Le vent souffle sur la plaine...
#9
Tout avait commencé par une course à pied.
Course que les centaures n'avaient pas gagnés et c'était déjà étrange, sans doute un complot. Des complots, c'est certain, il y en aurait. Partout. Tout le temps. Sans réel but, sans raisonnement, mais avec beaucoup de retentissements.

Ensuite vint la première caverne et ses dangers : un elfe, du mithril, une manticore, tous minés à bras le corps. Un premier goulot d'étranglement, où, plus tard, Eryel gagnerait son surnom de Vaillant.

Ils arrivèrent alors au beau milieu d'un champ de bataille avec une chiée de troll et de gobelins en arme, un chemin tracé au fil de l'épée, une mort absurde, des remontrances, et un torrent de larmes. Et tandis qu'ils s'engouffraient dans un nouveau passage obscur, les pleurs continueraient de les suivre jusqu'au bout de cette aventure.

Ils eurent beau pousser les rochers, ils eurent beau se tuer à la tâche, à se débarrasser de sorcières enflammées, à s'expliquer par a+b, toujours les pleurs les pleurs étaient présents, là, tentant de prendre leur morale en otage.

C'est un plan tout pourri dit Elwing, tirant Daenariel de ses pensées. L'éclaireuse secoua la tête pour se vider l'esprit. Ouste, les pleurs, «Ouste !» vous dis-je, vos dires sont sans visage, vos larmes sans eaux, je vous pourfendrai, et une fois au sol vous serez sans ramassées par d'autres aventuriers. Soyez leur fardeau, pas le mien. Vous ne faites que réagir à mes actions, un soldat ne s'encombre pas de pensées parasites !

Kalina traçait des flèches à la craie sur le sol de la caverne, légèrement éclairée par les flammes d'un démon que faisait danser Eliondir. S'éclairer au démon, mais quelle idée à la con ! Nous n'avons que peu de temps pour réfléchir avait-elle dit. Daenariel n'avait jamais réfléchi que peu de temps, ce n'était donc pas un soucis. Paraîtrait que les nains accouraient, et cette seule pensée n'en finissait pas de faire rire Lynnantheya-Seann. C'était drôle et inquiétant, comment gérer des démonologues tarés lorsqu'on se fait prendre à revers par des baiseurs d'enfants ? (Ou pas, mais au fond comment savoir, ils sont tous si petits !)

A y regarder plus attentivement, les membres de l'Elendae avaient plus l'air de miséreux que de preux Hauts Elfes. Dix jours de combats souterrains ont tendance à avoir ce genre d'effet. Dix jours en première ligne, la rage au ventre, les rageux aux trousses.

Lirawenn, elle, ne doutait pas. Elle ferait ce qu'elle avait à faire, et elle le ferait bien. Elle montra le plan du doigt et se contenta d'une question : Mais, où est Aievon ?»

Damimuse ne savait littéralement plus faire un pas. Se crever à la tâche avait désormais un visage, un beau visage épuisé qui ne se plaignait pas. Damimuse dormait sereinement, ou peut-être était-elle morte. On le découvrirait demain à l'aube et ça n'enchantait guère Daenariel-Syndra. Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchissent les ossements, elle partira. Voyez-vous, elle sait ce qui l'attend.

Elle serrait quelque chose dans sa main. Trois phrases écrite sur un bout de papier arraché qu'elle avait roulé en une petite boulette. Elle jouait à la faire passer de phalanges en phalanges lorsque l'enfer se déchaîna.

Demain était pressé. Demain se fit sentir plus tôt que prévu. La boulette de papier tomba à terre.


Citation :Les ordres sont simples: vous rendre sur place, tuer Nahgoth, empêcher les autres peuples de mettre la main sur des écrits, objets ou pouvoirs de Nahgoth.
Vous avez carte blanche pour accomplir l'objectif.
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