Les pierres de pouvoir
#86
Debout parmi les soldats, Louheä s'interrogeait sur l'efficacité des armes.
De nombreux guerriers s'étaient mis en retrait afin de récupérer, de leur fatigue et de leurs blessures.

L'herbe qui était jadis vert doux avait pris la teinte du sang et inondait la plaine de terreur. Les corps inertes et ensanglantés gisaient, poussaient de partout, en amont et en aval des collines, pareils à des fleurs des ténèbres.

Non loin de l'elfe, un archimage agonisait. Bientôt, il ferait partie du paysage chaotique en construction. Cette toile que peignaient les hommes et les femmes, les nains comme les elfes, et les démons reniait l'existence-même d'une Nature supérieure en Ecridel. Ils se battaient de manière acharnée, soit pour le pouvoir soit pour leur propre survie, et saccageaient le milieu. Ces créatures, qu'elles fussent petites et poilues, agiles et élancées ou encore de viles démons, ne savaient vivre ensemble en ces terres. Il leur fallait se battre, continuellement, et dominer soit une autre race, soit la nature elle-même.
Les elfes avaient domptés les chevaux pour déjouer les lois du temps et de l'espace, se déplacer plus vite et plus loin. De leur côté, les nains avaient entrepris de grands travaux dans les mines afin d'arracher aux entrailles de la terre tous ses métaux. Tout n'était que des rapports de domination.

Louheä, elle, voulait pouvoir se soucier de rien, vivre en harmonie avec son monde et les créatures qui l'habite. Mastiquer du réglisse, sucer quelques bonbons à la lavande... mais rien de tout cela ne serait possible, à présent que l'on s'autodétruisait.



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