Souvenirs, souvenirs
#1
(hrp: Ces textes vont me permettre de décrire le background de mon personnage a travers des mises en action qui se passent avant le début du prologue. Donc si je termine avec les quelques textes que j'ai en tête, la fin de ce sujet correspondra au moment ou je commence a jouer Ehluine sur le plateau de jeu. Si vous avez envie de participer a l'action, dites le moi par mp et je verrai si ca colle un minimum avec ce que je veux dire Smile )

1 - L'arbre

Ehluine marche pieds nus dans les sous-bois d'une forêt des abords d'Asteras. Les mousses humides caressent la plante de ses pieds lorsqu'elle progresse presque sans bruit. 'Plante contre plante', pense t'elle en souriant, quelle étrange - mais si juste - façon de nommer cette partie du corps.

Ehluine s'arrête, repérant ce qu'elle recherche. Elle marche quelques pas en direction d'un pin possédant des branches basses, s'élance, et grimpe sur la branche la plus basse d'un bond souple. Elle continue de progresser de branche en branche et s'arrête. Elle ne veut pas aller trop haut, l'arbre se mettrait à tanguer si elle montait plus et elle n'a aucun besoin de voir la cime des autres arbres, ni d'admirer les alentours de cette région d'Ecridel. Son but est ailleurs.

Elle s'assoit. C'est une bonne branche, pense t'elle. Elle est en effet assez large pour qu'Ehluine puisse s'assoir dos contre le tronc sans risquer de tomber car ses deux fesses sont en contact presque complet avec l'écorce du tronc, lui procurant un très bon équilibre. Elle allonge les jambes le long de la branche, gardant le maximum de contact avec sa peau. Elle aime sentir l'écorce contre sa peau, les arbres sont si rassurants. Assise la, elle ferme les yeux pour écouter.

Les premières choses qui viennent ... le battement de son cœur à un rythme rapide. Elle sent aussi battre le sang sur ses tempes, c'est agréable en un sens. Après plusieurs minutes, cette pression interne diminue, et son esprit arrive à filtrer ce son, comme il filtre les choses qui nous sont trop familières, trop banales. Ehluine laisse glisser ses jambes de part et d'autre de la branche et la serre pleinement entre ses cuisses.

Elle écoute mieux la forêt qui l'entoure, et qui se remet à se réveiller, s'étant endormie à son passage, même si elle a voulu celui-ci le plus discret possible. En bas du tronc, elle entend des grattements, des bruits de feuilles, et elle devine que sûrement quelque mulot ou petit rongeur est en train de fouiller le sol à la recherche de nourriture. Elle se concentre et filtre le bruit du rongeur au sol, ce qui lui permet d'entendre à quelques branches de là un oiseau qui lâche quelques piaillements. C'est un Osiel bleu, elle a appris à le reconnaître dans sa jeunesse. Oui, elle se rappelle...

*****
Elle se revoit tenant sa maman par la main, marchant dans une plaine avec de grandes herbes qui dépassent presque sa propre tête. Sa maman est magnifique, elle a de longs cheveux blonds qui lui courent jusqu'au bas du dos, et une longue robe bleue qui flotte dans le vent. Son parfum fort aussi est gravé dans sa mémoire.

Sa maman lui lâche la main pour lui indiquer l'oiseau qui se trouve un peu devant elles, un oiseau minuscule avec des ailes bleues et des bandes blanches sur le pourtour.

- Comment s'appelle t'il? lui demande t'elle à voix basse pour éviter que l'oiseau ne s'envole.

La petite fille hésite quelques instants, cherchant dans sa mémoire.

- Un... un orieul?

- Ah! Un orieul? Bien sur que non, un O-SI-EL!

Un bruit sourd et la seconde suivante, sa joue heurte violemment le sol. Tout devient noir autour d'elle. La main de sa mère est si rapide et Ehluine si frêle...

- Ça t'apprendra peut-être à retenir ce nom, il n'y a que ca de bon avec toi! Je te l'ai répété des dizaines de fois, tu as vraiment un problème dans ta tête, ma pauvre Elhuine. Quelques fois, je me demande si Fryelund ne m'a pas fait quelque farce lors de ta naissance, tu n'as rien de l'intelligence de ta mère! Tu finiras dans une école de nains si tu continues, tu es notre honte, tu entends, notre honte à toute la famille!

Sa mère était capable de crier avec fureur alors que l'instant d'avant, elle paraissait douce et tranquille. Dans son souvenir, sa mère s'éloigne et Ehluine reste la à pleurer par terre, la joue qu'elle relève du sol présente des feuilles jaunies collées et mêlées à ses larmes. Elle pleure, elle ne comprend pas. Pourquoi elle arrive jamais à retenir les choses que les grands ils disent qu'il faut retenir?

*****
Pourquoi toujours ces pensées qui reviennent? Ehluine se lève furieusement, presque tombe de sa branche, se rattrape de justesse et saute à terre. Pourquoi n'arrive t'elle pas à penser à autre chose? Elle est venue dans cette forêt pour chasser ces pensées noires ... mais elles reviennent tout le temps! L'elfe, essuyant ses larmes, se met a marcher tout droit, cette fois sans vraiment faire attention à sa discrétion ni aux mousses qu'elle piétine sans sentir leur caresses toujours humides...
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#2
2 - Petit ruisseau deviendra grand

Elle marche ainsi pendant de longues minutes, donnant un coup rageur du pied lorsqu'elle rencontre une souche de bois mort sur son chemin, pestant contre sa famille. De son père, elle n'a gardé que peu de souvenirs. Il a disparu lorsqu'elle avait un très jeune age et Ehluine n'a jamais su pourquoi. Elle ne sait pas bien si elle a une réelle mémoire de son visage ou bien si elle s'est fabriqué une mémoire de celui-ci, comme des choses que l'on croit se rappeler alors que nous les inventons intérieurement. Sa mère et son frère, Dial'malen, son aîné de dix ans, n'en ont jamais parlé avec elle.

Rien que de penser à son frère, Ehluine sent une nausée l'envahir, et elle doit s'arrêter pour la laisser passer en fermant les yeux et se ramenant à des pensées plus positives, bien qu'aucune ne vienne sur le moment. Elle se remet à marcher, et le silence alentour possède un effet apaisant sur les nerfs à vif de l'elfe. Elle diminue son allure et redevient plus réceptive à la nature autour d'elle. Elle reconnaît l'endroit, et le bruit d'eau qui coure lui signale le ruisseau qu'elle connaît bien pour y être venue maintes fois. Elle sourit en pensant à l'idée que cela lui donne.

Suivant le ruisseau dans la direction de son courant, elle arrive à la berge d'une rivière calme et serpentine. Autour de la rivière, la végétation se fait moins fournie, et l'elfe peut pleinement profiter des rayons du soleil de cette journée chaude. Difficile de penser que cet endroit se situe à peine à une heure de marche d'Asteras! Elle se rappelle être venue ici il y a quelques semaines, alors que le temps était plus froid et moins propice à ce qu'elle a en tête. Aujourd'hui, la journée est parfaite pour cela.

Elle pose son sac, son arc et son carquois sur la rive, défait ensuite dans son dos le lacet de sa tunique de cuir et la laisse glisser au sol, faisant apparaitre de petits seins ronds. Elle sait très bien que ses formes sont horribles, sa mère et son frère le lui ont suffisamment répété toute son enfance, mais il n'y a personne pour se moquer d'elle en cet endroit. Elle défait ensuite les lanières de ses bottes de cuir qu'elle laisse sur la rive de galets plats.

Elle s'approche de la rive, s'agenouille et porte ses mains remplies d'eau à son visage, puis asperge ses épaules et ses cuisses. Elle habitue son corps à la température de l'eau, il n'est jamais bon de rentrer dans l'eau d'un coup. Un vent léger la fait frissonner.

Rentrons vite dans l'eau pour ne pas avoir froid, pense t'elle. Joignant le geste à la pensée, elle pénètre dans l'eau jusqu'aux genoux, gardant difficilement l'équilibre en progressant sur les galets glissants qui couvrent le fond de la rivière. Elle s'arrose encore un peu d'eau avec ses mains, puis se jette finalement à l'eau et se laisse glisser en une longue brasse sous l'eau. Passée le premier moment, elle trouve la température bonne.

***
"Bonne à rien! Tu es une bonne à rien!"
***

Les paroles de sa mère résonnent à nouveau dans sa tête. Encore ces pensées, elle n'arrive pas à les enlever de son esprit. En quelques brasses, elle atteint l'autre rive et s'agrippe à un rocher pour reprendre son souffle. Elle n'a pas pied de ce coté de la rivière. Ehluine continue ses brasses sous marines pendant un bon moment, l'élément liquide lui donne l'impression de nettoyer autant son esprit que son corps.

Sortant de l'eau, elle trouve un rocher plat et s'allonge pour se laisser sécher au soleil, fermant les yeux, sentant la puissance des rayons du soleil à travers ses paupières. Si Ehluine est venue dans ces bois aujourd'hui, c'est avec l'espoir que cela l'aiderait à savoir ce qu'elle ferait dans son avenir. Son ami Gwendolwenn est partie il y a quelques semaines pour commencer une formation à l'école de la magie de l'air, et elle n'allait sûrement pas la revoir avant longtemps. Elle, de son coté n'a pas encore fait de choix, elle n'a jamais été très douée pour les choix. Elle sait juste qu'elle a besoin que quelque chose se passe dans sa vie.
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#3
Paupières toujours fermées, appréciant la chaleur du soleil sur sa peau nue, Ehluine savoure ce moment de calme. La nature est son refuge, l'endroit ou elle part lorsqu'elle a besoin de s'éloigner de la présence des autres, de la société elfe, si lourde par bien des aspects. Encore heureux qu'elle ait ce refuge.

Un bruit se fait entendre sur la rive à sa gauche.

Surement un animal, se dit-elle sans ouvrir les yeux.

Le bruit, bien qu'imperceptible, reprend. Ehluine se redresse pour connaitre son origine. La surprise et panique se lit sur son visage lorsqu'elle aperçoit un elfe qui se tient la sur la rive, et qui tient en main sa tunique et son arc!

Eh! s'écrit-elle

Ehluine a à peine le temps de se lever que l'elfe s'enfuit en courant. Ehluine se lance à sa poursuite. Elle n'est pas aidée, car ses bottes de cuir sont restées sur la rive et elle coure donc pieds-nus après l'elfe. Celui-ci a une bonne avance, quelques vingtaines de mètres. Il se retourne pour voir si elle le suit, et cette hésitation fait gagner un peu de terrain à Ehluine.

L'elfe pénètre dans la foret, Ehluine à sa suite. De nombreuses basses branches se trouvent sur leur chemin. Elle se fraie un chemin à travers elles, et en même temps ses pieds nus s'écorchent sur des buissons piquants. Peu importe, elle ne se laissera pas distancer si facilement.

L'elfe commence à perdre du terrain, s'essoufflant plus vite qu'elle. Il est vrai qu'elle s'est entrainée depuis très jeune à courir de longues distances, et son endurance est bien supérieure à ce que son apparence pourrait laisser croire.

Ehluine gagne du terrain petit-à-petit, et soudain, devant elle, l'elfe trébuche sur une racine et roule à terre. En quelques secondes, Ehluine est sur lui et le plaque sur le sol de tout son corps, lui empêchant tout mouvement.
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#4
C'est bon, c'est bon, je me rends ! lâche l'inconnu alors que ses mouvements sont entravés et qu'elle ne lui laisse de toute façon aucun autre choix.

-Qui est tu? Que me veux tu?

-Je.. je ...

Il n'a pas le temps de finir qu'elle lui pose déjà une autre question.

-Pourquoi m'a tu volé ma tunique et mon arc?

-Je voulais juste ... m'amuser

Les yeux d'Ehluine deviennent rouges de colère. L'elfe ne peut pas cacher son regard qui se fixe quelques instants sur ses seins nus, ceux-ci lui tombant presque dans le visage. Pour elle, la forêt est son sanctuaire, et voila que ce... freluquet impubère ! ... vient de lui violer ce sanctuaire personnel.

Sale ... espèce de ... ! , elle ne trouve pas de qualificatif, mais elle agrippe encore plus fort les bras de l'inconnu immobilisé qui reprend cependant en souriant.

Mais si tu voulais, on pourrait s'amuser tous les deux au lieu de se chamailler comme ca. Tu n'es pas si mal que ca et moi aussi. Pour signifier ses intentions, il lance un regard au corps d'Ehluine presque totalement nu, à l'exception du bas de sa tunique.

Elle relâche les bras de l'étranger à ses dernières paroles. Il est surpris, mais si elle l'a lâché, c'est pour lui envoyer son poing droit dans la figure. L'impact n'est pas faible, et il est suivi par d'autres coups qu'Ehluine fait pleuvoir. Elle ne s'arrête pas, et en quelques minutes, son visage est couvert de sang.

Elle se relève. L'elfe a l'air d'être évanoui, ou pire mort. Elle lui donne un coup de pied dans les cotes, et il ne bouge plus. Sur le visage d'Ehluine, pour une nouvelle fois dans cette même journée, elle ne peut retenir un flot de larmes.

Elle se sent soudainement sans force. Elle récupère sa tunique qu'elle enfile rapidement et son arc qui est tombé lorsque l'elfe a trébuché. Elle ne prend pas la peine de récupérer son sac et ses bottes prêt de la rivière, elle n'a qu'une envie, quitter cet endroit et ne plus jamais y revenir.

Elle marche en direction d'Asteras, essayant de rassembler ses idées. A t'elle tué l'elfe, sous le coup de la colère? Si c'est le cas, elle sera maintenant recherchée par ses pairs. S'il n'est pas mort, il se plaindra sûrement et cela aura le même effet. Que doit-elle faire?

En quittant la lisière de la foret, elle a déjà prit sa décision. Une fois de retour à Asteras, elle passera récupérer un peu d'argent à la maison et sans dire au revoir à sa mère ou son frère, quittera cette société elfe pour de bon. Il ira voir son amie Gwendolwenn à Tilador, elle saura peut être la conseiller sur ce qu'elle doit faire.
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#5
hrp: Ainsi se termine mon background. Suite à ca, Ehluine est partie vers Tilador retrouver Gwendolwenn, et elle sont parties ensemble pour la quête de la bête. Merci de m'avoir lue Smile
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