Un invité innatendu

[Belial]

Le tigre bleu observait cet étrange édifice dont l'architecture formait un croissant de lune.
Il était le siège de la guilde Kataïhl'Ubah. Ce nom lui semblait familier car il avait déjà croisé auparavant des centaures de cette guilde.
Ces centaures avaient participé à l'incendie de la foret de Korri.

Belial fut surpris de voir, que la guilde avait auparavant participé à la purification de ce lieu de pèlerinage .. leur attitude semblait donc contradictoire car ils avaient déjà montré une volonté de protéger et non détruire la nature. Avaient ils vraiment eu l'intention de commettre ce sacrilège ? ou est ce que l'on voulait faire croire ..

Il déposa ses armes et observa l'autel au centre de la pièce. Il regarda les écrits qui y étaient disposés..
Quand soudain un centaure entra dans la pièce.

Sa surprise fut visible, il ne s'attendait pas à voir un Homme Bete en plein territoire centaure, et encore moins dans le propre siège de sa guilde !
Il lança au tigre : Hors d'ici bête! Je vais t'écraser comme un insecte!

Véritable colosse, il leva une lourde masse et l'abattit sur Belial qui eut à peine de le temps de reprendre et lever son bouclier, parant ainsi uniquement le premier coup...



Il prit la deuxième attaque de plein fouet, un coup porté avec une rare violence, le tigre se releva et s'adressa au centaure

Seleron centaure, je me doute que ma présence n'est pas la bienvenue en ce lieu. Je ne cherche pas le conflit en venant ici, mais simplement des réponses à mes questions ..

[Belial]

Le centaure ne semblait pas vouloir répondre.
La lourde masse qu'il maniait rendait ses gestes et sa mobilité plus lente..

Belial fit une roulade sur le coté et récupéra ses armes. Il sortit du lieu et se dirigea aux abords de Naël'Kaldora.

Attentif aux bruits et signes de la forêt, il repéra plusieurs centaures dans les environs et utilisa son art du camouflage pour dissimuler sa présence.

L'un d'eux semblait bien plus expérimenté, il s'agissait du capitaine de la garde de Naël'Kaldora.

Où est il? Gardes! Cherchez partout. Ce sauvage a été aperçu dans les environs!

Il arriva à débusquer le tigre bleu, et appela d'autres gardes en renfort.


Te voici enfin Belial! Tu ne peux plus t'échapper maintenant. Dépose les armes!

Il appela d'autre gardes en renforts pour arrêter l'intrus. Belial s'adressa alors aux centaures.

Seleron, je ne suis pas là en ennemis et souhaite rencontrer la Grande Prêtresse Callicéa et le Roi Mélaneus... Je suis pret à vous suivre.

Puis il planta sa javeline dans le sol, et médita pour dissiper toutes hostilités...

[Belial]

Le capitaine de la garde fut surpris par l'absence de résistance de l'homme bête.

Bien, donnez moi vos armes. Je vous conduirai ensuite en cellule. Nous verrons par la suite



Belial obtempéra sans résistance, et fut conduit dans le cachot centaure.

Il se retrouva dans deux grandes cellules cloisonnées par de lourdes grilles.
Une femme mystérieuse dont le visage était caché, partageait la cellule à proximité.

Deux puissants Sagitaires montaient la garde, Le tigre bleu n'avait jamais encore pu voir les troupes d'Elites centaure. Il détailla avec un œil méticuleux ces guerriers d'exception.



D'autres centaures accompagnaient le capitaine de la garde. Celui ci referma la grille de la cellule, le cliquetis de la serrure fit échos dans le cachot...

[Belial]

Naash avait surpris l'homme bête dans le siège de sa guilde: la Kataïhl'Ubah. Comment ce sauvage avait-il osé? S'infiltrer en territoire centaure était une chose, mais arriver jusque dans ce sanctuaire, c'était impensable. Pris de fureur, le centaure leva son fléau et l'abatis sur l'intrus qui eut à peine de le temps de reprendre et lever son bouclier pour parer. Le deuxième coup lui fut un succès et projeta l'homme bête dans les airs.
Puis l'homme bête essaya de lui parler mais le Naash n'avait que faire de ce qu'il pouvait bien avoir à dire et cela se voyait dans ses yeux. Belial le compris vite et d'une roulade n'attendit pas plus longtemps pour se sauver.
L'homme bête ayant disparu et Naash étant un très mauvais pisteur, il décida de contacter la garde de la cité de cette intrusion puis se dirigea vers la ville en ouvrant l'oeil.
Il ne fallu pas longtemps pour entendre que l'alerte avait été donné. Croisant un jeune centaure aux abords de la ville, celui ci lui appris que l'homme bête était toujours là.
Naash accéléra le pas et fini par trouver un attroupement à l'est de la cité. Le capitaine de la garde était présent avec quelques gardes et d'autres centaures autour de l'homme bête. Ce dernier avait visiblement déposé les armes sans combattre.
Naash rejoins le cercle autour de l'homme bête pour lui éviter toute tentative de fuite.

La bête était enfin capturée!

[Belial]

L'archère avait bravement combattu maintes et maintes fois les fils du violeur et leur allié ces sauvages. Mais le dernier combat se solda par une cuisante défaite. Elle dut se replier à la capitale, gardant en mémoire le visage du bâtard de mâle à peau bleu qui l'avait gravement blessée...

Quelle fut sa surprise lorsqu'elle recroisa ce guerrier à peau bleue, pavanant fièrement sur les terres centaures ! Est-ce la disgrâce du peuple centaure ? Laisser ses ennemis vagabonder près de leur villes est une parjure !

Mais les fils et filles d'Aletheria n'allaient pas laisser ce crime impuni. Des gardes lourdement armés encerclèrent l'homme bête et le guidèrent sans ménagement dans une cellule.

La sagittaire suivit le convoi sans cesser de crier la mort du cancrelat. Que justice lui soit rendue ! Un ennemi, qui plus est, un mâle, doublé d'un sauvage, ne mérite pas de souiller le sol d'Ecridel.

Gardant un œil sur le prisonnier, l'archère murmura

La mort t'attend, sale sauvage !

Elle finit son intervention en montrant du doigt une cicatrice sur son bras, obtenue lors de son dernier combat contre lui.

[Belial]

Le capitaine de la garde sortit du cachot après avoir refermer la porte de la cellule.

Belial commença à l'inspecter, elle était assez grande et pauvrement aménagée.. Mais il ne s'attendait évidement pas au confort d'une chambre d'auberge ! ...

Il remarqua la mystérieuse femme dans la cellule à proximité, qui commençait à se rapprocher de lui.

Tous deux se mirent à l'écart, pour parler discrètement

Le capitaine de la garde ne prêta pas d'attention aux cris de Déliama. Son animosité envers les hommes était connu de tous. Et même si la mort de ce sauvage ne l'aurait nullement dérangé, celui ci était maintenant son prisonnier. Et personne ne le tuera avant qu'il ait pu recevoir un procès.

Les armes du sauvage à la main, le centaure se dirigea vers un coffre contenant les effets personnels des prisonniers et y déposa les armes.

Se retournant vers les centaures présents

Je vous laisse avec le prisonnier. Mais attention, il est sous ma responsabilité. Alors le premier ou la première qui l'agresse ira visiter nos autres cellules. Je m'en vais faire par de notre prise au roi.


Le garde fit quelques pas puis se retourna vers Deliama.

Et vous, pourriez vous prévenir notre Grande prêtresse qu'un prisonnier désir lui parler? Peut-être sera-t-elle intéressé par ce qu'il a à dire


Le capitaine de la garde en doutait. Mais si cela pouvait éloigner la Sagittaire de son prisonnier.

Ah, et une dernière chose., dit-il en s'adressant aux autres centaures. Je suis désolé de vous demander ça, mais j'aurais surement encore besoin de vous. Nous devrons surement déplacer le prisonnier, et comme vous le savez les attaques des sauvages monopolisent un grand nombre de gardes. Donc quelques bon combattants ne seraient pas de refus pour ce transfert. Je reviens dès que possible pour vous tenir informer.

Et le capitaine sorti enfin des cachots pour aller voir son roi. Celui ci se trouvait à l'entrée du palais en pleine discussion avec un émissaire Elfe sylvain. Le capitaine les interrompis et s'éloigna avec son roi pour lui faire son rapport

Mon roi, nous avons capturé l'espion homme bête. Il désire vous parler, mais j'ai peur qu'il ne s'agisse d'un piège. Il s'est laissé capturé sans se battre. Ces sauvages n'ont pas pour habitude de déposer les armes même sachant qu'ils sont encerclés. Mes hommes l'ont fouillé et nous n'avons rien trouvé de suspect pour autant.

Le roi fit un sourire au capitaine.

Kaldeus, tu es sage, mais que serais je si j'avais peur d'un prisonnier désarmé? De plus, son comportement m'intrigue. J'irais lui parler. Je te félicite pour cette capture. Par contre, à ce que j'ai compris, il se serait aventuré jusque dans la ville. Le temps que je finisse avec Daelin (l'envoyé sylvain), pourrais tu l'interroger et découvrir la manière dont il a pu pénétrer dans notre cité? Ce serait regrettable d'avoir d'autres intrus de son genre. Dis lui aussi que je viendrais lui parler. Enfin, s'il daigne te donner les informations dont nous avons besoin.

Le roi, laissa le capitaine de la garde et retourna auprès de Daelin.

[Belial]

Même les ordres venant d'un mâle, Deliama s'exécuta. Pour une fois, cet homme avait un sursaut d'intelligence. Elle se dirigea vers le temple d'Aletheria, et se présenta devant la grande prêtresse avec tout le respect qui lui est du.

Grande prêtresse,

J'ose me présenter devant vous car nous avons capturé un homme bête sur nos terres, sûrement en repérage pour une éventuelle invasion. Les gardes de la capitale l'ont placé aux arrêts et ce cancrelat désire parler à nos autorités.

Nous n'avons pas encore obtenu de plus amples informations de son incursion. Si vous me permettez, vous présenter devant lui ne me semble pas une bonne idée, qui sait quelle fourberie cet esclave peut employer ?


La sagittaire s'agenouilla, en signe de respect, pour se faire pardonner son manquement à l'étiquette.

[Belial]

Sagittaire, vos paroles sont sages, mais toute information sur nos ennemis est bonne à prendre, à condition qu'elles aient une part de vérité. Je me présenterai devant lui, mais assurez-vous qu'il soit inoffensif.

Retournez le surveiller, j'arriverai sous peu.

Elle congédia la centaure, et vaqua à ses occupations. D'autres fidèles requéraient ses conseils.

[Belial]

Le capitaine de la garde était de retour près des cellules. Il fit sortir l'homme bête qui fut attaché sans ménagement par les sagittaires et l'emmena dans une pièce à part où il pourrait être seul.

Après un temps de silence, le capitaine pris la parole.

- J'ai parlé à mon roi comme je te l'avais promis. Il ne viendra pas pour autant te voir. Il a pour l'instant bien d'autres choses en tête. Je n'ai pas tenté de le convaincre car je n'y vois pas d'intérêt. Par contre, j'ai besoin de réponses. Ton intrusion me gêne au plus haut point. En temps que Capitaine de la garde, je suis responsable de la sécurité de cette ville. J'ai besoin de savoir qui t'as permis d'entrer et comme tu as pu déjouer notre sécurité.
Si tu me donnes des réponses, je te donne ma parole que mon roi viendra te parler comme tu le demandes.

[Belial]

Le capitaine avait parlé sans détours, Belial l'observa et put déceler un caractère franc et loyal.

Il acquiesça de la tête et répondit :

Mon action ne découle en aucune façon d'une stratégie militaire,
c'est donc bien volontiers que je vais vous indiquer comment j'ai pu infiltrer votre cité.

Nous hommes bêtes avons nos sens et capacités proches des animaux, vous le savez déjà.
Pour certains, la nuit est une période qui exacerbe encore plus ce phénomène, amplifiant également notre aptitude pour le camouflage.

J'ai pu donc à ce moment, m'approcher au plus proche de vos palissades en dissimulant toutes traces de ma présence, afin d'observer les allées venus de vos gardes.
Votre porte sud n'est pas suffisamment gardée et l'intervalle de temps pour les rondes est bien trop important..


Il fit une courte pause puis reprit
J'ai apporté les réponses à vos questions et j'attends donc que vous teniez parole.. Vous connaissez mon nom, mais je ne connais pas le votre ?

[Belial]

La réponse franche et rapide de l'homme bête déstabilisa un instant le centaure. Il ne comprenait plus rien. L'homme bête lui semblait parler avec franchise et il savait que la nuit où l'homme bête avait pénétré dans la ville, la lune était couverte par de nombreux nuages rendant la visibilité dans les bois encore plus faible.
De plus Kaldeus avait pu observé la discrétion avec laquelle l'homme bête se déplaçait. Lui même était passé très près sans le remarqué. Il avait failli le laisser filer sans la vigilance d'une sagittaire. Sa meilleur pisteuse, il n'en doutait pas. Mais alors, comment protéger la ville contre des intrusions furtives d'un petit groupe d'ennemis?
Toutes ces questions fusaient dans sa tête et malgré tout ça, il ne passa que quelques secondes avant qu'il ne réagisse. Surement assez pour que ses doutes se voient sur son visage et ça il ne pouvait pas l'accepter.

Tu me sembles bien sur de toi. Sache que tu as eu de la chance mais cela ne se reproduira pas. Nous avions ce jour là un problème ponctuel d'effectif.Ce qui était faux, mais Kaldeus ne pouvait admettre devant son prisonnier qu'il ne pourrait pas combler facilement cette faille. Le garde n'était pas un très bon menteur.

Sinon, je m'appelle Kaldeus et je tiendrais ma parole.

Kaldeus ne laissa pas le temps à Belial de répondre et sorti de la pièce, le laissant seul dans cette pièce sombre avec pour seul lumière la lumière de la lune qui filtrait depuis un petit soupirail. Ainsi Belial voyait enfin une lumière extérieur après quelques jours dans cette prison sa fenêtre.

[Belial]

La grande prêtresse se présenta devant l'homme bête, cherchant à relever les défis, dans une moindre mesure. Si ce dernier a des informations, il les crachera !

Les gardes adressèrent des regards pleins de reproches à celle qui défiait les règles de sécurité, mais aucun n'osa émettre de manière audible son ressentiment.

Arcs bandés, épée au clair, le moindre geste menaçant de la part de Belial signait son arrêt de mort.

Me voici, allié des hérétiques, alors parle !

Ma patience a des limites.

[Belial]

Le silence pesant instauré par la grande prêtresse régnait lorsque le roi fit son entrée. Comprenant en un éclair la situation, il se permit de désamorcer la situation avec son intervention.

Il commença par saluer le plus dignement possible Callicéa, avec tout le respect qui lui est du, puis se tourna vers Bélial.

Prisonnier,

Je suis le roi Mélénaus et je me présente devant vous. La grande prêtresse et moi-même avons fait l'honneur de notre présence pour écouter votre discours.

J'ose espérer que celui-ci sera à la hauteur de vos invités. Nous sommes toute ouïe

[Belial]

Kaldeus, avait tenu parole et Belial se retrouvait maintenant devant les plus hautes autorités du peuple centaure.



C'est ce qu'il souhaitait, mais il n'en resta pas moins intimidé par la présence et le charisme du roi et de la grande prêtresse.
En quelque seconde il les observa attentivement. Ils étaient bien différents de leurs homologues Hommes bêtes.
En la personne de la grande prêtresse Callicéa, il ne trouva pas cette empathie et ce calme dont il avait l'habitude avec Alba Flèchelune , la guide de son peuple.
Le Roi Mélaneus quant à lui semblait être quelqu'un de droit et énergique.. mais sans pour autant à agir à l'emporte pièce ...

Le tigre bleu commença par leur adresser un salut des plus respectueux, puis il prit une profonde inspiration


Je vous remercie de bien vouloir m'accorder audience et tiens à préciser en premier lieu, que mon action n'engage que moi même. Je n'ai agi sous aucune demande ou ordre de quiconque.

Je me nomme Belial et comme vous l'a déjà expliqué Kaldeus le capitaine de la garde, les faits sont que j'ai récemment, pu infiltrer Naël'Kaldora.
Cela non pas à des fins de stratégie militaire, mais dans un tout autre but.

Il fit une courte pause pour observer leurs réactions , mais tous deux restaient de marbre.


Les relations entre nos deux nations sont inscrites dans le conflit.
Mais il n'est pas dans mes convictions de me laisser imposer d'affronter dans un combat sanglant tout un peuple, sans en connaitre les raisons et surtout sans apprendre à connaitre ce peuple en lui même.

Le but de ma venue était d'en apprendre le plus possible comme si j'étais l'un des vôtres.
Ainsi j'ai pu connaitre l'existence d'un lieu saint de pèlerinage , et me suis rendu à la colline de la lune.
Sur place j'ai pu en savoir plus sur la guilde Kataïhl'Ubah.
Je me suis rendu également proche du lac d'argent pour observer le rituel de la graine de Kaldor.

Tout ceci m'a permis de me faire une opinion, et ces actes prouvent mon intention d'entente et de compréhension.

A nouveau il marqua une courte pause puis reprit avec convictions


On nous inculque que vous êtes un peuple de fanatiques belliqueux et sans le sens des valeurs,
et donc que la guerre serait inévitable.

Je pense qu'il n'en est rien et que nos valeurs sont parfois très proches et liées , avec l'importance commune sur la nature et la vie.

C'est ce message de paix entre nos deux peuples que je souhaite porter.
Nous hommes bêtes avons comme structure un système où chacun peut prendre la parole devant les tribunes.
Et j'ai également dans le passé pu agir personnellement avec nos dirigeants et suis prêt à leur faire part de votre avis sur la question.

Pensez vous qu'une trêve puisse etre possible entre nos deux peuples ?

Belial se rappela de la première phrase de Callicéa en le voyant, elle le considérait comme "un allié des hérétiques". Il ne laissa pas le temps de répondre et apporta comme complément à sa question


J'ai pleinement conscience que notre alliance avec le peuple Helion peut représenter un affront à vos yeux.
D'autant plus que j'ai pu apprendre et comprendre la source de votre haine par la connaissance de votre rituel de la Nox'Ubah.
Je sais également que votre rituel de Faol'Kaldora est entaché par la perte de la masse d'Aletheria devenue aux mains des Helions.
Je comprend son importance et me propose également d'agir pour tenter qu'elle vous soit restituée en gage d'apaisement.

Il s'était montré le plus convainquant possible dans son discours et ses actes, maintenant il n'attendait plus que la réponse du roi et de la grande prêtresse

[Belial]

Le roi écouta le discours de Belial sans broncher. Impassible, il se refusa tout commentaire. Ce ne fut pas le cas de la grande prêtresse. Silencieuse, les expressions de son visage trahissaient ses émotions. La plus frappante fut le dégout lorsque celui-ci évoqua les hélions et la Nox'Ubah.

Lorsque le discours de l'homme bête fut fini, Callicéa répondit de manière invective.

Vous venez pavaner sur nos terres et nous vous capturons. Maintenant vous nous parlez de trêve ? Qu'Aletheria en soit témoin, découvrir nos us et coutumes ne fera pas de vous l'un des nôtres, et encore moins l'un de nos alliés !
J'ajoute que la lecture, ou l'apprentissage de nos rituels ne vous permet pas d'évoquer une quelconque comparaison avec votre tribune. Nous parlons librement mais nous sommes assez intelligents pour nous abstenir de dires des âneries.
La paix entre nos peuples ne peut être envisagée tant que vous resterez allié à ces immondes fils du soleil. Vous m'écœurez avec vos beaux discours, vous semblez bien rodé aux tactiques hélionnes : perfidie, manipulation, et hypocrisie !

Le roi s'abstient de revenir sur l'intervention de la grande prêtresse. Après quelques instants, celui rompit le silence, en ajoutant, plus calmement.

Parler d'un trêve est une chose, mais accepter en est une autre. Les similitudes entre nos deux peuples ne sont pas une raison suffisante pour engager une négociation. Retrouver notre arme ne me semble pas suffisant.


Un garde fit irruption dans la pièce et après de nombreuses courbettes devant les hautes instances centaures, s'entretint en privé avec le roi. Celui-ci le congédia à la fin de son aparté et revint devant l'homme bête.

Gario est tombé, nous avons eu raison des forces hélionnes, et nous allons pouvoir récupérer notre bien qui nous a été injustement volé.

Certains des vôtres ont été aperçus à l'avant-poste, et leur frénésie guerrière montre qu'ils ne partagent votre point de vue. Alors, pensez-vous que vous avez le pouvoir de négocier ?

De plus, une de vos propositions ne semble plus d'actualité...

[Belial]

Les réponses tombèrent telles le feu et la glace.
Belial resta impassible devant la vindicte de Calicéa.

C'est avec un ton le plus neutre qu'il répondit , en regardant la grande prêtresse dans un premier temps


Ne vous méprenez pas, je suis bien loin du portrait que vous dépeignez.
Je suis venu sur vos terres, non pour me pavaner, mais dans un but pacifique et Kaldeus pourra vous confirmer que je me suis rendu à vous afin de vous demander audience et pourparler.

Puis il s'adressa au roi


J'apprends tout comme vous ces nouvelles concernant Gario. Cela va faire maintenant plusieurs jours que j'ai rompu tout contact avec les évènements du dehors.

Je pense que vous êtes un roi suffisamment avisé pour ne pas tirer de conclusions hâtives.
L'avant poste de Gario serait tombé ?, très bien, mais pour combien de temps ? et vos troupes résisteront elles à la réplique qui ne manquera pas de venir de Babylios ?
Il se pourrait même que cette victoire cache une tactique de diversion.
Il est peut être un peu tôt pour penser que votre masse vous sera rendue de la sorte.

Après une courte pause il reprit


Pour vous les raisons que j'avance ne semblent pas être suffisantes. Bien qu'importantes, il y en existe une autre.

Voici maintenant plusieurs lunes nous avons subit un assaut des Holdars, sur la barrière rocheuse.
Le passé et les origines des hommes betes sont liés à eux, nous les connaissons bien. Ces etres sont effrayant et redoutables et pour le moment ils semblent vouloir observer nos peuples.
Qu'en sera t'il quand ils s'en seront lassés, et décideront de nous envahir ?
Nos deux peuples seraient parmi les premiers touchés de part la disposition de nos cités et avant postes.

Nous pouvons continuer à nous battre entre nous, mais cela aura pour seul effet de nous affaiblir de plus en plus et nous laisser à leur merci.

Le roi restait toujours impassible, Belial termina son intervention


Sachez pour finir que beaucoup parmi notre peuple veulent réparations devant l'incendie de la foret d'Eltiri dont vous seriez responsables ainsi que vos alliés Sylvains.
Il sera difficile de porter ce message de paix , ou du moins trêve, parmi les miens. Difficile mais pas impossible car il existe également de nombreuses personnes qui aspirent à vouloir sortir de cette situation conflictuelle.

Belial ne put rester dans la neutralité, laissant place à nouveau à sa conviction, se tournant maintenant vers Calicéa


Ce que j'ai appris en venant ici, ne représente en aucune façon des ânerie, et sera le socle et l'engagement de mon action.
C'est pour cela que je faisais référence à nos tribunes : il nous est possible de porter nos idées pour convaincre, en expliquant nos opinions et en les argumentant.

[Belial]

Enfin, le guerrier avait révélé la raison de sa venue. Enfin, il évoquait la menace Holdar proche, peut-être trop proche des deux peuples. Une trêve pour combattre cet ennemi commun qui pour le moment restait cloisonné chez lui.

Les centaures avaient par le passé affronté les holdars. Et les batailles ne s'étaient pas toute soldées par une victoire, loin de là. Les centaures les avaient défiés et en avaient payé le prix. Pourquoi recommencer ?

Vous parlez d'un ennemi commun, pour l'instant, apathique. Mettre nos rancœurs de côté pour combattre cet ennemi impassible, c'est le discours que vous tenez ? Nos archives débordent de récits de bataille contre les Holdars, que nous avons provoquées. Nous tenir à l'écart nous a valu une sécurité provisoire, pourquoi y renoncer !

Ne cherchez-vous pas simplement des soldats à sacrifier pour mener une vendetta contre les hommes bleus ? Vous n'êtes que félonie, recherchant toujours le piège pour éradiquer l'ennemi sans combattre. Nous ne pourrions pas vous faire confiance si nous nous battions côte-à-côte sur le champ de bataille !

Et notre puissance n'est plus à justifier, Eltiri, Gario, nous ne craignons pas votre contre-attaque.


Callicéa s'était de nouveau emportée. Le roi poursuivit en calmant le jeu.

La menace holdar n'est pas réelle tant que nous allons pas les provoquer. Nous avons réussi à contenir la menace avec nos alliés les sylvains, et temporairement les nains.

Votre affinité avec le peuple du soleil n'assure pas une sécurité sur le champ de bataille si nous combattons à vos côtés. Vous le soulignez vous-même : l'incendie d'Eltiri a créé une animosité de certains de vos compatriotes plus forte que la menace holdar. Je doute que ces personnes sachent qui est leur véritable ennemi lors d'une bataille contre les hommes bleus.

Nous n'arriverons pas à nous faire mutuellement confiance, et cela provoquerait notre perte sur le champ de bataille. Votre trêve n'est qu'une utopie qu'aucun de nos deux peuples souhaite. Portez ce message à la personne qui vous envoie, si elle existe.

Votre fureur vengeresse pourrait vous mener à une offensive mal préparée et se solderait par un nouvel échec. Réfléchissez-y, et freiner votre envie de représailles pourrait bien être la solution la plus viable.

La grande prêtresse frissonna à l'écoute des dernières paroles du roi.

Vous n'allez pas le relâcher, tout de même ?



Le roi sourit. Il avait une idée derrière la tête, un cadeau de départ.

Le garder ici ne nous sera d'aucune utilité, et attirerait les foudres de sa nation. Je pensais à le renvoyer avec un cadeau personnalisé.


Une lueur de compréhension brilla dans les yeux de Callicea. Sans répondre, elle ferma les yeux et marmonna des paroles inaudibles pendant un long moment, son chapelet entre ses mains. Lorsqu'elle eut fini, elle hocha la tête face au roi.

Nous allons vous raccompagner à la frontière, puisque vous n'êtes plus en état de combattre.



Sa phrase fut ponctuée d'un sourire de la grande prêtresse, qui ajouta.

Notre déesse sait reconnaître un ennemi lorsqu'elle en voit un. L'inimitié d'Aletheria maudit un ennemi le rendant impuissant. Nous faisons preuve de clémence, souvenez-vous en.

[Belial]

Suite aux dernières paroles de Callicéa , Belial sentit une étrange aura lunaire l'envelopper.
Cette malédiction rendait aussi fébrile que lorsque la mort accompagnait un être.
Ne l'ayant jamais encore vécu, il ne pouvait pour l'instant le savoir...

Le tigre bleu salua respectueusement ses interlocuteurs


Je vous remercie pour m'avoir écouté et m'avoir fait part de votre point de vue.
Je me souviendrais de votre geste de clémence, puisse l'avenir nous donner l'occasion de nous revoir. J'ai été honoré d'avoir pu vous rencontrer.

Il pris le temps de saluer également Kaldeus et eut un dernier regard pour Dylia restée au fond de sa cellule..

Après avoir été libéré il rentra à Jada. Sur le chemin du retour il ne pouvait s'empêcher de se remémorer les paroles du roi et de la grande prêtresse..
Si on excluait sa véhémence, il y avait une part de vérité dans le fond de la pensée de Callicéa et les paroles du Roi Mélaneus étaient cohérentes,
la phrase "Nous n'arriverons pas à nous faire mutuellement confiance, et cela provoquerait notre perte sur le champ de bataille." résonnait dans sa tête..
Il a raison se dit il à lui même... ce point de confiance sera capital et crucial