Et justice fut faite.
#1
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*Un messager, habitué à toutes sortes d'annonces, connu dans le milieu et respecté de tous, vint sur la place publique de Babylios pour lire une histoire qu'il avait travaillé avec une jeune hélionne, dont nous tairons le nom.*

J'adresse publiquement cette lettre au à tout le peuple hélion.

Aujourd'hui est un jour triste.
Mephisto, un jeune gredin dont personne ne se rappelle du visage, un homme qui est fait pour vivre dans l'anonymat et dont seul le nom douteux nous permet de le différencier des autres… A été puni.

Puni pour de nombreux crimes, au nom du jugement de Symnea, qui est venu parler dans les rêves de ses bourreaux. Elle est venue pour dire à ses fidèles les plus proches en mesure de résoudre le problème rapidement, leur ordonnant explicitement de faire régner la justice, et ce dans la plus grande innocence.
Il a agit, en sa propre conscience, contre toute la race hélionne et sans montrer le moindre respect ni pour ses divinités, ni pour le Cheikh et l'ensemble de son gouvernement, ni pour ses compatriotes au service de leur race.

Il a entre autre utilisé à des fins personnel des ressources très recherchées qui ne lui revenaient pas, et qui ont spécifiquement lésé par leur absence la dame Malak'A, grande alchimiste à la beauté formelle, et au service du grand Thufir Jabbar qui a aidé à la récupération d'un joyau hélion de première importance. Ragold, mage surpuissant à la vue d'une acuité aussi stupéfiante que son esprit, maitre en philosophie, et porteur du faucon de Rakem lors du sauvetage d'un membre éminent dont la guilde sera tue pour le respect de l'anonymat et pour éviter tout espionnage, donc au service de Thufir Jabbar également, a été touché par la cupidité de Mephisto.

Il a également par là même touché les deux guildes hélionnes importantes actuellement glorieuses. À savoir l'Ordre de Solaris, qui a du se séparer d'un de ses biens pour réparer par pure bonté de cœur, par pure générosité, et par un intense patriotisme, le délit de l'accusé Mephisto. Ils ont du coup perdu une plus-value intéressante qui aurait permis une avancée phénoménale dans la progression de l'ensemble du groupe, ce qui met donc en danger les futures missions au service de Babylios.
Et à savoir l'Oussoud Ashams, qui dans un souci d'équité patriotique, a tenu à participer à cette compensation avec une rapidité et une volonté profonde de justice et d'abnégation.

Il a également, par la suite, pris pour sa propre personne des ressources qui ne lui étaient pas destinées.

Il est également suspect d'avoir mis en péril volontairement la vie d'Israa, fille du si vénérable conseiller Malik, en ralentissant l'ensemble du groupe en empêchant le passage lors de nombreuses situations dangereuses. Le tout avant de faire semblant d'avoir été grièvement blessé pour quitter la troupe et ne pas prendre de risques quant au danger qu'il avait lui-même provoqué, entraînant la blessure de nombreuses personnalités comme Khalid Lahad, Albinos, Ragold, Dragon Noir, et bien d'autres, alors que Radoc et Solassin s'en sont sortis de justesse sans avoir à être rapatriés d'urgence à Babylios.
Son comportement a mis par là même en grand danger

Pour tout ces actes de traitrise avérée et son attitude de déserteur, et ceux qu'il a fait sans être remarqué ou qui ont été oubliés, il a mérité d'être puni.
Ses jours ne sont pas en danger, mais il était indispensable qu'il se souvienne de ce jour comme celui où ses pêchés ont été oubliés, mais corrigés de la manière la plus juste et adéquate possible.

Toutes les parties ici touchées ont toujours été au service du peuple hélion, on peut donc considérer cette punition comme celle nécessaire à la sécurité du peuple.

A votre service le plus louable et honorable,
Au nom de tous les combattants hélions,
Au nom de la justice populaire et du respect du Cheikh',
Au nom de la volonté de Symnea, de ses fidèles, et avec l'accord des autres divinités,

Les serviteurs de Babylios.
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#2
Au nom de "justice populaire", l'alchimiste cilla. Quand le vieil homme eut achevé la proclamation dont il n'était que messager, Yaghi Siyan prit une grande inspiration et, s'avançant à son tour au milieu de la terrasse, fit taire le tumulte subséquent. Alors, se tournant de tous côtés vers la foule, il tendit ses mains vers le peuple et prononça douloureusement :

"Voici une bien triste nouvelle et aujourd'hui est un jour triste, cela est vrai ! Et qu'a dit d'autre Symnea ? A-t-elle parlé de la justice du Cheikh' ? A-t-elle désavoué Thuffir Jabbar - loué soit son nom ? Pourquoi les auteurs de ce meurtre ne nous parlent-ils pas plus de leurs rêves ? Selon eux, le Ciel a-t-il retiré son mandat au Cheikh' et le leur a-t-il confié, pour qu'ils rendent justice eux-mêmes sans en appeler au kadi ?

Citoyens de Babylios, c'est une question à laquelle il faudra répondre, car Solaris et ses serviteurs ne souffrent guère l'ambiguïté ni le clair-obscur... Les accusations portées contre un Hélion doivent être exposées en pleine lumière, à la vue et au su de tous, pour que le juge tranche selon l'équité et le droit. Au contraire, déplorons ensemble ces méthodes iniques et inconsidérées, inspirées par l'égarement spirituel et le relâchement moral que provoque l'atmosphère nocturne.

Les dieux ont créé l'homme pour qu'il les honore et lui ont offert le monde pour abri. Pour remplir au mieux son devoir, l'homme a créé les lois. Passer outre, c'est grande impiété ! Contre les dieux, contre les hommes et contre l'harmonie universelle. Mais le Cheikh' défend les lois.

Or, le sang a été versé, par arbitraire et décision privée. Voulez-vous l'anarchie ? Accepterez-vous le joug du premier venu ? C'EST MAINTENANT QUE JUSTICE DOIT ÊTRE FAITE !"


Ces derniers mots, il les avait martelés, le poing levé en direction du ciel, mais aussi du palais.
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#3
Dragon entendit le discours de Yaghi et se demanda comment on pouvait défendre un homme qui ne respectait même pas la religion officielle en portant le nom du diable.

" hérétique ! "
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#4
Un parchemin était planté, dans le sable, accroché délicatement à une dague noire. Noire comme l'avenir qu'elle présageait. Un futur de vengeance et de rancunes qui avait très peu de chances de bien terminer. Il était temps pour Chao Hu Pinheht de faire face à la conséquence de ses actes.

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La petite observa le message. Elle grimaça.

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"Fisstre fisstre, mais qu'est ce qu'ils pensent ?
Moi qui pensait bien faire, maintenant on me dit que j'ai fait rien d'autre qu'une bêtise. Pourtant, c'était un gros messant, le Mephisto..."


Clairement, elle avait rossé ce gaillard en bonne et due forme, et il aurait suffit qu'ils regardent pour qu'Anwaar, Ragold, et sans doute pleins d'autres puissent voir la scène. Elle avait été ravie de son acte, fière de l'avoir blessé suffisamment pour qu'il s'en souvienne sans trépasser, s'attendant même à recevoir une lettre de félicitation de la part d'un scribe d'un conseiller du Cheikh' pour la féliciter. Sitot sa justice subjective accomplie, elle avait fait partir un messager pour que tout le monde soit au courant de la chose.
La seule chose qu'elle voulait, c'est garder l'anonymat pour rentrer encore plus triomphalement à Babylios. Malheureusement, ça ne s'était pas passé comme ça.
Elle jura.

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"Bon, ça pue l'fumier dans la ssaumière là, sauf que z'habite dans l'désert. Comment z'vais faire moi, si mes futurs coupaings ils font rien que de vouloir me tuer ?
C'est zentils, moi, ze veut pas qu'on se fasse du mal..."

Elle rangea la dague dans son sac, la trouvant particulièrement jolie, malgré tout. Ça serait parfait pour les attaques nocturnes. Ceci fait, elle s'attela à la seule chose qui pouvait éventuellement sauver sa mignonne petite bouille de gamine.
Elle discuta longuement avec elle même pour finalement faire prendre la plume à un lettré de son groupe et lui dicter une lettre à l'attention d'Israa. En espérant que celle ci soit encline à l'aider un minimum. En voici le contenu.

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" Chère Israa, rivale de mon coeur.

Il m'arrive en ce moment quelque chose de très étranze étrange. J'ai suivi ta voie avec la plus grande des honnêtetés :
J'ai décidé de venger les crimes d'un hélion renégat pour l'empêcher de nuire plus longtemps qu'actuellement en lui infligeant une correction des plus mémorables. C'était un grand, mais j'ai même pas eu peur.
Alors quand je l'ai fait, sans me cacher parce que je voulais que ça serve d'exemple pour les consciences qui l'apprendraient.
Malheureusement, visiblement, et ben la Main Noire elle pense pas du tout la même chose. Elle a cru que j'étais une cricrimi criminelle et que j'avais fait un truc pas bien. Alors qu'en fait, moi, j'ai fait que suivre la mission que tu m'avais nain dick indiquée. J'ai eu sur moi le sang d'un ennemi. Mais comme il est né chez nous, tout le monde il croit pas que c'était un méchant.
je sais plus trop quoi faire. Pourtant, c'est un monsieur qui avait essayé de nous empêcher de t'apporter notre soutien, mais je l'ai trop remarqué, et malgré ça on a réussi à viendre venir vers toi pour combattre ensemble. C'était un moment vraiment super, magique et tout. Et je suis contente de l'avoir partagé avec toi.

Mais maintenant, visiblement, ben y'a une mésentente, et du coup ben la Main Noire elle m'a envoyé un message pour me dire qu'ils savaient. Mais moi je le sais qu'ils le savaient, j'ai même envoyé un messager pour dire ce qui s'était passé et pourquoi. Mais personne il a l'air de l'avoir vraiment écouté.
J'aimerai enterrer la dague noire de guerre et boire la bouteille de la paix.

Tu peux m'esspli m'expliquer pourquoi ce que j'ai fait c'est pas bien ?
Et tu peux m'aider à me rattraper de la meilleure des manières ?
Parce que quand même, j'ai fait que de verser le sang d'un ennemi comme il fallait que je fasse.

S'il te plait, Israa, c'est la première fois que je dépend de quelqu'un, et que ze je demande gentiment.
Aide moi."


Chao Hu regarda vers l'horizon le pli parti dans un battement d'aile d'une pipistrelle déjà loin d'elle.
Elle qui pensait bien faire se rendait compte que finalement - et sans vouloir être un narrateur vulgaire - elle avait fait une belle connerie.
Décidément, il était compliqué, le monde des grands.

[Passage écrit par Alba Flechelune. Avec mes remerciements.]

C'était une petite taverne au centre de la capitale, un coin sombre, sans personne, sans monde. Le barman lavait frénétiquement ses verres, les essuyait comme si la moindre goutte de bière ou de flotte lui aurait coûté une partie de son âme. Il était là, assis sur sa chaise, le chapeau enfoncé sur son crâne, le regard vague, le ventre repu. Il avait eu une longue journée, celui-là. Ses guibolles ne suffiraient pas à le maintenir debout. Il finirait par se retirer et s'échouer dans sa chambre miteuse à l'étage.

Le regard du monstre tapi dans l'ombre se fit plus brillant en le voyant repousser son verre vide d'une main nonchalante. Ses yeux se plissèrent, et l'ombre se leva en même temps que lui, comme un seul homme, empruntant son sillage sans un bruit. Ses doigts se déplièrent, sa bouche se déforma d'un large sourire moqueur et fin. Il y eut un petit mouvement dans l'obscurité : le messager s'arrêta devant la porte de sa chambre, l'air exténué. Il passerait au bon moment, juste au moment où…
La porte grinça dans ses gonds quand il poussa cette dernière. A peine eût-il le temps de faire un pas qu'un pied fort le poussait à l'intérieur et refermait brutalement la porte derrière eux. L'Ombre lui faisait face, ses yeux brillants comme deux soucoupes débordantes de vitalité. Ce brin malsain le fit tressaillir, mais c'est la couleur de la dague noire qui fit battre son cœur plus fort dans sa poitrine, reculant de quelques coups de pieds sur le sol, rampant sur le dos pour s'échapper.

Trop tard.

Le pied de l'Ombre piégea la cape du messager sous sa botte. L'Ombre avait un beau visage comme seul les diables du désert peuvent en avoir d'aussi touchant, mais quelque chose était dérangeant. La forme féline de ses courbes ou peut-être ce sourire, quoi qu'il fut charmant, avait déjà dû dévorer des centaines de cœur.

"Que me voul…"

Sssch. Ne parle pas, murmura l'Ombre d'une voix grave et chaude à la fois, je ne t'ai pas encore donné la permission de l'ouvrir, pigé ? … Bien. Si tu fais le moindre bruit, je t'égorge comme un porcelet sur le parquet, alors, fais bien attention à tenir ta langue, tu seras gentil.

Il cilla, mais se tut. Il comprit très vite que c'était le meilleur moyen de rester en vie.
L'Ombre approcha en silence, se pencha et passa sagement le bout de sa lame sur la joue du messager qui frissonna, tant le métal était froid. Ses yeux se baissèrent, et sa vessie se serra. Il ne la connaissait pas, mais cette dague était de celles qu'il en connaissait que trop bien.

Tu as crié sur la place ce matin. Tu as crié qu'on avait tué un traître à la nation, que Symnea avait fait sa justice… Qui te l'as dit ? Qui a vu Symnea ?

L'homme fixa l'Ombre, ravala difficilement sa salive, mais resta muet. L'Ombre n'avait pas de patience, aussi elle enfonça légèrement le bout de sa dague dans la peau de l'hélion, jusqu'à faire perler de sa peau quelques gouttes de sang.
Dans un petit pignement il détourna la tête, rouge de honte, tellement tendu qu'il aurait cassé des cordes à un arc. La pression était à son comble. Il pouvait peut être se défendre ? Après tout, l'Ombre était fine, menue même, quoi que grande. Il aurait l'avantage du poids et du sexe !

Dans un regain de testostérone, le messager repoussa brutalement l'assassine. L'Ombre roula sur le sol alors qu'il se relevait pour se jeter sur elle. Elle le laissa venir pour mieux le faire basculer dos au sol, grimpant à califourchon sur lui et plaquant sa lame contre sa gorge, se retenant de trancher les deux artères qui passaient par là.

ENCORE UNE FOIS…
vociféra-t-elle, avant de baisser le volume de sa voix, se reprenant : encore une fois, et je t'arrache la langue avec les doigts pour que plus jamais tu ne prononces un mot, par Solaris…

L'homme ravala sa salive, mais encore enorgueilli, il leva la main. Le geste était de trop : d'un mouvement souple, rapide mais efficace, la lame se planta brutalement dans la main du messager, la clouant au bois. Il hurla, mais elle étouffa d'une main les vagissements de l'horrible créature. Maintenant, il devait avoir compris où était sa place.
L'Ombre sortit de sa poche une autre dague, d'un même noir, sombre et inquiétant, et finalement attrapa de son autre main la main encore libre du messager. Elle força pour qu'il la ramène vers elle et passa sur le rebord d'un de ses ongles la lame fine et aiguisée.

Dis-moi son nom. Je ne veux qu'entendre son nom, ensuite, tu seras en paix, je te laisserais la vie…

Le messager fixa l'Ombre, inspira profondément, et lâcha en sifflant :

Je ne collaborerais pas avec la Main Noire. Jamais !

Il avait de nouveau crié. Elle enfonça sous l'ongle la lame de la dague, si bien que l'homme hurla, se cambra brutalement. Elle tenait fortement la main de l'homme contre elle, et recommanda sur le majeur. Il hurla de nouveau, et des larmes chaudes mouillaient à présent ses joues, se tordant.

Chao ! Chao ! Pineht ! Chao… Chaooo…

Il pleurait, sanglotait de grosses larmes de douleur. L'Ombre s'arrêta sur le moment, surprise visiblement, et retira d'un coup sec sa lame, rejetant également la main du messager… Chao. Comment cette horrible quoi qu'adorable petit démon avait bien pu se proclamer justice divine ? L'Ombre se releva, semblant réfléchir alors que ses pas commencèrent à décrire un cercle autour de sa victime…

Chao.

L'Ombre secoua la tête. Elle savait pourtant que s'encombrer n'était jamais une bonne chose. D'ailleurs… Son regard mordoré se reposa sur le messager qui pleurait encore, recroquevillé en position fœtal ses ongles abîmés et sa joue entaillée. Il s'était fait dessus. Oui, clairement, cette odeur était celle de l'urine chaude…
L'Ombre eut un petit rire mauvais, et finalement inspira profondément, presque lasse :

Maintenant, il va falloir que je fasse en sorte que tu ne parles plus jamais, comme tu ne sais pas tenir ta langue…

Les gestes accompagnant les mots, le messager perdit la voix.
~*~


Montée sur un dromadaire, le visage caché derrière un large turban bleu, Israa Kereoft attendait. Au loin, un homme approchait vivement, visiblement pressé, s'enfonçant un peu plus dans le sable à chaque grand pas, ou saut, dans l'étendue dorée.

Un message ! Un message !

La lettre était bien pliée, et encore fermée. La jeune femme attrapa le morceau de papier, l'ouvrit, la lu en diagonale avant d'émettre un petit rire amusé, quoi que sincère. L'homme au sol jeta un regard curieux, comme il ne lui semblait pas avoir déjà vu une fois Israa rire de si bon cœur. L'assassine haussa les épaules d'un air nonchalant finalement, la replia et la tendit à son acolyte :

Je veux que tu la brûles sans la lire. Si j'apprends tu l'as lu, je t'arracherais les yeux.

L'homme, sans un seul frisson, hocha la tête et repartit.
Israa donna un coup dans les flancs de la bête.
~*~


Le lendemain, Chao se réveilla avec un message posé à côté d'elle. Une lettre jolie et parfumée d'encens, à l'odeur d'orange. Le paquet était assez épais à en juger par l'épaisseur du paquetage.

A l'intérieur, un petit parchemin clair était accompagné d'une langue tranchée et sèche. Une langue humaine.

[Image: bal.png]
« Salut gamine,

Je n'pensais pas avoir de tes nouvelles aussi vites, mais visiblement, t'es du genre pressé. J'ai entendu ce qu'on a dit sur toi à la Main, et je crois que pour l'instant, ça peut encore passé. J'ai dit à mes amis de rester un peu zen, le temps que tout ça, ça se tasse, mais à la prochaine erreur, ils ne seront pas aussi sympathiques que cette fois.

Mais la Main Noire a une bonne mémoire, et ce que tu as fait hier, ou aujourd'hui, résonnera encore d'ici dix, voir vingt piges, gamine, alors tu devrais faire attention à ce que tu fais dorénavant. Les lames peuvent être baignés dans le sang de ceux qui ont été disgraciés par le Cheik'h ou des ennemis de nos races, à savoir les elfes et les centaures, mais jamais tu ne dois tourner ta lame vers un autre hélion, surtout pas à ton âge, gamine. T'as pas l'autorité pour. Mais ça viendra, j'en suis sûr.

Israa.

Ps : Ton pote le messager a été un peu amoché dans l'histoire, mais s'il est muet et aveugle, c'est juste pour éviter qu'il ne dise trop de conneries dans le futur… On aime pas trop les langues pendues dans la Maison… »


[On repasse à l'écriture par moi même, après ce petit intermède. Merci de votre lecture ! ]

Chao Hu observait la Loreline avec le coeur serré. Elle regardait l'eau couler dans son lit douillet, sans jamais en sortir, sans jamais en avoir la volonté. Elle, elle était le poisson qui, non content de remonter la rivière à contre-courant, avait décidé de voir s'il y avait mieux sur la terre ferme.
Elle pensait bien faire, c'était une réalité, mais toujours est-il qu'il fallait que quelqu'un la rejette à l'eau, si elle ne voulait pas finir en frétillant par convulsion sur un terrain inadapté.

Elle cracha au sol, pleine d'inquiétude, voulant rassurer son entourage sur sa force. Et pourtant, elle savait qu'elle ne pourrait jamais s'en sortir si jamais on ne lui prêtait pas main forte. Elle triturait discrètement la dague noire dans ses mains, au point d'en user le manche.
Mais la nuit tombait, le soleil se couchait en laissant sur le désert la pouvoir de la lune qui refroidirait l'air et les corps.
Chao Hu s'endormit.

Le lendemain matin, elle sursauta, agrippa ses dagues, et fendit l'air de deux grand mouvements brachiaux, un mélange de colère et de peur dans le regard. Mais rien, juste une odeur étrange. Pourquoi ne l'avait-elle pas noté plus tot ?
Elle se mit une claque.

[Image: 161.jpg]

"Stupide ! Stupide ! C'est ton boulot, et t'es même pas capable d'anticiper ceux qui font la même !
Stupide, stupide ! T'es fière de toi ? Maitre assassine hein ?
Titre à la noix !
Tu t'es faite surprendre !
T'as de la ssance de pas être morte !
--
Non, mais, ze t'en pose moi des questions ? Ze te rappelle que t'es mort dans le sable toi ?
Hein, alors on la ramène moins hein ?
Bon. Ze suis vivante, alors ssut. Si y'avait eu du danger, je l'aurai su !"



Elle regarda ses camarades autour d'elle et sourit, l'air de rien, feignant que cette discussion était là juste pour les faire rire. En se dandinant pour sauver la face, elle remarqua enfin le plus sur le sol.
En voyant la langue, elle hoqueta et la jeta par réflexe dans un fourré. Au moins, ça nourrirait quelqu'un, ou quelque chose. Finalement, elle lut, son battement cardiaque rythmé en parallèle à celui du colibri, résonnant jusque dans sa boite crânienne.
Elle se détendit au fur et à mesure de la lecture, au moins, elle n'était plus en danger. Enfin, elle pouvait le penser. Bon, elle n'aurait pas de seconde chance, mais elle n'en aurait pas besoin. Elle ne put cependant réprimer un petit sourire de déception. Elle avait pensé bien faire, elle n'avait aucunement imaginé que ça puisse aller aussi loin.

Elle serra le poing, et le frappe sur sa poitrine à peine bombée.

[Image: 161.jpg]

"Dorénavant, ze sera la ssevalière de la zustice !
Euh... Ze vais peut être trouver un nom qui sonne mieux.
Gardienne ! Ça au moins ça fait pas voir mon sseveux sur la langue.
Et euh... Ze met quoi après ?
Lezislatif ? Ça m'aide pas.
Des droits ! Ze serai la gardienne des droits !"


Malgré tout, elle avait de la peine pour le message. C'était un bon gaillard. M'enfin, au moins, c'est vrai qu'il ne parlerait plus. Et puis, elle pourrait l'embaucher comme porteur.
Elle hésita à répondre, et finalement, n'en fit rien.
Moins il y aurait de dialogue, mieux ce serait. Les messages, ça peut être intercepté.
La prochaine fois qu'elle parlerait à Israa, elle voulait que ce soit en tant que compagnon.

Elle prit ses affaires, et se remit en route, rassurée.
Pour le moment, elle pouvait marcher sans avoir un œil dans le dos.
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