La Maison des Ombres
#19
Citation :A Kromgar, le Lieutenant fut réveillé par les cris d'alarme de ses hommes mêlés au fracas des armes s'entrechoquant.
Le son se répercutant sur la roche de ces mines abandonnées semblait s'amplifier plutôt que de s'adoucir, en s'éloignant.

Aussitôt, il se leva, saisit son épée et tourna son attention vers son faucon.
Ce fut pour le voir soudain transpercé d'une flèche, s'affaissant sur son perchoir sans un cri.
Il ne réussit même pas à voir le visage de son agresseur.

Le lieutenant courut dans le tunnel, en franchit un coude et se précipita vers un petit coffre posé sur une roche.
Chiasse d'auroch, jura-t-il.
C'est ce maudit arcaniste qui a la clé.
Tant pis, il faut que je trouve un moyen de sortir d'ici...
Tout en réfléchissant à ce qu'il allait faire, sa pensée agitée lui fit se demander qui pouvaient bien être ceux qui attaquaient les ombres.
Cela faisait bien longtemps que personne n'avait osé faire une chose pareille.
Pas depuis le siège en fait... Se pourrait-il que...
La réponse du Thain ? Si rapidement ? Mais comment...
Il faut que je prévienne le Maître. Que je trouve les autres. En espérant qu'ils ne soient pas en train de subir le même sort.
D'abord, sortir d'ici.
Citation :Dans la maison régnait le plus grand chaos.
Quelques unes des ombres s'étaient glissées dans plusieurs des pièces, frappant au passage les guerriers s'étant infiltrés.
Les arbalétriers décochaient leurs carreaux, faisant des ravages à cette courte distance, tandis que les lames des ombres tournoyaient, projetant des gerbes de sang sur les murs et les dalles.
Ces dernières en étaient rendues glissantes.

Le Lieutenant, bravache, téméraire, comme à son habitude, se jeta dans la mêlée.
Mais ce fut pour se rendre compte qu'un de ses arcanistes s'écroulait sur le plancher, tranché par les deux haches rutilantes de ce nouveau Seigneur de Maison, Oghren Fondelame, accompagné de nombreux guerriers de sa maison et par d'autres aussi, des indépendants.
Le recrutement de la guilde. C'était donc ça.
Ils y avaient bien pensé mais ils avaient conclu que c'était trop tôt, que la réaction viendrait plus tard.

Il fallait prévenir le maître. La pensée fut immédiatement suivie du cri strident que poussa le faucon lorsque la flèche de l'archer le transperça de part en part.
A l'étage, le faucon était mort.

Parant une puis trois puis cinq attaques, son armure en encaissa quelques unes, les coups répétés épuisaient son énergie, il se sentait faiblir.
Il savait qu'il aurait pu écraser n'importe lequel de ces guerriers, mais ils étaient trop nombreux.
Que faisaient les autres, chiure d'elfe !

Puis il lui sembla que la roche se soulevait du sol pour l'ensevelir. Un maitre des runes, pensa-t-il.
Quelques instants il fut aveuglé, puis incapable de réagir à la pluie de coups qui pleuvait sur lui, son armure en pièces, la peau éclatant sous les puissantes frappes de ses adversaires, l'ex-Lieutenant des Ombres s'écroula, non sans s'apercevoir que celle qu'il croyait captive, Shaani pied-léger, s'était finalement échappée...
Citation :L'eau saumâtre du marais montait jusqu'aux cuisses de l'elfe.
Ses compagnons nains, eux, y étaient plongés jusqu'à la taille.
Leurs déplacements étaient difficiles, les combats laborieux mais pas moins mortels.

L'archer des ombres regardait de loin ces guerriers se rassembler et subir le courroux des feux follets dérangés dans leurs ébats.
Les aventuriers, des elfes et des nains réunis, ne s'affrontaient pas, mais parlaient, se souriaient, se soutenaient même...
Par les burnes de ma naine de mère, qu'est-ce que c'est que c'est-y que ça...

Il ne fallut pas longtemps aux aventuriers pour se débarrasser des feux follets, mais ils avaient été durement touchés, on voyait bien qu'ils n'avaient pas l'habitude des combats de ce genre, ni de travailler ensemble, ils étaient désorganisés, peu coordonnés.

Quand l'archer se dirigea vers eux c'était avec la certitude qu'une fois un ou deux d'entre eux sous l'eau et ne bougeant plus, les autres partiraient en courant, persuadés d'avoir rencontré un démon cornu et ses sbires.
Et puis les magiciennes elfes et les maitres des runes nains entrèrent en action.
Le feu, l'air et la terre s'unissaient pour le vaincre.

L'acier nain se planta soudainement dans son torse et sa cuisse, l'acier elfique lui entailla l'épaule et le bras.
Ébahi, en état de choc, l'archer n'eut pas même le temps d'alerter ses frères de l'ombre.
Sa dernière pensée fut pour se demander s'ils ne lui en voudraient pas de ne pas les avoir alerté alors qu'il était là pour ça...
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