[RP] Les histoires du Souffle-Rêve [RP]
#1
[ ici seront empilées les contes, aventures et histoires de la compagnie du souffle-rêve, joyeux drilles au service de la tradition orale du peuple de Korri et de son inextinguible soif de légende ]
Pépé Calamar a rédigé le texte qui suit, c'est en quelque sorte le leitmotiv de notre groupe.

Seuls les membres du souffle-rêves sont invités à écrire sur ce sujet, qui est un sujet intemporel Uniquement Rôle Play.
Chers camarades de rimes : en piste !


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Citation :Le Souffle-Rêve est véritablement né des contes et légendes. Que ce soit Oncle Coyote ou le Corbeau, Nüwa la femme-serpent ou Hibata'di'ngame la mygale, la sorcière Baba Yaga ou le Chat-aux-bottes, le Veneur ou d'autres, il est difficile de savoir lequel est à l'origine de ce ralliement de doux rebelles. Mais qu'importe, ils le furent tous car tout nouveau compagnon apporte avec lui sa part de création, de renouveau : une nouvelle facette au prisme.

Ce dont on est presque sûr, c'est que la liberté fut la vertu cardinale de ce rassemblement. A moins que ce ne fut la curiosité. Ou le partage. Le Souffle-Rêve ne se définit pas autrement que comme une réunion de conteurs, d'explorateurs, de poètes, d'arc-éologues, d'érudits, de chercheurs, d'aventuriers, d'acrobates du corps et des mots, d'accoucheurs de vérités, bref : d'esprits libres ! Qui vont chercher aux sources des légendes et qui en reviennent avec toutes les vérités : celle qui est vérifiée et celle qui est tue, celle qui est racontée et celle qui naît de l'interprétation, celle qui naît de la répétition et celle qui naît de ceux qui l'écoutent… car tout est vérité, surtout le mensonge - qui n'est qu'une vérité qui ne demande qu'à être réelle, ainsi que vous le dira le conteur.

La tradition de partage de savoir des Hommes-Bêtes est avant tout orale. C'est sans aucun doute à Coyote qu'on le doit. Personne ne sait bien s'il est un descendant de Lumina et Pereg ou un esprit-totem dont ils croisèrent le chemin mais quelle que soit la vérité, il eut toujours à coeur de raconter les plus belles histoires à son propos tout en souriant à ses propres mensonges...

Oncle Coyote était un filou et un farceur. De ses voyages et aventures, il rapportait toujours des babioles. Quelques colifichets de plumes étranges, des verroteries inconnues, et autres étranges petits bibelots. Chaque objet avait une histoire - voire plusieurs en fonction de son interlocuteur ou de son public.
Pendant plus de semaines qu'il n'était parti, tout le monde lui payait à boire pour qu'il raconte une ou l'autre de ses aventures en ces terres lointaines qu'il avait visitées, en chair ou en rêve. Et si on ne sait pas pour sûr ce qu'il y fit, il ne tarit jamais d'histoires à propos de ce qu'il s'y passa, des fables rarement semblables, pas toujours crédibles mais systématiquement extraordinaires !

Après lui, de nombreux descendants de Pereg et Lumina s'essayèrent au Voyage. Des quêteurs de ruines et de vérités mais avant tout des quêteurs d'histoires. Le Souffle-Rêve allait chercher les sagesses d'ailleurs, les contes et légendes, ce qui forge l'âme et le coeur des civilisations, passées comme présentes. Parfois ils allaient vérifier ce qui se cachait derrière le mythe, les vieilles grottes, les demeures antiques, les épaves oubliées et les temples enfouis… et parfois, ils se contentaient d'imaginer l'histoire car même si elle n'était pas vécue, l'aventure n'en était pas moins belle.

Le Souffle-Rêve apprend les légendes et voyage souvent aux sources ou à l'ombre des mythes pour en connaître la naissance et l'envers du miroir.
Ainsi le conteur est un créateur autant qu'il est spectateur car l'histoire qu'il porte vivra en son public et se transmettra, nouvelle, différente, changeante, en mouvement constant au gré de la créativité de chacun des porteurs. En cela, elle ressemble énormément aux Hommes-Bêtes, eux aussi changeants et mouvants, enracinés dans un présent en constante mutation, comme la Nature qui fait partie d'eux.

De nos jours, les Souffleurs de Rêve sont érudits, voyageurs, aventuriers, fouisseurs de ruines, conteurs, saltimbanques et moult autres choses et ils poursuivent leur quête de savoir. Et cette quête est comme les contes qu'ils partagent, sans fin...
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#2
- " bon, les gros rondins c'est par là qu'il faut les stocker ! faut vous le redire combien de fois !? Si vous avez du miel à ce point là dans les oreilles va falloir commencer à se méfier des guêpes les gars sans rire ! "

Baba supervisait les travaux de ce qui allait constituer le siège de la guilde du Souffle-rêve, dans la moiteur de Jada porter des charges lourdes dans les fondements de l'ancienne ruine réquisitionnée pour l'occasion était une épreuve particulièrement pénible. Quelques hommes-buffles avaient étés sollicités et payés pour accomplir le gros-oeuvre , malheureusement leur force n'avait d'égale que leur stupidité, et les travaux prenaient du retard au grand damned des artistes qui souhaitaient y répéter leur prochain spectacle : La chute d'Eltiri .

- " t'ain mais vous le faites exprès !? Par les sandales de Wismo ! attention où vous mettez les pieds ! Ces instruments sont fragiles ! Ce tambour par exemple ..."
-" beuuuh quoi !? c't'un tambour, il est moche en plus ! " coupa l'interpelé sans faire grand cas de l'objet.

-" un tambour ! UN TAMBOUR !? " s'écria Baba l'esprit échauffé par les nombreuses maladresses de l'équipe de bovins " Mais bougre d'ignare ! ce n'est pas un vulgaire tambour, on le nomme le Coeur de Barakakras !
Face à la mine inerte de l'ouvrier ,il se senti obligé d'expliquer :
-" Il y a près de 180 ans, une poignée de chasseurs s'aventurèrent profondément dans le marais pour y affronter un terrible seigneur de guerre Saurotarque qui menaçait l'équilibre des lisières de Korri en étendant son territoire vers le nord. Barakakras le fracasseur ! Il était dix fois plus grand que le plus solide Saurotarque que tu ai jamais vu ! il était capable de déraciner un bouleau de vingt ans d'une seule main ! "
-" beuuuuuh, c'est costaud ça ! plus balèze qu'un gros troll ..." fit l' hydrocéphale, indiquant à Baba que l'auditoire était acquis, qu'il pouvait continuer, d'ailleurs, petit à petit d'autres ouvriers arrêtèrent de travailler pour écouter l'histoire de Barakakras .

-" La traque dura plusieurs jours, les chasseurs avaient étés futés et avaient bien préparés leur expédition dans le marais, observant les usages et habitudes, et en repérant au mètre près les alentours du village des Saurotarques.
Profitant des brumes et se déplaçant sur de fins canoés, ils créèrent une légende. ils avaient fabriqués de longues oreilles de près de deux mètres de haut qu'ils avaient enduits d'odeurs de lapin, ils faisaient dépasser les oreilles des touffes de roseau dans le brouillard de l'aube, laissant des traces au sol et quelques touffes de poils blanc ici et là.

Il était facile d'isoler les guerriers saurien trop curieux et de s'en débarrasser en silence pour les engloutir dans les trous de tourbe, trés nombreux dans les marais.
Petit à petit le clan de Barakakras se mit en tête qu'un lapin blanc géant s'attaquait aux membres isolés de la tribu et qu'ils étaient maudits ! "

Le vieux conteur marqua une pause et en profitât pour prendre une rasade de vin avant de faire tourner l'outre à l'auditoire, il se râcla la gorge et reprit :

-" Durant plusieurs jours la tribu du roi lézard guetta dans l'angoisse le clapissement frénétique de l'obscène lapin géant caché dans les brumes, semant le doute et la peur dans le coeur des meilleurs guerriers saurotarques.
Pour répondre aux injonctions de ses femelles et démontrer que ce ne serait pas un lapin aussi grand fusse-t-il qui ordonnerait sa loi dans le marais, le seigneur de guerre décida à son tour de mener une expédition pour chasser le monstre blanc.
Déjà, avec la douzaine de disparitions, les traits monstrueux de la bête commençaient à se dessiner dans tous les esprits :

-il a des dents comme des sabres capables de te décapiter d'un coup !
- il sait se rendre invisible ou bondir de plusieurs mètres en silence pour te surprendre dans le dos !
-il dévore entièrement ses victimes pour ne laisser que quelques écailles ...


Dès le lendemain, à l'aube, la chasse commença, tout comme l'avait espéré la meute de Jada.
l'expédition était composé d'une dizaine de sauriens, aguerris pour la plupart, solidement armés et pour certains, des pièces d'armure rudimentaires pour se protéger le cou.
Nos ancètres avaient balisés le terrain de traces évidentes et de quelques touffes de poils, pour emmener la petite armée d'écailleux vers une zone fortement piégée et où avait été aménagé un système d'envergure capable d'immobiliser barakakras lui même.
Pour maintenir la pression, les hommes-bêtes imitaient des clapissements de lapine géante autour de la troupe, et profitant des brumes, faisaient jaillir de temps en temps les oreilles au raz des buissons de jonc et de roseaux en fleur, laissant présager d'un lapin de plus de deux mètres cinquante au garot ! soit tout étendu un lapin de pres de huit mètre !"


la bouche édentée du vieux puant se tordit pendant que ses yeux se plissèrent en se mouillant de larmes

-" ah ah ah ah, sont quand même trés con ces saurotarques non !? " s'esclaffa Baba auprès de son auditoire, qui malheureusement resta figé dans une posture d'attente, bouche bée et regard bovin.

-" bref, j'en était où !? ah oui, la zone piégée " reprit-il en réclamant l'outre de vin d'un geste ... il grimaça en constatant qu'elle était vide .

-"Donc, j'vais faire bref car il va faire soif ....
C'te gros boeuf de Saurotarque, il a rien bitté et s'est jeté directement dans les nombreux pièges avec ses hommes, là, dans un bordel digne d'une fête de l'amitié avec les Héllions où l'on ne sait plus distinguer les hommes des femmes, tout allât trés vite , une première salve de harpons crantés en cueillit trois d'un coup, forçant les autres à manoeuvrer en arrière pour se coincer les pattes sur des piques empoisonnés dissimulés dans les trous du marais.
pris à revers, deux d'entre eux se firent égorger sans un bruit par des bras sortis d'un mur végétal, pendant que Barakakras se rua comme un fou dans la mêlé vers les jeteurs de harpon;


Comme prévu il s'effondra de tout son haut sur la liane tendue sous l'eau et sa tête se planta lourdement sur un champs de piques prévu à cet effet. Là, transpercé, désarmé, abasourdi par la violence des innombrables blessures de roseau, un oeil crevé, vulnérable comme jamais mais cherchant malgré tout à se redresser, un seul coup de hache suffit à lui trancher la queue, et un second eu raison de sa tête !
Cette vision seule imposât la panique chez les survivants qui fuirent de façon désordonnée, offrant leur dos aux lances vengeresses de nos ancêtres. Que bénies soient leurs âmes. "


-"d'accord mais le tambour quel rapport ?" demanda un spectateur curieux
-" c'est le seul truc qu'on a su faire avec ses burnes, il était vraiment grand .." répondit joyeusement Baba; "allez tas de feignants ! au boulo ! et faites gaffes aux instruments siouplait ! "

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#3
chaque trophée représente un peu l'esprit de celui qui l'offre ,
ce n'est pas vraiment un présent particulier, non, il s'agit juste de l'expression que chacun a sur le monde.
Il s'agit là d'un cadeau circonstancié, une trouvaille que l'on a été dépecer sur la dernière proie et que l'on offre l'air de rien sur la rythmique tapageuse du souvenir.
l'amitié ils appellent ça.
Juste la force de l'habitude d'après moi. Tout droit sorti de la moiteur de Korri de toute façon je berloque. Copain ou pas, je flippe... C'est effrayant de toute façon le vide, ma mère me l'a toujours dit " fais gaffe min gamin "
J'ai de toute façon toujours eu une arme sur moi," parceque la jungle est dangereuse Baba ! "
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-tu l'a embrassé ! je t'ai vu !

-c'était juste un bisou de retour de chasse, rien d'exceptionnel, on était content, c'est tout .

ouais, blabla-bla-bla, je t'ai vu ! tu joues avec la bouffe !

punaise tu fais chier, joue moi plutôt un air de musique, la complainte du nain dans l'Ingemann, tu la fait bien ..

d'accord, si tu veux, mais tu fermes ta gueule, je déteste quand tu chantes avec moi ..

ah bon pourquoi ?

parceque tu chantes fort, et en plus tu chantes mal !

Baba se tut, impatient d'écouter la chanson du nain volant

il s'en frottait les mains , moites et maladroites, sur la jute de son paletot.

bon alors cette histoire ? ça traine mon gros, sérieux je t'engage pas, tu ferais chialer un troll ... balance le vieux guerisseur.

j'y arrive, attends la chute, c'est rupestre !

tu va me tuer avant l'heure ! un nain qui vole et qui aime ça, c'est franchement n'importe quoi ! on te paye des coups dans les tavernes avec ça !? sérieusement !?

ouais ! et pas que...,bref .. c'est toujours une histoire de rencontre tu sais..
regarde, imagine toi le truc, c'est là :

c'est comme si elle était coutumière, elle est tout, elle est ce que tu as toujours cherché.
initialement, tu admires chacun de ses traits !
son regard, son sourire, cette façon de se tenir...une tranquillité d'esprit qui rejoint celle que tu as à ce moment précis. Tu te surprend à penser à l'harmonie ! ah ah ah ! mon vieux Baba ! tu te rends compte !?

Et ensuite il y a le bouleversement de son parfum, d'une violence imparable, qui complète à la perfection le timbre de sa voix ...

ça va Baba !?

continue mon beau, je t'écoute.

à ce moment là il y a comme une électricité dans l'air, ça sent bon la terre comme les soirs d'orage.
Et là tu l'effleure à peine, du bout du bout du doigt, son épaule par exemple...elle est douce et ferme, et enfin tu lui adresse la parole.
Avec étonnement, elle parle de toi, elle à l'air d'en connaitre un bout sur tes secrets les plus intimes ; c'est balancé avec un air mutin qui te fait fondre, elle te taille une veste avec tes qualités et tes faiblesses, en précisant qu'elle même n'est pas exempte de défauts.
ELLE EST TRES EXACTEMENT L'IMPERFECTION ADAPTEE A TA PROPRE IMPERFECTION !!

Pris d'un élan démesuré et commun, vous vous enlacez, passionné, vous vous dévorez, vous jouez comme des enfants, tu as du mordant, et tourne boule et croque et tourne boule et croque.

Elle s'arrête de jouer tout à coup; elle redevient sérieuse, limite elle te fait la gueule ! Tes griffes, désespérément, la frôle une dernière fois ... tu veux qu'elle reste avec toi.

les humains ne sont pas des choses à posséder affirme t elle ..

Il faut laisser les proies venir et repartir à leur gré ? même elle ? Surtout elle ?

La plus grande preuve d'amour serait de la laisser partir, lui permettre de s'échapper, de vivre. Mais alors quel temps perdu ! le ventre creux, à attendre, à patienter dans sa toile, attentif à la belle de nuit qui viendra s'y coller ..

tu m'écoutes plus Baba ...
non, ça me saoule ton histoire
j'avais fini de toute façon.
ça fini bien au moins ?

et bien oui, la belle se fait manger par la tribu, ça fini carrément bien !

ok, c'est bon, t'es engagé ma gros , bienvenu au Souffle-Rêve mon gars ! on va aller boire un coup, un jus de salive fermenté je te dis que ça !
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#4
-"vous seriez bien aimable de me préparer une infusion de champignon chère amie, je pense que ça va prendre un peu de temps"

Être un prêtre d'Estalia implique parfois de se rendre chez des patients, et comme ce jour là, d'accepter les présents et les diverses attentions des proches du malade. C'était là un protocole qui pouvait parfois s'avérer pénible, en fonction de la nature des présents... Et là, il allait surement repartir avec un couple de magnifiques Aras caqueteur de Korri.
Il s'agit d'un oiseau aussi gros qu'un coq, avec un plumage radieux bleu turquoise, un immense bec jaune et rose, de grands yeux aux larges pupilles et une petite crête qui s'agite sans cesse; la singulière particularité de ces oiseaux est qu'ils sont en permanence à claquer leur bec et de faire une nuisance sonore indéniablement agaçante.
Baba le savait, il n'y couperait pas, c'était un présent pour le temple; les galettes de manioc qui finissaient de cuire étaient surement pour lui par contre, ce qui aurait été amplement suffisant.

-" le malade est donc par ici ? " demanda le guérisseur à la jeune femme tout en indiquant du doigt une cabane de lianes tressées où l'on entendait s'échapper quelques gémissements souffreteux.
-" oui Baba, il est comme ça depuis deux jours, je n'ai rien su faire, il refuse de boire et même , il recrache le miel .. il souffre beaucoup " lui répondit la jeune femme.
Jolie, peut être un peu naïve, la brunette au visage peint et scarifié à la manière du clan de la loutre était enceinte de plusieurs mois, elle avait l'air de bien se porter . Baba lui toucha le ventre en faisant le signe de la déesse de ses doigts crasseux , avec son sourire chaleureux il lui souhaitait une belle mise au monde.
La jeune femme reconnaissante le remercia d'un timide signe de tête et s'affaira aussitôt à faire chauffer de l'eau pour satisfaire son invité.

-"je vais voir ce qu'il en est, l'infusion attendra, je l'aime tiède." lâcha t il en se dirigeant vers la source des plaintes.

Un épais rideau de lierre mauve conservait la fraicheur de la pièce, trés miteuse, cette dernière avait le sol en terre battue et deux grosses buches coupées sur leur longueur et liées au ras du sol en guise de table. Un casse-crâne avec une tête de pierre sculptée en forme de bec, une coiffe de plumes vertes et un bouclier de cuir bouilli étaient accrochés au mur.
Une imposante pierre creuse était au milieu de la pièce, servant de brasero lorsque les nuits étaient froides mais pour l'heure faisant office de lampe grâce à des mousses phosphorescente qui en remplissaient la cavité centrale. La lumière presque surnaturelle emplissait la pièce d'une lueur froide et bleutée donnant l'impression d'être immergé dans les profondeurs d'un lac . L'air était chargé d'une forte odeur d'encens, étouffant, épais, irrespirable lorsque l'on restait debout.

Dans un coin, une couche de fougères séchées faisait office de lit, et l'on pouvait distinguer la forme recroquevillée d'un homme grand et musclé d'approximativement trente ans. Son front était couvert de sueur et ses lèvres avaient été mordues au sang tellement la douleur devait être vive et constante.
A en juger par les icônes peintes sur son bouclier et ses tatouages, son totem était le perroquet.
-" bonjour mon ami, ton épouse m'a fait demander car les remèdes traditionnels ne semblent pas te soulager, Estalia va te couvrir de sa grâce et de son amour, tu ira bientôt mieux...peux-tu parler ? que t'arrive t il ? "

-" raaaah ... mal..j'ai mal ! mon ventre !" balbutia l'homme, à bout de force, les mains enlacées autour de son abdomen. Il tenta de relever la tête pour regarder le prêtre mais renonça, laissant retomber lourdement sa tête, incapable de surmonter l'effort.

Le vieux guérisseur se pencha aussitôt et pria la déesse de la vie pour qu'elle accorde sa bienveillante caresse au malheureux, soulager la douleur pour permettre de comprendre un peu mieux ce qui était en train de terrasser ce jeune chasseur. Aussitôt que les mains odieusement sales de l'homme-médecine furent imposées sur le front du malade que son corps se détendit, sa respiration se fit plus profonde et que son visage froissé par la peine se décrispa.
-" ahhh, merci Baba, merci, louée Estalia, merci ..." l'individu tombait de fatigue, il fallu le stimuler pour pratiquer un examen approfondit avant qu'il ne s'endorme d'épuisement.
le mal était apparu comme ça d'après lui, en pleine nuit, une douleur inouïe au ventre l'avait plié en deux, et il était là comme ça depuis, incapable de boire et à peine de respirer, depuis quatre jours ..et non deux comme l'avait affirmé sa jeune épouse.
Voilà qui est suspect se dit le vieux; pourquoi n'est-elle venue que ce matin quérir un guérisseur ? c'est pas une cuillère de miel, un encens et un verre d'eau qui allait soulager ce type, c'était évident..


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Dans ses états d'âme-maigres et introspectifs, et lorsque les jumelles Incompréhension & Incohérence dansaient maladroitement avec son esprit rationnel, Baba aimait réfléchir sur les berges du Sorlin, une pipe à la bouche.

L'odeur âcre du tabac trop sec donnait à sa langue des allures de pantoufle rêche, il crapotait, jouant avec ses lèvres sur l'embout de la pipe comme si il s'agissait d'une gourmandise délictueuse.
volutes et ronds de fumés pensa t il en regardant dans un plat de courant une grosse carpe qui se dorait les écailles au soleil .. il y a quelque chose qui cloche là-dedans ...

Le couple de perroquets caquetant faisait un tumulte de tout les diables, et il était surement amusant pour un observateur étranger à l'affaire de voir ce grand échalas boiteux trimbaler un lourd perchoir avec ces deux insupportables oiseaux;
Mais en réalité le guérisseur n'en avait que faire, il était convaincu que cette anodine histoire avait un fondement beaucoup plus important que la banale réalité d'une femme trompée qui empoisonne son époux.

l'analyse sommaire de baba lui avait permis de constater qu'il s'agissait bien d'un empoisonnement, indubitablement.
Il avait d'ailleurs pris soin de ne pas boire le thé de champignon offert par la femme loutre,- ça va me rester sur le bide, j'ai peur d'être contrarié ... mais c'est gentil, merci..- accompagnant sa réticence d'un pet sonore abjecte, du genre de ceux qui le laissent aucune place aux palabres...
au même titre que le point Holdar ponctue inévitablement une conversation houleuse qui a trop durée.

Un empoisonnement , oui, mais avec quoi ?
dit il à l'intention de la carpe muette avant de biberoner la pipe presque éteinte;
Peu de plantes avec un effet aussi fulgurant aurait laissé l'individu survivre.
soit dans un repentir elle lui avait administré un remède - et alors auprès de qui l'a t elle perçu ? -, soit il s'agissait d'autre chose...un venin ? .... non pareil, réaction cutanée, piqure boursoufflée, oeil jaune et doigts tordus.............., non, ... rien de rien ...

Une bestiole... , un parasite,................oui....MAIS OUI !!! ................ UNE SALOPERIE DE PARASITE !!! oui ! c'était ça ! Cela ne pouvait être que ça ! OUI !
le vieux souri si béatement que la pipe s'échappa.
Illico presto il se redressa et attrapa sa besace et le perchoir pour courir vers Jada , ce qui relança de plus belle l'éternelle prise de bec des deux volatiles.
Semant de nombreuses plumes colorées sur son passage, sautillant comme un grillon unijambiste qui fuit l'orage, il se précipitait vers son point d'origine : La femme-loutre .

[à suivre]

[Image: 13animal-insolite11.jpg]
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#5
Zeusie était en pleine mission d'exploration dans l'est du désert avec ses amis Darkvatar et Lololabricot lorsqu'elle du affronter un groupe d'elfes et de centaures.

Enfin "affronter" fut un grand mot car le seul souvenir qu'elle gardait de ce combat fut d'avoir pris une volée de flèches très rapidement et de tomber au sol. La tête cognant durement elle fut assommé dès le début du combat.

Elle se réveilla dans un lit et se mit à s'agiter toute paniquée



- Ou suis-je !! ou est mon arc !!

- Calmez-vous, vous êtes en sécurité, nul besoin d'armes en ce lieu. vous êtes dans le temple de Solaris à Babylios.
Vos amis vous ont transportés ici car ils craignaient pour votre état de santé


- Babylios ?? mais j'ai été inconsciente combien de temps ?


- Cela fait environ 7 jours, vos amis vous ont ramené à temps afin que nous puissions vous guérir

Zeusie essaya de se lever, mais elle fut très vite désorientée

- Restez couchée, vous n'êtes pas encore totalement remise de vos blessures.


Bien qu'elle ne voulait pas suivre le conseil du prêtre, elle fut incapable de résister et se recoucha

- Les amis qui m'ont amené ici, ou sont-ils ?

- Ils sont repartis en direction de Gario car la rumeur d'une attaque ennemie se propage de plus en plus. De plus en plus de signes sont confirmés par nos espions et le cheikh a déjà donné l'ordre de faire évacuer les civils

- Je dois aller les rejoindre en essayant à nouveau de se lever mais sans plus de succès

- Restez couchée, vous vous remettez à peine, et même si vous devriez être en mesure de remarcher d'ici demain, il est hors de question pour vous de retourner vous battre avant une bonne semaine.
De plus durant ces 7 jours, vous n'arrêtiez de parler dans votre sommeil, des phrases qu'aucun de nos prêtres n'a su interpréter. Il était question d'un serpent qui sussurait doucement qu'il fallait un Barouf d'honneur mais surtout le plus déroutant c'est sans nul doute le passage sur le Canard habillé d'un string en peau de calamar de votre grand-père qui sautillait par-dessus des ramures de cerfs en faisant Ouba-Ouba.
Ces visions vous disent-ils quelque chose : nos sages pensent que cela pourrait être un présage de Solaris pour nous guider dans cette épreuve ?


Zeusie fut prise d'un seul coup d'un fou-rire et ne put s'arrêter qu'après de longues minutes.

Excusez-moi prêtre, mais je n'ai pu m'empêcher de rire, il s'agit tout simplement de mes amis de la guilde du souffle-rêve. Ce sont des hommes-bêtes et dans mon délire j'ai juste fait un amalgame de certains membres.

J'en ris d'avance quand je verrais leur tête lorsque je leur raconterai cet histoire. Il n'y aucun présage à sortir de ces divagations autre que le fait qu'au lieu d'aller directement à Gario, je dois passer par Jada pour demander à ma guilde de venir en renfort à la défense de Gario.


......


Après avoir réussi à rameuter quelques membres du Souffle-rêve , Zeusie arriva aux portes de Gario avec Baba Ouba le célèbre guérisseur colporteur de suppositoires à ses heures perdues, et Enkidouce la druide-serpent.

La pression des ennemis était féroce dans les premières heures du combat, les premiers défenseurs (dont zeusie faisait partie) décidèrent de se ruer dans Gario pour essayer de repousser les adversaires.
Malheureusement, les renforts étaient encore très loin : les armées de babylios étaient encore éparpillées dans le désert, alors que la majorité du souffle-rêve devait venir du nord d'Andoras.

Les Défenseurs durent donc finalement tenter une sortie et laisser les envahisseurs prendre possession de Gario (même brièvement). Cette virée dans Gario ne fut pas inutile car elle permit de s'assurer qu'il ne restait aucun civil dans l'avant-poste. Même si certains furent grièvement blessés et durent quitter le combat comme son ami darkvatar.


Les renforts venant de Babylios étaient enfin arrivés et une contre-offensive se mit en place forçant les envahisseurs à fuir de Gario.

En plein milieu de l'affrontement, Zeusie aperçu les premières volutes de fumée s'élevant de Gario.

- Gario est en flammes, je fonce à l'intérieur des remparts voir ce que je peux faire pour l'incendie. Le Souffle-rêve a juré qu'il n'y aurait pas un deuxième Eltiri.

Lorsqu'elle arriva au centre de Gario, elle vit un hélion prénommé Farouk déjà occupé à éteindre le premier incendie, elle se dépêcha de l'aider à finir d'éteindre ce feu. Puis elle décida de s'occuper du deuxième foyer.

Malgré ses efforts, celui-ci était déjà plus avancé et ses maigres tentatives d'étouffer le foyer avec sa cape du désert humide empêchait juste l'incendie de se répandre mais ne diminuait en aucun cas la puissance du foyer.

A bout de force elle s'arrêta un instant, et l'incendie reprit sa course en avant. Elle adressa alors une prière à Solaris.


- Solaris, Oh Grand Solaris, puisses-tu entendre mes prières, aides à invoquer de l'eau afin de sauver Gario de la destruction.
- Solaris, Oh Vénéré Solaris, guides-moi


c'est à ce moment-la qu'un hélion prénommé Fandor, arriva au pied des remparts et la vit en train de réciter sa prière pendant plusieurs minutes. il se dit qu'elle avait surement inhalé trop de fumée et que le délire la gagnait.


- Et la folle-dingue, au lieu de demander au dieu du soleil de faire pleuvoir, tu ne pourrais pas faire quelque chose d'utile pour éteindre l'incendie au lieu de faire l'idiote !

- Je ne suis pas folle-dingue, je suis Zeusie et j'ai déjà ...

C'est alors que Zeusie eut une illumination, interrompit sa phrase, retourna à toute vitesse à la fontaine, équipa sa pioche puis entreprit de creuser une tranchée allant de la fontaine au dernier foyer d'incendie.

L'eau de la fontaine se déversa alors sur le foyer et celui s'éteignit très rapidement.

Fandor en fut estomaqué mais repris très vite ses esprits, et la première chose qu'il dit fut:


- HOURRA POUR ZEUSIE TÊTE-DE-PIOCHE, LA SAUVEUSE DE GARIO !!!


Et c'est ainsi que Zeusie entra dans les livres d'histoires de Babylios sous le surnom de "L'archère tête-de-pioche, Sauveuse de Gario".
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