Les chroniques de la mère morte
#1
- Et vous me dites que ces problèmes de nausées on commencés alors que vous avez été mordue par un rat géants dans les tunnels à l'orée du bois ? Déshabillez-vous entièrement, je vais vous palper.

Après avoir subi quelques investigations tactiles sporadiques, Gwendolwenn fit remarquer :

- Ce n 'est pas là que j'avais été mordue.
- Ah oui... euh... c'était où ?
- Ici
précisa-elle, montrant son mollet.
- Ah. Mhhh... je ne vois rien... Ma conscience professionnelle me recommande tout de même une inspection intégrale, rassurez-vous ce n'est pas beaucoup plus cher. Vous n'avez pas été blessée au séant ou à la poitrine ? Vous savez, ce sont des parties proéminentes qui en font la première cible des petits bobos. Et ce sont des glandes particulièrement sensibles et sujettes à problèmes.

Après un examen minutieux de sa personne, il lui proposa de remettre ses vêtements et se mit en devoir de rédiger une ordonnance. Après un long moment, il annonça fièrement :

- Je vous ai mis, pour vous simplifier la tâche, un ensemble thérapeutique que vous pourrez vous procurer intégralement au même endroit, cela vous évitera des va et viens inutiles dans Asteras. Je vous ai même mis l'adresse.

Quelques jours plus tard, Gwendolwenn ne se sentait guère mieux, mais était déterminée à finir son entrainement de magie, interrompu a quatre reprises respectivement par un vieux fou, par un Korrigan, par une compagnie de nain assassins, par un serpent de mer géant, par une bulle de mana a effet rebond et par un élémentaire d'air courroucé. Si elle attendait encore, il était certain qu'une nouvelle calamité allait s'abattre sur Ecridel. Elle embrassa son vieux Maître et lui annonça qu'elle était prête. Elle n'eût pas besoin de préciser pour quoi, cela faisait depuis qu'elle était entrée à l'école de magie qu'elle l'assommait quotidiennement avec cette compétence qui permettait d'outrepasser les limites d'un sort, tant en puissance qu'en distance.

Elle s'installa au centre du pentacle pour commencer l'entrainement. Elle eût a peine le temps de prendre la position du demi-lotus qu'elle était déjà prise dans un tourbillon de vent. Mais cet élément était celui qu'elle maîtrisait le mieux, et elle n'eût guère de difficulté pour s'accorder avec l'harmonie de la spirale de vent. Un véritable cyclone avait fini de se former autour d'elle, mais elle restait en son oeil, impassible et concentrée, compensant chaque variation avec sa propre énergie magique. Elle se mit a penser à sa maladie, et tenta de se souvenir si elle avait eu des nausées avant ce terrible rat. Erreur fatale, car elle ne vit pas venir le changement d'élément opéré par le Maître. Elle fut violemment entrainée par le flux d'air mué en eau, commença a virevolter dans la salle, trempée jusqu'aux os. Elle parvint a trouver un premier point de concordance avec le flux juste avant de se retrouver projetée au mur.

Le vieux professeur n'était pas du genre à s'apitoyer d'un élève se fracassant sur une paroie de la salle d'entrainement, et plus il attendait de l'un d'eux plus il était exigent et draconien dans ses exercices. Cette exigence ne fit pas défaut. Le vortex qui présentait encore jusqu'ici une âme synchrone éclata d'un seul coup en une multitude de turbulences incontrôlables, et Gwendolwenn n'évita le mur que pour mieux s'écraser au sol. Mais elle se reprit vite, joignant ses jambes au plus près de son corps et les ceinturant de ses bras, elle se mua en une véritable bulle de magie, sur laquelle le torrent tourmenté glissait sans aucune prise. La bulle remonta sans effort le courant jusqu'au centre du pentacle, pusi s'ouvrit telle une fleur de nénuphar pour dévoiler une Gwendolwenn qui avait repris sa pose de départ. Le torrent s'était transformé en une pluie fine et douce qui montait vers le plafond. Cette douceur ne laissait aucun doute sur la fureur qui allait suivre. Ensevelissement. Elle s'y attendait. Et le Maître voyant que l'effet de surprise ne prendrait pas, misa tout sur la puissance pure. Les gouttes devinrent poussières, la poussière devint gravillon, les gravillons se cristallisèrent en pierres, qui s'agglomérèrent en rochers puis firent bloc. Il semblait à Gwendolwenn que le plafond entier descendait pour l'écraser au sol, mis en mouvement pas quelques géants qui s'amusaient à danser sur le toit de l'école. Cela commençait à devenir critique. Heureusement, Gwendolwenn avait été initiée à certaines arcanes de la Nature par le vieil ermite de la caverne, bien avant qu'elle ne touche aux joies de l'élémentalisme. Un chêne poussait dans les roches. Ses racines fouillaient chaque interstice, chaque fissure et s'y engouffrait. Les ramifications s'était insinuées partout, et lorsque Gwendolwenn donna la première impulsion de tension, des morceaux du mur lui même furent arrachés et broyés avec le reste des rochers engendrés magiquement. Le professeur fut quelque peu surpris de cette réplique, mais cela ne se ressenti en rien dans sa concentration et dans son objectif. En effet cette parade tombait bien mal pour affronter le dernier élément : le hurlement de Gwendolwenn lorsque son essence de chêne prit feu acheva d'émiéter ce qui restait des murs de la salle. Pourtant le Maître de magie avait a peine développé l'énergie d'une chandelle. Cette mollesse dans l'attaque lui permit rapidement changer sa parade et de reprendre sa position. Qu'est ce que cela signifiait ? Elle exclut l'hypothèse de l'apitoiement. Elle savait qu'il l'aurait rôtie comme une dinde plutôt que de montrer une seule marque de commisération lors d'un entraînement. Tentait-il à nouveau de la surprendre. Elle attendit, prête à affronter un lac de lave qui s'ouvrirait sous elle ou un déluge d'huile bouillante. Mais rien ne vient. Et elle se rendit compte du véritable enjeu. Pouvait-on imaginer pire supplice ? Assise sur une bougie éternelle... Il ne fallait plus vaincre le feu... mais le temps. Et elle en perdit toute notion. Attendait-elle depuis une minute ? Depuis une heure ? Depuis un siècle ? La douleur était supportable, et de loin, mais pas l'absence de repères. Elle tint, médita, lutta... et s'effondra.

- Hé bien, Gwen, je t'ai connue plus vaillante.
- Je... je sais, Maître, je suis désolée... mais depuis que j'ai été empoisonnée par un rat géant, je pense avoir été saisie par la malevie. J'ai de fréquentes nausées.


Le regard du maître se fit étrangement tendre.

- Tu aurais dû me le dire, tu ne peux par faire convenablement un entrainement dans ces conditions ! Surtout pas l'accession à la compétence ultime d'élémentaliste !

Elle avait eu tort de s'entêter, et s'en rendait compte. Mais au moins serait-elle la seule élève a pourvoir témoigner du fait que le professeur était malgré tout capable de compassion lors d'un entrainement.

- Vous savez, j'étais voir le médecin du Temple et je prend tout ses remèdes, qui sont nombreux d'ailleurs...

A la demande du professeur de magie, Gwendolwenn lui tendit l'ordonnance. Ses sourcils brousailleux formèrent deux accents circonflexes coiffés de nombreuses rides lorsqu'il vit la liste interminable de

- Tiens, je vais te donner l'adresse d'une connaissance. C'est une rebouteuse.

Il lui lança un sourire en disant :
Je met la réfection des murs sur ta note.

Elle se rendit dans l'heure à l'adresse indiquée. Un quidam lui lança un regard sombre comme elle posait sa main sur la poignée de la porte. Elle ne mit pas longtemps avant de comprendre pourquoi... la rebouteuse était aussi une faiseuse de rêves. Les jeunes elfes qui venaient ici devait avoir autre chose à se reprocher qu'une rencontre avec un rat venimeux.

- C'est 50 pièces d'or pour vous en débarrasser.

La voix éraillée fit sursauter Gwendolwenn.

- de quoi ?
- Du bébé !
La vielle femme regarda Gwenndolwen
- Mais je ne suis pas enceinte, j'ai été mordue par un rat.
- Ha !


Elle sursauta à nouveau au rire monosyllabique de la vieille, qui poursuivit :

- Ma fille, avant même que tu n'entres j'ai senti ton odeur. Je ne me trompe ja-mais. Ca fait...

Elle approcha sa tête de Gwendolwenn et huma encore. A la voir de si près, cette dernière pouvait se demander si ce visage avait vraiment été un jour celui d'une elfe. Mais sa préoccupation était présentement ailleurs. Où était passé sa virginité si la rebouteuse disait vrai ?
...six lunes exactement.

Six lunes. Il y a six lunes elle était... morte.
Le Korrigan ?

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Citation :Le 28-05 à 12h 22m 10s Gwendolwenn a appris une compétence auprès de Professeur de magie Furie des éléments
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