[RP] La cité des bois
#1
Elle longeait depuis plusieurs jours déjà le gracieux fleuve Loreline quand soudain, les arbres s'écartèrent devant elle pour laisser place à un spectacle des plus surprenants mais aussi et surtout, des plus enchanteurs.

Mitriath, fière capitale des sylvains, cité forestière centenaire et élégante, se dressait devant elle, fière et noble, en même temps que les arbres ancestraux qu'elle épouse et ce dans une parfaite harmonie.

Elle avait entendu de nombreux récits de ses semblables sur cette ville singulière, mais rien qui ne la préparait à pareil spectacle.
D'un côté il est difficile pour un centaure d'imaginer correctement que l'on puisse vivre au sommet d'arbres de plusieurs centaines de pieds de hauteur.

Opale était cependant loin du bouleversement et de la passion que pouvait sans mal pourtant, éveiller la cité arboricole. Mitriath n'était après tout en rien liée à son peuple ou au culte d'Aletheria, hormis qu'elle soit la principale ville de leurs alliés elfiques.
Néanmoins une légère fascination pouvait se lire dans le regard pourtant réputé impénétrable de la pâle centaure.
Et c'est avec une curiosité dissimulée sous un air impassible qu'elle pénétra dans la ville, marchant sous les voûtes et entre les troncs des colosses d'écorce et de feuilles qui portaient et abritaient de nombreuses constructions entre leurs branches et leur feuillage épais.

Aucun sylvain, qu'il fut garde ou habitant, ne fut stupéfait de sa présence ni ne tenta de l'arrêter, cependant elle prit rapidement conscience qu'elle attirait l'attention de certains.
Même si les deux peuples étaient à présents alliés depuis nombreux siècles, peu étaient les représentants de chaque race faisant le trajet parfois périlleux reliant l'une des capitales à l'autre. Qui plus est, son apparence, même dissimulée en grande partie sous une cape effritée, pouvait en surprendre plus d'un, qu'il soit centaure ou sylvain d‘ailleurs.

La cité sylvaine n'avait jamais figuré dans les plans ni les intentions de la centaure comme destination ou halte potentielles. Mais le périple qui avait rythmé ces derniers jours nécessitait à présent qu'elle prenne un peu de repos avant de reprendre sa quête, même si depuis son départ de Naël'Kaldora Aletheria n'avait jamais cessé de veiller sur elle.

Déambulant au hasard, elle répondit poliment d'un signe de la tête aux salutations et amabilités que lui adressaient certains elfes croisant son chemin, mais ne dit pas un seul mot.

Elle continua ainsi de marcher, passant de découverte en découverte, au milieu des constructions étranges et parfois vertigineuses des sylvains, jusqu'à se perdre, ignorant entièrement l'organisation de la ville et ne possédant sur elle aucune carte pouvant la guider.

Ne s'inquiétant pas pour autant et conservant le calme implacable qui la caractérisait, elle continua son chemin, persuadée de tomber à un moment ou l'autre sur une auberge ou un marché lui offrant l'occasion d'acheter à nouveau de quoi sustenter à ses besoins pendant plusieurs semaines.




Citation :[HRP] RP ouvert à tous, qu'il soit à sabots ou à oreilles pointues, à conditions bien sûr de respecter les règles de base du respect commun et de l'écriture.

Merci d'avance pour votre lecture et peut-être, votre participation ! [/HRP]
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#2
*Cela faisait plusieurs semaines que mon esprit vagabondait dans les limbes et que j'errais, indifférente à tout ce qui m'entoure comme un fantôme sur le point de passer dans l'autre monde. Cela n'était pas dérangeant en soi car toute petite déjà j'avais appris à ne pouvoir compter que sur moi-même, surtout en cas de pépin, et j'étais parfaitement entraînée à survivre en milieu hostile même en ayant débranché des fonctions aussi vitales que la pensée consciente.

Les participants de la sainte quête m'avaient définitivement perdue lorsque le mâle le moins futé du lot avait décidé que la résolution de l'énigme posée par le comportement étrange des abeilles passait par la purification totale de la forêt de ses habitantes naturelles et n'en avait fait qu'à sa tête en entraînant dans son sillage tous les fous furieux du secteur qui avaient fait coulé des litres du sang de tout ce qui leur barrait le chemin plutôt que suivre les consignes avisées de l'archidruidesse qui avait conseillé au détachement de prendre le temps d'enquêter au village pour envisager une résolution pacifique du conflit.

Les membres de l'expédition avaient assurément été frappés de folie pour être brutalement pris d'une telle frénésie guerrière. Ne comprenaient-ils pas que nous n'étions que les locataires de la forêt et que notre droit à fouler ce sanctuaire sylvestre pouvait être révoqué à tout moment par les divinités de la nature si nous ne nous en montrions plus dignes ? Ce n'était pas aux animaux à apprendre à vivre en harmonie avec les elfes mais aux elfes à apprendre comment vivre en harmonie avec les animaux.

J'avais rapidement battu en retraite devant une telle vision d'horreur, que dis-je véritable sacrilège et funeste présage des temps à venir, et refusé de participer à cette sanglante mascarade surtout lorsqu'elle avait pour source la bêtise masculine. M'étant complètement désintéressée de la situation, je déambulais à présent sans but aucun ne m'arrêtant que pour ramasser que les présents spontanés que la forêt voulait bien me faire, attentive à ne troubler aucune des formes de vie déjà présentes.

Je jetais à peine un regard au nouveau commandant de l'armée, fier comme un paon dans son nouvel uniforme et nommé pour des raisons purement politiques car la horde machiste voyait d'un mauvais œil d'être gouverné par une reine célibataire, partant en renfort sur le front dont on pouvait suivre les traces ensanglantées jusqu'ici. C'est à cet instant précis que je me rendis compte que la forêt avait été particulièrement généreuse avec son humble servante et que mon paquetage était plein à craquer. La mort dans l'âme de devoir interrompre cette communion naturelle avec les éléments, j'adressais une prière aux esprits du vent pour qu'ils me dépêchent avec célérité dans notre cité afin d'y faire une pénible mais nécessaire halte. Plongée plus que jamais dans le méandre de mes questionnements internes j'étais fermement décidée à m'attarder le moins que possible sur la place du marché, n'étant que fort peu intéressée par l'or et les possessions matérielles, et décidée à ce que cette pause soit la plus courte possible.

Je sentis plus que je ne vis la nouvelle venue. Distraite par mes cogitations personnelles, ce furent finalement les douces flagrances émanées par l'inconnue et d'une odeur qui ne m'était point familière qui me ramenèrent brutalement dans le monde des vivantes. Je réalisais alors la présence de cette mystérieuse silhouette qui se tenait de biais juste à côté de moi et abîmée dans la contemplation de la lune qui l'auréolait de ses rayons. La scène me paraissait vraiment surnaturelle et un long frisson me saisit à la racine des cheveux. Peut-être s'agissait-il d'une émissaire des cieux venue venger le carnage perpétré dans la forêt.

Je restais ainsi durant une durée indéterminée à observer cette apparition spectrale et je n'étais totalement pas sûre que je n'étais pas en train de rêver toute éveillée. Surtout que le temps de reprendre mes esprits, je réalisais que je me trouvais face à une authentique centaure. C'était un spectacle intimidant bien que je me pris à savourer l'étrangeté de la situation. Le danger n'était pas pour m'effrayer. Si mon instinct de rôdeuse me criait de m'enfuir à tire d'aile, je pensais au contraire qu'il fallait que je saisisse l'occasion pour tenter d'entrer en communication avec cette troublante entité fût-elle irréelle. Quitte à avoir des songes tordus, autant les explorer de fond en comble.

Je décidais donc abruptement de glisser discrètement un message dans la besace de la visiteuse pour l'informer de ma situation. Plutôt que d'entrer directement dans la place du marché pour me délester de mes ressources après cette fortuite rencontre qui changeait radicalement la donne, je fis un petit tour par le centre d'entraînement pour parfaire mes connaissances auprès de mon instructrice ce qui me permit de me remettre de mes émotions. Ce n'était nullement une surprise lorsqu'à mon retour la divine envoyée, qui n'avait pas bougé d'un pouce, s'attachait toujours à communier avec la lune tout en prenant note de l'environnement.

Je pris soin cette fois de m'arrêter à une distance respectable pour m'assurer de ne point troubler ses explorations visuelles de l'architecture elfique. J'aurais détesté que l'on interrompe, même par inadvertance, mes méditations personnelles et j'avais pour règle de ne pas faire aux autres ce que je n'aurais pas aimé que l'on me fasse. Je m'assis donc en tailleur pour attendre l'évolution de la situation et reprendre mes forces.*
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#3
Hydro savait qu'un détachement de centaures et centauresses allaient venir à Mitriath. Il était d'avis qu'ils faisaient bien, car il fallait renforcer leurs liens d'alliance contre les hommes et les sauvages de Korri.
Il ne participait plus, lui aussi aux massacres qu'y avaient lieu non loin du village de Daniör. Il n'avait fait que se défendre contre les abominations tel que les araignées géantes agressives au possible et contre les loups sauvages. En revanche, il avait refusé de faire un carnage parmi les rangs des abeilles, leurs anciennes alliées.

Il avait beaucoup de respect pour les loups, ces soldats de la nature, des créatures nobles et intelligentes, puissantes, résistante, mais aussi familiales et chaleureuses. Il ne pouvait cependant pas se permettre de servir de petit déjeuné à un loup.
Pour ne plus être hanté par les horreurs qui se passaient à l'est de Mitriath, Hydro était parti cueillir des amanites et des gentianes. Des amanites, il en avait trouvé, mais point de fleur bleuté. D'allieurs, il lui manquait quelques chapeaux qu'il n'avait pas trouvé.

Un vieux loup agressif sorti soudain des fourrés. La bête était blessé, mais pouvait encore blesser, et elle n'avait pas l'air de vouloir faire copain copain avec lui. Tandis que l'animal s'approchait furtivement d'Hydro, celui-ci encocha une flèche, visa, banda son arc, et enfin, il décocha. Il n'attendit pas de voir si il avait fait mouche pour tirer plusieurs autres traits mortels. Hydro vit ensuite un centaure mâle accourir à vive allure et achever le loup.

Hydro s'éloignait quand il vit un feu follet enflammé. Les feu follets étaient particulièrement dur à toucher, car seul leur noyau pouvait être touché. Hydro tira avec force précision, mais manqua son dernier tir. Il n'en avait que faire. La créature spectrale était plutôt loin, et devrait se rapprocher pour engager un vrai combat. L'archer elfe était tout de même satisfait, car tuer un feu follet à l'arc, ou même simplement le blesser était assez rare. Ainsi il se prépara au combat qu'y allait suivre tout en se positionnant de sorte que le terrain soit avec lui.

Les centaures à qui il avait demandé de l'aide étaient enfin venus, et une amie à lui était actuellement à Mitriath. Même si il était légèrement blessé et qu'il savait que le feu follet lui infligerait nombres de blessures, Hydro recommençait à voir la lumière de l'espoir poindre au bout du chemin.
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