Une alchimiste (et éventuellement un guerrier) chez les hommes bêtes.

[Malak'a]

Même après des longues journées de marche à travers la forêt de Korri, l'alchimiste avait toujours espoir de trouver une ressource rare. Bien que Viraj - son mur défensif et un peu pataud - dégageait le chemin pour laisser Malak'a inspecter tranquillement la zone, les deux compères n'avaient rien à se mettre sous la dent.

La jeune femme fit un bilan : si la répartition des ressources suit une loi de probabilité disons, pour simplifier discrète, et qu'on modélise le micro-climat de la région par un des paramètres de la loi, les possibilités de découverte par un autre, on peut considérer que c'est une loi des événements rares, celle du saumon donc. Mathématiquement, elle avait l'impression que le temps de recherche était suffisant pour en trouver une. Est-ce une erreur dans l'estimation ?

Des hommes bêtes passant à proximité perturbèrent la réflexion de l'alchimiste... qui s'extasia. D'une part, elle avait trouvé la ressource tant recherchée partiellement recouverte de mousse (ce qui validait sa loi), et d'autre part, la capitale des Hommes Bêtes était une donnée qu'elle avait omise dans son modèle. Tout s'expliquait !

Après avoir récolté la ressource, elle interpella son compagnon, parti un peu trop en avant, lui faisant part de sa découverte, et lui annonça qu'elle aimerait bien visiter Jada. Elle pourrait continuer son étude comportementale, et surtout les critères d'attirance entre deux individus. Suivit un discours peu cohérent sur la théorie des genres que le guerrier se lassa d'écouter. Boudeuse, elle fonça vers Jada.

Une journée de marche forcée suffit pour rallier la capitale des hommes bêtes et Malak'a fut ... surprise. La cité avait en dehors des ruines, un seul bâtiment (si on peut appeler cela ainsi) : la tente des guérisseurs. L'observation de Jada l'amena à un constat qu'elle énonça à haute voix pour elle-même.

La théorie sur l'attirance des hélions ne semblent pas s'appliquer aux hommes bêtes.

Le comportement en société semble dominer les possibilités de rapprochement entre deux personnes, tandis que l'aspect financier est négligeable. Ils passent beaucoup de temps à observer, comme le fait le petit rabougri en armure lourde. J'exclus les marchands : l'observation est une arme contre le vol.
Ma théorie mise en pratique avec Israa et son harem n'est donc pas applicable ici. Donc l'attirance chez les hommes bêtes n'est pas basée sur les mêmes critères que les hélions et ma potion risque d'être inefficace.

Intéressant....

Après un rapide tour sur elle-même, elle s'adressa à plusieurs hommes bêtes.

Quelles sont les substances chimiques dégagées lors de vos relations sentimentales, et qu'est-ce qui vous indique une éventuelle attirance ? J'aimerai aussi savoir les critères de beauté de votre peuple.

[Eldritch]

L'observateur haussa un sourcil à la demande de Malak'a et ignora la scientifique pour s'en retourner auprès de sa compagne.

De loin, c'était une curieuse personne mais comme toutes les personnes curieuses, il valait mieux éviter leur contact avant de savoir leur nature profonde.

[Selina Maelenn]

Selina observa tour à tour le guerrier loup qui lui revenait et la hélionne qu'il semblait éviter.

À part les régulières caravanes de marchands, les hélions en visite jusqu'à Jada étaient plutôt rares. Et cette femme en particulier semblait des plus étranges. Elle portait un accoutrement pour le moins curieux et parlait de manière frénétique.
La guérisseuse appréciant déjà peu la foule, elle préférait rester éloignée d'une personne si bavarde et dont les questions retentissaient dans la capitale des hommes-bêtes.
Néanmoins, Estalia enseignait dans ses préceptes à respecter toute vie pour peu qu'elle ne se montre pas hostile. La touriste hélionne ne faisait rien de mal. Et Selina pouvait comprendre qu'elle ait des questions à poser, le mode de vie des siens devant sans doute fortement différer de celui des habitants du désert de Salith.

La jeune femme laissa donc Eldritch prendre ses distances et s'avança vers la hélionne en visite. Elle la salua d'un sourire et, pour toute réponse à ses interrogations, lui désigna du doigt la tente des guérisseurs.
Les questions de la jeune femme semblaient relever de l'ordre médical et les guérisseurs étaient ce que le peuple avait le plus proche de médecins. Ses propres compétences se limitant à des prières et des incantations à Estalia pour refermer les blessures, elle ne pouvait rien faire de plus pour aider l'alchimiste.
Elle gratifia de nouveau la curieuse d'un sourire avant de retourner vers son compagnon au totem lupin qui l'attendait un peu plus loin.