Des nouvelles du champion !

[Pludencre]

Les portes du palais s'ouvrirent avec fracas laissant passer un garde couvert de sueur. Il s'approcha du roi et s'adressa à lui sans respecter le protocole. La nouvelle très urgente pouvait se passer des règles de bienséance.

Mon roi, des éclaireurs confirment avoir rencontrer le champion à l'est de la capitale !

Le roi eut un soupir de soulagement, et pardonna tacitement au garde de ne pas respecter les convenances. Suivit un questionnement plus pragmatique.

Quelle bonne nouvelle ! Mais de quand date-t-elle ? Dans quelle zone géographique se trouvait-il ? Savez-vous ce qu'il le retarde ? A-t-il rencontré des difficultés ?



Le garde devint livide face aux interrogations du roi. Il lui fallu un moment avant de pouvoir répondre.

Je n'ai pas plus de précision. La nouvelle date de quelques jours, tout au plus. Les éclaireurs, source de l'information, sont arrivés il y a une heure et viennent de repartir. La recrudescence de bandits dans la région nécessite plus de surveillance de notre territoire.

Ces bandits... Un sergent l'avait informé la veille. La menace était donc sérieuse : le groupe armé chargé de dénicher le repère doit être efficace. Si les rumeurs de banditisme s'ébruitent, les voyous risquent de pulluler dans la région. Renforcer la sécurité était une priorité... Mais l'absence prolongée du champion demeurait inquiétante.

Allez-vous reposer. Nous allons retrouver le champion.



Le garde s'inclina respectueusement, et sortit sans bruit. Le roi convoqua ses conseillers. La situation méritait réflexion.

[Pludencre]

Le diplomate sylvain l'informa que la reine Silmareïn dépêchait des troupes pour combattre les bandits lorsque la grande prêtresse fit son entrée dans le palais.

Mon roi, pourquoi ai-je été prévenue qu'à l'instant des nouvelles concernant le champion ? Vous me reprochez ma maladresse à son égard ?


Le roi savait que sous ses airs colériques, la grande prêtresse avait bon fond. Pourtant, il grinçait des dents à chaque emportement. Et son entrée en matière laissait présager le pire.

Pardonnez-moi, Grande prêtresse Callicea, nous vous avons informée au plus vite, d'où cette convocation à cette réunion extraordinaire.


Elle s'assagit, puis répondit, plus posée.

Mon roi, si le champion a été vu et n'est toujours pas rentré, je suppute qu'il lui est arrivé un accident.
Cela ne lui ressemble pas de ne pas donner de nouvelles.


Je ne peux qu'acquiescer. Nous devons réagir en envoyant des centaures. Malheureusement, sa mission secrète exige la plus grande prudence pour mener l'enquête. J'ai peur que cela puisse...


Oui, je n'en doute pas.
Nous sommes donc dans une impasse.


L'assistance ne comprenait pas un traitre mot de la conversation. Elle gardait le silence par politesse, cette affaire ne les concernait pas.


Je vais envoyer des aventuriers, il ne risque pas de tout compromettre.
Informons-les le moins possible.


Je vais les galvaniser pour qu'ils se surpassent dans leur mission de reconnaissance !


Le roi sourit en signe d'approbation. S'adressant à l'assemblée, il poursuivit sur les affaires communes, notamment les bandits sévissant dans la région.

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Placardé dans toute la ville, un message signé du roi et de la grande prêtresse semblait de la plus haute importance.

Aventuriers,

Nous ne ferions pas appel à vous si la situation ne l'exigeait pas. Une mission de reconnaissance de la plus haute importance requiert des volontaires. Il en va de la sécurité de notre peuple !

Relevez le défi, montrez que vous êtes de fiers centaures !

Grande Prêtresse Callicea, Roi Mélaneus

[Almeria]

Après avoir lu l'affiche, Almeria ne voyait pas comment elle n'allait pas devoir chevaucher... mais il lui fallait trouver quelques compagnons pour agir au mieux.

Par où devait-elle aller... ?

[Eurybie]

Les recherches dans la forêt n'avaient rien donnés.
Bien sûr elle aurait dû s'en douter que toute seule elle n'arriverait à rien, mais elle avait espéré. S'il y avait bien un personnage qui la faisait rêver, c'était le Champion centaure. Toute jeune déjà elle observait avec une envie sa masse puissante et ses allers et venus dans Naël'Kaldora. Elle se souvenait de la fierté qu'elle avait à le saluer, et tout l'orgueil qui lui venait à l'âme quand elle se rendait compte qu'il l'avait aperçu et saluer à son tour.
Elle n'était alors qu'une enfant. Aujourd'hui elle était plus grande, bien plus grande qu'elle n'aurait cru l'être avant. Fière perchée sur ses quatre sabots d'ivoire, son visage était contrit, ses sourcils froncés et son air songeur laissait transparaître que la jeune centaure était embêtée. Horriblement embêtée.
Après deux jours de marche à l'est de Naël'Kaldora, elle ne pouvait se résoudre qu'à la solution qui semblait la plus logique : rentrer, et demander de l'aide.

Elle inspira profondément, lasse et déçue de son échec, et finalement traîna ses sabots jusque dans Naël'Kaldora. Elle y croisa ses compagnons de mésaventure, Célérophon et Almeria, et finalement s'arrêta devant le Palais centaure.
Elle inspira de nouveau, plus profondément encore, et passa la grande porte frappée d'un fer d'argent. Là le Roi Mélaneus attendait, parlant et discutant avec la chamane et l'archidruide. L'ambassadeur sylvain était également là.

La jeune guerrière se fit plus petite mais approcha de quelques pas. Ses sabots résonnèrent. Elle nota l'absence de la Grande Prêtresse qui avait sans nul doute du resté au sein du Temple.
Eurybie restait droite et fière. Sa tignasse pourpre jurait avec la blancheur de son âme et de sa robe, tombant en une cascade sanglante sur ses épaules. Comme son père avant elle, elle portait sur son flanc une épée gravée à son nom. Un nom centaure, taillé sur mesure : Eurybie au cœur de pierre.

Elle fit la révérence, plia ses genoux et se redressa quand le Roi le décida.

« Mon Roi, je viens à vous car j'ai vu l'annonce sur les murs de la ville.
Je suis Eurybie, guerrière de mon état, et j'aimerais apporter mon aide au royaume. Je suis fidèlement accompagnée par plusieurs compagnes, guerrière, archère et chamane. Elles se nomment Mynra, Emeraude et Almeria. Nous avons également le druide Célérophon avec nous.
Nous nous demandions si nous pouvions apporter notre aide, afin de retrouver le Champion… »

Eurybie fit de nouveau une légère révérence, profonde de respect et d'humilité.

[Adraste de Sid'Alteh]

Une lettre arrive au Palais. Dans le genre parchemin bas de gamme pour aventurier dans le besoin. Mais les arabesques qui la décorent, pleines d'une grâce affectée, rehausse l'aspect du torchon de la missive. On peut y lire le mot suivant.

Votre Majesté,

La Compagnie Apostolique des Miséreux de Notre Dame des Larmes se porte volontaire pour porter assistance au Champion, puisque ses vœux incluent le secours aux nécessiteux de tout crins. Nous enverrons nos bénévoles les plus aguerris, en les humbles personnes de Priscilla, Kaelderya, Erymeus et d'Adraste de Sid'Alteh.

Puisse la Déesse guider nos sabots sur les chemins radieux de la vertu.

[Pludencre]

Des groupes étaient partis à la recherche du Champion et les rapports tardaient à arriver. Devant l'absence de nouvelles, la grande prêtresse angoissait. Elle motivait chaque individu à se confronter à ses limites, mais elle appréhendait toujours le résultat. Dans le cas du champion, sa peur était décuplée.

Sa mission restait importante, mais pas sans danger. Il avait les épaules pour l'assurer, et elle ne doutait pas qu'il puisse la mener à bien : il avait prouvé sa valeur en devenant le champion d'Aletheria. Pourtant, cherchant toujours à secourir le faible et le miséreux, il pouvait tomber dans un piège. Et Callicéa craignait justement que ce soit le cas.

Ses colères permettaient d'expulser ses angoisses. Dommage qu'une prêtresse face à elle, en fasse les frais.

Vous n'avez pas jugée bon de me prévenir ? Seule notre bien-aimée Mère peut se permettre d'apprécier la valeur de l'information ! NOTRE DÉESSE DEMANDE DE SE SURPASSER, PAS DE LUI DÉSOBÉIR !


Ses humeurs étaient changeantes depuis deux jours : elle continua, beaucoup plus calmement.

Si les éclaireurs ont trouvé des traces de lutte un peu à l'est de la capitale, rien n'indique qu'un des protagonistes soit le champion. Les bandits peuvent être responsables, ou des elfes sylvains s'aventurant hors de leurs terres.


Cette nouvelle était de mauvaise augure.

[Almeria]

Malgré l'envoi de "Scrat" pour donner des nouvelles à la Grande Prêtresse aucune réponse n'était revenue, ni "Scrat". L'animal avait pourtant du retrouver le Temple, il connaissait le chemin et n'avait jamais fait défaut auparavant. Almeria ne savait comment interpréter ce silence, cette absence...

Pourtant avec ses compagnons elle fouillait consciencieusement la zone et ce malgré les assauts de guerriers écailleux, de moustique géant renforcé d'une araignée toute aussi démesurée et d'une vipère sifflante et rampante. La conjoncture n'était pas des plus enthousiasmante, aucun signe de Centaures autres que ses compagnons (Eurybie, Emeraude, Célérophon et maintenant Elhara Nel'Rendil)... pas de débris indiquant des combats récents, pas de signes dans les branchages ou sur les troncs, rien qu'une faune inhospitalière à proximité des marécages...