[RP] Orgueil et Préjugés
#22

“Sans façon. Je réserve ce genre d'activité pour la compagnie de ceux que j'apprécie”, répliqua-t-elle à la proposition d'Israfel, un sourire affable aux lèvres contrastant avec la teneur de la répartie.

Elle prit place à son tour, ignorant les poussières virevoltantes autour d'elle. Si ce fauteuil miteux avait été un trône, elle n'aurait pas déployé moins d'arrogance dans son attitude. Néanmoins, elle le laissa s'exprimer sur ses découvertes sans un mot et resta attentive tout du long.

Seuls ses doigts pianotant fébrilement l'accoudoir de bois en cadence laissaient à présager de son exaspération. Ses yeux levés au ciel devant la maniaquerie de l'elfe vis-à-vis de son grimoire, aussi, probablement.

“Si Lenwë n'était pas en train de s'apitoyer sur son sort je ne sais où, il aurait fait parfaitement l'affaire, je présume. A défaut d'un grand mage compétent et non-corrompu, oui, je tiendrai ce rôle.

Démasquer un holdar ne doit pas être bien plus compliqué que de maintenir, seule, une faille menant à l'enfer gelé, ouverte accidentellement, pour en sauver un skalde agar pendant que des nains braillards et sots crient à la démonologie.”


Selinde soupira. Un très court instant, le masque qu'elle revêtait en toute occasion se fissura laissant apparaître sommairement l'affliction que cet événement avait laissé dans son âme meurtrie. L'instant d'après, elle scrutait le mande-orage avec intensité et sévérité.

"Heureusement que je ne comptais pas sur vous pour m'éclairer d'une information capitale, je serai restée dans le noir. Au final, cela sera à moi de vous instruire de quelques détails qui vous ont échappé."

Elle se leva et fit quelques pas sans lui prêter attention, semblant réfléchir. Elle finit par lui faire face, les bras croisés.

”J'ai, effectivement, rencontré Vi'aria à deux reprises. Trois si l'on compte cette fois où elle a ouvert un portail, près de l'Erion, pour venir en aide à son amiral elfique. C'était à chaque fois pour lui venir en aide, en fait. Elle tient fortement à son jouet comme elle l'appelle elle-même.”

Elle avait sourit à Israfel en prononçant ces dernières phrases.

”La première fois, mon frère l'a courtisée pour lui soutirer le récit de sa vie et de ses ambitions. J'ai également dû essuyer une mutinerie au sein de la Salamandre. Les paladins et leur désespérante étroitesse d'esprit...

A la troisième, nous l'avons affrontée et presque vaincue grâce à l'union des trois guildes du Concordat.

C'était lors de sa seconde apparition que nous avions été mesure de déduire l'emplacement de son sanctuaire. Un temple abandonné d'Edar au sud de Kandrian, certainement dissimulé par une très puissante magie car nous ne l'avons jamais trouvé. Notre traque s'est soldée par l'arrivée des holdars, attirés par l'opportunité facile d'écraser leur ennemie déjà affaiblie.

Ce sont eux que je redoute, Aedarion. Vi'aria peut, certes, prendre forme humaine pour nous duper ou manipuler les Triarques crédules de l'Egide, mais c'est sans commune mesure avec leurs illusions si réalistes. Si nous ne pouvons faire confiance en nos sens lors d'une bataille, nous ne pourrons vaincre.

La démonstration de leur exarque -c'est ainsi qu'ils semblaient nommer leur congénère présent pour les diriger et coordonner leurs assauts- était édifiante. Même défait, il s'est relevé sous forme de deux ombres. Etait-ce sa propre capacité ou celle d'illusionnistes embusqués chargés de le couvrir ? Je l'ignore.

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