Carnet de route d'une Arcantiste
#5
II VOLUME


A l'est … rien de nouveau.


Après moult pérégrinations je reprends enfin ma plume. Quoique reprendre sot abusif, dans notre voyage j'ai perdu ma plume et mon carnet est parti vers Asteras. Je pense qu'il aura meilleur utilité là-bas que dans mon sac.
Enfin, cette nouvelle plume remplira son office, bien qu'encore pour un temps je retarde le moment de vous compter mon étrange malédiction.



Huitième jour :

Après avoir pansé nos plaies et requinqué notre moral nous nous sommes remis en route vers l'est. Je crains que nos deux émissaires Elendaë n'aient renoncé à nous suivre, je n'ai plus trace de leur présence depuis notre départ. J'espère que Kalina prendra soin d'Aïevon et Oragie. Je l'espère pour elle, tout du moins.

Eryel et Ainu se sont joint notre petit groupe d'Arcantistes, ils ne sont pas très bavard mais leur compagnie est agréable, surtout quand il s'agit d'achever les gobelins. Ça pue tellement ces créatures. Isilgath m'inquiète un peu, je me demande s'il n'a pas pris un mauvais coup. Il essaie de parler gobelin à ce qu'il dit, ponctuant ses phrases de « eeek » et « iiiik » à toutes les sauces.

Dixième jour :

Des montagnes, des gobelins, des gobelins et des montagnes. Si Isilgath essaie encore de me dire un mot en gobelin, je l'étrangle.
Note pour moi-même : Aïevon a les fesses plus fermes qu'Amatixë, j'ai pu le constater en personne.
Quant à la région, le calme plat. Nulle trace d'Holdars ou de menace. Les gobelins nous ralentissent à peine. Si je ne savais pas quel danger se cache derrière ces montagnes, je penserai que seule des hordes sauvages hantent ces pics.

Ça me rappel un conte que mon père aimait à me réciter. Je ne m'en souviens plus guère aujourd'hui. Il était question d'un type un peu fou qui vivait dans un royaume de l'est cerclé de montagne. Un jour il créa un anneau où il mit son âme et son pouvoir et il trouva le moyen de le perdre. Après j'ai oublié le pourquoi, mais une troupe de petits gars amateurs de champignons doit aller lui rendre, sauf que ce n'est pas simple de pénétrer dans un pays bordé de montagne à l'est. Surtout que ledit écervelé avait placé des gardes montés sur de gros lézards volants à l'entré, qui tapaient sur tous ceux qui approchent. Ainu était le seul intéressé par mon histoire, et Eledhwen m'a dit que j'étais blonde alors elle me pardonnait …

Peut-être que notre nouvelle victime postulant pourra m'éclairer, il parait qu'il aime les livres.

Treizième jour :

Nim Duin ! Ses pavés, ses maisons, ses boutiques… son eau chaude ! Je ne veux pas repartir. Nous avons pu glaner quelques informations auprès des gardes, mais rien de bien nouveau, il nous faudra aller directement au pied de la muraille pour trouver ce que nous voulons.
Note : le chef de gardes a vraiment une mignonne petite fille. J'en veux une comme ça. Voire même plusieurs.

Isilgath a encore fait des siennes, apparemment un centaure a pris le mors aux dents et l'a fléché à vu… il dit qu'il n'a rien fait mais on ne sait jamais avec lui. Cependant, cela nous force à redoubler de prudence aux abords des bois de Pelethor. Les Holdars ne sont pas nos seuls ennemis.


Quinzième jour :

Des brigands et des elfes, on se croirait dans un de ces contes pour enfants. Des Holdars, toujours aucune trace. Les contreforts des montagnes semblent être le territoire de tous les rebuts de la civilisation. Gobelinoïdes, brigands et même elfes décérébrés. Il y en a un qui avait bien de la chance que j'ai pour principe de ne pas tuer.
Je me demande si les Holdars souhaitent juste rester ignorants de ce monde, qui ne les intéresse pas ou bien, si la vie de ces vermines est tolérée car ils seraient en première ligne lors d'une attaque ?
C'est cruel mais efficace.

Seizième jour :


Nous avons fait connaissance avec quelques elfes. Il est évident à leur surprise et leur phrasé qu'ils viennent de Pelethor. Malheureusement, ils ne semblent pas être très au fait des gestes Holdars, beaucoup semblent même vivre dans une certaine insouciance face aux dangers du voyage.
Dois-je mettre cela sur le compte de la naïveté ou un autre mode de vie ?

Un petit groupe a l'air plus dégourdi nous a signifié appartenir à une sorte de rassemblement nommé les Hérauts du Renouveau. Isilgath s'est rapidement porté volontaire pour approfondir la question. Est-il besoin de préciser qu'il y a beaucoup d'heraut-ines ?

Vingtième jour :

Nous voilà débarrassé des elfes, des brigands et de nos vivres. Face à nous se dresse le Mur du nord. Bien que j'aie pu contempler cette muraille une première fois, elle m'impressionne tout autant aujourd'hui. Les immenses pierres lisses dominent le fleuve. Les eaux tumultueuses du fleuve sont détournées par une sorte de pont égout pour passer sous le mur. La puissance du courant ne nous a pas permis d'approcher la construction, mais c'est une faille qui pourrait être exploité.
Une petite ile boisée se trouve non loin de ce passage, elle pourrait être une base idéale pour toute opération sur le fleuve (et pour surveiller les dangers de Pelethor dont la bordure se trouve non loin à l'est).
La région est riche et boisée, nous avons pu nous passer de vivre avec ce que nous récoltions sur place. Les montagnes sont aussi prospères en minerai, tant or qu'argent.

Encore une fois, la muraille n'est ni gardée, ni protégée d'une quelconque manière. Nous nous sommes fait repérer par un Skilithe mais je pense qu'il faisait juste un vol habituel. Cette fois nous avons évité le combat et semé la créature, qui n'a montré aucune volonté de nous combattre quand nous reculions. Ce qui me conforte dans l'idée que les Holdars n'ont pas d'intentions belligérantes à court terme.


[Image: 642913squeletteskilithe.png]
Croquis extrapolé d'un squelette de Skilithe


D'après Aïevon, la muraille est légèrement plus haute dans ce lieu qu'à la frontière ouest. Peut-être l'influence du fleuve.


Vingt-et-unième jour :

Nous avons repéré un haut plateau et une sente derrière le campement des brigands. Le chemin se tortille dans les montages, qui forment une petite plateforme isolée de la chaine. Il semble facile, une fois pris le chemin de la montagne de descendre les pentes abruptes vers les plaines d'Andoras. En tout cas, c'est par là que je choisirai de passer. Le chemin n'est guère adapté à une troupe par contre. Notre petit groupe était sans doute le nombre parfait pour cette expédition.

***

Je pense que nous ne trouverons plus grand-chose d'intéressant ici et je n'ai plus de page de toute manière.

Ainsi fini donc la route vers l'Est, en compagnie d'Ainu dit l'Immortel, qui aime les histoires, d'Eryel et Eledhwen, si timides qu'ils vont bien ensemble, d'Amatixë qui boude aussi bien qu'une fille et son ami Ibn Alwalid, qui aime encore plus les livres qu'Aïevon. Sans oublier Isilgath, si ravi d'avoir croisé des poitrines d'autres espèces qu'il a décidé de faire un petit tour en Pelethor, Irulan toujours aussi pale (il faudra que je lui demande pourquoi elle ne bronze pas ?) et moi-même votre humble serviteur, qui rêve d'un bain.



HRP : Pour le souvenir.
[Image: 272794muraille.jpg]
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