La table des géants
#16
Gwendolwenn sentit quelque chose s'enrouler autour de son pied et trébucha. C'était le Korrigan qui utilisait une technique des plus vicieuses : il immobilisait les combattants par une explosion de racines tortueuses et ne pouvaient plus alors s'écarter du démon de feu. Et effectivement, il s'approcha d'elle, flamme dévorante. Elle sentit l'haleine incandescente tout autour d'elle.
Ehluine cria une mise en garde, mais elle ne pouvait bouger. Heureusement les nains, Irkedask en tête, harcelait sans relâche la créature au corps-à-corps.
Les elfes préféraient le combat a distance ou la magie. Ces agressions répétées et combinées commencèrent a avoir raison de l'être de feu.
Voyant que son protégé de braises commençait à faiblir, le Korrigan s'engagea dans un enchantement destiné a lui redonner vigueur. L'abomination s'approchait encore,
embrasant peu à peu la magicienne et ses effets. Mais à quelque chose malheur est bon, car le brasier eut raison de la peau des racines avant de celle de la prisonnière, et Gwendolwenn
put enfin s'extraire de ce piège vivant. Les brûlures guériraient d'elles-même et les cheveux roussis repousseraient, mais elle en serait quitte pour une séance de raccommodage conséquente...
si toutefois elle survivait à cette aventure. Elle rampa au dehors de la mêlée aussi rapidement que lui permettaient ses blessures, avisa le farfadet et s'en fut droit vers lui en hurlant.

- Korrigan ! Il est encore temps pour toi de te repentir, met fin a ce que tu as amorcé, et accepte de parlementer ! Les germes de la réconciliation sont en train de croître entre Elfes et Nains. Faites-en autant, petit peuple de magie ! Vous pouvez être reconnus et respectés. Ou vous pouvez être haïs et pourchassés si vous tentez de semer la destruction !

Puis, baissant le ton de sa voix et continuant d'avancer :

- Korrigan, je ne te veux pas de mal mais j'userai de tous mes moyens, aussi faibles soient-ils, pour t'empêcher d'en faire.

Ce disant elle fit mine de lui lancer quelques germes soporifiques, plus en guise de sommation que pour réellement le toucher, mais surtout pour montrer qu'il existait des moyens moins drastiques qu'un carreau entre les deux yeux, méthode que ne tarderaient pas à choisir les autres combattant à l'encontre du Korrigan. En tout état de cause, vu son état de fatigue - et son état roussi tout court - ell n'aurait de toute manière pas l'occasion de lui faire grand chose s'il n'entendait pas lui prêter l'oreille. Plus elle avançait vers lui, plus son pas se faisait lent et plus sa voix se faisait douce, comme sa colère diminuait.

- Mais cela est vrai tout autant pour t'aider. Tu ne trouveras jamais la paix dans ton coeur en cherchant la rancoeur. Petite, les fées, les lutins et les farfadets me faisaient rêver. Pourquoi veux-tu qu'ils deviennent le cauchemard des générations futures ?

Mais comme elle se dirigeait vers le Korrigan, le monstre dû croire qu'elle voulait s'en prendre a son maître. Dans un vrombissement de volcan, une boule de feu s'abattit sur Gwendolwenn.
Et pour toute réponse, le Korrigan l'acheva.

Elle savait bien qu'à porter capuchon et bâton de sorcier, elle finirait sur le bûcher.

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[Image: mort_gwen.jpg]
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