Les Chansons de Quoth.
#7
7 - Bleu

Il me l'a tendu, genoux à terre, sans rien demander en retour,
Elle est jolie, elle est bleue, elle me rappelle un peu tes yeux,
C'est une fleur de mana, cueillie juste pour toi, alors savoure,
Parce elle te siéra comme jamais, une fois dans tes cheveux.

Pourquoi ? me soupire ma raison, pourquoi fait-il ça ?
Je dois avouer qu'à marcher derrière lui, je ne sais pas.
Peut-être est-il fou ? Peut-être oui, mais comme moi ?
Non, pas comme toi Quoth, me réponds alors la voix…

T'es seule, mais ça tu le savais, depuis toute gamine on te le dit,
T'es seule, tu finis seule, parce que t'es pas pareil que les autres,
T'es tordue, bancale, un peu bizarre, même pas vraiment jolie,
Ça sert à rien de lutter, tu sais, pose tes armes, cesse de combattre,

C'est pas grave si t'es unique, même dans le mauvais sens du terme,
Y en a eu d'autres comme toi avant qu'ont su tirer leur épingle du jeu,
Ils sont devenus peintres, musiciens, bon, toi t'es un nid à problème,
Mais si vraiment ça te déprime, t'as juste qu'à te foutre le feu.

Regarde-le, lui aussi il te juge, ça a pas l'air comme ça mais il te trouve laide,
T'as la gueule du désespoir, et le teint blême des marécages asséchés,
Tu vaux rien, il te l'a dit, t'es insignifiante, l'pire c'est qu'y a pas de remède,
Tu vas finir comme ça, comme une charogne, sur le flanc, tout juste crevée,

Ca t'fait du mal quand il te dit que tu vends ton cul à ce gentil Goupil ?
Pourtant ça tu l'savais ma vieille, c'est pas né de la veille que tu tiens à lui,
On mettra ça sur le fait qu'il est bon orateur et qu'il a un certain sex-appeal,
Comparée à toi, blanche comme un cul, sortie d'un nuage de suie.

Y en a qui t'ont dit que t'étais jolie, que tu ressemblais à quelque chose ?
Ouvre les yeux ma grande, tu cloches, t'es pas normale, t'es différente,
T'es un chaos sans nom à l'intérieur, t'es remplie de méta-psychose,
T'es l'ingénue à toute épreuve, celle même pas cohérente.

Tu veux être blanche, mais ton coeur est noir, comme ton foie,
D'ailleurs ta foi on sait toujours pas où tu l'as oublié?
Celle qui te disait, évite le loup, ne va pas aux bois,
Toi t'y allais, parce que c'est ça que tu veux sombrer,

T'es contradictoire, et même en le regardant, tu veux l'affronter,
Il pourrait bien te tendre une main, vouloir t'aider, tu dirais non,
Car ça serait trop facile, pas vrai, toi pour naviguer,
Tu veux pas d'voile, pas d'soleil, y te faut juste un canon,

Car la vie est un véritable champs de bataille à tes yeux,
Et être faible c'est déjà perdre de trop comparé aux ivrognes,
Toi t'es forte, tu fléchis jamais, tu refuses le quotidien ennuyeux,
Par haine, par honte, sur le faible tu frappes sans vergogne,

Quoth, t'essaye juste d'échapper à toi même,
Mais ouvre les yeux, t'es seulement celle qu'il voit,
Et ça, ça changera pas, y a rien que t'aime,
Même pas toi.
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