rendez-vous avec la Reine des Sylvains

[Cundonya Lungumaitë]

Dorémi et Cundonya arrivèrent en même temps dans l'Arbre Royal, les gardes les laissant passer car ils en avaient eu l'ordre quelques jours auparavant. Ils s'avancèrent à travers les coursives taillées à même dans l'arbre majestueux pour aller directement dans la salle principale ou attendaient la Reine Silmareïn, Gardienne de Mithriath, ainsi que ses conseillers.

S'approchant entre les bassins et les gardes royaux, Cundonya s'inclina respectueusement pendant que Dorémi déposait le corps inanimé du chef des gardes hélion. Deux sylvains s'avancèrent afin de s'occuper de lui.

La Reine, d'une beauté éblouissante et d'une fraîcheur que la jeunesse accentuait, était élégante et son regard trahissait sa vivacité d'esprit. Elle semblait attendre que le Sylvain ou le Centaure prennent la parole. Ce premier s'avança un peu, mis un genoux à terre et parla


Reine Silmareïn,

Nous vous remercions de nous avoir accueilli dans l'Arbre Royal et d'avoir accepté de prendre soin du chef des gardes hélion que nous venons de capturer. En effet, après concertation avec les chefs de Guildes de l'Alliance ainsi que nombre de Sylvains et de Centaures, nous avons décidé de fondre sur Gario afin de prendre un responsable militaire en otage pour pouvoir l'échanger contre la Masse d'Argent Sacré qui fût dérobée à nos alliés quelques mois auparavant. La voie diplomatique, que j'espérai plus douce pour récupérer cet objet, n'ayant rien donné auprès d'un chef de guilde hélion.

Notre stratégie était basé sur la rapidité d'action et la volonté de ne tuer aucun civil. Cependant, un traitre informa nos ennemis qui eurent le temps d'organiser une défense. La tactique changea de forme et d'une opération rapide nous fûmes confrontés à une véritable bataille rangée. Nous réussîmes quand même à réaliser notre prise d'otage et vous l'amener en ce jour sans trop de pertes.

Nous avons déjà envoyé une première missive afin d'expliquer les revendications et les raisons de l'attaque, le village Centaure ayant subi par 3 fois des attaques, dont une particulièrement meurtrière. Cela en espérant qu'ils décident de parlementer.

Hélas, de mauvaises nouvelles me sont parvenues de mes compagnons, car après avoir laissé Gario et décidé de battre en retraite face aux renforts des guildes ennemis, nous avons peur qu'ils tentent une réplique sur Fea Aldeön dans peu de jours. Ils sembleraient qu'ils aient déjà franchis la Loreline et que leur premiers éclaireurs soient entre le lac et le marais.

Leur soif de vengeance et la violence dont ils sont coutumiers me fait craindre le pire. Nous sommes prêts à aller défendre sur le champs notre Forêt et espérer que pas un arbre ne subissent de dommages. Cependant, par prudence, pouvez-vous faire en sorte que des civils ne se trouvent pas dans les environs. Nous ne pourrons nous pardonner qu'un seul être puisse tomber ou souffrir par leurs mains.

Bien des gens pourront nous reprocher cette attaque. Mais il ne faut pas oublier qu'à la base elle était douée de raison et d'une volonté de ne pas impliquer de pertes, la faute à un traitre. D'autre part, nous pensons que les précédentes attaques sur le village Centaure n'étaient que des tests et leurs ont permis de cerner leur défense ainsi que de reconnaitre le terrain. Nous nous devions d'agir avant qu'ils soient trop tard et faire comprendre aux hélions qu'une guerre totale ne sera pas aussi facile et donc pas une bonne option.

Cependant, si vous condamnez cette action, veuillez me considérer comme le seul responsable. J'assumerai toutes mes décisions ainsi que les fautes qui me seront reprochées. Mais je vous demanderai juste une faveur, laissez-moi m'assurer que la défense de Fea soit la plus efficace possible.


Cundonya baissa la tête et attendit la réponse. Il savait qu'il apportait à la Reine un choix difficile à faire et qui impacterai surement son Peuple pendant les prochaines années.

[Dorémi]

Dorémi venait de livrer le chef de garde de l'avant poste Hélion devant les gardes sylvains, puis s'agenouilla devant la reine.
Le centaure était préoccupé car il savait que les siens combattaient encore les hélions et les hommes bêtes mais on ne pouvait annuler un entretien avec la reine Silmareïn .
Les minutes et les heures paraissaient être des décennies pour le centaure lorsqu'il reçut un message du front: Certains hélions et hommes bêtes avait franchis la rivière mais il n'avait pas traversé le lac à l'ouest de Fea et ceci était une bonne chose.
Les pertes enfin allaient s'arrêter, les heures à venir seront utiliser pour pleurer les morts et juger les traitres.
En attendant les pleurs, le centaure se tenait à côté du sylvain, prêt aussi comme tous les participants de l'attaque à assumer ses responsabilités si les autorités royales en décider ainsi.

[Pludencre]

La reine écouta le discours de l'elfe s'abstenant de tout commentaire. Les éclaireurs avaient déjà fait leur compte-rendu auprès du chef des armées, et celui-ci, au côté de la reine, avait rapporté leurs propos omettant aucun détail : l'entrée dans Gario, l'incendie très vite éteint, et la fuite, quelques pertes étaient à déplorer lors de la traversée de la Loreline. Toutefois, il n'avait mentionné aucune information sur le déroulement des opérations à l'intérieur du bastion hélion.

Cundonya et Dorémi se tenaient devant les hautes autorités sylvaines avec un souvenir de leur voyage en pays hélion. Celui-ci fut escorté vers sa nouvelle demeure, sûrement trop rudimentaire pour son position hiérarchique. La mission était un succès, et ils avaient un moyen de pression sur les hélions : le retour de la masse n'était qu'une question de temps. Mais les deux aventuriers s'inquiétaient des représailles de leur ennemi, et estimaient Fea Aldeön trop exposé.

Ma reine, si vous me permettez...



Silmareïn fit signe à son chef des armées, Eriador Melehtë, de poursuivre.

La défense de Fea est une priorité, nous ne devons pas perdre notre avantage avec notre victoire. Leur rapport concorde avec celui des éclaireurs, beaucoup trop d'ennemis ont investi le sud de notre territoire pour ne pas nous inquiéter. L'évacuation des civils et le renforcement du village me semblent nécessaire.

Eriador , je vous sais avisé pour abonder en leur sens. Je ne peux qu'être d'accord, mais je reste persuadée que leur objectif est autre. Marcher sur Fea après une cuisante défaite pour redorer le blason est une idée digne des hommes-bêtes, mais je doute que le Cheik'h s'en tienne à ce plan. Les autorités hélionnes sont bien trop perfides pour organiser une offensive aussi grossière.

Je ne peux m'empêcher de penser que les tests des défenses d'Enta'Kaldora, comme la situation actuelle, ne sont que des diversions. N'oubliez pas les bandits dirigés par des assassins hélions responsables de la capture de la masse. Ces événements prouvent bien que nos adversaires useront de toutes les manœuvres possibles pour parvenir à leur fin. Nous devons reconnaître qu'ils ne manquent pas d'ingéniosité, aussi indigne soit-elle.

Il est vrai, mais ne pas défendre Fea indiquerait que nous avons vu clair dans leur jeu, et qu'ils risquent de revoir leur plan de bataille. Ne pensez-vous pas que nous devrions laisser planer le doute ?


La reine des elfes resta silencieuse, observant les détails de sa robe de cérémonie et vérifiant qu'elle n'avait aucun accroc. Elle se devait irréprochable. Eriador s'aperçut du petit manège mais ne s'offusqua pas. Elle soignait son apparence, et ses exigences en matière de textile étaient bien connues à travers tout le royaume. Les nombreuses années en sa compagnie lui laissait penser que cette distraction cachait une intense réflexion. Quelques instants plus tard, elle se reprit et s'adressa à Dorémi et Cundonya.

Nous défendrons Fea, mais je charge l'un d'entre vous des opérations, en se rendant sur place. Evacuez la population et Eriador veillera à ce que les renforts se tiennent sur le qui-vive, et mobiles. Pour le moment, ils restent à Mitriath : il est fort possible que Fea ne soit pas leur destination.

Je vais envoyer un message au gouvernement hélion pour exiger la restitution de la masse contre le prisonnier, et autres doléances, selon votre convenance. Le roi Melénaüs m'a prévenu de la capture d'un homme-bête, mais sans grand intérêt : les hélions tirent les ficelles avec le Cheik'h à leur tête.

Espérons que notre "invité" sera loquace. Nous devons avoir une longueur d'avance sur notre ennemi. Que pensez-vous de ce constat ?

La reine attendit la réponse. Le roi centaure suggérait une diversion pour tenter de déjouer leur plan, un tournoi par exemple, et elle trouvait l'idée ingénieuse.

[Dorémi]

Le centaure s'inclina à nouveau devant la reine et le chef des armées, puis son regard resta sur les deux lames d'agates du chef des armées, il avait entendu parlé d'Angurva la Faiseuse de Paix et Fragarach la Véritable. Puis il regarda la couronne de Pelethor sur la tete de la reine. Si la couronne de Pelethor était revenu aux mains de la Reine, cela ne pouvait prévoir que de choses bénéfique à venir pour son peuple et donc ses alliés.


Seleron à vous Reine Silmareïn et à vous aussi Eriador Melehtë, chef des armées, c'est un honneur de vous rencontrer, même si j'aurai préféré que cela se fasse en d'autres occasions.
J'espère de tout mon cœur et de toute mon âme que notre masse nous sera restitué même si elle n'est plus aussi puissante qu'avant. Concernant votre constat, il n'y a rien à redire pour ma part, le plan qui est de défendre Fea en sachant qu'il y aura une autre attaque fourbe de nos ennemis est très bien pensé.
Je serai des votres si Fea ou un autre village sylvain se fait attaquer, concernant la personne qui se charge des opérations pour défendre Fea, il me semble à juste titre que Cundonya Lungumaitë est l'elfe de la situation. Il a montré pendant notre dernier combat un sens de la stratégie qui nous a fait prendre l'avant poste avec une seule perte. De plus, il connait certainement des elfes sylvains dans le village, il sera donc plus à même de leur parler et expliquer la situation.

[Cundonya Lungumaitë]

Le Sylvain avait écouté avec attention, sans intervenir, afin d'être sur de ne pas rater un éléments. Il avait été satisfait lorsque aucunes remontrances leur fut fait. Même, ils semblaient avoir pris leur initiative comme un avantage stratégique. Il fallait s'occuper maintenant de Fea. Que les ennemis attaquent ou pas, ce village nécessitait d'être revus selon des critères plus défensif.

Je vous remercie pour la confiance que vous nous accorder. Je pars de suite à Fea, pour évacuer la population et veiller à sa défense.
Concernant les négociations qui viendront, il faudra prendre en compte le fait qu'une personne haut placé chez eux a surement besoin de notre médecine.

Cundonya salua la Reine et le chef des armées et sortit. Il se dirigea directement vers le sud-ouest.

[Cundonya Lungumaitë]

A quelques jours à peine de l'avant-poste de Gario, le paisible village de Fea n'avait jamais eu à craindre la moindre invasion d'autres peuples. Cependant comme le village hélion était tombé, la Reine des Sylvains craignant une attaque et voulant donner le change à ceux du sud, décida d'évacuer la population et veiller à une meilleure défense.

Le contingent d'invasion de Gario revenait avec peine vers leur forêt. Cundonya n'ayant pas réussi à être avec eux car un nombre important d'ennemi lui était tombé dessus. Après la réunion avec la Reine et son conseiller militaire, il repartit aussi rapidement vers Fea.

Sur place, il remarqua que de petits groupes de sylvains discutaient entre eux. Il vit aussi d'autres compagnons, un peu plus loin dans la forêt. Sans nul doute, ces derniers avaient forcément expliqué aux habitants la raison de leur venue et les rumeurs avaient fait la suite.

Pressant le pas il se dirigea vers l'auberge d'où montaient déjà les bruits de l'inquiétude et de l'incertitude. Profitant de la courtoisie et de la politesse dans les débats que prônaient les Sylvains, il n'eut pas de mal à prendre la parole devant tout le monde

Venta Delfas et Lenia,

Notre Reine Silmareïn m'a chargé de vous informer que le village risque surement une attaque d'hélions et d'hommes bêtes. Afin de vous protéger, tout le monde devra évacuer Fea. Vous avez le temps de réunir vos affaires et de préparer le voyage et les quelques jours que vous passerez à la capitale car vous partirez demain à l'aube.

Que tous ceux qui savent tenir un arc se chargent de protéger le convoi. Les gardes ainsi que nombres d'aventuriers et des gens des guildes participeront à la défense du village, nos amis Centaures se joignant à nous. Si quelques hommes veulent bien rester un peu de temps afin de renforcer les défenses. Bien sûr, ils devront partir d'ici dès que nos éclaireurs apercevront les troupes ennemies au loin.

Eviter d'emporter les objets trop lourds. Ne vous inquiétez pas, nous ferons en sorte que vos maisons et possessions restent à leur place.

Naïaraël


Evitant les quelques questions, il se dirigea vers le centre du village et attendit ceux qui voudraient bien l'aider à améliorer les défenses du village tout en gardant le confort de vie de ses habitants.

[Cundonya Lungumaitë]

De retour à la capitale des Sylvains, Cundonya pris la direction de l'Arbre Royal sans tarder. Il attendit devant les gardes royaux que l'intendant veuille bien le recevoir. Une fois dans son bureau il lui expliqua sa requête et le laissa, lui et un enchanteur du palais, examiner les objets. Comme tout semblait en ordre, il l'autorisa à revenir dans quelques heures, lorsque la Reine sera disponible, et aussi pour que le guerrier soit plus présentable. Un peu gêné par sa remarque, le Sylvain repartit chez lui pour se préparer.

Un serviteur du Palais vint le chercher le soir même et l'amena directement dans la salle du Trône. S'inclinant respectueusement devant la Reine, qu'il trouvait vraiment de plus en plus majestueuse, il attendit l'autorisation de prendre la parole, ce que l'intendant lui fit comprendre par un petit signe.

Ma Reine,

Lors d'un périple avec les Quendis et les Miséreux, membres de guilde Centaure, nous avons poussé nos pas jusqu'au abord de la barrière du royaume d'Andoras. Etant proche, voir dans la Forêt de Korri, des gardiens des ruines nous prirent en chasse. Je décidai alors pour protéger les miens de m'enfoncer dans leur Forêt afin qu'ils stoppent leur attaque sur mes compagnons et se concentrent sur moi.

La chasse a duré de nombreux jours, traversant leur territoire du nord jusqu'au sud. Je ne dois ma survie qu'à la bénédiction d'Halista, qui me protégea et me guida à travers cette immensité. La faune est étrange dans cette forêt et la flore y est légèrement différente, les couleurs notamment. La sylve est moins dense et il y règne une humidité pesante, surtout en armure. De ce périple, je vous ai ramené, ma Reine, une diversité de ces plantes, en espérant que mes talents les ai gardé suffisamment saine pour pouvoir les apprécier.

Il déposa alors le panel de fleur qu'un serviteur avait pris soin de disposer à côté de lui. Il attendit que la Reine le regarde de nouveau pour parler.

Alors que je remontais la Loreline, je rencontrais un hélion du nom de Farouk. Nous en avons profité pour discuter longtemps. Pour sa part, j'imagine qu'il parlera de négociation. Cet homme est membre d'une guilde, le conclave des ombres, qui porte bien son nom, puisqu'il semblerait que même leur chef l'ai abandonné et se soit donné la mort. A ce jour elle n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Cependant, il avait abandonné une arme, sans grande utilité ni prestige, sauf pour ce Farouk. Après accord et discussion, il repartit chez lui et me ramena quelques jours plus tard, les objets ci-présents en échange. Il m'expliqua aussi leur origine avec fierté.

Le serviteur apporta les objets, disposé sur un large plateau, devant la Reine

Une robe des sables, extravagante, parée de pierres précieuses et de dorures diverses. Très appréciée des lanceurs de sorts, elle n'en reste pas moins destinée à l'aristocratie à cause de son prix exorbitant et de l'étalage de richesse qu'elle représente.

Une dague en acier, forgée dans un excellent acier. Cette arme est parfaitement équilibrée et reste longtemps affûtée.

Et enfin, un masque de mort, qui est soi-disant une légende partout où les maîtres assassins sont passés car les seules personnes les ayants vus sont mortes peu après. Ils pensent qu'une telle vision d'épouvante déstabilise l'adversaire.

J'espère que vous ne prendrez pas ombrage de mon présent avec ces objets rares et réservés, même chez eux.

Cundonya s'inclina afin de signaler qu'il avait fini ses présentations.

[Pludencre]

La reine écouta attentivement les paroles de Cundonya, remercia le guerrier pour les présents avant de les examiner attentivement. Les objets semblaient familiers, et des souvenirs remontèrent à la surface : l'incursion hélionne assassinant le champion d'Aletheria, le laboratoire de l'alchimiste sur les terres sylvaines. La fourberie hélionne semblait être encore à l'œuvre.

Ces cadeaux ne sont pas anodins, et je doute qu'un hélion vous les offre sans arrière-pensées. Avez-vous découvert ses intentions ?

Donner des objets d'une telle envergure pour qu'on puisse les étudier semble étrange et doit, à mon goût, cacher un but plus sombre. Nous avons subi l'attaque d'assassins, d'alchimistes, et ces derniers préféraient la discrétion à un assaut plus frontal. Cette technique est propre des hélions, et nous appris que la méfiance est la meilleure des défenses lorsqu'on traite avec ces individus.

Donc, ne pensez-vous pas que ce Farouk cherche à endormir votre méfiance pour servir ses intérêts ? Que gagne-t-il en échange ? J'espère que vous n'avez rien remis que vous avez volontairement omis dans votre rapport.


La reine doutait des bonnes intentions de ce Farouk : un pressentiment que cela cachait un plan bien plus noir....

[Cundonya Lungumaitë]

Cundonya réféchi et se rappella la conversation qu'il avait eu avec l'assassin

Il ne m'a rien demandé directement en échange, sauf son arme bien sur. Mais comme vous dites, il a cherché à connaitre plus de détail sur son ancien chef et les causes de sa mort. En y repensant, cela ne me surprendrait pas de le revoir. Il cherchera forcèment mon appui pour découvrir ce qui ne sais pas. Et il pensera que cet échange me mettra dans de bonne disposition à son égard.

Je resterai méfiant mais jugerait à quel point ses possibles actions pourraient nous nuir. Dans la soif de connaissance nous savons à quel point les hélions peuvent aller loin.

[Azzinoth]

Tendant l'oreille, j'entendis une plume griffonnait sur du papier et un petit oiseau piailler. Qu'était-ce ? Je n'en savais rien. Je m'approchais doucement, mais sûrement. caché par un gros buisson de baie, je regardais à travers les branchages. C'était Cundonya, qui écrivait. Je ne savais pas que ces brutes de guerriers en étaient capables. Je m'avançais prudemment pour lire par dessus son épaule.
Je n'eus que le temps d'apercevoir un mot, qu'il se rendait déjà compte de ma présence et s'éloignait de quelques mètres après m'avoir jeté un regard assassin.
Farouk... Farouk comment déjà ? A oui, ça y est ça me revenait. Farouk Al'MAjhoub, ou un truc comme ça. Un copain à feu mon frère. Un hélion, mais Hydro s'en fichait, d'après mes souvenirs. Bah, du temps qu'il était libre, il avait raison. Mais bon, fricoter avec des hélions, ce n'était peu être pas forcément très bon. La preuve, ça lui avait coûté la vie, à cet abruti. Je l'avais prévenu, mais il était borné, tout de même. Il ne me manquait pas, ce frère, cet ivrogne, et en plus de ça, il n'était pas discret lorsqu'il reluquait les femmes. J'avais bien fait de partir vers le nord lorsqu'il était parti dans le désert. Je l'y avais retrouvé, mais pas un seul morceau. Il avait diablement soif le bougre.

Après avoir bu toute l'eau de ma gourde et que j'eus installé notre tente, il m'a raconté. Il été allé à la rencontre d'un hélion qu'il avait déjà croisé dans la forêt. Bon, soit hein, je ne dirais rien. il n'avait pas pensé à prendre de l'eau, un chapeau et des provisions, mais quel abruti Dans tous les cas, hélion ou pas, ça ne l'avait pas arrangé à ce malade de frère. Après avoir retrouvé la fraîcheur de la sylve, la pénombre du sous-bois et le léger frissonnement d'un ruisseau libéré des glaces de l'Hiver, je rentrais à Mitriath après l'avoir laissé chez Esthal Stillak. Cela avait eu lieu des années auparavant, et je n'étais pas très franchement attiré par l'aventure, étant donné qu'elle avait tué mon père et mon frère, mais bon, il fallait bien que je m'y colle pour sauver le monde, non ?

Ces souvenirs m'étaient revenus la nuit après avoir lu ce nom dans le message de Cundonya. Indirectement, c'était la faute du Conclave si mon frère était mort. Et le chef du Conclave, maintenant, c'était Farouk. Non, ça n'allait pas le faire. Cundonya avait écrit de sa plus belle écriture (belle étant un tant soit peu exagéré) et il avait signé et avait marqué la lettre de son sceau. Une lettre importante donc. Devais-je lui dire que ce Farouk était un être dangereux ? J'avais connu Hanish aussi, et Hanish était bien pire, il avait réussi à atteindre le sanctuaire d'Aletheria, et ce sans se faire prendre. Il suffisait d'avoir la moitié du talent d'Hanish pour pouvoir assassiner un roi. Ou une reine. Et Farouk était presque aussi doué qu'Hanish d'après ce que m'avait dit mon défunt frère. Il fallait que je prévienne Cundonya, tout guerrier et tout primitif qu'il était, et moi tout simple chasseur de bas étage que j'étais, il semblait qu'on avait besoin de mes informations.

Et voilà, je vais encore me lancer dans l'aventure ! Rahhhh je suis maudit !