Rumeurs
#6
Les dieux en soient remerciés, toutes les tavernes ne sont pas aussi miteuses qu'Aux Tétons de Nogon, qui à vrai dire est loin d'être la plus sale des Quais de Basalte. Evidemment, la qualité des établissements de ce type est souvent liée à la richesse des quartiers au sein desquels ils se nichent. En ville du moins.

A la campagne, les choses sont souvent plus compliquées. A vrai dire, la comparaison n'est pas forcément pertinente, car les paysages ruraux du pourtour de la Baie de l'Epervier comptent davantage d'auberges que de tavernes, le pemeglur moyen recherchant généralement de quoi s'enivrer avant de regagner ses pénates tandis que le pemeril – s'il ne refuse évidemment pas une bonne occasion de boire – se retrouve plus souvent en quête d'un repas chaud, voire d'une chambre pour la nuit.

Quoi qu'il en soit, qu'il s'agisse d'une auberge, d'une taverne, d'une gargote, d'une hôtellerie ou de tout ce que vous voudrez, on constate généralement à richesse égale une bien meilleure qualité du service dans les établissements ruraux que dans ceux bondés des grands centres urbains.

Typiquement, si le propriétaire de L'Auberge de la pierre levée n'est guère plus fortuné que le tenancier des Tétons de Nogon, force est de lui reconnaître que son établissement semble bien plus fréquentable. Petite hôtellerie de campagne bâtie sur la route d'Asteras entre Yris et Blancastel, L'Auberge de la pierre levée propose aux voyageurs fatigués des repas consistants et des chambres accueillantes. Très fréquentée en raison de sa position géographique, elle fait salle comble chaque soir, et veille à ce que les clients profitent d'un spectacle de qualité aussi souvent que possible, en offrant aux ménestrels désireux de s'y produire un bon dîner et une bourse bien remplie.

C'est un lieu de transit, tant pour les personnes que pour les informations, qui toutes s'y croisent. Les rumeurs d'Asteras font ici escale avant de reprendre la route pour être murmurées sur les quais d'Yris. Les bruits nés à Yris, pareillement, y trouvent de nouvelles oreilles pour être répandus encore davantage sur les terres elfiques. Et à ce mélange déjà bien fourni viennent s'ajouter d'autres on-dit, issus d'autres provinces alentours.

Comme celui qui semblait tant préoccuper les trois hommes installés à la table la plus proche de l'entrée. Deux voyageurs venus de Nymeria qui retrouvaient ici un lointain cousin, et qui semblaient tout excités par les nouvelles qu'ils avaient entendues en chemin. Un colporteur à cheval qui les avait dépassés et avec qui ils avaient partagé un morceau de pain et du poisson séché sur le bord de la route. Un colporteur venu de Malefosse, et qui leur avait affirmé avec le plus grand sérieux qu'un serf du Caldrasir avait découvert un écaille de Skilithe en travaillant au grand nettoyage des douves du château de Malefosse.

Un écaille de Skilithe, vous vous rendez compte ?


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