Gonzague et Barnabée, pour vous servir.
#1
Place! Place! Faites place manants! Ecartez vous! Inclinez vous devant la grande guerrière!

Barnabée entre dans la place forte. La tête haute, elle salue le peuple qu'elle vient de sauver. En souvenir de cet instant, elle n'a pas nettoyer ses épées. Elle les porte à la ceinture, laissant ruisseler le sang encore frais des ennemis terrassés. Elle était seule, ils étaient cent.

Seul, pas vraiment. Sa bête l'accompagnait. On ne sait guère de quelle race est cet animal. On l'appelle le tigre de guerre, mais est ce vraiment un tigre? Il est le seul représentant de sa race, et semble immortel. D'un coup de patte, il fait tomber les têtes. Son pelage est imperméable au sang. Jamais il ne se laisse souiller par le fluide de vie dont il vide ses proies. Lui aussi parade devant la foule qui les acclament. De temps en temps, il montre les dents pour faire sursauter les enfants. Mais ses babines s'étirent ensuite dans ce qui semble être un sourire, prouvant qu'il n'est pas une bête féroce. Simplement un grand guerrier.

Ils leur restent quelques mètres à faire, et ils feront face au seigneur de ces terres, qui les honorera de la façon qu'ils méritent. Barnabée recevra des milliers de pièces d'or qu'elle redistribuera aux paysans, car elle n'a que faire de ces richesses matérielles. Son compagnon de route lui, aura certainement une statue à son effigie, et un mouton vivant en guise de ripaille. Ces derniers mètres, ils les parcourent heureux, sous les hourras et les vivas, fiers comme des bars-tabac.


Gnnnniiiiiirk! Gonzague arrête!!!

Gonzague, c'est le nom du compagnon de Barnabée. Que lui a t'il pris? Le voilà debout, les pattes avant posées sur les épaules de sa maitresse, et il lui lèche le visage. Ce qui n'est pas des manières voyons.


Gnnnniiiiiirk! Gonzague arrête j'ai dit!!!

D'un geste sec, Barnabée repousse Gonzague. Peu fier, c'est la queue entre les jambes qu'il va se réfugier sous un tabouret. Mais surtout, c'est la fin du rêve de la jeune naine.

Gonzague tu m'enquiquines! Si tu savais comment qu'on était trop adulé par tout le monde! C'était grand! J'avais deux épées, qui fendaient air et chair comme ça! Mimant la scène de la bataille, un couteau émoussé dans une main, et une cordelette dans l'autre, je finis évidemment par choir, comme une déjection de pigeon. Paf. Etalée par terre la fière guerrière.

Bon, t'es prêt? Je vais aller m'entrainer avant d'aller travailler.

Mais je n'ai pas de belles épées. J'ai juste ma petite hache. Volée au voisin d'ailleurs. Et j'ai un travail. Ou je sers les gens. Sauf que je n'aime pas les gens. Et ils me le rendent bien. Je suis moche qu'ils disent. Et pas souriante. Mais pour vendre du poisson, faut juste crier fort non?
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