Une promenade de santé
#5
Quoi, mon oeil brille ? Comment, mon regard s'illumine ? D'une façon que vous connaissez bien ?! Fichtre, mon effet est gâché ! Je suis en effet émue, et mon coeur palpite, car je m'apprête, vous l'avez deviné bien sûr, à vous chanter un nouvel exploit de ces aventuriers intrépides qui se font appeler les Disciples de Belindel. Encore une fois, ils nous montrent que malgré le danger sinistre qui plane sur notre monde, la force et le courage triomphent toujours dans l'adversité. Notre poème prend place dans l'antichambre du repaire d'un mage nécromancien, où une terrible créature monte la garde... mais je ne vous gâte pas le suspense plus que ça :

Près d'un village en ruines, au milieu d'une plaine
Dans une antre obscure, notre enquête nous mène.
C'est ici, paraît-il, qu'est caché l'ennemi
Qui ravive ces craintes qu'on pensait évanouies.
Un mage diabolique exilé par les siens
S'essaie à une magie qui ne respecte rien.
Il tente d'invoquer des démons sans pitié
Et par des sortilèges à ses ordr's les plier ;
D'utiliser ces monstres à des desseins obscurs,
Il faut donc l'empêcher : voilà une chose de sûre !

L'empereur ordonn' donc et on lui obéit
Et maints aventuriers, à leur chef se rallient
Tous se dirigent, qu'ils soient mages ou guerriers
Vers la sinistre grotte où le mage est terré.
Après quelques pas dans l'obscurité croissante
Les éclaireurs rencontrent une gueule béante !
Un horrible animal, mi-lion et mi-scorpion
Émet un rugissement digne d'une explosion.
La débandade menace et la peur grandit
Dans les rangs effrayés vite on se ressaisit
Pas question de fuir : il faut combattre la bête
Car tous sont décidés à accomplir la quête.
Les guerriers frappent et les mages accablent la chose
De puissants sortilèges sans lui laisser de pause,
Mais l'effort semble vain : la bête est vigoureuse
Son cuir de lion et sa carapace écailleuse
Ni les coups ni les sorts ne semblent l'entamer,
Tandis que ses crocs ouvrent de béantes plaies
Faisant fi des armures, impossibles à parer.
La bataille pour beaucoup semblait désespérée
Lorsque d'un pas tranquille deux légendes arrivèrent
Novy et Yvon, geste brave, regard fier,
À la troupe en déroute vinrent porter leur secours.
Novy se rue sur la bêt' - hardie comme toujours,
Yvon prépare un sort, qu'elle envoie dans la tête
Et pour la premièr' fois fait vaciller la bête.
Sans doute apeuré par ce mana trop puissant,
Le monstre essaie de fuir... on l'achève facilement.

Une fois encore, nos héroïnes montrent
Qu'on est plus à l'abri avec elles que contre ;
Et l'on fête leur exploit ! Novy dit pourtant :
"Coupez court à cela, le devoir nous attend".


Excusez mes larmes, cependant je ne peux les retenir en pensant à ces deux héroïnes, qui, même en l'absence de leurs compagnions, accomplissent des exploits tonitruants. Qui, là où tout le monde échoue, réusissent avec une facilité déconcertante. Et surtout, qui savent rester humbles malgré tout, ne pas se laisser emporter par la liesse qui les entoure et restent concentrées sur leur devoir même en pleine gloire.
Nulle doute que cette compagnie va encore continuer longtemps à nous alimenter en chansons héroïques que nous pourrons chanter avec fierté partout dans l'Empire.

Ménestrelle connue pour la véracité de ses récits et le timbre envoûtant de sa voix, lors d'une veillée à la taverne de Tilador Erdana.
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