[Scénario final] Pryd, ami ou ennemi ?
#4
Alors que Selinde, perchée sur sa licorne noire, menaçait d'un trait de feu un arbalétrier possédé, et lâchait quelques phrases sans queue ni tête au gré du vent, Halko vint la trouver et murmura quelques mots à son oreille. Aux expressions de son visage et à la grimace qui l'habitait, il n'était pas difficile d'en deviner l'exaspération la plus totale. Elle signifia d'un hochement de tête à l'elfe qu'elle s'en occupait expressément et talonna sa monture d'un petit geste vif et agacé.

La pyromancienne traversa au petit galop la partie du campement de Pryd occupé par les forces du Concordant et se posta à l'autre bout, de façon à être bien visible des guerriers nordiques. Ils devaient l'entendre, ils devaient l'écouter, malgré le risque évident d'une pluie de flèches sur sa personne.

"Conseiller Plonge-Mestal, Triarque Bayork, Sieur Nain Thorgard," asséna la Caldras d'une voix autoritaire, perchée sur son sombre destrier. "Soyez la voix de la raison du Nord. Soyez ceux par qui l'impossible devient une page de l'histoire d'Ecridel. Agissez en chefs de guerre avisés et guidez les guerriers nordiques vers la victoire. Vous en avez le pouvoir, mais surtout vous en avez le devoir !

Sachez qu'en ce jour, le Concordat du Phénix n'est pas votre ennemi. Qu'en ce jour, nous n'avons qu'un unique ennemi dont l'ambition est telle qu'il prive nos peuples de leur liberté. Qu'en ce jour, Pryd asservit les vôtres autant que les nôtres, les transformant en pantins dociles et serviles pour atteindre ses objectifs. Qu'en ce jour, le destin nous inflige le cruel devoir de faire couler le sang des opprimés par Pryd..."


Sa voix s'était presque éteinte, comme affligée, à l'évocation de cette dernière phrase. Mais Selinde reprit bien vite avec son arrogante autorité.

"Sachez qu'en ce jour, nous devons prendre conscience du choix qui s'offre à nous. Périr pathétiquement des lames et sortilèges de l'autre, sous le rire moqueur de Pryd, ou combattre conjointement pour triompher d'un adversaire pour qui nous ne sommes que des marionnettes.

Notre ultime salut est dans une trêve entre les Royaumes du Nord et le Concordat, balayant temporairement la rancune accumulée depuis des décennies.

Conseiller Plonge-Mestal, Triarque Bayork, Sieur Nain Thorgard, acceptez cette main tendue dont vous nourrissez, vous aussi, l'espoir. Nos puériles querelles doivent cesser, tout comme les bravades et provocations qui n'auront d'autres répercussions que d'entrainer les Royaumes du Nord et le Concordat tout droit sur la faux acérée du holdar.

Alors acceptez-vous cette main tendue ?"


La cavalière restait immobile et toisait d'un regard attentif l'armée libre du Nord, y cherchant probablement les trois nains dans lesquels elle avait placé ses espérances. Ainsi, faisait-elle écho aux sollicitations de paix de Vagnard.
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