Chou à la crème, liqueur de violette et bière naine [Happy wedding]

[Louheä]

La cérémonie suivit le dessert. Les invités avaient encore du sucre sur les lèvres lorsque le prêtre prit la parole. Celui-ci prononça quelques mots dans un discours à caractère sacré - un peu ennuyeux du point de vue de la mariée, surexcitée -. Diarthot saisit la main de la mariée et fit glisser une jolie bague à son doigt, sous le regard bienveillant de la grande prêtresse d'Asteras. Ravie, Louheä contempla son nouveau bijou et tendit sa main aux invités pour le leur montrer.

Oui, je le veux !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ensuite, le dévot demanda au couple d'échanger un baiser. Louheä se mit sur la pointe des pieds pour être à la même hauteur que Diarthot. Là, elle noua ses bras autour de sa nuque et approcha ses lèvres des siennes.
Elle regarda son époux avec une douceur qu'on ne lui connaissait pas et l'embrassa langoureusement.

Chers invités,

Une personne m'a expliqué que je devais écrire une sorte de discours pour décrire les sentiments que je ressens aujourd'hui. Armée d'une plume d'oie et d'un pot d'encre bleue, je me suis donc mise à rédiger quelques lignes sur un parchemin neuf. Un mariage est un jour mémorable, un évènement exceptionnel dont on se souvient toute notre vie. Et pourtant, l'exercice n'a pas été très facile. Lorsque je vois Diarthot, j'ai des papillons dans le ventre, je souris bêtement et je me prends à rêver de lui et de moi. C'est à la fois tendre et résolu. Mes sentiments sont si forts que je peine à dépeindre ceux qui habitent mon coeur. Là se trouve leur maison ; c'est éternel, je le sais. Il n'existe pas de mots pour décrire dans quels états sont mon âme et mon corps en ce jour spécial. Jusqu'au dernier instant, je me suis demandée si mon fiancé allait venir, s'il allait me planter devant l'autel, si notre baiser serait à la hauteur de mes espérances, si en ce jour, mon bonheur serait suprême. Toutes ces interrogations se sont envolées quand je l'ai vu arriver avec son joli minois.

Mon mari et moi, tenons à remercier nos parents pour tout l'amour qu'ils nous ont apporté ainsi que les valeurs qu'ils nous ont inculquées : vivez heureux ! Je suis reconnaissante envers ma belle-mère de m'avoir acceptée au sein de sa famille, et heureuse que mon père ait cessé d'intimider mon époux. J'ai cru qu'il finirait par me quitter ! Parler de ses beaux-parents est toujours difficile parce que l'on doit trouver un compromis entre convenance et honnêteté ! Impossible donc de flatter leur ego à l'aide de quelque discours élogieux. Je me rappelle encore notre accrochage au sujet du hors d'oeuvre qu'il y aurait au banquet ! Sacrée belle maman ! D'abord j'ai cru qu'elle ne s'entendrait pas avec ma propre mère et puis j'ai prié pour que leur amitié ne prenne plus d'ampleur ! Ces deux-là sont devenues les meilleures amies d'Ecridel, à toujours se conter les frasques de leur jeunesse, et celles de leurs maris. En revanche, ces derniers ne s'entendent toujours pas ! Diarthot et moi espérons que les choses s'arrangeront avec le temps. Déjà savons-nous que notre mariage émouvra assez nos deux pères pour qu'ils ne se battent pas lors du découpage de la pièce-montée. Regardez autour de vous : les roses sont d'une blancheur éclatante, les tables sont couvertes de mets alléchants, les invités ont les pieds dans une neige scintillante.

Je tiens à remercier personnellement chacun d'entre vous. Le voyage que vous avez fait jusqu'ici, jusqu'à la table des géants que l'on pourrait nommer à présent la table des mariés, sera récompensé par la fête et les jeux que nous vous offrons en aval de la cérémonie. Votre présence me touche, touche mon mari, ainsi que l'ensemble de la guilde. Notre pensée va également aux conviés qui n'ont pu se rendre sur les lieux du mariage. Ouh les fainéants ! Durant ces réjouissances, nous penserons à ces personnes chères à nos coeurs qui auraient du se trouver parmi nous. La célébration du mariage n'aurait pu se faire sans vous, sans vos voeux sincères et vos danses effrénées.

Aussi, je souhaite dire un grand merci à nos témoins Enthanel, Eiwaz et Légalf qui nous ont accompagnés tout le long des préparatifs du mariage, ce tournant de notre vie. Je sais que c'est atypique d'avoir trois témoins pour deux mariés, mais que voulez-vous, nous sommes uniques jusqu'au bout ! Ils ont su nous épauler lorsque nous en avions besoin et ont vécu à nos côtés cette journée qui restera gravée à jamais dans nos mémoires. Notre guilde, à Diarthot et à moi, qui est notre famille, a été également d'un soutien précieux. Avec les membres de la Lyre, nous avons partagé de grands moments, nous avons ri et mangé à la même table.

Sur ces belles paroles, je vous invite à boire sans modération, à draguer votre voisin et à manger sans répit. Faites honneur aux mariés !