[RP] Retour de flammes
#10

Les flammes de Vindicte tournoyaient toujours avec ferveur dans leur danse ardente au rythme des émotions de la sorcière. Tantôt chaleureuses et réconfortantes, tantôt puissantes et rageuses, elles révélaient de bien des façons l'opinion que Selinde se forgeait sur la vierge effarouchée qui s'était adressée à elle avec tout le mépris de ses pensées, puis à son frère en minaudant devant quelques politesses. Elle en eut un sourire sarcastique, un rictus plutôt. Une histoire de forme et de manières, n'est-ce pas ? Le pouvoir de l'apparence et des convenances prévalait visiblement sur celui des faits et des vérités assumés dans le cœur de l'Agare.

Quand cette dernière évoqua son absence lors du massacre des Haut-Elfes quelques mois plus tôt comme si cela retirait au fait toute réalité, Selinde ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel, prenant à témoin les Dieux de l'ironie de la situation. Elle aurait pu répliquer de bien des manières.

Certainement l'aurait-elle fait si la hache d'un colosse adverse ne s'était pas abattue sur son flanc, lui arrachant un cri de douleur. Elle cracha une gerbe de sang avant de l'essuyer rageusement d'un revers de main. Elle leva les yeux vers le second assaillant, le colosse aux tatouages, qui la menaçait de sa hallebarde. Une lueur de défi y brillait.

« L'une des vôtres dénigre et souille vos exploits passés, mais c'est la Salamandre qui vous manque de respect ? »
Elle haussa les épaules, parodiant un signe d'incompréhension. « Si vous tenez tant à me vider de mes entrailles, venez me chercher.»

Sans s'appesantir d'avantage sur la lâcheté de son acte, elle prit la fuite juste à l'instant où l'arme de Gared aurait dû lui transpercer l'épaule. C'était ainsi que l'enfant des rues qu'elle avait été, survivait dans les ruelles mal-fréquentées d'Yris, en prenant ses jambes à son cou face à une brute mesurant près de deux fois sa taille. Sans état d'âme sur la sauvegarde d'un quelconque honneur. Haletante, elle s'arrêta plus loin, la main sur sa plaie béante. L'adrénaline lui en avait fait oublier la douleur, mais celle-ci revenait à présent, lancinante et féroce, entailler son flanc.

Mais en de telles circonstances, rien n'était plus rassurant que la souffrance, preuve indéniable de la vie qui coulait en elle.

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