Le conte d'Alouine
#1
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Louheä alluma une dizaine de bougies.
La plupart des bougeoirs étaient disposés sur du mobilier, certains traînaient au sol, sur de confortables et coûteux tapis.
En regardant sa décoration, l'elfe ne put s'empêcher de manifester sa joie.
Cela avait pris une journée entière mais l'aménagement de la pièce était cohérent avec le thème de la soirée.

Hihihihi !!!!

L'organisatrice de la veillée sautait partout répandant son enthousiasme au-delà des murs.
Ses éclats de rire transperçaient la pierre et parvenaient jusqu'aux oreilles des elfes de passage dans sa rue.
Exceptionnellement, il n'y aurait pas de grande réception à la hauteur de son train de vie dispendieux.
Et cela ne se déroulerait ni au château de la Lyre, ni dans un somptueux salon... mais dans une vieille bicoque au parquet défoncé et au toit pas très étanche.
Lorsque les invités franchirent la porte, ils s'étonnèrent de découvrir leur hôte en haillons.

« Eh bien ? Je voulais que ma tenue soit assortie au lieu ! » fit-elle comme pour se justifier.

Ce soir, les convives allaient avoir des frissons. Le déguisement de Louheä donnait le ton.
L'elfe invita ses amis à se donner la main et leur demanda de former un cercle.
Ceci fait, elle leur fit signe de s'asseoir sur les tapis où reposaient quelques coussins et d'allumer chacun une bougie qu'ils tiendraient jusqu'à la fin de l'histoire.

« Commençons, si vous voulez-bien... »

[Image: lettrine_i.gif]l était une fois, un garçonnet qui vivait au coeur de la forêt dans une minuscule chaumière. Cet elfe avait peur de son ombre. Chaque fois que son père le priait d'aller chercher des tronçons de bois dans l'atelier, il frissonnait d'angoisse.

Un jour qu'il prenait son courage à deux mains pour affronter la nuit, Alouine - car c'est ainsi qu'il se nommait - trébucha et tomba dans un trou. Le petit garçon fit de son mieux pour sortir du terrier mais il échoua à maintes reprises. Soudain, un liquide mordoré sourdit et pénétra ses souliers. Alouine n'eut même pas le temps d'interroger la situation qu'il flottait sur une petite nappe d'eau agitée. On aurait pu penser qu'il gagnerait ainsi la surface de la terre mais nenni ! L'enfant se noyait. Malheureusement, Alouine avait toujours refusé de suivre son père à la cascade pour apprendre à nager. Et maintenant qu'il se débattait dans l'eau, il regrettait.

Toutefois, la fortune sourit à Alouine.
Réveillée par ses cris étouffés, la fée Berenys décida d'aller voir ce qu'il se passait au terrier. Lorsqu'elle aperçut le corps du jeune elfe tomber dans les abysses, elle se mit à danser et chanter avant d'entrer dans une espèce de transe musicale. Les notes bienfaisantes de Berenys percèrent l'obscurité du souterrain et inondèrent le trou de lumière. Aussitôt, l'eau brune disparut pour ne laisser qu'un corps au milieu d'une flaque. Alouine était sauf.

« Que fais-tu là mon enfant ? », questionna la fée pendant que le garçon retrouvait ses esprits.
- Je... je suis tombé et me voici, dit-il timidement.
- Voyons, tu ne regardes pas où tu mets les pieds ? Allons, sèche-toi, tu vas attraper froid.

Alouine saisit le bout de tissu et les habits que lui tendait la fée et s'exécuta sans broncher. En même temps qu'il se déshabillait et épongeait sa peau, le garçon observait Berenys. On appelait cela une fée. Une créature douée de pouvoirs magiques, généralement dotée d'une grande beauté. Contrairement aux elfes, les fées n'avaient pas besoin d'aller à l'école pour connaître des sortilèges. Les arcanes n'avaient aucun secret pour elles. Pendant qu'Alouine terminait de se vêtir, Berenys dessinait de petits symboles en or sur les parois de ce qui était à présent une grotte. Le garçonnet resta béat devant pareil talent. Et puis, il se rappela qu'il ne savait toujours pas où il se trouvait.

« Où suis-je ? », demanda-t-il.

Dans un rire strident, la fée lui répondit qu'il était aux portes d'un monde unique. Alouine ne sut comment interpréter ces paroles mais il préféra s'imaginer un univers gentil et heureux.

« Suis-moi », ordonna la fée en souriant.

Sans dire un mot, il se mit sur ses talons tout en songeant à ce qui pouvait l'attendre. Ils empruntèrent une galerie éclairée au moyen de quelques torchères puis s'aventurèrent dans mille couloirs tous plus étroits les uns que les autres. Au bout d'un moment, ils arrivèrent devant une lourde porte en bois sur laquelle d'étranges symboles étaient gravés. Dessous, on pouvait lire : " Dôr ".


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