Tant de droiture dans la perfidie
#8
« C'est l'effet que fait Victor aux femmes » s'amusa tout bas Cendre, presque en un murmure.

Elle reprit un air plus sérieux, laissant le vent glissait entre ses longues mèches. Elle jeta un regard à la plaine, imitant le regard vagabond de Dione. Il faisait un peu plus frais tout d'un coup, ou était-ce seulement une impression ?
Cendre fut la première à reposer son regard sur le chevalier, le détaillant cette fois avec une certaine intensité. Difficile de savoir pourquoi. Ça ne ressemblait en rien au regard des courtisanes ou des jeunes pucelles. Peut-être simplement à celui d'une femme curieuse et intriguée.
Elle ne pipa mot et l'écouta attentivement. Son visage rond, presque poupon, lui donnait des airs de collégienne.

« Vous n'accorderez jamais votre confiance. »

Elle eut un petit sourire doux et sincère.

« Que ce soit dans la rue comme dans les châteaux, une seule règle permet aux plus malins de survivre. C'est de garder leur confiance pour eux-mêmes. Vous ne me la donnerez jamais vraiment, et vous n'aurez jamais la mienne. »

Elle haussa dans les épaules avec un petit sourire mutin et malicieux, passant ses doigts sur la rose.

« Cependant, Elena est une militaire intelligente. Elle fait bien moins confiance en mon ivrogne d'oncle qu'en moi. De même, Lenwë est enclin à me faire confiance. A nous trois, nous sommes comme une flèche, toujours de l'avant, incapables de reculer. Nous nous sommes montrés à Tilador. Nous avons perdu la ville, mais pas notre honneur. Et nous nous montrerons dès que les terres du Concordat sera menacé. Nous sommes dans une période difficile, vous le savez, vous le sentez aussi. La colère gronde dans les rues. Il ne fait pas bon d'être isolé. Il faut des alliés. Les sauvages du nord ne se posent pas autant de question que nous. »
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