Les pierres de pouvoir
La colère du Seigneur Démon s'était abattue à leur tour sur les troupes naines.
La terre se déchira.
Les cris remplirent le ciel.
Le sang teinta l'herbe d'un rouge merveille et brillant.
Soudain, le chaos s'arrêta aussi vite qu'il était arrivé.
La poussière retomba, la fumée se dissipa... Pour dévoiler une véritable scène de carnage.

Les soldats nains tentèrent de s'organiser pour se relever de cet assaut dévastateur.
Evacuer les blessés du champ de bataille.
Reformer les rangs.

Néanmoins, les hordes enflammés des démons assoiffés de sang et de destruction n'en laissèrent pas le temps aux nains, blessés, agonisants, et désorganisés.

Alors que le vacarme des combats reprenait, à l'écart, entouré de visages d'anciens mêlés à ceux récents de frères de bataille sans vie, le seigneur de la Maison Lourd-Martel tremblait.

Non de peur.
Mais de rage.

Le conseiller était un vétéran de la guerre.
Des ennemis, il en avait affronté des centaines.
Des morts, il en avait vu des milliers.
Il ne comptait plus le nombre de larmes versées en hommage à de valeureux guerriers qui avait perdu la vie à ses côtés.
Les horreurs qu'il avait vu défiler dans sa longue vie étaient innombrables... Mais aucune, non aucune n'atteignaient celle qui venait de se dérouler devant ces yeux.

Et le responsable était là, juste là, à quelques dizaines de pas de lui, semblant se moquer des multiples âmes qu'il avait envoyé dans l'au-delà.
Orryk était un nain. Et un nain venge ses camarades et offre sa vie pour la protection de son peuple.
Mais Orryk était aussi vieux...
Néanmoins, les colères du nain avaient toujours été légendaires jusqu'à ce jour, et celle qui allait bientôt exploser restera sans doute marquée dans l'histoire.

Brandissant son fidèle marteau, le Brise-Crâne, tel un augure malsain s'abattant sur le seigneur infernal, le seigneur nain laissa échapper un cri empreint de souffrance et de fureur qui résonna jusqu'aux enceintes de Karad Zirkomen.

Puis il chargea.

Ce fut comme un signal.
Les gardes, à la vue du conseiller, redoublèrent d'efforts, leur vigueur renouvelée, une nouvelle flamme combattive dansant dans leurs yeux, et refoulèrent l'armée adverse.
Le conseiller Zohran, qui avait partagé avec Orryk de nombreuse bataille, anticipa l'action de celui-ci.
Des runes apparurent dans l'air et sur l'armure du champion, suivit des incantations d'autres maîtres des runes.
Le vétéran, encouragé par les effets bénéfiques des runes sur lui, accéléra l'allure.

La distance diminuait entre les deux Seigneurs.
Soudain, Brise-Crâne pointa vers le ciel... et s'abattit avec férocité sur la jambe caparaçonnée laissant une marque profonde dans l'armure du géant.
Et un autre vint.
Puis un autre.
Tel un dieu de la guerre, il enchaîna les coups, déversant sa haine sur l'objet de sa colère.
Le champion recula, tentant d'échapper aux flammes voraces qui entouraient Golgorosh, marquant la peau du nain et lui occasionnant des blessures terribles.
Néanmoins cela n'entama pas la volonté du nain.
Cependant, le démon s'éloigna de son adversaire, le dédaignant, l'ignorant, laissant ses bataillons encercler le maître de Maison et l'assaillirent de toutes parts.
Mais cela n'eut pour effet que de redoubler la fureur du vétéran, qui avec hargne, se tailla un chemin au milieu des rejetons infernaux, et chargea de nouveau ce lâche qui oser se détourner de lui.
L'assaut recommença, mais le brasier et la chaleur qui se dégageaient de Golgorosh l'assaillirent et le repoussèrent de nouveau.
Affaibli, épuisé, ses forces l'abandonnant peu à peu, Orryk luttait pour tenir debout.
Mais il fallait protéger sa cité.
Son peuple.
Son Thaïn.
Et surtout, il fallait venger ses frères, et faire du heaume ardent de son ennemi un trophée.
Assurant sa prise sur son marteau, ajustant son casque, priant Thuri, Orryk Lourd-Martel ouvrit la bouche pour lancer un dernier et ultime cri de guerre.

Le tonnerre gronda.
La terre trembla.
Orryk s'immobilisa, les yeux écarquillés, béat, stupéfait devant la puissance qui avait surgit dans sa voix à l'instant.
Soudain, il fut plongé dans l'obscurité.
Un moment, il cru, que dire, il espérait que c'était l'ombre du seigneur démon qui se dressait face à lui pour enfin le défier dans un duel sans merci…. Mais ce dernier n'avait point bougé, et regardait plutôt le ciel, un léger sentiment d'inquiétant semblant troubler ses yeux incandescents.
Orryk suivit le regard du seigneur infernal… et fut projeté avec violence dans les airs.
Atterrissant lourdement sur le sol dans un grognement sourd, sonné, le guerrier resta allongé quelques instants.
Il ne mit cependant pas longtemps à reprendre ses esprits, et quand il se releva pour affronter de nouveau son adversaire… C'est pour constater avec stupeur que ce dernier était déjà en prise avec… un dragon. Un dragon rouge, énorme, gigantesque, resplendissant de beauté et de puissance, et qui s'acharnait avec férocité sur le seigneur démoniaque.
Hébété, le nain resta, debout, impuissant, ne pouvant que rester spectateur face à ce combat titanesque, que d'autres créatures volantes et fabuleuses avaient rejointes…
Mais au lieu de s'émerveiller face à un tel spectacle, le nain n'eut pour réaction que le commentaire suivant :

-Mais… Mais… Et mon trophée alors ?! Ce démon est à moi ! A MOOOOOI!!!
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