Milles étoiles sans Dame Lune.
#6
Les environs étaient calmes, malgré le fait qu'il n'était pas si tard dans la nuit. Personne ne passait dans les jardins, ni devant l'auberge dans la rue. C'était comme si cet instant avait été réservé pour eux seuls.

Victor entendait les petits bruits de pleurs que sa sœur tentaient de retenir et sentait ses petits soubresauts contre lui. Il resserra doucement son étreinte, passant plusieurs fois la main dans son dos. Rares étaient les moments où elle pleurait, aussi il espérait que cela lui ferait du bien. Qu'elle irait un peu mieux après ça.
Il retenait toujours ses larmes, mais finit par en laisser échapper une. Il n'était pas légitime à pleurer pour ce qui se passait, quand bien même il était triste. Il ne pouvait sans doute pas comprendre la douleur que ressentait Cendre avec la disparition de sa mère... Mais il pouvait être là pour elle, et veiller à ce qu'elle aille mieux.

Il posa son regard azuré dans celui de sa sœur quand elle s'écarta doucement de lui en essuyant les traces de pleurs de son visage prequ'enfantin, et lui offrit un sourire d'une infinie tendresse.
Peut-être la fatigue avait-elle eu raison de sa maîtrise de soi, mais il savait surtout qu'elle avait besoin de lâcher parfois ses sentiments. Il détacha ses yeux des siens lorsqu'elle s'installa sur son épaule pour les replonger dans l'étendue étoilée qui s'étendait au-dessus de leurs têtes.

Il ne répondit pas par les mots aux remerciements du fait qu'il était là, se contentant de déposer un petit baiser sur le haut de son front. Oui, il était là, et c'était normal. Peut-être était-ce présomptueux de le penser, mais elle avait besoin de lui, ne serait-ce qu'un peu.

Il esquissa un petit sourire aux dernières paroles, mais ne dit rien sur le moment. Il laissa un petit silence s'installer, contemplant les étoiles. Oh oui, c'était compliqué parfois. Et les prises de becs étaient assez fréquentes. Enfin, de ce qu'il se remémorait à cet instant, c'était surtout des petites piques lancées par Cendre, qui s'avéraient parfois méchantes et auxquelles il ripostait des fois, d'autres non.

Il finit par entrouvrir la bouche pour parler de sa voix calme et douce.

« Oui, ça ira mieux. Et je serai toujours là malgré tout, grande sœur. »


S'il pensait ce qu'il disait ? Oui, et non. Il espérait de tout cœur, mais il avait peur que ce ne soit pas le cas. Que quelque chose se passe mal. Malgré toutes les fois où il pouvait la bouder pour tout ce qu'elle avait dit de méchant - notamment sur sa mère - il l'aimait, sa sœur.
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