage. Les coups s'abattirent plus fort, et les hommes-bêtes encaissèrent. Des hélions moururent, des centaures et des elfes également. Le combat jusqu'alors douloureux devenait un massacre. Lope poignarda dans le dos trois elfes avant de finir une épée logée dans les entrailles de la main d'une Quendi enragée.
Les centaures se raccrochaient à tout ce qu'il leur restait : Astréos et la championne Adrastée, elle-même encadrée par ses fidèles compagnons. De leur côté, les hélions souffraient peu des attaques insolentes. La Main Noire dans les rangs faisait autant de morts et de victimes que les tireurs d'élite sylvain. Les forces étaient égales.
Il fallait que quelque chose fasse pencher la balance, ou ce serait l'épuisement qui perdrait les uns et les autres.

Cette chose, ce fut la fumée qui montait dans le ciel, au dessus de Naël'Kaldora.
Une volute lourde et ronde…
Un feu.
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#14
* * *

[Image: 90853.gif]« Callicéa... » murmura la voix d'un ton inquiétant. La Grande Prêtresse ne redressa pourtant pas le menton. Elle était silencieuse et elle observait la grande statue d'Aletheria qui surplombait la Colline de la Lune. Allongée sur le sol, les bras posés de façon à pouvoir prier librement, la centaurine ne cilla pas.


[Image: 90414.jpg]« Tu avais tout organisé depuis le début, pas vrai ? Tu t'es servie de moi... de ma haine.. » La Grande Prêtresse eut un sourire triste, détaillant de ses yeux clairs les traits sages et bienheureux de la statue. « Si seulement mon cœur n'avait pas été si entaché de colère… peut-être... »


[Image: 90853.gif]« Alors rien » trancha fermement la voix de l'Ombre qui s'approchait, sans plus se cacher, ses pas s'enfonçant dans l'herbe fraîche, « il ne se serait rien passé de plus ou de moins. Depuis le début, votre peuple a été aveuglé par la haine envers les nôtres. Vous avez oublié ce que c'était que d'accepter les autres. Vos cœurs noirs n'étaient pas seulement entachés de colère, mais surtout d'arrogance. Vous avez tellement pensé que la déesse que vous aimiez vous protégeait de tout, pfft.. Pauvres mortels. Vous ne savez donc pas que les Dieux jouent le jeu de la vie et de la mort avec chacun d'entre nous ? »

Callicéa se renfrogna un peu, mais ne détourna pas la tête de sa déesse. Elle inspira profondément, et se détendit de nouveau, chassant tout ce qu'il y avait de furieux en elle. Ses doigts serrèrent la parure d'or et d'argent qui recouvrait son torse humain. Elle se sentait si fragile soudainement, pourtant…

[Image: 90853.gif]« Et maintenant, Grande Prêtresse ? Où est ta déesse ? »



[Image: 90414.jpg]« Partout. » Callicéa darda son regard sur le visage d'Aletheria, et ses épaules se raidirent comme elle sentait l'assassine se glisser dans son dos.



[Image: 90853.gif]« J'espère qu'elle te pardonnera. »


La centaurine sentit la lame du couteau sous son menton. Le froid la piqua.
[Image: 90414.jpg]« Je l'espère aussi. Qu'elle nous pardonne à tous... »


La morsure fut douloureuse, mais rapide. La douleur était là, mais la centaurine resta le menton levé vers sa déesse. Le sang coulait sur son torse, tâchant sa robe d'or et d'argent.

* * *
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#15
« Du feu ! » cria un centaure, « du feu à Naël'Kaldora ! »
Astréos pesta et sa masse s'abattit sur le dernier homme – un hélion – qui lui tenait tête. Il se cambra sur ses puissantes pattes et se retourna vers sa mère-patrie, serrant ses lèvres dans une moue rageuse. La nouvelle ne l'avait pas encore atteint, mais il savait déjà. Un mauvais pressentiment l'avait habité aussitôt qu'il avait quitté la capitaine.
Pourquoi ? Pensa t-il, le cœur meurtri, pourquoi Aletheria ?

Sa foi n'était pas entachée, seulement mise au défi. Il se retourna vers Silmareïn dont le visage était toujours aussi impassible. Ses yeux pourtant étaient emprunts d'une profonde tristesse, comme si quelque chose ne tournait pas rond dans cet affrontement.
Le son du cor des hommes-bêtes sonna une retraite stratégique. Les troupes de Korri se regroupèrent sur le flanc gauche, rapidement, laissant au milieu du champ de bataille sylvains et centaures en tête à tête, comme les hélions se regroupaient à droite.
Astréos s'avança, perçant le front. Ses sabots lourds s'enfonçaient tantôt dans des corps, tantôt dans la boue sanguinolente. Il leva un drapeau sans couleur, tâché de sang. La Reine sylvaine en resta muette mais comprit ce qui se tramait. Elle donna un léger coup à sa monture et l'élan s'avança à la rencontre du paladin, tandis que de leur côté, Reda approchait, à pieds parmi les hommes, de même que la Cheik'h montée sur son étalon pur sang.
Chacun de leur visage était creusé par la fatigue et l'anxiété – sauf celui de Reda qui semblait sûre d'elle, tenant fermement dans sa main un haut bâton.

[Image: 90908.png]« C'est une reddition ? » s'amusa Chaki dont le ton était hautain. « Au moment où vous perdez... »

« Ce n'est pas une reddition » grogna soudainement Astréos, piqué au vif, « c'est une offre. »

[Image: 90908.png]« Nous ne voulons pas de votre offre. Chacun de mes hommes est prêt à mourir sur ce champ de bataille. »



[Image: 90961.png]« Mais ce n'est pas ce que nous voulons » reprit calmement Reda, sous le regard surpris de Chaki. « Le feu ravage votre ville, la mort ravage nos rangs. Nous avons versé du sang, beaucoup de sang, au point que Cassandor est rouge à présent. Nous avons perdu des frères, des amis, des enfants… Faut-il encore verser du sang jusqu'à le regretter ? Jusqu'à ce qu'il ne reste plus assez d'hommes pour reconstruire ce que nous venons de détruire ? »

Un long silence s'installa entre tous les hommes et les femmes.

[Image: 112.png]« Le sang a été ici le prix à payer pour des années à se faire la guerre. Maintenant que les gorges sont rompues à n'en plus pouvoir, peut-être devrions nous… changer ? » osa la voix fluette quoi que sage de la reine sylvaine.

« Il ne reste plus rien de mon pays, et je ne veux plus risquer la vie de mes hommes. Cette guerre était insensée. Nous avons tous beaucoup perdu... faut-il perdre davantage ? »

[Image: 90908.png]« Je le conçois, centaure. Le sang est si peu cher que nous l'avons gaspillé, mais ce qu'il nous faut surtout voir, c'est qu'il ne faut plus jamais que cela se reproduise. Il faut que chacun garde ses moutons, et qu'en bon berger, aucun loup ne s'immisce dans les rangs. » Étrangement, ces mots avaient été prononcé par Chaki, mais il lui semblait inspirés tout droit de la Louve de Korri.

D'ailleurs le regard de Reda perça les rangs ennemis pour se figer sur le visage d'ivoire d'Adrasté. Il y avait de la méfiance, mais à cette distance, la centaurine ne pouvait rien faire.

[Image: 90908.png]« J'accepte de retirer mes hommes de ce champ de bataille à la seule et unique condition que plus jamais le sang ne doit être versé. Plus jamais aucun hélion ne doit avoir à craindre de courir les plaines, hors des frontières. Plus jamais aucun hélion ne doit avoir peur d'être transpercé d'une lance ou d'aucune autre arme sylvaine que ce soit. »

Astréos hocha doucement la tête, concédant qu'il n'avait de toute façon aucun autre meilleur choix sous la main. La décision par ailleurs lui revenait, étant le dernier du conseil survivant.

« J'accepte de retirer mes hommes et juge solennellement que plus jamais aucun centaure ne saurait tuer ou blesser volontairement un de vos hommes, à la seule condition qu'hélion ou homme-bête fasse de même. »

[Image: 90961.png]« Les hommes-bêtes sont prêts à concéder ceci, car ils n'ont jamais eu l'intention de blesser quiconque » prononça calmement Reda.



[Image: 112.png]« Les elfes sylvains acceptent les conditions, aux mêmes conditions. »

Les quatre chef de nation se regardèrent et se raclèrent la gorge.

« Un papier vous sera envoyé dès demain, une délégation avec… »

[Image: 90908.png]« Non, pas demain » rétorqua Chaki qui siffla. De là, un assassin apparu, sortant de l'ombre, et lui tendit un parchemin et une plume noire. « Signez aujourd'hui. Plus de traîtrise, plus de haine, plus jamais rien de tout ça. Que chacun soit roi dans son pays sans crainte d'un poignard dans le dos. »

Astréos se retint de faire une remarque et signa finalement le parchemin après avoir lu ce qui était écrit. Reda apposa sa main qui était tâchée de sang, et la Reine Silmareïn signa élégamment. Le papier fait, la Cheik'h le roula et le glissa dans un tube fait d'argent.


Au loin, les cors de Babylios sonnèrent, rappelant les troupes. Les sylvains suivirent les ordres d'Eriador qui repartaient vers Pelethor, accompagnés mollement par les centaures abattus. Certains même pleuraient, d'autres juraient. Astréos était parmi eux et cherchait à les réconforter, chantant d'une douce voix les poèmes qu'ils connaissaient tous, louange à leur déesse, lui demandant pardon.

Peut-être que tout ce qu'ils avaient fait jusqu'à maintenant n'avaient jamais été de la volonté de la déesse ? Peut-être même que cela faisait des années qu'ils filaient le mauvais chemin tracé par leur mère ?
Astréos le pensait. Il lui faudrait des mois et des mois pour le faire comprendre à son peuple, mais c'était sa mission. Il était le dernier à avoir l'autorité, il s'en servirait pour modeler un nouveau peuple, meilleur.

----------------------------- FIN DE LA MANCHE III -----------------------------
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