Sur un bateau au milieu de l'Erion.
#22
Au vu de certaines créatures de rêve sur l'autre rive, il était clair que Marmorin pouvait rayer de sa liste l'hypothèse d'un enlèvement pour défaut de jolies femmes chez les Agars, ce qui confortait l'autre hypothèse, le méfait destiné à récupérer un morceau d'arme.

La situation, bien que calmée, était toujours aussi inextricable.
Certains grondaient, d'autres prenaient par mesure de précaution encore quelques initiatives hostiles afin de ne pas laisser trop d'avantage aux pirates, d'autres rongeaient leur frein pour se lancer dans une offensive générale.

Pendant que l'un des leurs rejoignait à son tour le bateau et après quelques propos échangés avec les alliés du concordat, Marmorin reprit l'initiative, le bas de sa robe dans l'eau, afin de sonder les motivations profondes des uns et des autres.
Des ennemis, s'entendait. Le concordat était là pour sauver l'otage, même si certains n'en étaient pas à cette perte près.

La première constatation était que les plus vils, ceux qui n'étaient plus en vie ou ceux qui restaient sur le bateau, n'étaient que des Agars, qui plus était tous membres d'une confrérie peu recommandable de manieurs de haches à l'intellect douteux. De ses lectures, certes, les peuples du nord étaient pour certains de méprisables bandits prêt à toutes les bassesses, mais parmi ces Nordmen, il avait aussi de fiers Nains et ce qui de loin semblaient être d'honorables femmes et hommes.
Ignorant le valet rougeaud sur le bateau et sa traîtresse de maîtresse, il héla ceux de l'autre rive.

- Si vous souhaitiez une épée, n'avez vous chez vous de forgeron assez habile ? Tous ici présents, soutenez-vous cette action d'une inqualifiable bassesse, la lâche prise d'un otage civil pour voler à un gouvernement un artefact historique ? Etes-vous tous des mercenaires au service du plus offrant ou certains parmi vous ont-ils été floués par cette scélératesse qui semble n'agir que pour le compte de sa hache ?

Son intention était de voir s'il était possible de semer le doute dans l'esprit des plus honorables, et même s'il y avait peu de chances, cela ne coûtait pas grand-chose. Mais il y avait un second dessein : déterminer les responsabilités, et une fois que cette affaire serait terminée, savoir qui il faudrait pendre haut et court pour avoir trahi les codes de la guerre. A ce sujet, il avait lu un ouvrage sur l'Art… Ce n'était pas le moment de sombrer dans les cogitations ou de noyer tout le monde dans le néant d'une histoire sans fin.
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