[Scénario final] Pryd, ami ou ennemi ?
Enfin, Isaroth était en vue, symbole de la grandeur des holdars, la puissance d'une nation, la fierté d'un peuple. De hautes tours blanches rivalisaient avec le ciel, protégées par une nuée de skilithes, et l'enceinte de la cité encore lointaine, imposait un certain respect. La ville se dressait au sommet de la colline et traitait avec orgueil les étrangers, incapables de comprendre la suprématie de ses habitants.

Toutefois, les combattants de toute race répondant à l'appel de Pryd foulaient désormais le coeur d'Andoras, à l'intérieur de cette barrière rocheuse réputée infranchissable. Les derniers combats face aux troupes d'élite, les hauts holdars, avaient prouvé qu'ils pouvaient rivaliser avec ces êtres exceptionnels. S'approcher de la capitale des géants bleus était déjà une reconnaissance de leur talent.

Peu à peu la vision des remparts entourant la cité devint plus nette, révélant aux troupes de Pryd quelques imperfections, zébrures ou cratères, signe d'un manque d'entretien. Les tours, si parfaites étaient dans un état de délabrement avancé, le toit manquait d'imperméabilité, les fenêtre étaient brisées, et parfois des pans de murs s'étaient écroulés. Cette vision d'abandon fit l'effet d'une gifle à l'orgueil des holdars.

Le vent soutint cette impression amenant des bruits d'armes s'entrechoquant, des cris d'agonies ou de ferveur.
Tous imaginaient contempler la réussite d'un peuple, l'ordre optimal et l'harmonie idéale, mais les horreurs de la guerre avaient gangrenée cette nation, si parfaite, laissant place au désœuvrement et à l'abandon, voire à sa disparition.

Au pied des murs d'Isaroth, la porte fermée constituée de grilles métalliques révélait une ville à feu et à sang : des combats opposant les holdars entre eux avec parfois quelques hommes bêtes. Le regard de chaque combattant, rivé sur son adversaire dégageait une parcelle de folie, comme si les raisons de cette bataille avaient été oubliées, comme si l'objectif était uniquement d'achever par orgueil son adversaire.

Qu'est-ce qu'avait bien pu faire ce peuple si narcissique pour arriver à une guerre civile en négligeant tous les aspects de grandeur qui les caractérisaient ? Voir cette cité au bord de l'implosion balaya d'un revers de la main l'arrogance de son peuple. Les holdars n'étaient plus si parfaits, si inaccessibles.

Un individu dissimulé par une cape s'approcha des premiers arrivants, rompant la contemplation d'Isaroth. Le visage leur était familier, qui n'était autre que celui de Pryd.

[Image: 91312.png] Ainsi vous apercevez enfin ma cité... ou ce qu'il en reste. Longtemps nous sommes restés enfermés, longtemps nous avons façonné l'Angil, ce métal si puissant issu de la météorite, longtemps nous avons caché cette source de notre puissance. Cette vie recluse a altéré notre jugement, a modifié la perception des autres, et vous observez maintenant ce qu'il reste des décennies de gouvernance des exarques et d'Erhan.


Il se retourna pour faire face à l'imposante muraille qui entourait la cité. D'un soupir las, baissant la tête, il ajouta.

[Image: 91312.png] Les exarques se sont cachés dans la cité et sont notre cible. Ehran, Ekhkron, Dovaan , Soltra et Alheran. Il va falloir aller les débusquer et les anéantir.

Malgré mon exil, des hommes me sont restés fidèles, et à la disparition des hauts, ont pris d'assaut la ville. Nous devons limiter le bain de sang, nos cibles sont donc prioritaires et nous devons les confronter en même temps, de peur qu'ils ne s'échappent, ce que je ne tolérerais pas.

Lhuste devrait nous ouvrir les portes, et ses capacités lui ont permis de déterminer les positions des exarques. Elle devrait arriver sous peu.



Sa voix s'était altérée au fil de son discours et les phalanges de la main portant sa faux blanchissaient, signes visibles de son sentiment. Ainsi, pour la première fois depuis leur rencontre, cette colère n'était pas une illusion. Etait-ce là son objectif : utiliser les peuples d'Ecridel pour en sauver un autre ?
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