Un peu de douceur dans ce monde de brutes
#1
Mimir avait comme quelque chose qui chiffonait dans sa petite tête. Tuisto avait, comme qui dirait changé. Elle avait toujours été proche des jumeaux, parce qu'elle avait passé pas mal de temps avec eux, et elle rigolait beaucoup plus avec eux qu'avec Baldr et Heimda, les aînés qui étaient toujorus beaucoup trop sérieux.

La famille venait de se retrouver à la taverne pour boire une bonne bière. Surtout que pour une fois, la famille s'était séparée. Pendant que Mimir partait avec ses frères pour aller affronter un gros vilain ver de pierre, Tuisto était parti mener une mission de dératisation à Kromgar. L'épreuve avait été difficile parce que, pour la première fois qu'elle avait pris les armes, la famille était séparée. De plus, pendant cette mission, les frangins avaient été d'une humeur massacrante, ne cessant de se battre pour savoir qui avec la plus grosse... testosteronaine.

Mimir avait attendu le moment où elle pourrait lui sauter au cou et qu'ils se raconteraient chaleureusement leurs aventures autour d'une bonne bière.

Mais les retrouvailles ne s'étaient pas tellement passées comme elle aurait pu s'y attendre. Elle lui avait bien sauté au cou, mais il était resté froid et distant, sans trop s'étendre sur son aventure à lui et ne répondant à ses questions qu'en marmonnant. Mimir le croyait fâché et se demandait ce qu'il avait bien pu se passer, ou ce qu'elle avait pu faire pour lui déplaire. Parce qu'il semblait être tout à fait normal avec les autres frangins.

Mimir avait beau se creuser la matière grise, elle ne voyait pas, mais vraiment pas pour quelle raison il pouvait bien être fâché. Et elle avait la ferme intention de démêler cette histoire sur la route de Tilador.

Quand le campement fut installé et que tous fûrent repus du merveilleux repas que nains et centaures avaient fait, Mimir décida de passer à l'action. Elle attendit que Tuisto s'éloigne un peu pour faire ses petits-besoins-d'épanchement-de-bière, puis elle l'intercepta au retour.


- Bragl! Tu n'iras pas plus loin tant qu'on se s'ra pas expliqués! Qu'est-ce qu'j'ai bien pu faire pour qu'tu m'tires la tronche comme ça? Si tu dis rien, j'te préviens, on résoudra ça à la hache et j'hésiterai pas à te dessiner une deuxième raie des fesses en plein milieu de ton visage.

Tuisto baissa le regard, mit les mains dans ses poches. Ils étaient dans la pénombre mais Mimir pouvait sentir sa gêne et imaginer ses joues s'empourprer. Ce qui ne fit que faire monter sa colère d'un cran. Elle leva sa hache et lui cria :

- Mais parle, par Thuri!

Mais Tuisto se taisait toujours, elle baissa sa hache, lui tourna le dos et partit dans la direction opposée au campement pour s'isoler. Elle s'assit au pied d'un frêne;Des larmes commencèrent à ruisseler sur ses joues, quand elle sentit sa tête basculer violemment sur la gauche et se heurter à une épaule.

- Tuistoôôoh! Tu t'es assis sur ma natte

Tuisto la dégagea et elle put se masser la tête.

- Désolée, p'tite soeur, j'voulais pas qu'tu pleures. C'est qu'c'est pas facile.

Mimir ne bougea pas et se tut pour le laisser continuer.

- Tu t'souviens de Grimilda? Tu jouais toujours avec elle quand t'étais petite et je sais qu'elle fait partie d'ta guilde. Ben, j'l'avais pas revue d'puis des années et quand j'lai revue, ça m'a fait un choc! Qu'est-ce qu'elle est belle! J'crois que j'suis amoureux en fait. Est-ce qu'elle t'a parlé de moi?

Mimir déglutit. Elle s'attendait à tout, sauf à ça. Elle prit trois secondes pour réfléchir à une "bonne réponse".

- Je ne l'ai pas trop vue ces derniers temps. Dans les derniers courriers qu'nous avons échangés, elle arrivait à peine à Karad que j'en partais. Et puis, tu sais, dans nos missives, on parle surtout boulot-boulot.
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