Folie Vishnouninesque
#2
Je dois, il faut. Allons, racontons quand même ce passé teinté d'horreur et d'aberrations. J'ai envie après tout, pour le cas où vous me croiseriez et croyez que je suis toujours là. Je suis bel et bien allé voir les mages agars, acheté quelques bouquins histoire de rafraichir la mémoire du conscient, puis je me suis procuré une jolie tenue qui reflétait à la perfection ma folie du moment. J'ai visité avec soin et toute l'innocence requise les divers bâtiments administratifs que j'admirais à distance par le passé.

Mais le monde me semblait froid et hostile. La curiosité semblait m'avoir abandonnée. Je ne m'étendrais pas trop sur le sujet car conscient pas savoir les nuages de tourments qui lui flottaient au-dessus de sa tête. Il se sentait juste de plus en plus mal, haïssant les émotions qui traversaient son visage... Peu à peu il se renfermait dans un stade d'existence irréel, où rien n'était lui et où il atteignait une sérénité teintée d'une indifférence totale à ce qui pouvait bien lui arriver. Moi je le regardais de haut, plein d'une compassion tendre, douce et pleine d'amour. Cette émotion est indescriptible alors je m'arrête là. Peut-être qu'on a eu vent de mes exploits se disait-il? Peut-être qu'une vilaine sorcière me tourne autour avec l'intention de me faire souffrir, comment savoir? (La dernière hypothèse lui semblant toutefois des plus loufoques)
Moi je savais... Comment? Pourquoi m'étais-je retrouvé en terres Agar? J'avais abandonné ce peuple depuis longtemps pourtant. La vérité c'est que je n'en sais rien. D'habitude je ne dis pas ça, mais pour vous je vais faire une exception... "Croyez-ça!"

En fait je ne me contrôlais plus, alors que j'effectuais les différentes quêtes qu'on me proposaient en ville, des voix sadiques murmuraient mon nom d'un air réjouit: "Vishhnu! Vishhnu!". Comme milles promesses de souffrances éternelles. Ils ne perdaient rien pour attendre. Je fis mes dernières emplettes, même si j'en oubliais la moitié et partit pour mon tour d'exploration du royaume Agar, avec toute une ribambelle d'âmes favolles à mes trousses. Je traversais donc les plaines couvertes de glace allant d'un avant-poste à l'autre, saluant des gardes qui me toisaient d'un air hautain. Autant dire que je ne m'attardais pas. Le moment approchait et dans un coin de mon esprit je peaufinais mes sorts. S'échapper du corps? Ok. L'âvame douce et gentille pour me remplacer? Ok. Le reste était au point, il ne restait plus que ma disparition à planifier.

Un loup m'offrit cette opportunité d'une légère impulsion de l'esprit plus douce que l'air je lui signalais ma position. Affamé comme il l'était il cavala dans ma direction avec la ferme intention de me dévorer. Autant dire que les spectateurs admirèrent la scène avec quantité d'effusion de joie, surtout quand le loup me mit à terre et tenta de m'arracher la gorge.
Je lâchais un cri de terreur effrayant qui provoqua une vague de rire et de débilité profonde autour de moi (joie parfaite ils appellent ça!) et disparu. L'âvame pris le relais, bloqua la mâchoire avec son bras et après une longue lutte réussit à prendre les jambes à son coup.

J'observais la scène encore un instant, curieux et invisible...personne n'avait rien remarqué, parfait. J'allais pouvoir débuter ma nouvelle vie! Je m'échappais vers le sud sans un mot, retournant sur les terres des êtres civilisés.
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