L'alerte est donnée.

[Kheeva]

Un ultime regard vers la vallée en contrebas avant de me glisser dans les ombres protectrices de la montagne. Je ne pense pas que quiconque ait pu m'apercevoir mais on ne sait jamais, un reflet métallique, un gravier qui dégringole dans la pente... Qu'est ce qui m'a poussée ainsi vers le sud? Je ne saurai dire, l'instinct? Un coup de chance? Peu importe, on s'en fout. Ce qui importait là maintenant c'était d'être sur place et de rester en vie. Alerter tout le monde. Qu'Halista nous vienne en aide, combien étaient-ils exactement? Et moi qui ne me balade jamais avec de l'encre et du parchemin, pourquoi diable ne puis-je pas avoir un mage sous la main quand j'en ai besoin? Si je m'en tire, je jure bien de ne plus me promener sans avoir de quoi écrire, pour l'heure il me faut juste de quoi écrire. Pas vraiment le choix, je sacrifie un morceau de ma tunique, pour l'encre... la lame de ma dague glisse hors de son fourreau sans un bruit.

Venta Roi Orin,

Pardonnez la rudesse et la familiarité de mon langage mais j'écris cette missive dans l'urgence avec mon propre sang. Je me trouve actuellement à la pointe sud-ouest de la chaine de montagne située au sud de notre futur poste avancé où j'ai repérée un important groupe de nos cousins haut-elfes. Ceux-ci laissent derrière eux plusieurs cadavres sylvains et semble mener par l'Elendaë. Tout porte à croire qu'ils se dirigent droit sur Mitriath, à tout le moins font-ils route vers la lisière de la forêt en ayant contournés nos défenses. Je vous conjure de bien vouloir mobiliser toutes les troupes disponibles et de maintenir la garde en alerte si jamais mes craintes se confirme. Je tâcherai de rassembler autant d'informations que possible pendant ce temps.
Qu'Halista nous protège.

Kheeva, coureuse des bois.

Je confie le message à un de ces rapaces qui nichent dans les hauteurs, priant que mes paroles arrivent à bon port. Je n'ai jamais eu confiance dans les oiseaux. Lass, tout cela n'est plus de mon ressort. Sans un regard pour le volatile qui s'éloigne à tire-d'aile, je rampe jusqu'au bord de ma corniche.

Un.