Folie Vishnouninesque
#3
Une curieuse bicoque...presque un appentis, logée tout contre les murailles nord de la ville haute d'Yris. A l'intérieur tout est sombre est silencieux. Seul un souffle lent et régulier vient déranger l'atmosphère d'un léger sifflement, ici la poussière règne en maître et malgré le souffle nul ne semble y avoir mis les pieds depuis longtemps. Quelques piles d'étoffe de lin sont entreposées sur un côté, certaines en bandelettes, d'autres larges et soigneusement pliées. Sur un autre mur sont accrochées à des pieux de bois de longues lanières de cuir et au sol une belle collection d'attelles en bois. La pièce ne fait guère plus de 6m2 et a pour tout ameublement un lit rustique sur lequel repose un homme.

Bien qu'il semble inerte on sent une intense énergie qui se dégage de lui. En fait elle le maintiens en vie artificiellement et insuffle en lui la force de soulever ses poumons régulièrement.
Ce sort je l'ai lancé il y a bien maintenant douze années et je n'y ai jeté que de rares coup d'œil, histoire de vérifier que rien ne venait troubler mon sommeil. Avant de partir j'ai alerté les gardes en leur expliquant que nul ne devait toucher à ma charrette ni à mon logis, considérant mes services en tant que guérisseur sur le terrain ils ont accepté avec grâce, puis je suis entré chez moi ais verrouillé ma porte et me suis endormi.

Maintenant il est temps de revenir à la vraie vie, mais j'hésite...mon corps semble être devenu si faible, si impuissant! Pourtant je dois l'accepter, j'ai mené ma mission à bien, ni vu ni connu. Des sorts alimentés par des Dalim parfait (vous saurez bien assez tôt ce que celà signifie) dispense l'énergie douce et gentille de la conscience dans toute la capitale de Bjornhill, avec pour but de soigner "l'Agarisation". Je crois vous avoir fait montre avec assez de ferveur la qualité de telles émotions, j'en pâli encore en me souvenant de ces âmes complètement folles qui pourchassent mon Vishnu.

Doucement j'entre dans mon corps et je l'emplis d'une énergie douce et apaisante. Toujours en sommeil j'agite mes muscles uns à uns avec soin et précision, puis force mes yeux à papillonner légèrement jusqu'à ce qu'il s'ouvre avec un léger étonnement. Par égard pour le conscient je me raconte mon histoire à haute voix...


Que m'est-il arrivé? Je n'en pouvais plus...de tous ces morts qu'on retrouvaient avec peine alors qu'ils se contentaient de voyager pour affaires dans ces austères vallées du nord. Et puis ces émotions démoniaques qui agitaient ces mercenaires Agar, non décidément ils appréciaient trop leur Karma, il me fallait y mettre un terme.
J'y suis allé conscient, et ensemble on a envahi leur territoire pour les soigner. Leur ville avait des allures d'enfer.
Avec gentillesse je lui montre des passages de ses années passées, conscient se regarde avec tristesse et attachement. Il ne demande rien, c'est moi. Je lui montre les sorts que j'ai mis en place puis m'arrête de lui donner des visions, lui signifiant que sa peine est terminé.

Lentement, et dans un gémissement de douleur il s'assoit sur son lit. Il se sent vieux et les nombreux souvenirs qui affluent à sa mémoire de sa vraie vie commence à lui revenir. Yris, son travail, sa charrette...la belle vie quoi. Un sourire amer tord ses traits.
Il se baisse, récupère une clé cachée derrière un pied de son lit, puis se lève et va ouvrir la porte. Il la tire brusquement car elle coince et se retrouve envahi par un rai de lumière étincelante. Avec lui se rue les senteurs d'une ville maritime, l'iode et les odeurs de poissons, la poix et les cordages moisis. Pendant un temps qui lui parait une éternité il reste sur le seuil en chancelant. Ca va pas être de la tarte.
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