[Scénario final] Pryd, ami ou ennemi ?
#5
L'assaut final avait été lancé sur le campement des armées soumises à la volonté de Pryd. La bataille était particulièrement éprouvante pour les troupes des Royaumes du Nord car ils devaient affrontés des soldats sans expression issus de leur peuple, d'anciens frères contraints d'obéir aux ordres mentaux du Renégat et mourir vainement pour une cause qu'ils n'auraient sans doute jamais embrassée de leur plein gré. Est-ce que leur âme, emprisonnée par le collier d'asservissement de l'holdar, hurlait de les libérer ? Il valait mieux éviter d'y penser pour ne pas tomber dans la sinistrose la plus complète.

Depuis l'est, la percée des forces du Thaïn et du Jarl des jarls avait conduit les combattants du Nord jusqu'au centre du campement. De là, ils avaient pu observer d'autres oriflammes à l'horizon, ceux des troupes du Concordat du Phénix. Loin de créer l'espoir d'une alliance sacrée parmi les troupes naines et agars, de la méfiance s'installa. Ceux qui présidaient au destin de leur nation n'avaient rien dit quant à un ralliement potentiel de la Reine elfique et du roi Talien. Les informations obtenues des rares contacts qui avaient pu s'établir avec des habitants du Concordat du Phénix faisaient craindre le pire quant à qui présidait réellement à la destinée des elfes. Les rencontres récentes, que ce soit aux portes d'Astéras ou dans la Crypte Antique, s'étaient quasiment toutes soldées par la confrontation. Le génie de Pryd ne s'exprimait-il pas là ? Alors que ses forces étaient décimées, les cadavres accumulés délimitaient une arène funeste où il suffisait de laisser s'exprimer les rancunes et rancœurs accumulées au fil des années. Tilador Erdana pour les uns, le Skövendör pour les autres, autant de noms qui s'écroulaient dans une suite de batailles qui s'enchainaient comme une série de dominos dont rien ne pourrait freiner la chute. L'ennemi de mon ennemi restait mon ennemi.

Il y avait juste assez de bon sens parmi les dirigeants des troupes du Nord pour ne pas sonner la charge immédiate contre leurs rivaux sudistes. Un affrontement à trois ne pourrait signifier la victoire que d'un seul, Pryd évidemment. L'Holdar ne se trouvait visiblement pas dans ce campement. Il faudrait poursuivre l'affrontement ailleurs. Leurs éclaireurs ayant trouvés une voie pour poursuivre la route vers les montagnes ceinturant Isaroth, la retraite sonna pour rediriger l'essentiel de leurs forces dans cette direction.

Alors que Gorbad se frayait un chemin sanglant à l'aide de ses haches pour ressortir du camp ennemi, un membre de troupes naines restées à l'avant-garde (qui, au vu de la manœuvre en cours, était devenue l'arrière-garde) l'interpella.

"Conseiller, Conseiller, y a une femme sur une drôle de monture qui gueule votre nom !"

[Image: mg53.jpg] Ah bon ? Je lui avais pourtant dit que c'était juste pour un soir et par curiosité… Qu'est-ce qu'elle me veut ?

Interloqué, le soldat répondit.

"Elle veut une trêve entre les troupes du Concordat du Phénix et les nôtres. Elle en appelle à vous, à votre garde du corps et à Bayork"

[Image: mg53.jpg] Ah !

La personne en question n'était visiblement pas celle à qui Gorbad avait pensé spontanément. Heureusement, que les combats en cours pouvaient expliquer la coloration pourpre qu'avait pris son visage. Quelques instants de réflexion furent nécessaires au Maître-Hache pour trouver l'identité de cette mystérieuse cavalière avec qui il n'avait échangé des mots que sur papier.

[Image: mg53.jpg] Selinde ! Elle est donc venue avec les troupes de son caldras pour affronter Pryd mais pourquoi marche-t'elle avec les elfes ?

La proposition de celle qui avait provoqué la chute du Skövendör se propagea comme une trainée de poudre attirant plus de grimaces et de crachats par terre que de ferveur. Rares étaient ceux au courant des courriers échangés ces derniers mois entre les deux alliances. Toutefois, il aurait été sot d'infliger un camouflet à cette main tendue. Non pas que les nains ne pouvaient pas être sots à l'occasion mais là, ça aurait frisé la caricature. Après quelques débats rapides pour prendre une position commune, le Conseiller Plonge-Mestal griffonna un mot qu'il attacha à une pierre.

[Image: mg53.jpg] Bon, un volontaire pour aller jeter ça du côté des troupes du Concordat ?

Quelques instants plus tard, un message parvint à sa destinataire.

Citation :Fraan Selinde,

Je suis ravi de constater que vous êtes au rendez-vous pour assister au crépuscule de nos nations ou à une aube nouvelle pour nos peuples, selon qui aura encore la tête sur ses épaules à la fin de cette guerre. Je serai bref car nos troupes ne s'éterniseront pas dans le campement. Pryd n'y est pas et nous n'avons aucun intérêt à y rester juste pour le plaisir du massacre. Nous acceptons cette trêve. Cela signifie que nous n'attaquerons pas vos soldats, même si cela ne signifie pas que nous risquerons nos vies pour vous tirer d'un mauvais pas.

Nous faisons route vers le sud par un passage découvert à l'est. Passer par le lac de votre côté nous semble trop périlleux au vu des forces ennemies stationnées derrière la palissade. Attendez-vous à affronter des artificiers. Pryd, en bon alchimiste, ne s'est pas privé pour nous voler le secret de la poudre noire.

Au plaisir de vous rencontrer en chair et en os sur le champ de bataille,

Au nom des forces des Royaumes du Nord,

Gorbad Plonge-Mestal
Répondre


Messages dans ce sujet

Atteindre :